DNA du 14/12/2009 : Au bout d'eux-mêmes

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Séb

DNA du 14/12/2009 : Au bout d'eux-mêmes

Messagepar Séb » 14 déc. 2009, 06:33

Les Colmariens ont gagné leur billet pour les 32es de finale de la Coupe de France en éliminant Metz. Rejoints au score dans les arrêts de jeu, menés durant la prolongation, ils ont trouvé d'insoupçonnées ressources pour s'imposer au terme de la séance des tirs au but. Fabuleux !.

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Salim Mezriche (de dos) vient de marquer son tir au but. Colmar peut basculer dans la folie. (Photo DNA - Christian Motsch)

Pascal Johansen n'a que faire des sifflets qui accompagnent son deuxième but. Une frappe limpide des 25 m qu'Aupic ne peut qu'effleurer. Le Colmarien de Metz court vers son banc, les bras levés. Ça y est, Metz a souffert, mais Metz est qualifié. 2-1 avec cinq minutes encore à jouer dans cette prolongation, les SRC ne peuvent plus revenir.

Les Colmariens ne veulent
pas baisser la tête


30 secondes avant le but lorrain, Colmar a raté le coche. Sur un coup franc des 35 m botté par le pied gauche de Régis Kittler, Mathieu Wagner a placé une tête sur l'extérieur du montant droit d'un Marichez battu pour le coup.
« Je dois la mettre », explique le milieu de terrain colmarien. « Je la croise bien mais... Avec le but de Johansen derrière, je me suis dit qu'on avait laissé passer notre chance. »
Mais même éliminés, les Colmariens ne veulent pas baisser la tête. Ils lancent une énième attaque sur le but messin. Sur un centre, Dieye et Biancalani sont à la lutte. La balle heurte la main du défenseur messin.
L'arbitre n'hésite pas et siffle le penalty. Les Lorrains se précipitent sur M. Desiage, Biancalani lui explique qu'il a bien touché la balle de la main, mais que Dieye en a fait de même juste avant. Cela ne perturbe pas Faivre qui prend Marichez à contre-pied.
Déjà chaud, le public du Stadium entre en ébullition. Mezriche, exceptionnel pendant toute la rencontre, bénéficie d'un contre favorable et file vers le but. Sa passe en retrait trouve Dieye, contré par un défenseur. On jouait les dernières secondes de la rencontre. Il faut en passer par les tirs au but.
Pendant que l'arbitre choisit le but, attend la liste des tireurs, les joueurs des deux équipes peuvent se mordre les doigts en faisant défiler le match dans leurs têtes.
Les Colmariens, d'abord, auteurs d'un match plein. Les 30 premières minutes de la rencontre sont à eux. Le plus souvent grâce à de longues ouvertures, ils ont réussi à s'approcher du but de Marichez, adressant quelques frappes non cadrées des 30 m.

Damien Ott : « Je suis revenu
quand j'ai entendu les cris »


En deuxième période, les coups francs de Kittler ont affolé la défense. Et puis il y a eu cette ouverture du score signée Moukhlil, à six minutes de la fin du match. Fortuna joue une longue touche sur Dieye, qui remet de la tête vers le lutin colmarien, seul au point de penalty. Surtout, Colmar a fini plus fort, plus frais que son adversaire.
Dans les têtes messines, on retiendra l'égalisation miraculeuse, tout au bout du temps additionnel. Une faute de Fortuna sur le rentrant Mendy, en pleine surface. Johansen ne s'était pas privé pour égaliser.
Dans la prolongation, il avait fallu un arrêt réflexe d'Aupic sur une tête à bout portant de Cissé (94e) ou encore ce sauvetage de Kerssane devant le même avant-centre lorrain (105e).
Tout cela, Pascal Johansen l'oublie au moment de poser son ballon sur le point de penalty. Premier tireur, il prend Aupic à contre-pied. Dieye égalise, de la même manière. Pied envoie le ballon dans la lucarne. Faivre prend Marichez à contre-pied.
Arrive le face à face entre Vivian et Aupic. Le gardien colmarien jaillit au dernier moment et plonge du bon côté. Kittler donne l'avantage à Colmar, malgré la main de Marichez. Rocchi expédie le ballon dans les tribunes. Mezriche s'avance à son tour, pose son ballon, prend trois pas d'élan et frappe trop fort pour le gardien lorrain.
Une clameur s'élève dans le Stadium, les joueurs se précipitent sur Mezriche. Damien Ott revient sur le terrain en courant, lui qui n'a pas osé assister à la séance.
« Je suis parti après le deuxième tir, je n'en pouvais plus. Je suis revenu quand j'ai entendu les cris. Cette clameur, Dominique Lihrmann m'en avait parlé. Maintenant je l'ai vécue et je remercie le club pour ça... »

Cyril Tromson

Séb

Damien Ott : « C'est énorme »

Messagepar Séb » 14 déc. 2009, 06:40

DAMIEN OTT (entraîneur des SR Colmar).

