Bouna Sarr et les Messins n’ont pas profité de leur domination en première période. Photo AFP
Séduisants à Montpellier, les Messins ont fini par s’incliner sur un score qui reflète mal leurs efforts (2-0). Avec un penalty raté en prime…
L’apprentissage de la Ligue 1 passera par des épisodes douloureux et quelques instants de frustration. Metz peut déjà en témoigner, puisqu’il en a fait l’expérience, hier à la Mosson, au terme d’une prestation dont il n’aura pas à rougir, sinon de dépit.
De nos envoyés spéciaux à Montpellier
Car le comportement général des Grenats, en première mi-temps surtout, méritait mieux que ce revers concédé sur un coup franc clinique de Siaka Tiéné, mais la différence de maturité s’est surtout mesurée dans l’action qui l’a amenée. Un duel anodin, à première vue, entre Barrios et Choplin, pour une faute acquise tout en roublardise par la recrue-vedette de Montpellier…
Un penalty raté
L’affaire a eu lieu peu avant la pause. L’attaquant héraultais et le défenseur mosellan se sont chatouillés devant la surface et le premier a eu la bonne idée de s’écrouler, sans trop y être forcé. L’arbitre a sifflé, Tiéné a très joliment enroulé sa frappe et Carrasso a plié, aveuglé par son mur (1-0, 43e ). Une sanction terrible pour les Grenats. Jusqu’alors, pourtant, le MHSC avait rarement inquiété son hôte. Il s’était plutôt heurté à un mur de discipline, ainsi qu’à ses propres approximations dans la dernière passe. Même la sortie prématurée de Marchal (27e ), sonné par un choc avec Carrasso, n’avait pu déséquilibrer l’ensemble lorrain.
Si Metz peut nourrir de l’amertume, il ira surtout la chercher dans cette occasion de Ngbakoto passée tout près des cages héraultaises (14e ) et surtout dans ce penalty raté à la demi-heure. Le même Ngbakoto avait provoqué une faute d’Hilton dans la surface (28e ) et laissé Lejeune lui faire justice, mais le gaucher a trouvé le poteau de Montpellier au bout de sa tentative (29e ). Et sans doute un paquet de regrets.
Une fois menés au score, les hommes d’Albert Cartier se sont naturellement exposés et la fin de cette soirée devint absolument délirante. Jourdren a d’abord contrarié un tir à bout portant de Sido (71e ), avant d’être sauvé sur sa ligne par Sanson, quand Falcon a réceptionné un corner messin (78e ). Ensuite, les vagues montpelliéraines n’ont cessé de déferler devant les cages de Carrasso, qui intervenait devant Sanson (83e ), après un dégagement précieux de Choplin devant Camara (81e ). Las, Metz a fini par rendre les armes sur un centre parfait de Sanson cueilli, de la tête, par Camara (2-0, 89e ). Ce but-là, au moins, relevait d’une certaine cohérence au regard des espaces concédés par les Grenats.
La première défaite lorraine aura donc attendu la troisième journée et un second match à l’extérieur pour s’annoncer. Après avoir tenu sa boutique à Lille (0-0) et plié une fois contre Nantes (1-1), Metz a dévié de ses bonnes habitudes défensives hier, pour prolonger une suite logique. Précision nécessaire : la logique vaut seulement pour la succession des buts encaissés car il régnera, après cette rencontre, un sentiment très désagréable de gâchis. L’apprentissage et ses moments douloureux donc… Les Grenats sont au parfum maintenant.
Christian JOUGLEUX.
Malheureux Lejeune
Kévin Lejeune. Photo AFP
Alors qu’il aurait pu ouvrir le score sur penalty, le milieu de terrain messin a trouvé le poteau en première période.
DÉFENSE
CARRASSO. Une soirée frustrante pour le gardien mosellan. Jusqu’au coup franc de Tiéné (43e ), sur lequel il est masqué par son mur et ne peut qu’effleurer le ballon, il n’avait pas eu de travail. Dans la foulée, il est proche de se faire lober par Sanson, après une relance plein axe, mais se rattrape in extremis (46e ). En seconde période, il sort quelques beaux arrêts, avant d’être abandonné par sa défense et logiquement battu par Camara (89e ).
MÉTANIRE. Timide dans ses montées à Lille puis contre Nantes, le latéral messin s’est cette fois rapidement projeté vers l’avant et a largement animé son couloir. Son bon centre pour Ngbakoto (14e ) aurait pu faire mouche. Il n’a pas baissé d’intensité après la pause et a continué à monter, parfois au détriment de son rôle défensif.
