
Salim Mezriche (de dos) vient de marquer son tir au but. Colmar peut basculer dans la folie. (Photo DNA - Christian Motsch)
Pascal Johansen n'a que faire des sifflets qui accompagnent son deuxième but. Une frappe limpide des 25 m qu'Aupic ne peut qu'effleurer. Le Colmarien de Metz court vers son banc, les bras levés. Ça y est, Metz a souffert, mais Metz est qualifié. 2-1 avec cinq minutes encore à jouer dans cette prolongation, les SRC ne peuvent plus revenir.
Les Colmariens ne veulent
pas baisser la tête
30 secondes avant le but lorrain, Colmar a raté le coche. Sur un coup franc des 35 m botté par le pied gauche de Régis Kittler, Mathieu Wagner a placé une tête sur l'extérieur du montant droit d'un Marichez battu pour le coup.
« Je dois la mettre », explique le milieu de terrain colmarien. « Je la croise bien mais... Avec le but de Johansen derrière, je me suis dit qu'on avait laissé passer notre chance. »
Mais même éliminés, les Colmariens ne veulent pas baisser la tête. Ils lancent une énième attaque sur le but messin. Sur un centre, Dieye et Biancalani sont à la lutte. La balle heurte la main du défenseur messin.
L'arbitre n'hésite pas et siffle le penalty. Les Lorrains se précipitent sur M. Desiage, Biancalani lui explique qu'il a bien touché la balle de la main, mais que Dieye en a fait de même juste avant. Cela ne perturbe pas Faivre qui prend Marichez à contre-pied.
Déjà chaud, le public du Stadium entre en ébullition. Mezriche, exceptionnel pendant toute la rencontre, bénéficie d'un contre favorable et file vers le but. Sa passe en retrait trouve Dieye, contré par un défenseur. On jouait les dernières secondes de la rencontre. Il faut en passer par les tirs au but.
Pendant que l'arbitre choisit le but, attend la liste des tireurs, les joueurs des deux équipes peuvent se mordre les doigts en faisant défiler le match dans leurs têtes.
Les Colmariens, d'abord, auteurs d'un match plein. Les 30 premières minutes de la rencontre sont à eux. Le plus souvent grâce à de longues ouvertures, ils ont réussi à s'approcher du but de Marichez, adressant quelques frappes non cadrées des 30 m.
Damien Ott : « Je suis revenu
quand j'ai entendu les cris »
En deuxième période, les coups francs de Kittler ont affolé la défense. Et puis il y a eu cette ouverture du score signée Moukhlil, à six minutes de la fin du match. Fortuna joue une longue touche sur Dieye, qui remet de la tête vers le lutin colmarien, seul au point de penalty. Surtout, Colmar a fini plus fort, plus frais que son adversaire.
Dans les têtes messines, on retiendra l'égalisation miraculeuse, tout au bout du temps additionnel. Une faute de Fortuna sur le rentrant Mendy, en pleine surface. Johansen ne s'était pas privé pour égaliser.
Dans la prolongation, il avait fallu un arrêt réflexe d'Aupic sur une tête à bout portant de Cissé (94e) ou encore ce sauvetage de Kerssane devant le même avant-centre lorrain (105e).
Tout cela, Pascal Johansen l'oublie au moment de poser son ballon sur le point de penalty. Premier tireur, il prend Aupic à contre-pied. Dieye égalise, de la même manière. Pied envoie le ballon dans la lucarne. Faivre prend Marichez à contre-pied.
Arrive le face à face entre Vivian et Aupic. Le gardien colmarien jaillit au dernier moment et plonge du bon côté. Kittler donne l'avantage à Colmar, malgré la main de Marichez. Rocchi expédie le ballon dans les tribunes. Mezriche s'avance à son tour, pose son ballon, prend trois pas d'élan et frappe trop fort pour le gardien lorrain.
Une clameur s'élève dans le Stadium, les joueurs se précipitent sur Mezriche. Damien Ott revient sur le terrain en courant, lui qui n'a pas osé assister à la séance.
« Je suis parti après le deuxième tir, je n'en pouvais plus. Je suis revenu quand j'ai entendu les cris. Cette clameur, Dominique Lihrmann m'en avait parlé. Maintenant je l'ai vécue et je remercie le club pour ça... »
Cyril Tromson