RL du 28/4: Bernard Serin : « Retenir les leçons du passé »
Publié : 28 avr. 2014, 07:36
Pour la première fois depuis sa prise de fonction en 2009, le président du FC Metz va enfin connaître les joies de la Ligue 1. Un heureux dénouement, fruit d’une politique aussi radicale que réfléchie.

Bernard Serin sans moustache mais avec le sourire. C’était samedi à Auxerre, dans un vestiaire messin aussi embué que joyeux. Photo Pascal BROCARD
Bernard Serin est-il un président soulagé ? « C’est surtout une énorme satisfaction. Un grand bonheur. Mais on ne peut pas dire que cette montée soit aujourd’hui une surprise dans la mesure où nous sommes premiers depuis le mois d’octobre. »
• À quel moment avez-vous su que le retour du FC Metz en Ligue 1 pouvait devenir une réalité ? « Dès le début de saison, j’avais la conviction que tous les ingrédients étaient réunis. Mais je n’en ai parlé à personne, surtout pas aux joueurs. Il fallait que cet objectif s’impose à eux. À partir de Noël, il est devenu évident que notre place de leader imposait d’élever le niveau du challenge. En interne, la mission était claire : tout faire pour terminer sur le podium. »
• Quel regard portez-vous sur l’évolution de votre club depuis sa chute en National ? « Cette descente a été vécue comme un véritable traumatisme. Mais cette catastrophe industrielle a finalement été mise à profit pour galvaniser toutes les énergies. Les deux semaines ayant suivi la défaite à Arles/Avignon ( le 11 mai 2012 ) ont été fondamentales : elles ont permis de vérifier que les collectivités locales étaient aux côtés du club, tout comme les supporters et l’immense majorité de nos partenaires. Toutes ces forces ont joué un rôle primordial dans nos deux montées successives. »
• L’image du FC Metz a également changé… « Replacer les valeurs historiques du club au centre du dispositif de reconstruction était une nécessité absolue. C’est pour cette raison que j’ai tenu à renouveler les cadres dirigeants, à confier des responsabilités à des personnes plus jeunes. Par ailleurs, en 2012, on s’est séparé de vingt-trois joueurs et, en termes de recrutement, nous avons veillé à ce que les nouveaux arrivants possèdent de l’expérience mais également une mentalité en phase avec notre projet. Il en a été de même pour le staff. Ce sont des choix forts mais qui ont porté leurs fruits. Personne ne peut le contester aujourd’hui. »
• Parmi ces choix, celui de confier les rênes de l’équipe à Albert Cartier n’est pas le plus anodin… « Albert a su tirer les enseignements de son premier passage à Metz. Il a totalement assumé son rôle avec toutes les qualités qu’on lui connaît : le travail, l’exigence et la rigueur. D’un autre côté, les jeunes issus du centre de formation, qui ont été élevés dans les valeurs du club, ont adhéré à son discours. Il restait à connaître la capacité de progression de joueurs tels que Bussmann, Métanire, Sarr ou Sakho qui avaient peu d’expérience en Ligue 2. Ils ont su élever leur niveau en profitant de l’expérience et de la mentalité des recrues telles que Sylvain Marchal ou Romain Rocchi qui ont été dans la lignée de ce que Grégory Proment avait apporté la saison dernière. »
« Quelques éléments d’expérience »
• Avez-vous déjà une idée de l’ossature du FC Metz version 2014-2015 ? « Des joueurs sont sous contrat. L’ossature existe, tout le monde la connaît. Pour autant, il nous faut retenir les leçons du passé. La dernière fois que le FC Metz a accédé à la Ligue 1 ( en 2007 ), l’entraîneur d’alors ( Francis De Taddeo ) avait souhaité garder le groupe qui venait de monter, c’est-à-dire un effectif très jeune et peu expérimenté. Leurs contrats ont été prolongés et revalorisés. Le tout en ne recrutant pratiquement personne. Résultat, avec cette politique et la rapide blessure de Julien Cardy, Metz n’avait que sept points en décembre. On connaît la suite… »
• Moralité ? « Il faut être prudent : nos jeunes ont progressé mais ils doivent encore franchir un palier en Ligue 1. Et cette marche-là est bien plus haute. Il est donc nécessaire d’apporter quelques éléments d’expérience tout en déterminant quels sont les jeunes ayant les meilleures chances de franchir cette fameuse marche. Pour les autres, il s’agira de privilégier une progression qui passera sans doute par un prêt et notamment au club de D2 belge, Seraing, qui appartient désormais au FC Metz ( lire par ailleurs ). »
Jean-Sébastien GALLOIS.
