Ahmed Kashi et Metz espèrent réaliser la passe de trois victoires consécutives avec la venue de Reims. Photo Pascal BROCARD.
Le FC Metz veut profiter de la venue de Reims, ce soir, pour enregistrer une troisième victoire consécutive en huit jours. Et conforter son avance sur la zone de relégation.
Par habitude météorologique, mais aussi par tradition footballistique, les hivers sont rudes en Moselle. Dans le cas du FC Metz, le cliché climatique est moins intéressant que la rengaine sportive : en fin d’année, ce club accuse souvent son petit coup de mou et l’expérience invite aujourd’hui les Grenats à rembourrer un petit matelas avant l’arrivée du froid. Depuis une semaine, justement, les coéquipiers de Jérémy Choplin s’y emploient. Ils emmagasinent des points. Trois face à Bastia (3-1) samedi dernier, puis trois autres à Guingamp (0-1) mercredi. Ce soir, contre Reims, il sera naturellement question de récidiver.
« Notre championnat »
Ahmed Kashi se réjouit d’abord d’avoir remporté ces combats-là, car il applique le principe des poupées russes sur cette saison. Le milieu de terrain voit la grande boîte de la Ligue 1 mais il pense qu’elle en renferme une plus petite, réservée aux intérêts messins. « On joue notre championnat en ce moment , explique-t-il. On n’affronte que des concurrents directs et c’est bien de les battre. Ces points-là ne sont plus à prendre. »
Pour rester dans cette logique, Kashi refuse de penser que Metz a changé de boîte avec sa sixième place au classement. Au contraire, le joueur continue de brandir la pancarte de la prudence : « Notre objectif reste le maintien mais on se rend compte qu’on a les qualités pour être en Ligue 1 , poursuit l’intéressé. I l ne faut pas s’enflammer. Ce n’est que le début du championnat et le classement est encore très serré. Après, s’il le faut, on aura de l’ambition… »
L’objectif immédiat consistera à distancer un autre candidat au maintien et celui-ci se déplace tout à l’heure à Saint-Symphorien avec une valise bien pleine. Car Reims se présentera à Metz dans la peau d’une « bête touchée », imagine Kashi. « Ils viennent d’encaisser cinq buts à la maison, contre Marseille (0-5). Ils vont venir avec beaucoup d’orgueil pour se racheter. »
Son entraîneur est sur la même longueur d’ondes. Il se garde bien de crier victoire. « J’entends à droite à gauche que Reims n’est pas bien en ce moment, note Albert Cartier , mais, à part l’accident contre la meilleure équipe de Ligue 1, Reims a aussi battu Toulouse et gagné à Lorient. C’était un accident, c’est tout ». Metz n’a toutefois pas vocation à jouer les carrossiers. Ce soir, il est exclu de remettre ce concurrent dans le sens de la route et Cartier appelle d’ailleurs son groupe « à garder le rythme et continuer à prendre des points. »
La dynamique est incontestablement messine aujourd’hui, mais Reims aura peut-être l’avantage de la fraîcheur physique, car il n’a plus joué depuis mardi. À cet égard, le staff lorrain a précisément axé son travail « sur la concentration et la récupération », mais l’entraîneur ne redoute pas ce troisième match en huit jours : « J’aime ça et les joueurs aussi ».
Pour l’anecdote, cette rencontre oppose enfin deux des pires pourcentages de possession en Ligue 1: 42 % pour Metz, 43 pour Reims. L’affaire a inspiré un trait d’humour à Albert Cartier : « On n’amènera pas de ballon. Pas besoin ».
Christian JOUGLEUX.
Signorino : « J’ai encore des objectifs »
Franck Signorino avait affronté Diafra Sakho, en match amical, cet été. Finalement, ni l’un ni l’autre ne seront présents sur la pelouse de Saint-Symphorien. Photo Karim SIARI
La gifle de Marseille, son statut de remplaçant, le renouveau messin : Franck Signorino, 33 ans, fait le tour de l’actualité alors que son entraîneur le prive d’un retour à Saint-Symphorien avec le Stade de Reims.
