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Dijon-Metz : La moutarde me monte au nez (billet d'humeur)

Publié : 13 avr. 2014, 01:53
par ambroisepare
A la veille de ce déplacement en Bourgogne et dans les circonstances particulières sur lesquelles je reviendrai plus loin, je reprends la plume pour exprimer le léger agacement qui me monte au nez à la lecture quotidienne et attentive du forum.

Le Fantasme lensois...


- J’ai bon caractère mais j’ai le glaive vengeur et le bras séculier. L’aigle va fondre sur la vieille buse.
- Ça c’est chouette comme métaphore.
- Ce n’est pas une métaphore c’est une périphrase.
- Ah fais pas ***** !
- Ça c’est une métaphore.

Faut pas prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages. Michel Audiard.




A chaque victoire des lensois la panique semble s'emparer de certains et pour tout dire, y en a même qui nous font des descentes d'organes intempestives et se retrouvent avec le moral dans les chaussettes. Cela va jusqu'à l'hallucination et le nervous breakdown... On parle de horde lancée à nos trousses, ça fleure bon la cinquième colonne , le défaitisme et la fraternisation avec l'ennemi. Mais j'ai les noms moi. Et au soir de la libération on va en tondre quelques unes par ici...

On est pas bien là, premier au classement ?  Paisible ? À la fraîche ? Décontracté du gland ? Et on bandera quand on aura envie de bander !

Messieurs, le forum radote, il ratiocine, il bégaie, pour tout dire il grinche. Usé par les déconvenues érigées en système, il est frileux, il a la cuite molle les lendemains de victoire et l'aigreur chronique entre deux boire. Au fond il ne savoure pas son plaisir.

Bien sur me direz vous, il y a des vieux grincheux, des trolls de coutume, parfois d'occasion, des prudents à l’extrême et des jouissances d'expert comptables. Les grands soirs de libido on sort la calculette et on se prend à caresser les touches comme on caresse un rêve.

Fi de tout cela ! Le match contre Istres est la énième démonstration de l'implacable solidité, du sérieux, de l'abnégation d'un groupe qui, et c'est normal en fin de saison, tente d'explorer sa profondeur de banc pour des rendez vous amoureux d'un autre acabit.

La montée se prépare et le titre s'aiguise. Y a même des angoissés qui différencient. Des comiques qui s'engueulent sur faut assurer la montée avant le titre et d'autres qui rétorquent qu'au contraire le titre vaut la peine, mais non qu'il répond l'autre, on va tout foirer à courir deux lièvres à la fois et la horde va nous tomber sur le paletot....

Stoooop !! Bougredandouilles ! C'est la même chose. L'objectif d’entériner la montée le plus tôt possible aboutira à nous faire jouer « de facto » le titre !

Je dirai même plus, plus ça se rapproche plus ça nous motive. Je suis certain que le discours « off » est clair auprès des joueur par un staff qui a la culture d'entreprise et de la mémoire. Il n'est pas question que les corons se barbouillent du moindre espoir. Le meilleur public de France n'a qu'à ce faire une raison, c'est à eux de trembler de la concurrence qui revient, nous on va fouetter les nuages et tutoyer les étoiles. Nous on vogue là ou l'air est plus pur et pour voir du monde faut regarder en bas...

Mais attention. Ce qui nous sauve définitivement de l'arrogance c'est la perfectibilité évidente de notre jeu. Le potentiel en devenir continue sa croissance tandis que les éternels amputés du cœur ne s’obstinent qu'au verre à moitié vide.

Tiens quand je vais au stade, je me dis que certains forumistes feraient bien d'y aller. A 0-1 contre Istres j'ai même rencontré des supporters patients. Ils ont été récompensés.

La confiance qu'on accorde et l'enthousiasme qu'on offre ne garantit en rien le résultat. Mais les joueurs nous ont fait cette saison l'offrande d'une manière de jouer qui en plus d'apaiser les craintes devraient nous porter à l'optimiste qui autorise le simple sourire à l'avenir.



