RL du 16/3: Johann Carrasso : « On a pris une soufflante »
Publié : 16 mars 2014, 08:01
Auteur de parades décisives à Châteauroux (0-1), le gardien du FC Metz revient sur la réaction de ses coéquipiers, une semaine après la défaite face à Lens, tout en savourant l’opération au classement.

Johann Carrasso, comment analysez-vous ce succès à Châteauroux ?
« L’essentiel est là. On est venu récupérer les trois points perdus contre Lens. On nous disait dans l’obligation de gagner pour repartir de l’avant et ce n’est jamais facile d’être dans ce cas-là. A l’extérieur, en plus, où tous les matches sont difficiles. »
• Metz a livré une première mi-temps très pauvre…
« Ah bon, vraiment ? »
• N’avez-vous pas remarqué ce faux rythme notamment ?
« On ne le ressentait pas sur le terrain, on avait le sentiment d’y être, mais c’est sans doute ce qu’il s’est passé puisqu’on a pris une soufflante du coach à la mi-temps. Il voulait plus de jeu, plus d’intensité, de rythme. Alors il nous a demandé de jouer plus haut, quitte à prendre plus de risques, à laisser plus d‘espaces. Au final, sa vision était la bonne et on a su l’appliquer. »
« Des certitudes défensives »
• Coup sur coup, Metz a marqué et perdu son capitaine (Rocchi) sur expulsion. Avez-vous douté ?
« Sur le moment, on s’est dit qu’il fallait rester solide, qu’on aura sûrement moins d’occasions mais qu’on est aussi capable de tenir 25-30 minutes. Il restait du temps mais on n’a pas paniqué. On a la chance, cette année, d’avoir des certitudes défensives. Châteauroux a bien joué les phases arrêtées mais on a gardé notre calme, on est resté solidaire. »
• Avec dix points d’avance sur le quatrième, Metz est-il à l’abri ?
« Des concurrents directs ont laissé des plumes. C’est bien d’avoir cet écart et de voir toutes ces équipes qui bataillent entre elles. En bas, c’est serré et le mental sera important. Je pense que la montée se jouera autour de 63 points. A nous de faire le nécessaire. »
• Sortir vainqueur d’un match aussi critique n’est pas anodin. Doutez-vous encore de la montée ?
« A dix matches de la fin, on ne fait pas encore de bilan mais, souvent, les résultats nous sont favorables, c’est vrai. Cette saison, même quand on ne joue pas, on se dit que rien ne peut nous échapper, mais il faut absolument qu’on garde cette rigueur pour aller chercher les trois victoires qui manquent. »
Christian JOUGLEUX.
Le FC Metz ne joue plus
Dans le fond, rien ne change. Metz a épinglé une seizième victoire, à Châteauroux (0-1), et celle-ci le rapproche encore de la montée. Sur la forme, en revanche, quelque chose a changé.
Il y a des images : Diafra Sakho qui s’agace des ballons qui arrivent mal sinon pas du tout, les buts plus rares et marqués sur des exploits personnels ou des coups de pieds arrêtés. Il y a des chocs aussi : ces fautes carabinées de Romain Rocchi et Ahmed Kashi. Des absences : Yeni Ngbakoto a traversé ce dernier match comme une ombre et Gaëtan Bussmann s’est montré plus discret dans ses montées offensives. Et enfin des mots : les Mosellans parlent de plus en plus souvent de « matches d’hommes » par exemple. Un Castelroussin a même enfoncé le clou : « J’ai trouvé Niort beaucoup plus impressionnant que Metz dans le jeu ».
Trop de jeu direct
L’impression gagnait peu à peu en épaisseur mais elle est plus nette aujourd’hui. Le FC Metz ne joue plus. Il se bat pour grappiller les points qui manquent à sa promotion. Certaines vertus demeurent, comme l’engagement et la solidarité, mais la qualité et la fluidité techniques sont devenues plus rares.
Pour toucher des ballons, les milieux sont désormais obligés de les récupérer car le jeu direct de Metz zappe souvent leur secteur. C’est dommage car Romain Rocchi dispose certainement des qualités pour se montrer fin relayeur et pourrait offrir d’autres solutions.
Que dire de Diafra Sakho ? Non seulement l’ex-meilleur buteur de Ligue 2 est désormais ciblé par des surveillances très rapprochées mais il ne semble plus vraiment s’épanouir dans ce schéma caricatural qui isole l’attaquant et le contraint à se débrouiller à la retombée du ballon. Malgré les efforts d’Eduardo pour trouver son binôme. Malgré les consignes d’Albert Cartier qui prône l’alternance entre jeu court et jeu long. Drôle d’engrenage. Mais les résultats demeurent…
Finalement, cette équipe qui s’est élevée avec l’enthousiasme d’un promu et des séquences parfois dignes de la Ligue 1 va terminer son travail avec des méthodes de Ligue 2 : le caractère, l’impact et le combat. Tant qu’elle gagne, ses supporters ne lui en voudront pas. Mais les puristes feront la moue.
