Pour Bouna Sarr, « c’est le moment de gratter un maximum de temps de jeu ». Photo AFP
A Nantes (0-0), le jeune milieu de terrain du FC Metz s’est montré à son aise. Après avoir renoncé à se rendre à la CAN avec la Guinée, Bouna Sarr doit désormais tenter de se débarrasser de l’étiquette d’éternel espoir.
Un mot, pour commencer, sur le stage au Pian-Médoc. Un moment que vous avez apprécié ? « Nous avons bien travaillé autant physiquement que tactiquement. Ce genre de rendez-vous loin de Metz permet de s’évader un peu. C’est également l’occasion de renforcer les liens, de souder encore plus le groupe. On se découvre aussi tel qu’on est en dehors du terrain. C’est positif. Après, je ne vais pas vous cacher que j’étais tout de même content de retrouver mon chez-moi… »
• Vous êtes-vous découvert des talents cachés au bowling ou au golf ? ( Rire ) « Le bowling, ça va. J’en avais déjà fait. Par contre, le golf, c’était nouveau. Ce n’est vraiment pas facile. J’ai du boulot encore à faire. Mais c’étaient des moments sympas qui, là aussi, ont permis au groupe de se retrouver. D’être ensemble. »
• Plus sérieusement, le FC Metz a validé cette semaine de retraite en Gironde par un résultat positif à Nantes (0-0). Un point important ? « Très important. Surtout au regard de notre parcours à l’extérieur cette saison. Jusqu’ici, il nous a souvent manqué cette solidarité, cette solidité défensive. Le coach, notamment durant le stage, a resserré les boulons dans ce domaine. Nous avons énormément travaillé le pressing, le coulissage et, surtout, réussi à mettre tout ça en application à Nantes. Maintenant, il va falloir prouver que nous en sommes capables sur la durée. »
• Durer. Ne serait-ce pas également un objectif personnel après votre bonne performance à la Beaujoire ? « J’ai volontairement choisi de ne pas aller à la CAN ( il a décliné sa convocation avec l’équipe de Guinée ) afin de franchir un palier avec mon club formateur. J’espère ne pas m’être trompé. En tout cas, je ne regrette pas mon choix. Je vais avoir vingt-trois ans à la fin du mois : je sens que c’est le moment de gratter un maximum de temps de jeu et ainsi valider le travail que j’effectue au quotidien. »
• Face à Monaco (0-1), le 20 décembre, vous n’étiez pas entré en jeu… ( Il coupe ) « C’est du passé ! Évidemment que, sur le coup, j’étais très frustré d’autant que je restais sur une prestation positive à Nantes ( en Coupe de la Ligue ). Mais comme n’importe quel joueur, je dois respecter les choix du coach, même si ce n’est pas facile. La seule personne qui doit s’estimer contente d’être sur le banc, c’est l’entraîneur… Après, il s’agit de ne pas montrer ses états d’âme et tout mettre en œuvre, sur le terrain, pour que le coach change d’avis. »
« Chercher une plus grande maturité »
• Quels sont vos objectifs pour cette deuxième partie de saison ? « J’en ai qu’un seul : être performant dans la durée ! Jusqu’ici, mes performances ont souvent été en dents de scie. Cela m’a fait réfléchir et surtout permis de chercher une plus grande maturité. En tant que footballeur mais également dans ma vie tout simplement. Apprendre pour être davantage performant, voilà ce à quoi j’aspire aujourd’hui. C’est pour cette raison, notamment, que j’ai décidé de ne pas participer à la CAN. »
• Être plus performant se traduit également par des statistiques plus en rapport avec votre rôle offensif sur le terrain ? « C’est vrai. C’est un tout. Mon poste implique d’être efficace dans la dernière voire l’avant-dernière passe. Je me dois de faire la différence et aussi d’inscrire plus de buts. Réaliser de bons matches, c’est bien mais certainement pas suffisant. Il faut effectivement que les statistiques suivent. »
Sa carrière messine en chiffres
• Né le 31 janvier 1992 à Lyon.
• Milieu de terrain offensif (1,77 m ; 65 kg).
• Juin 2011 : signe son premier contrat professionnel avec le FC Metz.
• Saison 2011-2012 : 9 matches en Ligue 2 (5 titularisations), 1 but, 0 passe décisive.
• Saison 2012-2013 : 27 matches en National (20 titularisations), 3 buts, 6 passes décisives.
• Saison 2013-2014 : 26 matches en Ligue 2 (10 titularisations), 1 but, 5 passes décisives.
• Saison 2014-2015 (en cours) : 14 matches en Ligue 1 (8 titularisations), 0 but, 0 passe décisive.
Jean-Sébastien GALLOIS.
Fc Metz express
Tableau de bord. Hier : une séance d’entraînement en matinée. Aujourd’hui : une séance à 15 h (à huis clos). Samedi : Metz - Montpellier à 20 h. Dimanche : une séance à 10h30.
