Malouda et Metz ont fait le plein de confiance en Bretagne. Photo AFP
Tout n’est pas encore parfait. Mais à Guingamp (0-1), les Messins ont prouvé qu’ils étaient des élèves appliqués. Et que l’objectif du maintien était largement dans leurs cordes.
Après sept journées, le promu mosellan occupe la sixième place du championnat de Ligue 1. Un classement anecdotique, sans aucun doute, à ce stade de la saison. Pour autant, le FC Metz n’a pas manqué ses grandes retrouvailles avec l’élite. Mercredi, à Guingamp, les hommes d’Albert Cartier ont ainsi franchi un nouveau palier en obtenant leur premier succès (1-0) à l’extérieur.
Une victoire qui leur permet de valider celle obtenue à Saint-Symphorien en fin de semaine dernière, contre Bastia (3-1), mais également d’aborder la réception du Stade de Reims, demain, avec sérénité. Du haut de ses quatre-vingts sélections chez les Bleus, Florent Malouda a rappelé, dans les couloirs du Roudourou, qu’« il fallait des résultats pour accroître la confiance », mettant également en avant « l’état d’esprit » affiché par sa nouvelle équipe.
« Maintenir la dynamique »
Tous ses coéquipiers, ou presque, ont d’ailleurs loué la « solidité » et la « solidarité » du FC Metz en terre bretonne. Une véritable culture. Intensive. Testée sur les champs arides du National et qui lui permet, aujourd’hui, de récolter de précieux points sur les grandes étendues de la Ligue 1. Même loin de sa verte pelouse de Saint-Symphorien. « Il était important d’inscrire notre premier but à l’extérieur et évidemment d’obtenir un premier succès , souligne Albert Cartier. Ce genre de performance, c’est très bon pour une équipe comme la nôtre. On a souffert, c’est vrai, mais on a su résister. »
Si, dans le contenu, les Messins ont été bien moins inspirés qu’à Nice (1-0) et surtout qu’à Montpellier (2-0), ils ont, cette fois, su gommer les erreurs qui les avaient pénalisés dans le Sud. « Dans l’animation, on a été plus en retrait, reconnaît l’entraîneur mosellan. Mais nous avons été efficaces et réalistes. » Grâce, notamment, à deux purs produits du centre de formation grenat : Gaëtan Bussmann, buteur inspiré sur un corner décisif signé Yeni Ngbakoto. Tout un symbole… Preuve que ces petits prennent, match après match, leurs repères chez les grands. Le tout avec la complicité des "vieux" briscards que sont des hommes comme Guirane N’Daw et Florent Malouda.
A peine la belle galette bretonne digérée, les Messins, visiblement au point physiquement à défaut d’avoir encore tous leurs automatismes, doivent déjà penser à la suite de la récolte : la venue de Reims ce samedi. « Ce qui compte, c’est de maintenir la dynamique , explique Florent Malouda. Réaliser des séries permet d’avancer et de prendre un maximum de confiance. » « Dans notre esprit, c’est clair , poursuit Jérémy Choplin. On doit enchaîner avec une troisième victoire d’affilée. » Un objectif que les Lorrains tenteront d’atteindre sans Yeni Ngbakoto, suspendu samedi pour avoir récolté deux cartons jaunes. « C’est le point noir de la soirée , reconnaît Albert Cartier. Cela prouve aussi qu’on manque encore parfois de maîtrise. Maintenant, on va mener la réflexion afin de déterminer quel joueur peut évoluer dans cette zone-là contre Reims. »
Rugueux, appliqués, réalistes, les Messins, semblent bien décider à ne plus avancer masqués. « Mais , prévient Albert Cartier, nous sommes toujours une équipe qui joue le maintien. » Personne n’en doute. Mais le petit monte doucement. Jusqu’à samedi, il restera le sixième de la classe !
Jean-Sébastien GALLOIS.
Cornet : la pépite dort
Maxwel Cornet et Metz : l’histoire d’amour devrait mal se terminer. Photo Anthony PICORÉ
Si Metz se régale en Ligue 1, Maxwel Cornet n’y est pour rien. Le jeune attaquant promis à un bel avenir est interdit de compétition en raison de tensions autour de son contrat. Qu’il ne prolongera pas.
