R.L. 28/06 : la rentrée des classes commence à l’infirmerie
Publié : 28 juin 2014, 06:43
FC Metz : la rentrée des classes commence à l’infirmerie

Diafra Sakho, en plein test isocinétique, avec Robin Olivier. Photo Pascal BROCARD.
Les footballeurs du FC Metz ne sont plus en vacances, mais ils n’ont pas encore touché le moindre ballon. En cette semaine de reprise, le programme était physique et médical. Explications.
Les carrières des footballeurs sont courtes. Leurs congés aussi. Un mois et une semaine s’agissant des Messins. Et, comme tous leurs congénères professionnels, les coéquipiers de Sylvain Marchal sont partis prendre le soleil avec un programme physique à respecter. « Comme des devoirs de vacances , image Mayoro Ndoye. On nous donne des distances à courir, des exercices à faire… » Et un poids à surveiller de près. Si un joueur a le malheur de revenir avec une petite surcharge pondérale, il est bon pour une amende à la reprise. Cette année, personne ne passera à la caisse chez les Grenats. Ces garçons en crampons ont su lever le pied sur les repas. « Certains sont même revenus plus minces », confie le médecin du club, André Marie.
Un gain de temps
Cette semaine a été consacrée aux examens physiques et médicaux de l’effectif d’Albert Cartier. Contrairement aux années précédentes, ces tests ont d’ailleurs été effectués avant la reprise effective de l’entraînement. « Et c’est mieux comme ça , poursuit le médecin. Avant, on faisait venir les joueurs au fur et à mesure et cela perturbait leur travail pendant huit à dix jours. » L’évolution est là : cet été, l’affaire a été réglée en trois jours et demi et ces sportifs pourront renouer le contact avec le ballon lundi sans être accaparés par ailleurs.
Auparavant, ils auront donc subi cette batterie de tests. Comme un contrôle technique du footballeur avant sa mise en circulation sur les terrains. Bilans cardiaque, biologique ou dentaire, vitesse maximale aérobie (VMA), détente, endurance musculaire : « on dresse une véritable cartographie du corps , précise encore André Marie. E nsuite, avec l’ensemble du staff, on analyse tous les résultats. Ce sont eux qui conditionnent les entraînements. »
Blessures obligent, certains joueurs sont naturellement épargnés par les tests d’efforts. Thibaut Vion soigne toujours une entorse au genou quand Luciano Teixeira (tendon d’achille) et Abdallah Ndour (pubalgie) suivent, par exemple, des entraînements individualisés. Du reste, si les années passent, "les champions de la caisse" demeurent en Moselle. « Sakho, Métanire et Sarr sont toujours devant sur les tests physiques », reconnaît "le doc".
Pour sa prise de température avec le groupe messin, le préparateur physique Emmanuel Desgeorges a pu, lui aussi, apprécier la forme de ses nouveaux protégés. « Jusqu’ici, je vois pas mal de bosseurs , reconnaît-il. Je pense qu’il sera intéressant de travailler avec ce groupe. Ils ont l’air motivés. Je crois aussi que cela reflète les valeurs du club, l’effort, le travail, l’abnégation… »
Les deux renforts latins de l’été n’ont pas pu subir ces tests. Juan Falcon rencontre des problèmes de passeport tandis que José Palomino s’est fendu d’un aller-retour au pays pour régler des questions administratives. « J’ai quand même vu Jonathan Rivierez et Cheick Doukouré, conclut André Marie, et ces deux recrues sont déjà affûtées. Globalement, tous les garçons sont en forme. Ils ont bien bossé cet été. C’est peut-être un effet Ligue 1, mais ils savent aussi qu’ils ont intérêt à travailler avec Albert. » Charge à l’entraîneur de prendre la suite lundi. Avec lui, les reprises sont justement réputées physiques.
Christian JOUGLEUX.
Examinés de la tête aux pieds
Les tests physiques ne se résument pas à des exercices de course et d’endurance pour les Messins. Ces footballeurs ont également laissé du sang, dévoilé leur cœur, tiré la jambe et… montré les dents.
Ce que la Ligue veut
Avant la reprise du championnat, tous les joueurs doivent se plier à deux obligations dictées par la Ligue de football professionnel : un bilan cardiaque et un bilan biologique. Le premier permet de déceler d’éventuelles anomalies, à but préventif. Pour les Messins, ce rituel d’avant-saison est pratiqué à l’hôpital de Mercy, dans le service de cardiologie du Dr Khalifé. Le second bilan, qui sera répété après la trêve hivernale, consiste en une prise de sang, effectuée au laboratoire… Molinari. Il s’agit, là aussi, de prévention, mais pas seulement. Par ce biais, la LFP traque les pratiques dopantes, car tous les clubs professionnels font remonter ces informations auprès de la maison-mère.