D’un match à l’autre. Dernier match : Metz - Nantes (20e journée de L1), dimanche 11 janvier : 0-0. Prochain match : Metz - Montpellier (21e journée de L1), samedi 17 janvier à 20 h. À suivre : Avranches (Nat) - Metz (16es de finale de la Coupe de France), mardi 20 janvier à 18h30 ; Lyon - Metz (22e journée de L1), dimanche 25 janvier à 14 h.
À l’infirmerie. Exception faite de Janis Ikaunieks (adducteurs), l’ensemble de l’effectif est apte au service. Quant à F a khreddine Ben Youssef (cuisse), il est attendu à Metz pour de s’y soigner.
Suspendu. Aucun pour la réception de Montpellier demain.
L’info. La LFP a communiqué le programme de la 23e journée de Ligue 1. Le FC Metz accueillera Nice le samedi 31 janvier à 20 h.
Maxwel Cornet Lyonnais ?
LIGUE 1. Le FC Metz et l’Olympique Lyonnais auraient trouvé un accord pour le transfert de Maxwel Cornet. Selon nos informations, le jeune attaquant messin dont le contrat avec le club
à la Croix de Lorraine arrive à échéance en juin prochain, aurait passé sa visite médicale à Lyon hier. Jamais sélectionné avec le groupe pro pour avoir refusé de prolonger en Moselle, Cornet rejoindrait le leader de la L1pour une somme comprise entre 400 000 et 500 000 € plus un pourcentage à la revente. Jeudi soir, ni l’OL ni le FC Metz n’avaient confirmé ces informations.
« Le débat avec les supporters ne m’intéresse pas »
Les supporters français, les Messins en tête, ne veulent plus seulement faire entendre leur voix dans les tribunes. Ils veulent aussi faire partie intégrante des clubs qu’ils soutiennent. Photo Pascal BROCARD
Une proposition de loi imposant aux clubs pros d’accueillir un Comité des supporters a été présentée par une association regroupant des groupes de L1 et L2. Noël Le Graët, le patron de la FFF, ne s’est pas montré très réceptif.
Manifeste, proposition de loi, colloque au Sénat… Les associations de supporters multiplient les initiatives pour se faire entendre des instances du football et des politiques. Depuis dimanche, circule sur Internet un « Manifeste des supporters pour un football transparent et responsable » qui avait recueilli, hier, plus de 4 000 signatures. Ce texte demande notamment à la Fédération française de football (FFF) et à la Ligue du football professionnel (LFP) d’accueillir des représentants des supporters dans leurs conseils d’administration, dans le droit fil des préconisations du rapport Glavany (du nom du député PS chargé par la ministre de l’époque Valérie Fourneyron d’auditer les problèmes du foot) remis au gouvernement en janvier 2014. Il réclame aussi un financement des associations représentatives par le biais d’un prélèvement de 0,01 % sur les droits de diffusion TV des championnats.
Or, le Conseil national des supporters (CNSF) regrette l’absence de volonté de dialogue des instances du football et compte désormais sur les députés pour imposer une loi qui amorcerait leur reconnaissance. Reçu par le président de la FFF, Noël le Graët, une délégation du CNSF a en effet rapidement pris « la porte au nez » mercredi matin.
Rendez-vous au Sénat le 11 février
« Le débat avec les supporters ne m’intéresse pas », a tranché Le Graët, raconte Florian Le Teuff, membre du conseil d’administration du CNSF, « alors même que le rapport Glavan y préconisait l’émergence au plan national d’une représentation organisée des supporters avec laquelle dialoguer ».
L’indifférence de la FFF aurait même atteint des organismes un temps plus enclins au dialogue, comme la LFP et dans une moindre mesure l’UCPF, Union des clubs professionnels de football. Engagés à assister aux Assises du supportérisme, le 11 février prochain au Sénat, Frédéric Thiriez, président de la LFP, et Jean-Pierre Louvel, son homologue de l’UCPF, auraient depuis annoncé leur forfait, alors que le secrétaire d’État aux Sports, Thierry Braillard, devrait être là.
Le CNSF, affilié à Supporters direct Europe, un organisme soutenu par l’UEFA, va désormais changer son fusil d’épaule et s’appuyer sur un groupe de parlementaires (dont Marie-Georges Buffet et Valérie Fourneyron, deux anciennes ministres des sports) pour faire valoir ses principales revendications.
« Les trois points clés , détaille Jean-Pierre Clavier, professeur de droit et membre du conseil d’administration, sont d’imposer la représentation des supporteurs dans les instances, les fédérations, dans les sociétés commerciales qui exploitent les clubs et étendre les dispositions sur le crowfunding afin de permettre à des supporteurs de devenir actionnaires ».
Ces points clés du manifeste du CNSF seront présentés le 11 février lors des Assises, en l’absence des principaux responsables du football français.
