RL du 22/03 : Metz, sept ans plus tard
Publié : 22 mars 2014, 08:39
À dix journées de leur fin de saison, les Messins marchent sur les traces des hommes de Francis De Taddeo qui, en 2007, avaient retrouvé l’élite à grands coups de cohésion et de cohérence. La comparaison s’arrête-t-elle là ?

Vendredi 20 avril 2007 : Franck Béria, Papiss Cissé, Julien Cardy et Sébastien Renouard laissent éclater leur joie. Les Messins viennent de s’imposer à Amiens et s’ouvrent les portes de la Ligue 1. Une scène à nouveau bientôt d’actualité ? Photo Archives RL
Le contexte
Juillet 2006. Le FC Metz s’apprête à reprendre la route de la Ligue 2 (sa deuxième descente, après celle de 2002, depuis 1962) dans la foulée d’une saison catastrophique au sein de l’élite. « Le club était sinistré , expliquera quelques mois plus tard Francis De Taddeo, l’entraîneur messin. Les préoccupations concernaient surtout l’état d’esprit des joueurs qui avaient joué et souffert lors de cette fameuse saison. » Plongés en plein doute, les Lorrains avaient néanmoins comme objectif, fixé par le président Molinari, la remontée immédiate.
Cette saison, la donne est différente. Le traumatisme de la relégation en National digéré, Metz, dans sa peau de promu, s’est présenté sur la ligne de départ avec « un groupe reconstruit et un club redynamisé », selon Albert Cartier. Avec comme objectif initial de « stabiliser le FC Metz en Ligue 2 », même si le président Serin espérait secrètement « une bonne surprise ». À dix journées de la fin, il n’est évidemment plus question de surprise, mais bien d’un dessein à finaliser.
Les chiffres
Après 28 journées, le FC Metz version 2006-2007 comptait 60 points (17 victoires, 9 nuls, 2 défaites) et un matelas confortable de 14 points d’avance sur le quatrième. À pareille époque, les hommes d’Albert Cartier ont engrangé 54 unités (16 victoires, 6 nuls, 6 défaites), ce qui leur permet d’attaquer la suite des événements avec sérénité.
Dans les deux cas, les Lorrains ont abordé leurs dix derniers rendez-vous avec la meilleure défense de Ligue 2 (13 buts en 2007, 22 en 2014). Une solidité associée à une efficacité offensive (42 buts en 2007, 39 en 2014) symbolisée par deux buteurs : Babacar Gueye et Diafra Sakho, auteurs tous les deux, à ce stade de la compétition, de 15 réalisations.
Autre similitude, cette farouche volonté de faire de Saint-Symphorien un bastion difficile à prendre. Après 14 rendez-vous à domicile, les hommes de De Taddeo affichaient un bilan de 11 victoires, 3 nuls et 0 défaite. Soit un bilan quasi identique à celui de cette saison : 10 victoires, 3 nuls, 1 défaite (le 8 mars face à Lens).
Le vestiaire
Reconstruire une identité. Un état d’esprit. Un vestiaire. Pour y parvenir, Francis De Taddeo avait misé sur les jeunes du centre de formation qu’il dirigeait la saison précédente. En y ajoutant des revenants (François, Leoni) et en accueillant quelques cadres (Diop, Cardy). Un groupe élevé dans le culte de la solidarité.
Une marque de fabrique qu’a également fait sienne Albert Cartier : érigée en règlement intérieur, cette union s’applique sur le terrain et au quotidien. Quant aux hommes appelés à la rénovation de la maison grenat et, aujourd’hui, à son édification sur le sol de la Ligue 1, ils répondent à une logique assez similaire : un socle qui repose sur une jeunesse ayant mûri dans l’anonymat du National, des retours (Marchal, Rocchi) et de l’expérience (Choplin, Fauvergue, Eduardo).
Le jeu
Pour mener son projet à bien, Francis De Taddeo avait volontairement opté pour une identité très défensive. « Ce n’est pas de la frilosité mais du pragmatisme », se défendait alors le technicien. Les faits lui ont donné raison, même s’il s’est parfois trouvé des voix dans les tribunes du stade Saint-Symphorien pour manifester un certain agacement à propos de ce style de jeu peu spectaculaire.
La garde-robe du FC Metz saison 2013-2014 est bien plus variée. À l’image de leur dernière sortie à Châteauroux (0-1), Sylvain Marchal et ses partenaires ont, à l’occasion, volontiers enfilé le bleu de chauffe. D’ailleurs, leur entraîneur, pourtant bien plus joueur que De Taddeo, devine qu’il en sera encore question dans les semaines à venir : « Les dix prochains matches seront comme ça , a-t-il expliqué après le succès de son équipe dans l’Indre. Dix rencontres difficiles nous attendent. Et on ne va pas en gagner une seule facilement. »
Autrement dit, les Messins pourraient opter pour une tenue très stricte, sans fantaisie dans la coupe ni les couleurs. Sauf que les hommes d’Albert Cartier ont régulièrement prouvé, cette saison, qu’ils pouvaient aussi revêtir une tenue de gala avec beaucoup d’élégance.
L’épilogue
Si rien n’est encore fait pour les hommes d’Albert Cartier, la perspective de les voir oblitérer leur ticket pour l’élite avant le terme du championnat est plus que crédible. En 2007, 33 journées avaient suffi à Christophe Marichez et ses partenaires pour retrouver les sentiers de la Ligue 1 après un succès (0-2) sur le terrain d’Amiens.
