RL du 18/12/2009 : Est-ce bien raisonnable ?
Publié : 18 déc. 2009, 10:06
Angers - Metz a été maintenu, hier, au mépris de conditions climatiques impropres à la pratique du football. S’il se déroule, ce soir, il ne faudra pas en attendre grand-chose sur le plan du jeu. Mais la Ligue 2 n’est pas à cela près.

La pluie a succédé à la neige sur la pelouse de Jean-Bouin et le délégué de la Ligue a préféré botter en touche. Photo Le COURRIER DE L’OUEST
Il a neigé sur Angers, hier, à la mi-journée, assez pour entendre un autochtone décrire des conditions « alpestres », alors qu’une fine couche d’un centimètre recouvrait les trottoirs de la ville ! Il a beaucoup plu, ensuite, avant que la nuit annonce des températures négatives et un thermomètre descendant jusqu’à moins six degrés. On est loin, très loin de la fameuse douceur angevine : aujourd’hui, la météo annonce moins deux degrés à 20 h 30, l’heure du coup d’envoi, tandis que le mercure ne devrait pas dépasser un degré en cours de journée. Comptant pour la dix-huitième étape du championnat de Ligue 2, le match entre le SCO Angers et le FC Metz débute donc par un bulletin météo, et ce n’est jamais bon signe.
A la demande du club angevin, la Ligue de football professionnel a délégué un représentant sur place, hier, à 14 h 30, lequel a transmis un compte rendu de sa visite ne conseillant visiblement pas le report du match. L’organisateur de la compétition, en tout cas, n’a pas pris cette décision : force reviendra à l’arbitre, William Lavis, ce soir, au stade Jean-Bouin, où il va de soi que la retransmission de la rencontre sur Numéricâble n’entrera absolument pas dans sa réflexion. Partie de Lorraine par la voie des airs en matinée, la délégation lorraine espérera juste ne pas avoir effectué le voyage pour rien.
Il fait froid, en France en plein hiver !
Pourquoi ne pas avoir sagement prononcé le report d’Angers - Metz dès hier ? Parce que la LFP, qui trouve le moyen de programmer deux journées de Ligue 2 entre le 18 et le 22 décembre, déteste la contradiction : de ses clubs, de ses diffuseurs et même de la nature qui, incroyable, impose un temps froid, parfois glacial, en France, en plein hiver. Depuis peu, les clubs sont ainsi soumis à l’obligation réglementaire de tout mettre en œuvre pour permettre le déroulement des matches. Des sanctions sont prévues, notamment sous forme d’amendes allant de 20000 à 40000 €.
Certains, dans le quart nord-est notamment, se sont équipés en bâches et systèmes de souffleries d’air chaud, pour un coût de départ d’environ 30000 €. A Angers, encore jeune au niveau professionnel (sa remontée en Ligue 2 remonte à 2007), cet équipement n’existe pas : il est vrai que les conditions actuelles sont exceptionnelles, et on laisse faire la nature. Cela évite de consommer des quantités de fuel, comme à Metz actuellement en prévision de la venue de Caen lundi à 20 h 45 devant les caméras d’Eurosport, et en plein sommet de Copenhague sur l’environnement. Le quoi ? Où ça ? On joue au foot, à Copenhague ? Pour mémoire, la candidature de la France à l’organisation de l’Euro 2016 a été autoproclamée écologique, et ce n’est évidemment pas qu’un slogan.
Hier, d’ouest en est, les propos d’avant-match des entraîneurs consistaient surtout à parler du temps, comme au comptoir. « Il y a des zones de terrain où on peut continuer à jouer, d’autres où il faut procéder différemment, a ainsi disserté l’Angevin Jean-Louis Garcia. Il faut s’adapter. » « On dit toujours que l’on va s’adapter, mais on ne s’adapte jamais, tout simplement parce qu’il devient difficile de jouer », a prononcé son confrère messin Yvon Pouliquen, évoquant les caprices du ballon sur terrain impraticable.
Metz défiera peut-être Angers, ce soir, dans le Maine-et-Loire, dans l’espoir d’y décrocher sa deuxième victoire seulement en neuf déplacements. Mais s’il se joue, dans le froid et la mauvaise humeur, il ne faudra sûrement pas attendre de ce match le spectacle qu’il ne pourra pas offrir. Les acteurs ne sont pas en cause : c’est le décor, bien sûr, qui risque de gâcher la soirée. La Ligue 2 en a vu d’autres, et elle en verra d’autres encore, même au printemps. Pour autant, est-ce bien raisonnable ?