« J'aime mieux être le premier dans ce village que le second dans Rome »Jules César

Aux bruits de couloir des départs qui s'annoncent, aux regrets des enfants qui quittent le nid, à l'amertume de l'amoureux éconduit et qui un brin possessif s’aperçoit que les oiseaux ont des ailes, il faut répondre la réalité de notre modèle de développement que des partenariats audacieux vont tenter d'adoucir.
Je vais au stade depuis 1971 et j'en ai vu des adieux et des derniers tours de piste. Jadis on restait plus longtemps à rendre service, l' esprit est plus mercenaire parce que le système est comme cela .
Quand l'infâme Thiriet prostitue les droits télé aux enchères de sa vertu, les tiroirs caisse applaudissent. Et les supporters meurent dans les minutes de silence, entre deux publicités...

Mais d'autres joueurs viendront ici. Avec les fortunes diverses qu'on devine. Et nous supporters nous resterons. Pivot immuable d'un carrousel éphémère dont l'orgue de barbarie nous renvoie l'écho obsédant d'une enfance perdue...

Je ne connaissais pas Jean Zaretski. A la peine de la famille il n'est pas de consolation. Cependant je veux leur dire que nous sommes beaucoup ici dans le silence du respect à envier quelque part sa mort. Tel Molière mourant sur scène, il a consacré à sa passion son dernier souffle et s'est éteint là, au plus profond du cœur de St Symphorien.

Je me permets de lui dédier ce poème...


Supplique pour être enterré sur la pelouse de St Symphorien




A la trêve hivernale, au soir du mercato
La Faucheuse viendra me tacler illico
Sans crier gare à mes arrières
Rompant plus qu'un contrat, des noces de diamant
Entre un enfant, un rêve, un carré vert d'antan
Habité d' âmes ouvrières...

Y aurait il, rue des Clercs, un très vieux notaire
Trouvant en droit local la clause salutaire
N' allant pas par quat' parchemins
Pour signer, le dernier transfert, en grande pompe,
De quelques grains de poussièr' cherchant une tombe
A l'ombre de St Symphorien...

Quand mon âme aura gravi tous les échelons
Tout au dessus des pluies, au dessus des grêlons
Vers les âmes perpétuelles
Je verrai mon père et Bocandé me sourire
Les vieux maillots à croix de Lorraine refleurir
Sur les pelouses immatérielles...

Je n'ai jamais aimé le marbre des caveaux
Et le froid me donne des ennuis gingivaux
Je préfère donc qu'on me brûle
Comme j'ai pu brûler, d'amour et d'amitié
Un dernier fumi, sans crier à l'émeutier
Flamme grenat en majuscule...

Si le jardinier veut bien creuser coté Est
Près des chants proférés par des hordes célestes
Mon Hallelujah préféré
A l'ombre d'la lucarne, du poteau rentrant
Je pourrai entendre l'écho irrévérent
Du coté Ouest réverbéré...

Car j'y ai vu s'envoler au firmament noir
Tant de ballons portés par des cœurs plein d'espoir
De guerriers portant les livrées
Nimbées de lumières, par les fers, les charbons
La sueur des hommes, le sang des passions
Tous Lorrains d'un jour, enivrés...

Sorti de l'enfance, tombé en pâmoison
Ai trouvé sur un coin de gazon, tel Jason
L'envie des toisons, pour toujours
Les saisons de pêche à bourlinguer le rêve
De Lille à Monaco, de Brest à Lens sans trêve
Pour l'or d'un trophée dans l'ajour...

Pas de sanglots longs ni de violons en automne
le vent mauvais n'emporte que le monotone
Souvenir que le vent gela
Pas de cris, pas de pleurs, et pas de cris de haine
Pas de Verlaine, mais rien qu'une écharpe en laine
Une écharpe en laine grenat...