Comment vont les têtes après la déroute à domicile, mardi, contre Marseille (0-5) ? « C’est compliqué quand tu prends une dégelée comme celle-là à la maison ! De toute ma carrière, ça ne m’était jamais arrivé de prendre 5-0 à domicile. Le vestiaire était touché. Perdre contre Marseille n’a rien de déshonorant, mais 5-0, c’est cher ! Surtout que j’ai le sentiment qu’on aurait pu en prendre plus. C’est peut-être une chance de rejouer rapidement pour ne pas cogiter, mais le match à Metz s’apparente à un combat. »
• Vu du banc, avez-vous une explication à cette mauvaise prestation ? « Le coach (Jean-Luc Vasseur) fait des choix, ce n’est pas à moi de répondre à cette question. Je suis partisan de la maxime de Jean Fernandez que j’ai connu à Metz : le président préside, l’entraîneur entraîne et le joueur joue. »
• Pourtant, avant cette sixième journée, Reims restait sur deux victoires d’affilée (à Lorient, 1-0, et contre Toulouse, 2-0)... « Sur le plan comptable, elles nous avaient fait du bien, elles nous avaient permis de sortir de la zone de relégation. On n’avait pas encaissé de but, en plus. Un dispositif avait été mis en place, il avait permis de nous rassurer. On a eu un peu de réussite contre Toulouse, mais on a été très solide à Lorient ; on n’a eu peu d’opportunités, mais on a été hyper réaliste. Maintenant, on a pris une gifle, mais on espère réagir tout de suite. »
• Depuis fin août et une défaite à Lens (4-2), vous avez perdu votre place de titulaire. Pour quelles raisons ? « Le coach a fait venir trois joueurs en fin de mercato. Il les a alignés et l’équipe a gagné. Il fait confiance à ces joueurs. Quoi qu’il arrive, je suis au service de l’équipe, du club. Mon cas personnel passe après. »
• Espériez-vous être dans l’équipe de départ à Metz (finalement, l’entraîneur rémois a décidé de se priver de ses services) ? « Je n’espèrais rien du tout. Bien sûr, j’avais envie de jouer. En moyenne, j’ai disputé vingt-cinq matches en Ligue 1 durant les deux dernières saisons, j’ai la gnaque. J’ai 33 ans, mais je suis bien dans ma tête, j’ai les jambes et j’ai prouvé qu’on pouvait compter sur moi. J’ai encore des objectifs : j’approche les deux cents matches en Ligue 1, j’aimerais bien les atteindre cette année. »
• Vous avez laissé de bons souvenirs en Lorraine… « J’ai toujours beaucoup de plaisir à revenir à Metz. Je ne manque jamais l’occasion de venir dire bonjour, notamment à Albert Cartier. Je l’ai connu en stage UNFP, quand j’étais au chômage. On avait sympathisé. Et je reçois toujours des témoignages de sympathie des supporters. »
« Ça va être un combat »
• Comment avez-vous vécu le retour du FC Metz en Ligue 1 ? « J’étais super heureux ! J’étais conscient du manque qu’éprouvait cette ville. Et puis un club en L1, ça fait marcher l’économie locale. J’étais content aussi pour le président Molinari, les gens qui travaillent au centre de formation avec Denis Schaeffer. Metz a une histoire en Ligue 1, le club fait partie du patrimoine du foot français. Pour moi, il était normal qu’il y retrouve sa place. »
• Saint-Symphorien n’est pas forcément le meilleur endroit, actuellement, pour relancer une formation en difficulté… « L’équipe arrive en terre hostile, mais elle vient pour faire un résultat. Ça va être un combat, auquel il faudra savoir répondre. »
Maxime RODHAIN.
Sans Ngbakoto avec Doukouré
Cheick Doukouré. Photo Karim SIARI.
Suspendu, Yeni Ngbakoto passe son tour et laisse sa place dans le groupe à un milieu relayeur, Cheick Doukouré.
Exclu en fin de rencontre à Guingamp, Yeni Ngbakoto est automatiquement suspendu pour la réception du Stade de Reims ce soir. Son absence va permettre à Cheick Doukouré de réintégrer le groupe messin. Blessure oblige (tendon rotulien), le milieu relayeur avait quitté les terrains peu après le match à Montpellier, qu’il avait vécu dans la peau d’un titulaire. Cette fois, pourtant, il ne devrait pas débuter la rencontre.
La composition du jour sera justement attendue, car de nombreuses interrogations planent autour des titulaires messins. Ngbakoto était installé sur l’aile droite et Albert Cartier peut opter pour son remplaçant naturel, Bouna Sarr. Or, l’entraîneur doit aussi veiller à la récupération des garçons alignés mercredi soir à Guingamp. Il pourrait par exemple relancer Maïga en pointe, à la place de Falcon, voire modifier son système pour réintégrer Kashi à la récupération. La défense, elle, ne devrait pas évoluer. Gaëtan Bussmann a simplement été ménagé hier pour reposer son genou. « Ça ira », a rassuré Cartier.
Signorino absent
Du côté de Reims, Jean-Luc Vasseur n’a pas souhaité jouer sur la fibre sentimentale de Franck Signorino. L’ancien Messin n’a pas été retenu par son coach pour retrouver son club formateur. Le gardien Kossi Agassa, ancien Grenat lui aussi, aura en revanche le privilège de revoir Saint-Symphorien.