MARCHAL. Ce n’était pas la soirée du Haut-Marnais. Percuté très tôt par un genou de Carrasso sur une sortie aux poings (11e ), il ne s’en est jamais remis et a été remplacé par Milan (27e ). L’Argentin a réalisé de bonnes interventions de la tête, comme son compère Choplin, et est resté aux avant-postes à la fin. Sans succès.
CHOPLIN. Peut-être pas le plus académique dans ses interventions, le défenseur central lorrain n’en reste pas moins redoutable. Il a régné en maître dans les airs, en prenant de la tête un nombre considérable de ballons et a sauvé son camp sur une frappe de Camara (80e ). Sa soirée est néanmoins ternie par sa (petite) faute sur Barrios qui amène le but de Tiéné et cet oubli de Camara sur le deuxième but.
BUSSMANN. Plus discret offensivement que Métanire, dans son couloir, mais relativement solide face à son adversaire direct, Lasne. Le second but héraultais vient pourtant de son côté, certes à un moment où le bloc messin commençait sérieusement à se déliter.
MILIEU
LEJEUNE. Son match restera (malheureusement) marqué par son penalty tiré sur le poteau de Jourdren et donc raté (28e ). Pour le reste, le gaucher s’est souvent montré juste dans ses passes et l’un des rares éléments capables de garder et porter le ballon. Remplacé par Sido (68e ), proche d’inscrire le but égalisateur, mais qui s’est, lui aussi, heurté à Jourdren (71e ).
DOUKOURÉ. Appliqué et plutôt bon dans le jeu court, le suppléant de Rocchi a parfois manqué de précision dans ses passes longues. Un match pourtant solide défensivement et intéressant dans l’impact.
N’DAW. Le Sénégalais a, comme d’habitude, imposé son physique. Pas toujours avec finesse, mais sa présence en impose et est précieuse pour ses coéquipiers. Moins tranchant en deuxième période.
NGBAKOTO. Percutant d’entrée, il a fait beaucoup de mal à la défense héraultaise et a incarné le danger messin. D’abord sur une reprise qui a frôlé la cage de Jourdren, puis sur un déboulé où il a poussé Hilton à concéder un penalty. Plus discret après la pause.
ATTAQUE
SARR. Le meneur de jeu messin n’a pas eu grand-chose à se mettre sous la dent offensivement, à part sa frappe au-dessus d’entrée (4e ) et quelques bons centres. Il s’est donc appliqué à défendre, sans faire d’éclat. Relayé par Gueye (57e ), qui a peu eu l’occasion de se mettre en évidence.
FALCON. L’attaquant vénézuélien est de plus en plus trouvé par ses coéquipiers, sans que cela ne se transforme en but. Il n’a ainsi pas pu armer sa frappe (5e ), cadrer sa tête (16e ), ou a encore vu repousser sur la ligne sa reprise du genou (78e ).
Thibaut GAGNEPAIN.
Sanson règle l’image
Morgan Sanson n’a pas marqué hier mais grandement contribué aux déboires messins. Son lob de 40 m (45e +2) et sa frappe en fin de match (83e ) ont par exemple obligé Carrasso à s’employer, mais le Montpelliérain a aussi abattu son labeur défensif en dégageant, sur la ligne de Jourdren, une tentative de Falcon (78e ).
Le gardien local méritera aussi sa mention pour cet arrêt solide devant Sido (71e ), au même titre que Barrios et son jeu tout en malice qui amène le premier but. Enfin, les deux artilleurs du jour ne pouvaient passer à côté des honneurs. Ce coup franc enroulé de Tiéné peut être montré dans toutes les écoles de football (43e ) et l’entrée toute en énergie de Camara a été logiquement récompensée par un but de la tête avant le coup de sifflet final (89e ).
Cartier : « Je préfère être positif »
Albert Cartier (entraîneur du FC Metz) : « On a fait 80 minutes cohérentes et 10 minutes médiocres, très moyennes. C’est sûr que certains diront que si on ne gagne pas un match comme ça, on en gagnera très peu mais ce n’est pas mon avis. Je préfère être positif et constructif et dire que l’on doit continuer à travailler. On va le faire pour, un jour, être comme Montpellier, c’est-à-dire une équipe qui, même lorsqu’elle peut être en difficulté, sait gagner un match comme ça. »
Ye ni Ngbakoto (milieu du FC Metz) : On a bien entamé le match et eu des opportunités que l’on n’a malheureusement pas su transformer. Après, on s’est découvert et Montpellier l’a joué à l’expérience. Mais il faut aussi retenir qu’on a été cohérent dans notre animation offensive. On grandit de jour de jour, il faut s’appuyer sur des matches comme ça pour avancer. »
Rolland Courbis (entraîneur de Montpellier) : « J’espère que vous serez d’accord que, sur la deuxième mi-temps, il n’y a pas eu photo. On ne sait pas ce qui se serait passé si Metz avait marqué mais s’ils ne savent pas profiter d’une première mi-temps laborieuse et d’un penalty, je suis désolé pour eux et très content pour nous. On a six points et on n’aura perdu que contre Bordeaux, le leader. »
Metz démarre sa saison (CFA)
Grâce à un but de la tête de Pierrot, les Messins, après leur démarrage difficile, ont lancé leur saison hier à Troyes.