« On va trouver un accord avec Albert »

Le contrat d’Albert Cartier arrive à échéance en juin prochain. Mais l’entraîneur vosgien va continuer l’aventure en Ligue 1 avec Metz.
M a priorité c’est Metz. » Au début du mois, alors que les spéculations allaient bon train quant à son avenir à la tête du club à la Croix de Lorraine, Albert Cartier n’avait pas fait mystère de son souhait de rester aux commandes d’une équipe alors aux portes de la Ligue 1. Quelques semaines plus tard, les gonds ont sauté et les discussions concernant la prolongation d’un contrat s’achevant en juin peuvent donc débuter.
« Ma relation avec Albert est claire et franche , explique Bernard Serin. Je l’ai vu arriver à Metz comme joueur en juin 1987. Cela fait très longtemps qu’on se connaît. Mais pour envisager l’avenir et donc parler des objectifs de la saison prochaine, il fallait être certain qu’on soit en Ligue 1. »
Depuis la victoire de Romain Rocchi et de ses partenaires, samedi à Auxerre (0-3), c’est chose faite. « On va donc pouvoir commencer à discuter , poursuit le président messin. Car c’est bien dans le cadre d’un projet Ligue 1 qu’on parle de prolongation de contrat. Mais je n’ai ni appréhension ni de doutes particuliers : on va trouver un accord avec Albert. La décision sera officialisée après que nous ayons pu partager nos points de vue et pu se mettre d’accord sur tout. On se verra sans doute cette semaine pour concrétiser tout ça. »
Le cas de l’entraîneur du FC Metz devrait donc être rapidement réglé. Du côté des joueurs en fin de contrat (Bourgeois, Inez, M’Fa, N’Doye notamment), Bernard Serin explique que « les réflexions sont largement entamées. Il faut prendre en compte notre capacité à apporter certaines retouches à notre effectif dans les secteurs de jeu qui concernent ces joueurs. La problématique est à la fois sportive et financière. Mais, à la fin, c’est bien moi qui prendrais les décisions comme je l’ai fait la saison dernière ».
Quant à Nicolas Fauvergue, dont le temps de jeu s’est progressivement réduit depuis les arrivées de Thibaut Vion et Eduardo en janvier, « la réflexion n’est évidemment plus la même aujourd’hui ». « Nicolas a réalisé une bonne première partie de saison, mais on a été contraint de retoucher l’effectif des attaquants en raison des blessures de Bourgeois, Nsor et le prêt de Gueye. Il était hors de question de gâcher nos chances de montée en restant inactif. Depuis, le staff a davantage fait confiance aux nouveaux venus qu’à Nicolas. Cela change forcément la donne ».
« Aucune proposition pour qui que ce soit »
Rien n’est évidemment figé, mais la probabilité de revoir l’attaquant prêté par Reims sous le maillot grenat – malgré une réelle implication dans le projet du club – semble bien mince. Quant à ses partenaires actuels, le président du FC Metz assure qu’« aucune proposition pour qui que ce soit n’est parvenue sur [son] bureau ou sur [son] téléphone ou [sa] boite mails ».