Ch. J.

Johann Carrasso, comment analysez-vous ce succès à Châteauroux ?
« L’essentiel est là. On est venu récupérer les trois points perdus contre Lens. On nous disait dans l’obligation de gagner pour repartir de l’avant et ce n’est jamais facile d’être dans ce cas-là. A l’extérieur, en plus, où tous les matches sont difficiles. »
• Metz a livré une première mi-temps très pauvre…
« Ah bon, vraiment ? »
• N’avez-vous pas remarqué ce faux rythme notamment ?
« On ne le ressentait pas sur le terrain, on avait le sentiment d’y être, mais c’est sans doute ce qu’il s’est passé puisqu’on a pris une soufflante du coach à la mi-temps. Il voulait plus de jeu, plus d’intensité, de rythme. Alors il nous a demandé de jouer plus haut, quitte à prendre plus de risques, à laisser plus d‘espaces. Au final, sa vision était la bonne et on a su l’appliquer. »
« Des certitudes défensives »
• Coup sur coup, Metz a marqué et perdu son capitaine (Rocchi) sur expulsion. Avez-vous douté ?
« Sur le moment, on s’est dit qu’il fallait rester solide, qu’on aura sûrement moins d’occasions mais qu’on est aussi capable de tenir 25-30 minutes. Il restait du temps mais on n’a pas paniqué. On a la chance, cette année, d’avoir des certitudes défensives. Châteauroux a bien joué les phases arrêtées mais on a gardé notre calme, on est resté solidaire. »
• Avec dix points d’avance sur le quatrième, Metz est-il à l’abri ?
« Des concurrents directs ont laissé des plumes. C’est bien d’avoir cet écart et de voir toutes ces équipes qui bataillent entre elles. En bas, c’est serré et le mental sera important. Je pense que la montée se jouera autour de 63 points. A nous de faire le nécessaire. »
• Sortir vainqueur d’un match aussi critique n’est pas anodin. Doutez-vous encore de la montée ?
« A dix matches de la fin, on ne fait pas encore de bilan mais, souvent, les résultats nous sont favorables, c’est vrai. Cette saison, même quand on ne joue pas, on se dit que rien ne peut nous échapper, mais il faut absolument qu’on garde cette rigueur pour aller chercher les trois victoires qui manquent. »
Christian JOUGLEUX.
Le FC Metz ne joue plus
Dans le fond, rien ne change. Metz a épinglé une seizième victoire, à Châteauroux (0-1), et celle-ci le rapproche encore de la montée. Sur la forme, en revanche, quelque chose a changé.
Il y a des images : Diafra Sakho qui s’agace des ballons qui arrivent mal sinon pas du tout, les buts plus rares et marqués sur des exploits personnels ou des coups de pieds arrêtés. Il y a des chocs aussi : ces fautes carabinées de Romain Rocchi et Ahmed Kashi. Des absences : Yeni Ngbakoto a traversé ce dernier match comme une ombre et Gaëtan Bussmann s’est montré plus discret dans ses montées offensives. Et enfin des mots : les Mosellans parlent de plus en plus souvent de « matches d’hommes » par exemple. Un Castelroussin a même enfoncé le clou : « J’ai trouvé Niort beaucoup plus impressionnant que Metz dans le jeu ».
Trop de jeu direct
L’impression gagnait peu à peu en épaisseur mais elle est plus nette aujourd’hui. Le FC Metz ne joue plus. Il se bat pour grappiller les points qui manquent à sa promotion. Certaines vertus demeurent, comme l’engagement et la solidarité, mais la qualité et la fluidité techniques sont devenues plus rares.
Pour toucher des ballons, les milieux sont désormais obligés de les récupérer car le jeu direct de Metz zappe souvent leur secteur. C’est dommage car Romain Rocchi dispose certainement des qualités pour se montrer fin relayeur et pourrait offrir d’autres solutions.
Que dire de Diafra Sakho ? Non seulement l’ex-meilleur buteur de Ligue 2 est désormais ciblé par des surveillances très rapprochées mais il ne semble plus vraiment s’épanouir dans ce schéma caricatural qui isole l’attaquant et le contraint à se débrouiller à la retombée du ballon. Malgré les efforts d’Eduardo pour trouver son binôme. Malgré les consignes d’Albert Cartier qui prône l’alternance entre jeu court et jeu long. Drôle d’engrenage. Mais les résultats demeurent…
Finalement, cette équipe qui s’est élevée avec l’enthousiasme d’un promu et des séquences parfois dignes de la Ligue 1 va terminer son travail avec des méthodes de Ligue 2 : le caractère, l’impact et le combat. Tant qu’elle gagne, ses supporters ne lui en voudront pas. Mais les puristes feront la moue.
Ch. J.