- « Mes joueurs ne me surprennent plus. Quand je vois le 2e but de Johansen, je me dis que ça va être dur. Mais ils ont un tel mental. Alors on peut se dire qu'il nous manque deux minutes pour finir le match sans passer par la prolongation mais dans l'ensemble, on a montré qu'on arrive à maîtriser une équipe de Ligue 2. C'est énorme, je suis admiratif !
En 32es, j'espère qu'on jouera contre une grosse équipe parce que c'est là que tu progresses. Maintenant on va savourer et dès mardi, on n'aura qu'une chose en tête : notre match de samedi contre Mulhouse ! »

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Les joueurs colmariens célèbrent leur victoire dans les vestiaires. La belle aventure continue. (Photo DNA - Christian Motsch)

RÉGIS KITTLER (capitaine des SRC).

- « C'est une grosse émotion. C'est plus éphémère que le championnat mais tellement plus intense. Le public était chaud, ça nous a vraiment aidé. On l'a senti pousser avec nous.
Où on cherche les ressources pour tenir tête à une équipe de Ligue 2 ? Je ne sais pas, on sait où on veut aller. On est en 32es de finale, l'objectif est atteint mais on ne veut pas en rester là. Déjà, samedi contre Mulhouse, on veut aligner une 4e victoire... »

« J'ai pris la séance de
tirs au but à la rigolade »



THOMAS AUPIC (gardien SRC).


- « Je n'ai pas appréhendé les tirs au but de la même manière que d'habitude. Déjà, pendant la rencontre, je touche la balle sur le penalty de Johansen. Mais pas assez, il n'a pas tiré comme il le fait d'habitude ! Après, je me suis dit qu'il fallait continuer la fête, prendre la séance à la rigolade, c'est tellement aléatoire les tirs au but. Et j'en ai sorti un... »


MATHIEU WAGNER (milieu de terrain des SRC, entré en jeu à la 89e').


- « C'est dur, je rentre, on prend un pion. Ensuite, ma tête touche le poteau, ils mettent le 2e, c'est encore plus dur. Mais on a alors entendu tout le stade nous encourager, un truc de fou, c'était fabuleux ! On avait plus envie de s'arrêter. Je crois qu'on ne réalise pas encore ce qu'on a réalisé. Je suis d'autant plus heureux que je n'avais jamais franchi le 8e tour de la Coupe. »

ROLAND HUNSINGER (président du SRC).

- « C'est pas possible, trop beau. On ne voit que ça dans le foot. C'est magnifique, exceptionnel. Je suis fier de mes joueurs, du staff, des dirigeants, de tout le monde à Colmar. C'est exceptionnel ce qu'ils ont fait. »

« Je suis fier d'être colmarien »

ABDEL MOUKHLIL (milieu de terrains des SRC, auteur du premier but).

- « Aujourd'hui, je suis fier d'être colmarien. C'est une victoire d'équipe, celle d'un groupe. Je marque le premier but mais bon, ça aurait pu être n'importe quel autre de mes coéquipiers. C'est pas ce qu'il faut retenir.
Ce soir on sentait qu'il y avait la place pour passer. On a été solidaires et appliqués. Tout ça, c'est grâce à la philosophie du coach, à son projet de jeu. Tout le monde y adhère et on est vraiment forts. C'est le collectif qui a fait la différence. »

JÉRÉMY GRIMM (milieu de terrains des SRC).

- « Je ne sais pas quoi dire, c'est magnifique. Quand on joue au foot depuis tout petit, on ne pense qu'à disputer la Coupe de France. Et même si on est encore loin du stade de France, on va savourer cette victoire et fêter tout ça ce soir. »

« Colmar mérite sa victoire »

BERNARD SERIN (président du FC Metz).

- « C'était un match fou. On prend un but, puis on revient en tout fin de match pour reprendre l'avantage après. Et là, il y a ce penalty. C'est le coup du sort. Voilà. C'est l'histoire de la Coupe. On a parfois des surprises. Ce soir, on est tombé sur une très bonne équipe de Colmar, enthousiaste, réaliste. Colmar méritait sa victoire. La Coupe, c'est la cerise sur le gâteau. Ce soir il n'y a pas de cerise. »

YVON POULIQUEN (entraîneur du FC Metz).

- « Ce soir, l'équipe n'a pas réagi correctement. On a pas fait ce qu'il fallait face à une équipe de CFA de qualité. Que voulez-vous, quand on joue à 60% et que l'équipe d'en face est solide, on ne peut pas passer. Maintenant, j'attends une réaction de mes joueurs le week-end prochain contre Angers. »

FRÉDÉRIC BIANCALANI (défenseur du FC Metz, à l'origine du penalty des SRC).

- « Sur le centre, un joueur de Colmar fait une main avant la mienne. L'arbitre siffle penalty. Je vais lui expliquer calmement qu'il y a eu une déviation de la main avant la mienne. Il l'avait vu mais m'a dit que ma main était plus involontaire que la sienne. Bon... Il a pris sa décision et c'était dur de revenir en arrière. »

PASCAL JOHANSEN (milieu de terrain du FCM, auteur du doublé).