Même pas pour Diafra Sakho ? « Non. Les choses sont claires avec Diaf : il estime qu’il a rempli son contrat l’an passé et cette saison. Tout le monde est obligé de le reconnaître. Il n’est pas seul sur le terrain, mais il est un élément très important de notre réussite. À partir de là, il souhaite qu’on puisse trouver un accord s’il fait l’objet d’une proposition de la part d’un club qui peut lui offrir un développement de carrière plus intéressant sportivement et financièrement. »
Reste à déterminer dans quelle mesure le départ de l’attaquant sénégalais peut également être avantageux pour le FC Metz. « Aucun prix n’a été fixé , assure Bernard Serin. On attend les offres. On connaît les équipes qui le suivent, mais, je répète, pour l’instant nous n’avons eu aucune proposition. »
J.-S. G.
Une recette maison
Le FC Metz a, en grande partie, puisé dans son vivier domestique pour refaire surface. « Le club nous a fait confiance et on est heureux et fier de pouvoir lui renvoyer l’ascenseur », explique Romain Métanire.
Cinq des onze joueurs messins qui ont débuté la rencontre à Auxerre, samedi après-midi, sont issus du centre de formation (Métanire, Bussmann, Ngbakoto, Vion et Sakho). A la sortie des vestiaires du stade de l’Abbé-Deschamps, tous avaient le sourire aux lèvres et n’ont pas manqué de rendre hommage à la structure dirigée aujourd’hui par Denis Schaeffer. « C’est le travail des éducateurs qui paye », s’est réjoui Gaëtan Bussmman, 23 ans, l’un des buteurs de la journée.
Dans sa phase de reconstruction, le FC Metz s’est appuyé sur ses solides fondations pour repartir à la conquête des sommets du football français. Et Albert Cartier a su en tirer parfaitement profit en les encadrant de joueurs confirmés, à l’image de Sylvain Marchal (34 ans), cette saison, ou Grégory Proment, l’année dernière, de purs produits de la maison grenat.
Réputé pour son niveau de performance (10e sur 33 du classement 2013), le centre de formation du FC Metz a donc joué un rôle déterminant dans cette période sombre dont le club lorrain sort enfin. En présentant aux portes de l’équipe professionnelle des joueurs au potentiel important, il a permis à celle-ci de sortir du bourbier du National avant de voir le bout du tunnel et la lumière de la Ligue 1. « Le club nous a fait confiance et on est heureux et fier de pouvoir lui renvoyer l’ascenseur », confie Romain Métanire, 24 ans, qui a fréquenté toutes les catégories du côté de la Plaine de Jeux. « J’ai gagné la Coupe Gambardella avec Anthony M’Fa, Bouna Sarr, Gaëtan Bussmann et j’en passe , rappelle Yeni Ngbakoto, 22 ans. La descente en National a été difficile à digérer, mais on a su relever la tête. »
Finalement, la Ligue 2 n’aura été qu’une simple étape dans cet itinéraire singulièrement formateur pour les plus jeunes de l’effectif. Le sentiment de satisfaction n’en est que plus renforcé en ce printemps. « C’est un exemple pour tous les jeunes qui sont amenés à devenir professionnels , estime Yeni Ngbakoto, déjà auteur de douze buts cette saison. Je leur souhaite un tel parcours, de ne rien lâcher et de beaucoup travailler. Car le travail a été notre force depuis le début. »
Ngbakoto : « Continuer l’aventure en Ligue 1 »
L’objectif, désormais, est d’ajouter une ligne supplémentaire au palmarès du club à la croix de Lorraine avec ce titre de champion de L2 qui lui tend les bras. Avant que chacun ne se penche sur son avenir. Si Diafra Sakho, l’homme aux 19 buts en trente-cinq journées de championnat, a d’ores et déjà fait part de son désir de découvrir un nouvel horizon, Romain Métanire et Yeni Ngbakoto, deux garçons susceptibles d’attiser les convoitises durant le prochain mercato, ont l’intention de découvrir l’élite avec leur club formateur. « Il y a de grandes chances », assure le premier. « On a accompli de bonnes choses avec le FC Metz , observe le second. Aujourd’hui, je me sens très bien au sein de cette famille. Donc, forcément, je souhaite continuer mon aventure avec le club en Ligue 1. » Appliquer la recette maison à l’étage supérieur avec l’espoir d’y vivre d’autres moments savoureux.
