Romain Métanire et les Messins n’ont jamais relâché la pression sur Guingamp et l’ancien de la maison Jérémy Pied. Photo AFP
Grâce un but de Gaëtan Bussmann, les Messins, bien que souvent malmenés à Guingamp, ont obtenu leur premier succès (1-0) loin de Saint-Symphorien. Et pointent à la sixième place.
Un brin de réussite. Une pincée d’opportunisme. Le tout enrobé d’une bonne dose de rigueur et de courage, une spécialité maison. Soit les ingrédients ayant permis aux Messins de déguster, hier soir, leur premier succès à l’extérieur de la saison.
De nos envoyés spéciaux à Guingamp
Après s’être imposés contre Bastia (3-1), samedi dernier, les hommes d’Albert Cartier ont donc passé avec succès leur deuxième des trois examens proposés en une semaine.
Au Roudourou, face à un concurrent dans la course au maintien, les Lorrains ont su se montrer suffisamment solides face à la pression guingampaise, principalement en seconde période. Et, à défaut d’avoir été tranchants devant les buts bretons, ils ont su être efficaces. A l’image de Gaëtan Bussmann, un temps incertain, et qui a jailli au premier poteau, sur un corner de Yeni Ngbakoto, pour offrir la victoire à son équipe (1-0, 24e ). La seule véritable occasion de Lorrains qui se sont essentiellement contentés de perturber la défense bretonne en contres. Pas toujours bien négociés d’ailleurs. Qu’importe, ce matin, Romain Métanire est ses partenaires se sont réveillés avec trois points supplémentaires sous l’oreiller.
Ce sont d’ailleurs eux qui avaient frappé les premiers, mais les tentatives signées Yeni Ngbakoto (5e ) et Juan Falcon (7e ) n’inquiétaient pas Mamadou Samassa. Gaëtan Bussmann, lui, faisait preuve de plus de précision quelques instants plus tard… Mené sur son terrain, Guingamp ne parvenait pas vraiment à hausser le ton face à une défense du FC Metz vigilante, à l’image d’Anthony M’Fa sur deux corners successifs de l’ancien de la maison grenat, Jérémy Pied (30e ).
Ngbakoto exclu
Le gardien messin devait ensuite intervenir face à Yatabaré, parti dans le dos de l’arrière-garde grenat. Alors que tout le public et Jocelyn Gourvennec réclamaient le penalty – sans doute à juste titre – Stéphane Lannoy, lui, ne bronchait pas (40e )… Une action qui avait le don de réveiller les ardeurs de L’En Avant. Malgré une belle frappe de Florent Malouda (43e ), Jérémy Sorbon et ses partenaires se montraient beaucoup plus tranchants. Guido Milan devait ainsi jouer les pompiers de service face à Mandanne (45e +1), alors que la reprise de la tête de Beauvue flirtait avec le montant d’Anthony Mfa (40e +2).
Soit les prémices de la pression que Guingamp allait servir sur le comptoir du Roudourou après la pause… « On a souffert, on a subi et nous avons eu du mal à sortir les ballons », analysait d’ailleurs Albert Cartier en fin de match. En effet, les Bretons appuyaient nettement sur l’accélérateur à l’instar d’un duo Mandane-Beauvue très en vue (47e , 49e ). Certes, Florent Malouda (51e ) puis Sergeï Krivets (54e ) tentaient leur chance de loin, mais le ballon revenait inexorablement dans la surface messine. Anthony Mfa faisant alors preuve d’une grande vigilance, notamment dans le jeu aérien, avant d’écœurer Beauvue d’un magnifique réflexe (68e ).
Dans le temps additionnel, Diallo tentait d’obtenir un penalty, mais, cette fois, c’était bien le Guingampais qui était fautif…
Les promus messins, réduits à dix après l’exclusion de Yeni Ngbakoto pour deux cartons jaunes (89e ), ont donc tenu bon. Jusqu’au bout. Une force de caractère qui leur permet ce matin de pointer le bout de leur nez à la sixième place de la Ligue 1…
Jean-Sébastien GALLOIS.
Anthony Mfa a tenu bon
Anthony Mfa a été sécurisant dans ses interventions. Photo AFP
Largement sollicité en deuxième période par des Guingampais de plus en plus pressants, le gardien messin a multiplié les arrêts et largement contribué à la victoire des Grenats.
M FA. L’international Gabonais a réussi tout ce qu’il a entrepris. Dans ses sorties aux poings, ses prises de balles ou son placement, il n’a jamais été pris en défaut. Et il a été largement sollicité, surtout en fin de match lorsque les Bretons poussaient. Qui plus est, il a bénéficié d’un peu de réussite, sur cette action face à Yatabaré (40e ).