Ce que Metz ajoute
Au-delà des tests obligatoires, le FC Metz impose un troisième bilan à ses joueurs. En Moselle, les footballeurs doivent aussi montrer les dents. Et ce n’est pas vraiment la blancheur ni le potentiel de mordant sur l’échelle de Luis Suarez qui intéressent le staff médical. Explication d’André Marie : « On fait ce bilan dentaire car on s’est aperçu que les gens qui avaient des problèmes à ce niveau, comme des kystes ou des caries, étaient aussi sujets à des blessures plus fréquentes, des tendinites à répétition. »
Le médecin se souvient justement d’un joueur pollué par les pépins physiques et finalement revenu en forme après plusieurs passages chez le dentiste. « Sa mâchoire, c’était Verdun ! »
Ce qui a changé
Les joueurs sont aussi soumis à des tests de détente et au traditionnel bilan VMA. Comme vitesse maximale aérobie. Pour vulgariser, il s’agit d’un ratio entre la vitesse de course et la consommation maximum d’oxygène. Avant, Metz utilisait la méthode Vameval, qui supposait de courir sans arrêt, en suivant le rythme croissant d’un bip. Désormais, c’est le test Gacon qui prévaut pour mesurer l’endurance du joueur. Le bip demeure, mais il s’agit, cette fois, de courses de 45 secondes entrecoupées de pauses de 15 secondes, sachant que la distance à parcourir augmente à chaque seuil. Ce test est plus indiqué pour les footballeurs car, dixit le médecin, « i l y a aussi des phases de récupération en match. »
Ce qui est violent
Metz complète enfin sa panoplie de tests par un bilan isocinétique mené au centre Kinéos. « On mesure la puissance maximale, l’endurance musculaire et la résistance à l’effort , explique le kiné Robin Olivier, qui travaille avec Jacques Muller. Les résultats seront analysés et vont conditionner l’entraînement. » Dans les faits, il s’agit d’un effort violent, de poussée ou de résistance des jambes, dans un fauteuil adapté. Diafra Sakho (1,84 m, 79 kg selon la LFP) détient le record avec une poussée de 316 Newtons-mètres pour la jambe droite. À titre de comparaison, le rédacteur de ces lignes (1,77 m, 68 kg selon sa balance) s’est arrêté à 222 N-m…
Ch. J.

Diafra Sakho, en plein test isocinétique, avec Robin Olivier. Photo Pascal BROCARD.
Les footballeurs du FC Metz ne sont plus en vacances, mais ils n’ont pas encore touché le moindre ballon. En cette semaine de reprise, le programme était physique et médical. Explications.
Les carrières des footballeurs sont courtes. Leurs congés aussi. Un mois et une semaine s’agissant des Messins. Et, comme tous leurs congénères professionnels, les coéquipiers de Sylvain Marchal sont partis prendre le soleil avec un programme physique à respecter. « Comme des devoirs de vacances , image Mayoro Ndoye. On nous donne des distances à courir, des exercices à faire… » Et un poids à surveiller de près. Si un joueur a le malheur de revenir avec une petite surcharge pondérale, il est bon pour une amende à la reprise. Cette année, personne ne passera à la caisse chez les Grenats. Ces garçons en crampons ont su lever le pied sur les repas. « Certains sont même revenus plus minces », confie le médecin du club, André Marie.
Un gain de temps
Cette semaine a été consacrée aux examens physiques et médicaux de l’effectif d’Albert Cartier. Contrairement aux années précédentes, ces tests ont d’ailleurs été effectués avant la reprise effective de l’entraînement. « Et c’est mieux comme ça , poursuit le médecin. Avant, on faisait venir les joueurs au fur et à mesure et cela perturbait leur travail pendant huit à dix jours. » L’évolution est là : cet été, l’affaire a été réglée en trois jours et demi et ces sportifs pourront renouer le contact avec le ballon lundi sans être accaparés par ailleurs.
Auparavant, ils auront donc subi cette batterie de tests. Comme un contrôle technique du footballeur avant sa mise en circulation sur les terrains. Bilans cardiaque, biologique ou dentaire, vitesse maximale aérobie (VMA), détente, endurance musculaire : « on dresse une véritable cartographie du corps , précise encore André Marie. E nsuite, avec l’ensemble du staff, on analyse tous les résultats. Ce sont eux qui conditionnent les entraînements. »
Blessures obligent, certains joueurs sont naturellement épargnés par les tests d’efforts. Thibaut Vion soigne toujours une entorse au genou quand Luciano Teixeira (tendon d’achille) et Abdallah Ndour (pubalgie) suivent, par exemple, des entraînements individualisés. Du reste, si les années passent, "les champions de la caisse" demeurent en Moselle. « Sakho, Métanire et Sarr sont toujours devant sur les tests physiques », reconnaît "le doc".