Maxime RODHAIN.

Bernard Serin sans moustache mais avec le sourire. C’était samedi à Auxerre, dans un vestiaire messin aussi embué que joyeux. Photo Pascal BROCARD
Bernard Serin est-il un président soulagé ? « C’est surtout une énorme satisfaction. Un grand bonheur. Mais on ne peut pas dire que cette montée soit aujourd’hui une surprise dans la mesure où nous sommes premiers depuis le mois d’octobre. »
• À quel moment avez-vous su que le retour du FC Metz en Ligue 1 pouvait devenir une réalité ? « Dès le début de saison, j’avais la conviction que tous les ingrédients étaient réunis. Mais je n’en ai parlé à personne, surtout pas aux joueurs. Il fallait que cet objectif s’impose à eux. À partir de Noël, il est devenu évident que notre place de leader imposait d’élever le niveau du challenge. En interne, la mission était claire : tout faire pour terminer sur le podium. »
• Quel regard portez-vous sur l’évolution de votre club depuis sa chute en National ? « Cette descente a été vécue comme un véritable traumatisme. Mais cette catastrophe industrielle a finalement été mise à profit pour galvaniser toutes les énergies. Les deux semaines ayant suivi la défaite à Arles/Avignon ( le 11 mai 2012 ) ont été fondamentales : elles ont permis de vérifier que les collectivités locales étaient aux côtés du club, tout comme les supporters et l’immense majorité de nos partenaires. Toutes ces forces ont joué un rôle primordial dans nos deux montées successives. »
• L’image du FC Metz a également changé… « Replacer les valeurs historiques du club au centre du dispositif de reconstruction était une nécessité absolue. C’est pour cette raison que j’ai tenu à renouveler les cadres dirigeants, à confier des responsabilités à des personnes plus jeunes. Par ailleurs, en 2012, on s’est séparé de vingt-trois joueurs et, en termes de recrutement, nous avons veillé à ce que les nouveaux arrivants possèdent de l’expérience mais également une mentalité en phase avec notre projet. Il en a été de même pour le staff. Ce sont des choix forts mais qui ont porté leurs fruits. Personne ne peut le contester aujourd’hui. »
• Parmi ces choix, celui de confier les rênes de l’équipe à Albert Cartier n’est pas le plus anodin… « Albert a su tirer les enseignements de son premier passage à Metz. Il a totalement assumé son rôle avec toutes les qualités qu’on lui connaît : le travail, l’exigence et la rigueur. D’un autre côté, les jeunes issus du centre de formation, qui ont été élevés dans les valeurs du club, ont adhéré à son discours. Il restait à connaître la capacité de progression de joueurs tels que Bussmann, Métanire, Sarr ou Sakho qui avaient peu d’expérience en Ligue 2. Ils ont su élever leur niveau en profitant de l’expérience et de la mentalité des recrues telles que Sylvain Marchal ou Romain Rocchi qui ont été dans la lignée de ce que Grégory Proment avait apporté la saison dernière. »
« Quelques éléments d’expérience »
• Avez-vous déjà une idée de l’ossature du FC Metz version 2014-2015 ? « Des joueurs sont sous contrat. L’ossature existe, tout le monde la connaît. Pour autant, il nous faut retenir les leçons du passé. La dernière fois que le FC Metz a accédé à la Ligue 1 ( en 2007 ), l’entraîneur d’alors ( Francis De Taddeo ) avait souhaité garder le groupe qui venait de monter, c’est-à-dire un effectif très jeune et peu expérimenté. Leurs contrats ont été prolongés et revalorisés. Le tout en ne recrutant pratiquement personne. Résultat, avec cette politique et la rapide blessure de Julien Cardy, Metz n’avait que sept points en décembre. On connaît la suite… »
• Moralité ? « Il faut être prudent : nos jeunes ont progressé mais ils doivent encore franchir un palier en Ligue 1. Et cette marche-là est bien plus haute. Il est donc nécessaire d’apporter quelques éléments d’expérience tout en déterminant quels sont les jeunes ayant les meilleures chances de franchir cette fameuse marche. Pour les autres, il s’agira de privilégier une progression qui passera sans doute par un prêt et notamment au club de D2 belge, Seraing, qui appartient désormais au FC Metz ( lire par ailleurs ). »
Jean-Sébastien GALLOIS.