MÉTANIRE. Sa superbe montée et le bon centre qui s’en est suivi aurait pu valoir une passe décisive si Samassa n’avait pas surgi idéalement devant Falcon (60e ). Défensivement, le capitaine lorrain a bien tenu son couloir, avec quelques interventions très à propos pour couvrir sa défense centrale.
MILAN. A-t-il été battu une fois au duel ? Visiblement non. S’il a commis plusieurs petites fautes dans le jeu, l’Italo-Argentin a su astucieusement échapper à un avertissement et a fait beaucoup de bien à son équipe sur les coups de pieds arrêtés.
CHOPLIN. Du pied, de la tête, sans jamais dégager la moindre fébrilité, le défenseur central messin a livré, une nouvelle fois, un match très sérieux.
BUSSMANN. Un premier but en Ligue 1 sur une géniale reprise de volée et une prestation défensive de haute volée. Le match quasi parfait pour le latéral vosgien.
N’DAW. Le Sénégalais a, comme d’habitude, joué de toute sa puissance. Et, comme d’habitude, il a écopé d’un avertissement (36e ) qui lui vaudra un match de suspension. Plus propre en deuxième période, lorsqu’il s’est assagi.
LEJEUNE. A part sa belle percée dans les dernières minutes, l’ancien Auxerois ne s’est pas signalé particulièrement en attaque. Son équipe menant rapidement, il n’en avait pas besoin. Il s’est donc appliqué à bien défendre. Proprement.
MALOUDA. Le Guyanais a soigné son retour sur la pelouse de son ancien club. Surtout appliqué dans un rôle défensif contre Bastia samedi dernier, il s’est, cette fois, bien plus impliqué dans le jeu offensif. Proche de doubler la mise sur un tir à ras-de-terre (43e ) que Samassa sort difficilement ou sur une frappe trop appuyée (51e ). Remplacé par Kashi (70e ) qui a eu le temps de tenter une belle frappe de 35 mètres (90e ).
KRIVETS. Le premier récupérateur et l’accélérateur du jeu messin. Lorsque son équipe n’avait pas la possession, le Biélorusse a pressé et considérablement gêné la relance bretonne. Et à l’attaque, a souvent fait les bons choix même s’il a pu être gourmand, comme lorsqu’il a oublié Ngbakoto en choisissant une (molle) frappe écrasée (53e ). Remplacé par Palomino (80e ) qui n’a pas commis de fausse note pour sa première officielle sous le maillot messin.
NGBAKOTO. Le but messin vient de lui et de son corner parfaitement tiré pour Bussmann (24e ). A part ça, il a comme souvent, essayé de provoquer mais sans créer de vraies différences. Expulsé sévèrement après un second carton jaune (89e ), il manquera le match face à Reims samedi.
FALCON. Moins explosif dans ses démarrages que face à Bastia, le Vénézuelien s’est néanmoins beaucoup battu à la pointe de l’attaque messine. Ses appels ont souvent été très bons même s’il a rarement été servi dans sa zone préférée, la surface de réparation. Remplacé par Maïga (63e ).
Thibaut GAGNEPAIN.
Gaëtan Bussmann à la volée
Le Messin Gaëtan Bussmann, à la lutte avec Claudio Beauvue, était toujours en avance dans ses duels. Photo AFP
Le latéral messin a inscrit son premier but en Ligue 1 d’une superbe reprise du pied gauche.
Comment je l’ai pris ? Aucune idée mais c’est rentré, c’est le principal ! ». Une heure après la rencontre, Gaëtan Bussmann avait encore le sourire en repensant à son premier but en Ligue 1.
Et quel but ! Une reprise de volée du gauche en pleine surface sur un corner de Yeni Ngbakoto. Comme à la parade. Enfin presque. « Sur le coup, j’ai l’impression de rater mon tir , confie le passeur. Je l’écrase un peu mais je trouve quand même la zone que je voulais, le premier poteau. Je sais que Gaëtan joue les ballons toujours très bien à cet endroit-là. »
L’exercice avait justement récemment été travaillé à l’entraînement. Visiblement pas avec la même réussite à en croire Jérémy Choplin. « Mais jamais il n’avait marqué une reprise comme ça, il ne tente rien, il les garde pour les matches ! », rigole le défenseur central. « Il en avait mis une magnifique du droit, je m’en rappelle très bien , précise le capitaine Romain Métanire, lui aussi très amusé par la réussite de « Bubu ». Mais pas vraiment surpris. « On sait que les coups de pieds arrêtés, c’est sa spécialité. Il avait déjà inscrit quelques buts dans ces situations-là l’an dernier. » Quatre précisément, en Ligue 2.