Ma cendre épousera la ligne blanche de craie
Qui fait frontière entre l'essai et le concret
Cette forme de délivrance
Qu'on apprécie que sur les sommets de l'élite
Nous tous qui savons bien comment tout se délite
Par un manque de déférence...


L'homme descend du singe, le lorrain du train
Toi, footballeur, éternel voyageur contraint
N'oublie jamais cette Lorraine
peuplée de gens de rien qui ont fait ce pays
A la sueur de leurs mains, mains du samedi
Qui te font roi de l'arène...

Quand tu seras passé vers d'autres blés plus blonds
Je serai toujours là, à trois pas du Sablon
Au pied de ma cage dorée
A sentir les parfums et les épices de l'effort
D'Asie, d' Italie ou bien d'Afrique du Nord
Qui viendront me revigorer...

Les soirs d'été et de championnat une brise
Suffira pour m'offrir des gradins la surprise
D'une jupe qui se soulève
Alors gardien adverse, sois bien attentif
A ce qu'un ballon messin ne te sois définitif
d'une motte levée d'mon glaive...

Ceux qui rêvent d'un vélodrom', d'un parc des princes
Oh bien trop souvent c'est pour Crésus qu'ils en pincent
Pour épater la galerie
Mais moi je veux finir mon temps d'éternité
A boire le vin de Metz à perpétuité
Ma terre à moi, ma seigneurie...

Mais moi je veux finir mon temps d'éternité
A boire le vin de Metz à perpétuité
Ma terre à moi, ma seigneurie...

Re: Dijon-Metz : La moutarde me monte au nez (billet d'humeu

Publié : 13 avr. 2014, 03:35
par Mozelman
T'as trop forcé sur la mirabelle :bravo:
Non vraiment, chapeau pour ton post :bieres:

Re: Dijon-Metz : La moutarde me monte au nez (billet d'humeu

Publié : 13 avr. 2014, 04:50
par Trezegol
Rien d'autre à dire que Merci Ambroise.
Un texte comme d'habitude, qui touche en plein coeur , et qui nous remue au plus profond...
Oui la montée est déjà acquise tant nos 16 guerriers et le staff maitrisent les éléments comme personne auparavant, même pas la bande à Pires, que j'idolâtre au plus haut point...
Oui les lendemains vont être douloureux quand il faudra oublier Diafra et peut être d'autres, malheureusement, mais là est notre destin.
Mais OUI nous retrouverons d'ici peu notre place, au firmament du foot français et nous vendrons corps et âme notre peau pour y rester!
J' ai retrouvé, moi le très proche quadra, l'enthousiasme de ma jeunesse dans le Kop, à Newcastel ou à Moucron, à Picot ou on faisait festins sur festins...
Rien que pour çà je les remercie tous, et toi en particulier, qui arrives, par ta plume à faire ressortir tout çà.

Re: Dijon-Metz : La moutarde me monte au nez (billet d'humeu

Publié : 13 avr. 2014, 08:11
par mecdu57
Tant que Metz monte le reste j'en ai rien à faire. Le titre de L2 serait la cerise sur le gateau mais s'il y a pas la cerise à la fin ce n'est pas ça qui va m'empecher de croquer à pleine dent le si bon gateau de la montée. Après qui nous accompagne à l'étage supérieur peu importe tant qu'on est dans les 3 à la fin.

Si les joueurs veulent vraiment le titre c'est bien que Lens ait gagné hier ça va leur donner une motivation en plus pour faire un bon résultat demain.

Re: Dijon-Metz : La moutarde me monte au nez (billet d'humeu

Publié : 13 avr. 2014, 08:55
par Billou Grenat
Très beau billet ! Comme d'habitude devrais-je dire. :acclam:
Espérons simplement que demain nos Grenats manieront aussi bien le ballon que toi tu manies les mots ...