Par ailleurs, Prince Oniangué effectuera son retour. Il était resté aux soins après la défaite face à à Marseille (0-5) et n’a repris l’entraînement collectif qu’hier mais il a été jugé apte au service.
Enfin, David Ngog est forfait pour soigner l’étrange virus qui l’écarte des terrains depuis une semaine (lire par ailleurs).
Ch. J.
La mystérieuse absence de David N’Gog
David Ngog (au centre) avait marqué pour sa première apparition avec Reims contre Toulouse. Photo AFP
L’attaquant convoité par Metz cet été a disparu de la circulation à Reims. David Ngog souffrirait d’un mystérieux virus.
David Ngog ne viendra vraiment pas à Metz. L’ancien attaquant de Liverpool était apparu dans la gazette lorraine des transferts, cet été, puisqu’il intéressait le club grenat, mais il s’était finalement engagé avec Reims pour deux saisons. Pourtant, personne ne le verra à Saint-Symphorien aujourd’hui. Personne, d’ailleurs, ne l’a vu à Reims depuis une semaine ! Il a même quitté sa chambre d’hôtel avec ses affaires…
Son entraîneur Jean-Luc Vasseur avait d’abord évoqué une gastro-entérite mais cette version a perdu en crédibilité. Son club s’est d’ailleurs fendu d’un communiqué hier pour clarifier la situation, sans éclaircir le mystère : « David Ngog est victime d’un virus qui l’empêche de s’entraîner et donc de pouvoir exercer son métier. » Au passage, Reims assure « être en contact permanent » avec le joueur et demande à chacun de respecter « la vie privée et le secret médical ». Non, ce n’est définitvement pas une gastro-entérite...
Football Champagne en 1975. Voici près de 40 ans que Reims n’a pas battu Metz à l’extérieur en Ligue 1. Le dernier succès champenois remonte en effet à 1975. Carlos Bianchi s’était fendu d’un quadruplé pour dégoûter Braun et Curioni (2-4).
Un dimanche chez les Verts. La programmation de la 11e journée de L1 a été arrêtée hier. Le déplacement du FC Metz à Saint-Etienne aura lieu le dimanche 11 octobre, à 17h.
Ch. J.
Julie Wojdyla, « la D1, un autre monde »
La saison passée, Julie Wojdyla, meilleure buteuse de D2, avait inscrit 25 buts. Photo Armand FLOHR
Après Albi, Lyon et Paris, Metz-Algrange retrouve ses bases et le Batzenthal, pour y battre Saint-Etienne. Julie, l’Algrangeoise, y croit.
Lyon, c’était une grosse claque (0-15). A-t-elle laissé des traces ?
Julie WOJDYLA : « Je n’ai pas joué contre Lyon. Je suis restée sur le banc. C’était terrible. Les 90 minutes les plus longues de mon existence de footballeuse ».
A Albi, chez le promu, le jour de l’ouverture, n’y avait-il pas mieux à faire (défaite 2-0) ?
« C’était nos débuts en D1. On s’est mis une grosse pression et nous n’avons pas fait le match qu’il fallait faire ».
Peut-on dire qu’à Paris, il y avait du mieux malgré le score (7-0) qui reste lourd ?
« C’était le jour et la nuit avec Lyon. Ou plutôt, le jour après la nuit. Un tout autre match. Une toute autre motivation. Les gens s’arrêtent au score alors que nous les avons fait douter au moins avant le repos. Nous étions bien en place, solidaires. Il n’y avait qu’à les entendre pour constater qu’elles s’énervaient. Il est dommage qu’on ait offert des buts, dommage aussi qu’on n’ait pas réussi à marquer notre premier but. Pour ma part, j’ai beaucoup couru pour faire du pressing, me replacer ou défendre sur le côté gauche. La D1, ça n’a rien à voir avec la D2. C’est le haut niveau. Un autre monde pour nous. Un monde que nous découvrons. Quand nous jouons Lyon ou Paris, nous rencontrons des équipes constituées uniquement d’internationales expérimentées ».
Retrouver Algrange et le Batzenthal, ça fait plaisir ?
« Je suis contente de revenir à la maison, de retrouver nos supporteurs et une pelouse sur laquelle nous avons nos repères. Jouer Lyon à St-Symphorien, c’est évidemment avantager l’équipe championne de France qui a l’habitude de ces terrains ».
Qu’espérez-vous demain, face à St-Etienne ?
« Prendre les quatre points et marquer. Pour nous, c’est vital dans l’optique du maintien. Mais si on se comporte comme à Charléty, face à PSG, avec la même envie, le même état d’esprit, on sera récompensées».
Stade du Batzenthal d’Algrange, dimanche, 14h.
«Quand on joue Lyon à St-Symphorien, on donne l’avantage à l’adversaire »