Jean-Sébastien GALLOIS.

Vendredi 20 avril 2007 : Franck Béria, Papiss Cissé, Julien Cardy et Sébastien Renouard laissent éclater leur joie. Les Messins viennent de s’imposer à Amiens et s’ouvrent les portes de la Ligue 1. Une scène à nouveau bientôt d’actualité ? Photo Archives RL
Le contexte
Juillet 2006. Le FC Metz s’apprête à reprendre la route de la Ligue 2 (sa deuxième descente, après celle de 2002, depuis 1962) dans la foulée d’une saison catastrophique au sein de l’élite. « Le club était sinistré , expliquera quelques mois plus tard Francis De Taddeo, l’entraîneur messin. Les préoccupations concernaient surtout l’état d’esprit des joueurs qui avaient joué et souffert lors de cette fameuse saison. » Plongés en plein doute, les Lorrains avaient néanmoins comme objectif, fixé par le président Molinari, la remontée immédiate.
Cette saison, la donne est différente. Le traumatisme de la relégation en National digéré, Metz, dans sa peau de promu, s’est présenté sur la ligne de départ avec « un groupe reconstruit et un club redynamisé », selon Albert Cartier. Avec comme objectif initial de « stabiliser le FC Metz en Ligue 2 », même si le président Serin espérait secrètement « une bonne surprise ». À dix journées de la fin, il n’est évidemment plus question de surprise, mais bien d’un dessein à finaliser.
Les chiffres
Après 28 journées, le FC Metz version 2006-2007 comptait 60 points (17 victoires, 9 nuls, 2 défaites) et un matelas confortable de 14 points d’avance sur le quatrième. À pareille époque, les hommes d’Albert Cartier ont engrangé 54 unités (16 victoires, 6 nuls, 6 défaites), ce qui leur permet d’attaquer la suite des événements avec sérénité.
Dans les deux cas, les Lorrains ont abordé leurs dix derniers rendez-vous avec la meilleure défense de Ligue 2 (13 buts en 2007, 22 en 2014). Une solidité associée à une efficacité offensive (42 buts en 2007, 39 en 2014) symbolisée par deux buteurs : Babacar Gueye et Diafra Sakho, auteurs tous les deux, à ce stade de la compétition, de 15 réalisations.
Autre similitude, cette farouche volonté de faire de Saint-Symphorien un bastion difficile à prendre. Après 14 rendez-vous à domicile, les hommes de De Taddeo affichaient un bilan de 11 victoires, 3 nuls et 0 défaite. Soit un bilan quasi identique à celui de cette saison : 10 victoires, 3 nuls, 1 défaite (le 8 mars face à Lens).
Le vestiaire
Reconstruire une identité. Un état d’esprit. Un vestiaire. Pour y parvenir, Francis De Taddeo avait misé sur les jeunes du centre de formation qu’il dirigeait la saison précédente. En y ajoutant des revenants (François, Leoni) et en accueillant quelques cadres (Diop, Cardy). Un groupe élevé dans le culte de la solidarité.
Une marque de fabrique qu’a également fait sienne Albert Cartier : érigée en règlement intérieur, cette union s’applique sur le terrain et au quotidien. Quant aux hommes appelés à la rénovation de la maison grenat et, aujourd’hui, à son édification sur le sol de la Ligue 1, ils répondent à une logique assez similaire : un socle qui repose sur une jeunesse ayant mûri dans l’anonymat du National, des retours (Marchal, Rocchi) et de l’expérience (Choplin, Fauvergue, Eduardo).
Le jeu
Pour mener son projet à bien, Francis De Taddeo avait volontairement opté pour une identité très défensive. « Ce n’est pas de la frilosité mais du pragmatisme », se défendait alors le technicien. Les faits lui ont donné raison, même s’il s’est parfois trouvé des voix dans les tribunes du stade Saint-Symphorien pour manifester un certain agacement à propos de ce style de jeu peu spectaculaire.
La garde-robe du FC Metz saison 2013-2014 est bien plus variée. À l’image de leur dernière sortie à Châteauroux (0-1), Sylvain Marchal et ses partenaires ont, à l’occasion, volontiers enfilé le bleu de chauffe. D’ailleurs, leur entraîneur, pourtant bien plus joueur que De Taddeo, devine qu’il en sera encore question dans les semaines à venir : « Les dix prochains matches seront comme ça , a-t-il expliqué après le succès de son équipe dans l’Indre. Dix rencontres difficiles nous attendent. Et on ne va pas en gagner une seule facilement. »
Autrement dit, les Messins pourraient opter pour une tenue très stricte, sans fantaisie dans la coupe ni les couleurs. Sauf que les hommes d’Albert Cartier ont régulièrement prouvé, cette saison, qu’ils pouvaient aussi revêtir une tenue de gala avec beaucoup d’élégance.
L’épilogue
Si rien n’est encore fait pour les hommes d’Albert Cartier, la perspective de les voir oblitérer leur ticket pour l’élite avant le terme du championnat est plus que crédible. En 2007, 33 journées avaient suffi à Christophe Marichez et ses partenaires pour retrouver les sentiers de la Ligue 1 après un succès (0-2) sur le terrain d’Amiens.
Jean-Sébastien GALLOIS.