Re: Dijon-Metz : La moutarde me monte au nez (billet d'humeu

Publié : 13 avr. 2014, 08:57
par Billou Grenat
mecdu57 a écrit :Tant que Metz monte le reste j'en ai rien à faire. Le titre de L2 serait la cerise sur le gateau mais s'il y a pas la cerise à la fin ce n'est pas ça qui va m'empecher de croquer à pleine dent le si bon gateau de la montée. Après qui nous accompagne à l'étage supérieur peu importe tant qu'on est dans les 3 à la fin.

Si les joueurs veulent vraiment le titre c'est bien que Lens ait gagné hier ça va leur donner une motivation en plus pour faire un bon résultat demain.
Bien évidemment que le principal est la montée mais avoue franchement que de rater le tire aurait un goût d'inachevé vu que l'on a passé les 3/4 du Championnat à la place du leader !
Quelque part ça me rappellerait la saison 97/98, bien sûr à un degré moindre ...

Re: Dijon-Metz : La moutarde me monte au nez (billet d'humeu

Publié : 13 avr. 2014, 09:02
par beaulier
Trezegol a écrit :Rien d'autre à dire que Merci Ambroise.
Un texte comme d'habitude, qui touche en plein coeur , et qui nous remue au plus profond...
Oui la montée est déjà acquise tant nos 16 guerriers et le staff maitrisent les éléments comme personne auparavant, même pas la bande à Pires, que j'idolâtre au plus haut point...
Oui les lendemains vont être douloureux quand il faudra oublier Diafra et peut être d'autres, malheureusement, mais là est notre destin.
Mais OUI nous retrouverons d'ici peu notre place, au firmament du foot français et nous vendrons corps et âme notre peau pour y rester!
J' ai retrouvé, moi le très proche quadra, l'enthousiasme de ma jeunesse dans le Kop, à Newcastel ou à Moucron, à Picot ou on faisait festins sur festins...
Rien que pour çà je les remercie tous, et toi en particulier, qui arrives, par ta plume à faire ressortir tout çà.
Je ne comprends pas trop la référence à "la bande à PIRES"...
La génération de PIRES nous a donné les plus belles heures du FC METZ après l'époque BRAUN-CURIONI

Re: Dijon-Metz : La moutarde me monte au nez (billet d'humeu

Publié : 13 avr. 2014, 09:20
par holtzila
Juste MAGNIFIQUE !!

Bon vent JEAN .....

Re: Dijon-Metz : La moutarde me monte au nez (billet d'humeu

Publié : 13 avr. 2014, 09:34
par henrik larsson
Post qui gagnerait avec l'utilisation d'un langage plus soutenu.

Le fantasme Lensois ?

Désolé mais je ne vois pas grand monde paniquer. Pourtant je passes plusieurs fois par jours sur le forum .
Je trouve au contraire que tout le monde a déjà acté la montée , ce qui est d’ailleurs assez normal car avec 5 points , nous sommes au soleil.

Apocalypse ? Certes une équipe qui gagne tout en fin de saison et qui s'invite sur le podium cela existe , mais 2 c'est peu probable alors oui Nancy et Caen finissent très fort mais de là à penser que les deux équipes vont prendre plus de 15 points...

L'objectif était le maintien facile , il est atteint , le club fait une saison merveilleuse dans l'état d'esprit , on peut pinailler sur la qualité de certaines prestations mais c'est à ce jour un détail.

Lens champion ? Metz Champion ? franchement c'est symbolique , troisième avec un point d'avance sur Nancy ou Caen et bien je signe de suite!

Je ne comprends pas trop ce billet d'humeur alors qu'il règne une harmonie bienveillante sur le club .

Par contre le poème est très sympathique , merci pour ce travailleur passionné .

Re: Dijon-Metz : La moutarde me monte au nez (billet d'humeu

Publié : 13 avr. 2014, 11:37
par beaulier
Que c'est beau.
Quel talent
Merci