L’opposition entre les réserves pros de l’ESTAC et de Metz était annoncée serrée. Elle le fut effectivement puisque le sort de cette rencontre, disputée sur un bon rythme, s’est joué sur un coup de pied arrêté au quart d’heure de jeu, un corner concédé bêtement. Pressé par un attaquant messin, Dasquet passait en retrait à Bernardoni, son gardien, qui, embarrassé sous la pression adverse, mettait le ballon en corner.
Petite cause, grands effets car le corner tiré par Nouvier permettait à Pierrot de reprendre victorieusement de la tête. Un but que les Troyens n’ont jamais pu contester. « Ce fut assez équilibré en première période. On a eu la mainmise ensuite, déjà avant la pause, mais on a manqué de réalisme et ce poil de folie. On a joué, on n’a pas reculé. Je suis déçu pour les joueurs qui ont vraiment tout fait pour revenir au score. Maintenant, je ne vais pas dire que c’est bien non plus, car on a perdu », analysait Claudin Robin au coup de sifflet final.
« Belles opportunités en contre »
L’ESTAC aurait pu égaliser sur cette frappe terrible de Confais sur la transversale (65e ) mais aurait pu aussi concéder un second but sur des contres rondement menés, à l’image de celui mené par Bozok et Bur, dont le tir fut repoussé par le poteau droit de Bernardoni (78e ). « Ce qu’a vécu Troyes, on l’a connu la semaine dernière contre Jura Sud, avec un but encaissé sur corner en première période, et une seconde période bien maîtrisée. J’ai dit à mes joueurs à la pause que la seconde mi-temps serait difficile du fait que nous n’avions pas su nous mettre à l’abri en doublant la mise. Elle le fut malgré de belles opportunités en contre », confirmait de son côté, l’entraîneur messin José Pinot.
TROYES (2) - FC METZ (2) : 0-1 (0-1)
Stade de l’Aube (pelouse d’honneur). Arbitre : M. Dany. 200 spectateurs environ. But : Pierrot (15e ).
TROYES. Bernardoni, Harvey, Sylla, Jarjat (cap.), Dasquet, Confais, Henry, Rocher, Koriche (Goteni, 76e ), Chaubi, Aublin (Naïm, 62e ). Entraîneur : Claude Robin.
FC METZ. Oberhausser, Rivierez, Udol, Lahaye, Toussaint, Pierrot (cap.), Donval, Bur, Vion (Teixeira, 70e ), Nouvier (Hein, 82e ), Diallo (Bozok, 46e ). Entraîneur : José Pinot.
P. G.
Une défaite mais pas d’inquiétude
Gérôme Henrionnet. Photo RL
Les joueuses de Metz-Algrange se sont inclinées hier pour leur dernier match de préparation, face à Issy-les-Moulineaux (1-0), autre équipe de l’élite.
Le FC Metz-Algrange disputait hier son dernier test avant son entrée en lice dans le championnat de France de Division 1, samedi face à Albi. Contre Issy-les-Moulineaux, les joueuses de Gérôme Henrionnet se sont inclinées 1-0 à Breuillet, en Essonne.
« C’est bien de se jauger par rapport à une autre équipe de D1, commente l’entraîneur mosellan. J’ai vu des choses intéressantes dans le contenu. La défaite n’est pas inquiétante, ce match nous permettra de bien travailler dans la semaine, jusqu’à la première journée de championnat. »
« On sera prêt »
Les Algrangeoises n’ont cédé hier que sur un but de Mangaya en fin de match (80e ). Henrionnet a tenu à positiver ce résultat. « On connaît les exigences de l’élite. Il n’a pas manqué grand-chose. On sera prêt contre Albi samedi. »
A. S.
) pour améliorer notre équipe qui n'a, pour le moment et quoi qu'on en dise, pas le niveau et l'expérience nécessaire pour bien figurer dans ce championnat de L1.