« Ça fait plaisir c’est sûr »
Là, c’est au niveau supérieur. « Ça fait plaisir, c’est sûr, mais le plus important, c’est de repartir avec les trois points de la victoire », juge l’intéressé en ramenant toujours la discussion à l’équipe. Ce groupe pour lequel il n’a, bien sûr, pas fait qu’inscrire un but hier soir.
Dans son rôle plus habituel de défenseur, le Vosgien s’est également montré intraitable. Il avait pourtant face à lui quelques clients, comme Beauvue, ou Marvaux. Très rarement les Guingampais ont réussi à le passer, insistant néanmoins beaucoup sur son couloir. En vain.
T. G.
Guingamp a bien tenté…
Si les Bretons se sont inclinés hier soir, ils le doivent surtout à la défense et au gardien du FC Metz qui ont annihilé toutes leurs tentatives. Le quatuor offensif breton, Beauvue-Marveaux-Mandanne-Pied a ainsi beaucoup tenté mais sans réussite. Au milieu, Yatabaré n’a pas hésité à porter le danger vers l’avant, souvent avec réussite. Enfin, Samassa ne peut rien sur le but lorrain et s’est ensuite bien rattrapé pour éviter le break mosellan.
« Nous avons été solides »
Albert Cartier (entraîneur de Metz). « La saison dernière, en Ligue 2, nous n’avions pas connu une pression aussi dure. Mais nous sommes parvenus à résister à défaut de rivaliser avec cette équipe guingampaise. Ce match, nous l’avons gagné grâce au mental, à la discipline et notre force collective. Nous n’avons, cette fois, pas fait de grosses erreurs. Ces trois points sont évidemment très importants pour nous. »
Jérémy Choplin (défenseur de Metz). « Cette victoire fait du bien, on en avait besoin contre un concurrent direct. Physiquement, on a tenu bon. Il faut maintenant vite récupérer afin d’enchaîner avec une troisième victoire, samedi, face à Reims. »
Anthony Mfa (gardien de Metz). « Nous avons réalisé un match solide, surtout en seconde période lorsque Guingamp nous a bousculé. Le penalty ? Je m’arrête totalement et c’est lui ( Yatabaré ) qui me touche. Je pense que l’arbitre a pris la bonne décision. »
Yeni Ngbakoto (milieu de Metz). « Cette exclusion me semble sévère mais c’est comme ça… Il faut respecter les décisions. C’est emmerdant, mais je sais qu’il y a des joueurs qui pourront me remplacer samedi contre Reims. Le plus important, c’est cette victoire. Nous n’avons pas fait un grand match, mais nous avons été solides. »
Romain Métanire (défenseur de Metz). « On était venu chercher cette première victoire à l’extérieur. Elle est belle. On remonte à la sixième place, c’est bien car nous nous écartons de la zone rouge. »
Florent Malouda (milieu de Metz). « On poursuit notre série parce qu’on a su provoquer la réussite. Le tout grâce à un excellent état d’esprit. On mérite vraiment de repartir de Guingamp avec quelque chose. Il faut des résultats afin d’engranger de la confiance. Maintenant, il faut enchaîner dès samedi. »
Jocelyn Gourvennec (entraîneur de Guingamp). « C’est une défaite frustrante, énervante et au final décevante. On a assisté à un attaque défense. On a connu une première mi-temps trop stérile face aux buts, c’était beaucoup mieux en deuxième avec toujours la volonté de jouer. On fait près de 30 centres, c’est une défaite très injuste. C’est difficile d’être battu. Ils ont deux occases. On a affiché un autre état d’esprit qu’à Monaco. En conservant celui de ce soir, on va en gagner des matches ».
Hors-jeu
Rivierez
Jonathan Rivierez, le défenseur arrivé du Havre cet été, a effectué le déplacement hier dans les Côtes d’Armor au sein d’un groupe messin élargi à dix-neuf éléments. Il a finalement suivi
la rencontre des tribunes. En effet, Gaëtan Bussmann, légèrement touché à un genou mardi, était apte au service.
N’Daw
Averti à la 37e minute hier soir après une faute sur Sankharé, Guirane N’Daw devrait être suspendu pour la réception de Rennes, le 18 octobre prochain. Le milieu de terrain a, en effet, vu jaune pour la troisième fois en moins de dix matches officiels.