Maxwel Cornet fêtera ses 18 ans demain. Il ira sans doute à Saint-Symphorien « pour soutenir les amis » contre Reims, mais sa tête ne sera pas au champagne. Pour cause : il est difficile de célébrer son passage à la majorité pour un garçon devenu la minorité invisible du FC Metz. Un cas unique dans le vestiaire : l’attaquant s’entraîne en semaine avec les pros puis il quitte la circulation les jours de match. Le club le prive de compétition, en Ligue 1 comme en CFA, tant que le joueur ne prolonge pas un contrat qui expire en juin. Alors le jeune international profite des seuls créneaux à sa disposition : l’équipe de France U19. Pour sa dernière apparition en sélection, il a d’ailleurs inscrit un triplé contre la Belgique…
Un authentique gâchis se trame sous nos yeux. Car le club attend, en vain, un pas du clan Cornet. « Il est difficile de donner du temps de jeu à un garçon qui ne s’inscrit plus dans notre projet , explique Philippe Gaillot. On propose des conditions exceptionnelles, du jamais vu pour un garçon de son âge et c’est un contrat qui protège plus Maxwel que nous. On souhaite vraiment que les choses avancent, mais on ne peut pas faire plus d’efforts. C’est dommage, on était presque arrivé à un accord. »
Il ne prolongera pas
En face, Jean-Claude Cornet, le père et agent du joueur, ne veut plus transiger. Metz propose trois ans supplémentaires ; lui en voulait seulement deux, ainsi que des conditions allégées pour libérer son fils de ses obligations contractuelles. Il dénonce aussi des impayés qui ont électrisé le dialogue, a saisi la Fédération pour s’en plaindre et n’écarte pas un recours devant les prud’hommes. Surtout, il en veut au président Serin. « C’est un problème entre lui et moi , affirme-t-il. Je n’ai pas apprécié sa façon de conduire les négociations. […] Je m’oppose à la durée du contrat et à une clause qui est un blocage. Qu’on ne vienne pas dire que je suis obnubilé par l’argent ! En National, j’avais refusé 2 millions de la Juve pour que mon fils reste à Metz. »
Maxwel Cornet fréquente le club depuis 2003 et il avait choisi d’y poursuivre son apprentissage en 2005, en s’installant dans une famille d’accueil, quand son père avait été « muté à Lyon ». « On travaille avec lui depuis qu’il a sept ans , poursuit le directeur général adjoint. On en a fait un bachelier, on l’a mis dans les conditions de se révéler et on n’a jamais eu de problème avec Maxwel. La formation est au cœur du projet du club et on veut simplement qu’il s’inscrive dans la durée avec nous. Notre porte, en tout cas, reste ouverte à la discussion. »
La perche est tendue mais aucune main ne viendra la saisir. L’attaquant ne veut plus rester. « Je m’étais investi dans le projet du club, insiste Maxwel , j’ai pris la préparation très au sérieux et j’étais partant pour prolonger, mais on m’a enlevé le ballon, ma passion. Je ne comprends pas qu’on m’interdise de jouer alors que les négociations n’ont même pas commencé. Alors j’ai dit au président que je voulais découvrir autre chose. » Le papa, catégorique : « On ne prolongera pas ! »
Des offres seraient déjà parvenues à la famille Cornet. La future destination de Maxwel serait même connue. « On a une idée », disent père et fils en chœur. Si le joueur perd six mois voire un an de compétition, Metz n’a aucun intérêt à le voir s’envoler libre, et donc gratuitement, en 2015. « Le club pourra peut-être y gagner un peu s’il laisse partir Maxwel cet hiver », imagine Jean-Claude Cornet. Pour l’heure, le petit prodige reste donc à l’arrêt. Ironie du calendrier, il fêtera ses 18 ans le jour où Metz s’associe à une opération… pour tacler le chômage.
Christian JOUGLEUX.
Fc Metz express
Tableau de bord. Hier : une séance d’entraînement à 17 h. Aujourd’hui : une séance à 17 h. Demain : Metz - Reims à 20 h.
D’un match à l’autre. Dernier match : Guingamp - Metz (7e journée de L1), mercredi 24 septembre : 0-1. Prochain match : Metz - Reims (8e journée), samedi 27 septembre à 20 h. A suivre : Évian TG - Metz (9e journée), samedi 4 octobre à 20 h ; Metz - Rennes (10e journée), samedi 18 octobre à 20 h.
À l’infirmerie. Johann Carrasso (quadriceps), Romain Rocchi (cheville), Habib Diallo (pied) et Kwame Nsor (genou) sont à l’arrêt.
Suspendus. Exclu mercredi, Yeni Ngbakoto purgera son match de suspension automatique demain, à l’occasion de la venue de Reims. De son côté, Guirane N’Daw a reçu, à Guingamp, un troisième avertissement dans une période incluant dix rencontres de compétition officielle. Il sera donc suspendu pour la venue de Rennes, la Commission de discipline de la LFP n’ayant pu statuer hier, en raison du rapprochement des 7e et 8e journées.