« On va trouver un accord avec Albert »

Le contrat d’Albert Cartier arrive à échéance en juin prochain. Mais l’entraîneur vosgien va continuer l’aventure en Ligue 1 avec Metz.
M a priorité c’est Metz. » Au début du mois, alors que les spéculations allaient bon train quant à son avenir à la tête du club à la Croix de Lorraine, Albert Cartier n’avait pas fait mystère de son souhait de rester aux commandes d’une équipe alors aux portes de la Ligue 1. Quelques semaines plus tard, les gonds ont sauté et les discussions concernant la prolongation d’un contrat s’achevant en juin peuvent donc débuter.
« Ma relation avec Albert est claire et franche , explique Bernard Serin. Je l’ai vu arriver à Metz comme joueur en juin 1987. Cela fait très longtemps qu’on se connaît. Mais pour envisager l’avenir et donc parler des objectifs de la saison prochaine, il fallait être certain qu’on soit en Ligue 1. »
Depuis la victoire de Romain Rocchi et de ses partenaires, samedi à Auxerre (0-3), c’est chose faite. « On va donc pouvoir commencer à discuter , poursuit le président messin. Car c’est bien dans le cadre d’un projet Ligue 1 qu’on parle de prolongation de contrat. Mais je n’ai ni appréhension ni de doutes particuliers : on va trouver un accord avec Albert. La décision sera officialisée après que nous ayons pu partager nos points de vue et pu se mettre d’accord sur tout. On se verra sans doute cette semaine pour concrétiser tout ça. »
Le cas de l’entraîneur du FC Metz devrait donc être rapidement réglé. Du côté des joueurs en fin de contrat (Bourgeois, Inez, M’Fa, N’Doye notamment), Bernard Serin explique que « les réflexions sont largement entamées. Il faut prendre en compte notre capacité à apporter certaines retouches à notre effectif dans les secteurs de jeu qui concernent ces joueurs. La problématique est à la fois sportive et financière. Mais, à la fin, c’est bien moi qui prendrais les décisions comme je l’ai fait la saison dernière ».
Quant à Nicolas Fauvergue, dont le temps de jeu s’est progressivement réduit depuis les arrivées de Thibaut Vion et Eduardo en janvier, « la réflexion n’est évidemment plus la même aujourd’hui ». « Nicolas a réalisé une bonne première partie de saison, mais on a été contraint de retoucher l’effectif des attaquants en raison des blessures de Bourgeois, Nsor et le prêt de Gueye. Il était hors de question de gâcher nos chances de montée en restant inactif. Depuis, le staff a davantage fait confiance aux nouveaux venus qu’à Nicolas. Cela change forcément la donne ».
« Aucune proposition pour qui que ce soit »
Rien n’est évidemment figé, mais la probabilité de revoir l’attaquant prêté par Reims sous le maillot grenat – malgré une réelle implication dans le projet du club – semble bien mince. Quant à ses partenaires actuels, le président du FC Metz assure qu’« aucune proposition pour qui que ce soit n’est parvenue sur [son] bureau ou sur [son] téléphone ou [sa] boite mails ».
Même pas pour Diafra Sakho ? « Non. Les choses sont claires avec Diaf : il estime qu’il a rempli son contrat l’an passé et cette saison. Tout le monde est obligé de le reconnaître. Il n’est pas seul sur le terrain, mais il est un élément très important de notre réussite. À partir de là, il souhaite qu’on puisse trouver un accord s’il fait l’objet d’une proposition de la part d’un club qui peut lui offrir un développement de carrière plus intéressant sportivement et financièrement. »
Reste à déterminer dans quelle mesure le départ de l’attaquant sénégalais peut également être avantageux pour le FC Metz. « Aucun prix n’a été fixé , assure Bernard Serin. On attend les offres. On connaît les équipes qui le suivent, mais, je répète, pour l’instant nous n’avons eu aucune proposition. »
J.-S. G.