Pour sa prise de température avec le groupe messin, le préparateur physique Emmanuel Desgeorges a pu, lui aussi, apprécier la forme de ses nouveaux protégés. « Jusqu’ici, je vois pas mal de bosseurs , reconnaît-il. Je pense qu’il sera intéressant de travailler avec ce groupe. Ils ont l’air motivés. Je crois aussi que cela reflète les valeurs du club, l’effort, le travail, l’abnégation… »
Les deux renforts latins de l’été n’ont pas pu subir ces tests. Juan Falcon rencontre des problèmes de passeport tandis que José Palomino s’est fendu d’un aller-retour au pays pour régler des questions administratives. « J’ai quand même vu Jonathan Rivierez et Cheick Doukouré, conclut André Marie, et ces deux recrues sont déjà affûtées. Globalement, tous les garçons sont en forme. Ils ont bien bossé cet été. C’est peut-être un effet Ligue 1, mais ils savent aussi qu’ils ont intérêt à travailler avec Albert. » Charge à l’entraîneur de prendre la suite lundi. Avec lui, les reprises sont justement réputées physiques.
Christian JOUGLEUX.
Examinés de la tête aux pieds
Les tests physiques ne se résument pas à des exercices de course et d’endurance pour les Messins. Ces footballeurs ont également laissé du sang, dévoilé leur cœur, tiré la jambe et… montré les dents.
Ce que la Ligue veut
Avant la reprise du championnat, tous les joueurs doivent se plier à deux obligations dictées par la Ligue de football professionnel : un bilan cardiaque et un bilan biologique. Le premier permet de déceler d’éventuelles anomalies, à but préventif. Pour les Messins, ce rituel d’avant-saison est pratiqué à l’hôpital de Mercy, dans le service de cardiologie du Dr Khalifé. Le second bilan, qui sera répété après la trêve hivernale, consiste en une prise de sang, effectuée au laboratoire… Molinari. Il s’agit, là aussi, de prévention, mais pas seulement. Par ce biais, la LFP traque les pratiques dopantes, car tous les clubs professionnels font remonter ces informations auprès de la maison-mère.
Ce que Metz ajoute
Au-delà des tests obligatoires, le FC Metz impose un troisième bilan à ses joueurs. En Moselle, les footballeurs doivent aussi montrer les dents. Et ce n’est pas vraiment la blancheur ni le potentiel de mordant sur l’échelle de Luis Suarez qui intéressent le staff médical. Explication d’André Marie : « On fait ce bilan dentaire car on s’est aperçu que les gens qui avaient des problèmes à ce niveau, comme des kystes ou des caries, étaient aussi sujets à des blessures plus fréquentes, des tendinites à répétition. »
Le médecin se souvient justement d’un joueur pollué par les pépins physiques et finalement revenu en forme après plusieurs passages chez le dentiste. « Sa mâchoire, c’était Verdun ! »
Ce qui a changé
Les joueurs sont aussi soumis à des tests de détente et au traditionnel bilan VMA. Comme vitesse maximale aérobie. Pour vulgariser, il s’agit d’un ratio entre la vitesse de course et la consommation maximum d’oxygène. Avant, Metz utilisait la méthode Vameval, qui supposait de courir sans arrêt, en suivant le rythme croissant d’un bip. Désormais, c’est le test Gacon qui prévaut pour mesurer l’endurance du joueur. Le bip demeure, mais il s’agit, cette fois, de courses de 45 secondes entrecoupées de pauses de 15 secondes, sachant que la distance à parcourir augmente à chaque seuil. Ce test est plus indiqué pour les footballeurs car, dixit le médecin, « i l y a aussi des phases de récupération en match. »
Ce qui est violent
Metz complète enfin sa panoplie de tests par un bilan isocinétique mené au centre Kinéos. « On mesure la puissance maximale, l’endurance musculaire et la résistance à l’effort , explique le kiné Robin Olivier, qui travaille avec Jacques Muller. Les résultats seront analysés et vont conditionner l’entraînement. » Dans les faits, il s’agit d’un effort violent, de poussée ou de résistance des jambes, dans un fauteuil adapté. Diafra Sakho (1,84 m, 79 kg selon la LFP) détient le record avec une poussée de 316 Newtons-mètres pour la jambe droite. À titre de comparaison, le rédacteur de ces lignes (1,77 m, 68 kg selon sa balance) s’est arrêté à 222 N-m…
Ch. J.