- « Ce soir on est éliminés de la Coupe. C'est toujours une déception. On a pas été assez bons pour faire la différence. Colmar en voulait plus que nous et donc ils ont logiquement gagné. Voilà, c'est pas grave, c'est pas la première fois qu'un gros perd face à un petit. »


Propos recueillis par Guillaume Erckert

Séb

Le souffle long de Salim

Messagepar Séb » 14 déc. 2009, 06:44

C'était écrit. L'histoire devait se terminer de cette manière. Après 120 minutes à parcourir le terrain dans tous les sens, Salim Mezriche a fait rouler la balle sur seulement un peu plus de onze mètres, le temps qu'elle traverse la ligne sur ce tir au but vraiment décisif.

Il n'a pas tout de suite compris. Il n'a pas compris pourquoi ses coéquipiers, « les copains » comme il le souffle tout sourire, se sont précipités sur lui quand ce ballon, qu'il venait de frapper, avait trompé Christophe Marichez, parti du bon côté, mais un poil trop court.

« Je ne savais pas »

« Je savais que j'allais marquer mais je ne savais pas que si je réussissais mon tir au but, on se qualifiait. Je n'avais pas du tout calculé ça. Mais bon, en fait, je n'estime pas avoir marqué. C'est toute l'équipe qui a marqué avec moi. C'est elle qui m'a donné la force. »
Il est comme ça, Salim Mezriche. Simple, décontracté et tranquille... sauf sur une pelouse de foot. « Là, il faut que je cours. J'aime bien récupérer le ballon très bas, le remonter très haut, glisse-t-il avant d'éclater de rire. J'assure l'aller et le retour. »
Donc, pendant 120 minutes, ce milieu défensif (côté droit) s'est dépensé sans compter. « Je me suis régalé. C'est pour ce genre de matches qu'on aime le foot. » Il a parcouru des kilomètres et des kilomètres, il a donné des coups, en a pris. Il a aussi tenté sa chance de loin, peut-être de trop loin. On jouait depuis 57 minutes.
Il a récolté une petite biscotte jaune pour avoir bousculé Jérémy Pied (77e). C'est bizarre, mais ça lui a redonné de l'énergie. « Ce qui est bien, c'est que tout le monde se bat pour tout le monde. Un copain commet une bourde, tu la rattrapes. Et la fatigue, tu l'oublies. » Elle est simple, la vie. Non ?
Donc, Salim Mezriche a continué à courir, à se démener comme pas deux. Au bout du temps additionnel, après un contre favorable, il avait même offert une balle de but à Pape Dieye, qui manquera alors de lucidité.
Et puis, il y aura cette série de tirs au but, dont il est le quatrième tireur. Les trois précédents Colmariens (Dieye, Faivre et Kittler) avaient réussi dans leur entreprise. Côté messin, Vivian avait buté sur Aupic et Rocchi avait expédié la balle dans le ciel pas encore étoilé de Colmar.

Sous les yeux
de son frère Rafik


Salim Mezriche, le Troyen, 26 ans dont deux de maison haut-rhinoise, s'est alors avancé, tranquillement sans savoir donc. Il a consciencieusement déposé le ballon sur ce point de penalty, futur point de départ d'un bel exploit. « Je ne me suis pas posé de question. »
Le ballon est parti sur la droite de Christophe Marichez. Le gardien l'a juste attrapé des yeux, mais ses mains sont restées impuissantes. « Je suis heureux. C'est la première fois que mon frère, Rafik (ancien professionnel au Racing), venait me voir jouer à Colmar. C'est superbe. Je veux surtout dédier ce but à ceux qui n'étaient pas sur le terrain aujourd'hui. Ceux qui se sont entraînés avec nous sans être sur la feuille de match et les blessés. »
Puis Salim Mezriche a enlevé sa tenue de footballeur pour enfin aller prendre sa douche. Ce matin, il est redevenu conseiller clientèle pour une agence bancaire, avenue d'Alsace. Il parait qu'il s'y connaît en placements. C'est toujours à la droite du gardien de but. Une question de bon sens...

Jean-Christophe Pasqua

Teurki57

Re: DNA du 14/12/2009 : Au bout d'eux-mêmes

Messagepar Teurki57 » 17 déc. 2009, 00:23

Pouliquen a exagéré avec ses 60 % . Comment il détruit ses joueurs alors que normalement on passe :hein?:

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aliosha
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Re: DNA du 14/12/2009 : Au bout d'eux-mêmes

Messagepar aliosha » 17 déc. 2009, 08:25

Teurki57 a écrit :Pouliquen a exagéré avec ses 60 % . Comment il détruit ses joueurs alors que normalement on passe :hein?:
Hier soir L Blanc a fustigié ses joueurs alors que Bordeaux venait de gagner, qu'ils sont premier en L1, qualifié en LDC... :oops:


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