Une recette maison
Le FC Metz a, en grande partie, puisé dans son vivier domestique pour refaire surface. « Le club nous a fait confiance et on est heureux et fier de pouvoir lui renvoyer l’ascenseur », explique Romain Métanire.
Cinq des onze joueurs messins qui ont débuté la rencontre à Auxerre, samedi après-midi, sont issus du centre de formation (Métanire, Bussmann, Ngbakoto, Vion et Sakho). A la sortie des vestiaires du stade de l’Abbé-Deschamps, tous avaient le sourire aux lèvres et n’ont pas manqué de rendre hommage à la structure dirigée aujourd’hui par Denis Schaeffer. « C’est le travail des éducateurs qui paye », s’est réjoui Gaëtan Bussmman, 23 ans, l’un des buteurs de la journée.
Dans sa phase de reconstruction, le FC Metz s’est appuyé sur ses solides fondations pour repartir à la conquête des sommets du football français. Et Albert Cartier a su en tirer parfaitement profit en les encadrant de joueurs confirmés, à l’image de Sylvain Marchal (34 ans), cette saison, ou Grégory Proment, l’année dernière, de purs produits de la maison grenat.
Réputé pour son niveau de performance (10e sur 33 du classement 2013), le centre de formation du FC Metz a donc joué un rôle déterminant dans cette période sombre dont le club lorrain sort enfin. En présentant aux portes de l’équipe professionnelle des joueurs au potentiel important, il a permis à celle-ci de sortir du bourbier du National avant de voir le bout du tunnel et la lumière de la Ligue 1. « Le club nous a fait confiance et on est heureux et fier de pouvoir lui renvoyer l’ascenseur », confie Romain Métanire, 24 ans, qui a fréquenté toutes les catégories du côté de la Plaine de Jeux. « J’ai gagné la Coupe Gambardella avec Anthony M’Fa, Bouna Sarr, Gaëtan Bussmann et j’en passe , rappelle Yeni Ngbakoto, 22 ans. La descente en National a été difficile à digérer, mais on a su relever la tête. »
Finalement, la Ligue 2 n’aura été qu’une simple étape dans cet itinéraire singulièrement formateur pour les plus jeunes de l’effectif. Le sentiment de satisfaction n’en est que plus renforcé en ce printemps. « C’est un exemple pour tous les jeunes qui sont amenés à devenir professionnels , estime Yeni Ngbakoto, déjà auteur de douze buts cette saison. Je leur souhaite un tel parcours, de ne rien lâcher et de beaucoup travailler. Car le travail a été notre force depuis le début. »
Ngbakoto : « Continuer l’aventure en Ligue 1 »
L’objectif, désormais, est d’ajouter une ligne supplémentaire au palmarès du club à la croix de Lorraine avec ce titre de champion de L2 qui lui tend les bras. Avant que chacun ne se penche sur son avenir. Si Diafra Sakho, l’homme aux 19 buts en trente-cinq journées de championnat, a d’ores et déjà fait part de son désir de découvrir un nouvel horizon, Romain Métanire et Yeni Ngbakoto, deux garçons susceptibles d’attiser les convoitises durant le prochain mercato, ont l’intention de découvrir l’élite avec leur club formateur. « Il y a de grandes chances », assure le premier. « On a accompli de bonnes choses avec le FC Metz , observe le second. Aujourd’hui, je me sens très bien au sein de cette famille. Donc, forcément, je souhaite continuer mon aventure avec le club en Ligue 1. » Appliquer la recette maison à l’étage supérieur avec l’espoir d’y vivre d’autres moments savoureux.
Maxime RODHAIN.