Repas
Afin d’optimiser la récupération entre la réception de Bastia, samedi, et le déplacement à Guingamp, hier, le staff du FC Metz avait invité Romain Métanire et ses partenaires à prendre un repas en commun et préparé spécifiquement la suite du championnat après la victoire face aux Corses. Histoire, également, d’alimenter encore un peu plus la cohésion du groupe.
Aménagements
Comme beaucoup de stades de Ligue 1, le Roudourou a fait l’objet d’un léger lifting cet été. Tous les sièges ont ainsi été changés, offrant, à vide, un joli patchwork rouge et noir aux couleurs
de l’En Avant. L’éclairage a également fait peau neuve avec des projecteurs flambants neufs. Par ailleurs, les hommes de Jocelyn Gourvennec disposent désormais d’un terrain synthétique situé
juste à côté du stade.
Retour
La presse locale n’a pas manqué de signaler le retour de Florent Malouda sur les terres guingampaises. Le milieu de terrain messin a, en effet, porté les couleurs de l’EAG entre 2000 et 2003. Le public du Roudourou n’a pas oublié le Guyanais qui a été copieusement applaudi et qui a eu droit à une standing ovation à sa sortie.
Metz-Algrange ne désarme pas
Martins, Delisle et Metz-Algrange ont réglé leur réveil à 14 h ce dimanche. Anthony PICORÉ
Malgré des défaites spectaculaires et un début de saison cauchemardesque, Metz-Algrange veut croire que son championnat débutera vraiment dimanche face à Saint-Etienne.
Pour une première, elle est terrible. Metz-Algrange vit un apprentissage qui confine au calvaire dans cette division 1 féminine. Le classement offre d’ailleurs une photographie glaçante du parcours mosellan : trois matches, trois défaites, aucun but marqué et… vingt-quatre encaissés. Qui dit pire ? Personne évidemment. L’équipe de Gérôme Henrionnet pointe logiquement à la dernière place du championnat avec une différence de buts abyssale.
Le contexte pourrait être lourd et le vestiaire plombé mais, paradoxalement, chacun choisit de positiver aujourd’hui. « Cela peut paraître bizarre mais ça va mieux , admet Julie Wojdyla. Malgré la différence de buts à Paris (7-0), on a retrouvé une équipe, une solidarité et un jeu. On a bien senti que le PSG voulait nous en marquer le plus possible, comme Lyon (0-15), et elles ont dû prendre une soufflante à la mi-temps, quand elles ne menaient que 2-0. Je crois aussi que nous avons été fair-play. On leur a offert pas mal de buts… » Quid de la défaite en ouverture contre les promues d’Albi (2-0) ? « Elle était due au stress du premier match ».
L’identité des premiers adversaires permet, de toute façon, de relativiser cette entrée calamiteuse. Lyon et Paris vont se promener toute la saison et leurs victoires face aux promues étaient programmées. Chez les vaincues, on décèle même un avantage derrière ce calendrier : « On a pu terminer notre préparation contre ces équipes , explique Elodie Martins. Maintenant que nous avons "tapé" les deux plus gros du championnat, la suite va être plus accessible. »
« Être à la hauteur »
Un refrain occupe chaque discours algrangeois désormais : « Le championnat commence maintenant ». C’est Angélique Roujas qui le dit mais tout le monde y souscrit. La venue de Saint-Etienne, l’avant-dernier du classement, ouvre la porte à un premier succès. Les Mosellanes, en tout cas, ont réglé leur réveil à 14h ce dimanche. « J’ai discuté avec les joueuses étrangères du club et elles ne me parlent que de victoire , poursuit la manager générale. Tant mieux, je ne veux pas entendre parler de défaite. Allons-y en conquérantes et faisons confiance aux filles qui se doivent d’être à la hauteur. »
Metz-Algrange sait aussi qu’il retrouve un terrain plus favorable pour exprimer son football. « Un stade familier aussi », souligne Martins. Car les Mosellans vont évoluer au Batzenthal, une perspective « agréable », dit encore Wojdyla. « C’est sympa de retrouver le stade qui nous a fait gagner la saison dernière et de revoir les supporters qui ne peuvent pas forcément venir à Saint-Symphorien. »
Du reste, le club n’entend pas varier ses habitudes. « Il n’y a pas de secret. Seul le travail va payer , conclut Elodie Martins. On sait que la D1 est compliquée mais nous sommes nombreuses à avoir fait des sacrifices pour y arriver. » Elle parle en connaissance de cause : « J’ai quitté mon boulot pour pouvoir m’entraîner tous les jours »…
Christian JOUGLEUX.
... mais oui Jocelyn ... Les supporters Guingampais sont bien plus réalistes que leur entraineur ... qui croit qu'un match est d'une durée de 25 minutes