Sylvain VILLAUME.
La pluie a succédé à la neige sur la pelouse de Jean-Bouin et le délégué de la Ligue a préféré botter en touche. Photo Le COURRIER DE L’OUEST
Il a neigé sur Angers, hier, à la mi-journée, assez pour entendre un autochtone décrire des conditions « alpestres », alors qu’une fine couche d’un centimètre recouvrait les trottoirs de la ville ! Il a beaucoup plu, ensuite, avant que la nuit annonce des températures négatives et un thermomètre descendant jusqu’à moins six degrés. On est loin, très loin de la fameuse douceur angevine : aujourd’hui, la météo annonce moins deux degrés à 20 h 30, l’heure du coup d’envoi, tandis que le mercure ne devrait pas dépasser un degré en cours de journée. Comptant pour la dix-huitième étape du championnat de Ligue 2, le match entre le SCO Angers et le FC Metz débute donc par un bulletin météo, et ce n’est jamais bon signe.
A la demande du club angevin, la Ligue de football professionnel a délégué un représentant sur place, hier, à 14 h 30, lequel a transmis un compte rendu de sa visite ne conseillant visiblement pas le report du match. L’organisateur de la compétition, en tout cas, n’a pas pris cette décision : force reviendra à l’arbitre, William Lavis, ce soir, au stade Jean-Bouin, où il va de soi que la retransmission de la rencontre sur Numéricâble n’entrera absolument pas dans sa réflexion. Partie de Lorraine par la voie des airs en matinée, la délégation lorraine espérera juste ne pas avoir effectué le voyage pour rien.
Il fait froid, en France en plein hiver !
Pourquoi ne pas avoir sagement prononcé le report d’Angers - Metz dès hier ? Parce que la LFP, qui trouve le moyen de programmer deux journées de Ligue 2 entre le 18 et le 22 décembre, déteste la contradiction : de ses clubs, de ses diffuseurs et même de la nature qui, incroyable, impose un temps froid, parfois glacial, en France, en plein hiver. Depuis peu, les clubs sont ainsi soumis à l’obligation réglementaire de tout mettre en œuvre pour permettre le déroulement des matches. Des sanctions sont prévues, notamment sous forme d’amendes allant de 20000 à 40000 €.
Certains, dans le quart nord-est notamment, se sont équipés en bâches et systèmes de souffleries d’air chaud, pour un coût de départ d’environ 30000 €. A Angers, encore jeune au niveau professionnel (sa remontée en Ligue 2 remonte à 2007), cet équipement n’existe pas : il est vrai que les conditions actuelles sont exceptionnelles, et on laisse faire la nature. Cela évite de consommer des quantités de fuel, comme à Metz actuellement en prévision de la venue de Caen lundi à 20 h 45 devant les caméras d’Eurosport, et en plein sommet de Copenhague sur l’environnement. Le quoi ? Où ça ? On joue au foot, à Copenhague ? Pour mémoire, la candidature de la France à l’organisation de l’Euro 2016 a été autoproclamée écologique, et ce n’est évidemment pas qu’un slogan.
Hier, d’ouest en est, les propos d’avant-match des entraîneurs consistaient surtout à parler du temps, comme au comptoir. « Il y a des zones de terrain où on peut continuer à jouer, d’autres où il faut procéder différemment, a ainsi disserté l’Angevin Jean-Louis Garcia. Il faut s’adapter. » « On dit toujours que l’on va s’adapter, mais on ne s’adapte jamais, tout simplement parce qu’il devient difficile de jouer », a prononcé son confrère messin Yvon Pouliquen, évoquant les caprices du ballon sur terrain impraticable.
Metz défiera peut-être Angers, ce soir, dans le Maine-et-Loire, dans l’espoir d’y décrocher sa deuxième victoire seulement en neuf déplacements. Mais s’il se joue, dans le froid et la mauvaise humeur, il ne faudra sûrement pas attendre de ce match le spectacle qu’il ne pourra pas offrir. Les acteurs ne sont pas en cause : c’est le décor, bien sûr, qui risque de gâcher la soirée. La Ligue 2 en a vu d’autres, et elle en verra d’autres encore, même au printemps. Pour autant, est-ce bien raisonnable ?
Sylvain VILLAUME.