Florent Malouda ne veut pas débarquer à Gerland « en s’avouant vaincu ». Photo Pascal BROCARD
Florent Malouda va retrouver Lyon et le stade Gerland, sous le maillot du FC Metz, demain, mais il ne perd pas de vue les difficultés lorraines. Alors il parle d’« émotion », mais aussi de « chasse aux points »..
Florent Malouda, que représente ce match à Gerland, pour vous ? « Un moment particulier, surtout le fait de revenir avec un autre maillot, d’être opposé à mon ancien club alors qu’on a besoin de points, de résultats. Ce sera chargé en émotion. Je vais revoir des amis, la famille, mais je dois faire abstraction de tout ça. »
• Quel souvenir pensez-vous avoir laissé à l’OL ? « L’époque que j’ai connue était marquée par le succès. Elle coïncidait avec une ambiance particulière entre staff et joueurs. Les résultats étaient le fruit de cette alchimie. Moi, je pense que je laisse le souvenir de quelqu’un d’entier et honnête, qui a tout donné pour atteindre les objectifs et qui se plaisait là-bas. »
• Avez-vous une anecdote inédite sur l’OL ? « Beaucoup ! Il faudrait que j’écrive plusieurs livres, il y a tellement de choses… Mais je ne vais les dévoiler maintenant. Le mythe prendrait un coup ! »
Maxwel Cornet « a fait le bon choix »
• Est-ce impossible de gagner demain ? « Compliqué, pas impossible. Une victoire pourrait être assimilée à un exploit. Lyon n’occupe pas sa position par hasard. Sur le potentiel, le classement, ils nous sont supérieurs, mais il faut toujours avoir de l’ambition. »
• La victoire à l’aller (2-1) était-elle un trompe-l’œil ? « Ce n’est jamais anecdotique de gagner contre Lyon. On n’a pas reproduit ça contre les autres "gros", mais on est capable de le faire. On ne peut pas rivaliser sur la durée avec l’OL, mais il faut partir avec cette ambition-là, se déplacer sans s’avouer vaincu. »
• Entre une défense qui a perdu pied, un effectif très changeant et cet impact inégal, où se trouve l’identité de Metz ? « Elle est la même que celle qui a permis de remonter, mais c’est difficile de l’appliquer en L1. On est capable du meilleur comme du pire et les erreurs se payent tout de suite. Il y a une grosse dimension psychologique. Pour obtenir le maintien, il faut améliorer l’appréhension d’un match, gagner en sérénité. »
• Comment le vestiaire vit-il la situation ? « C’est désagréable de perdre. Mais on peut inverser la tendance. »
• Metz n’est jamais ridicule contre les cracks de L1... « Oui, mais le résultat est le même. Que l’on fasse un bon match contre un gros ou un mauvais contre plus petit, on ne prend pas de points ! Maintenant, quel que soit l’adversaire, il faut partir à la chasse aux points. »
• Un mot, pour finir, sur Maxwel Cornet qui a rejoint l’OL ? « Je suis désolé qu’il n’ait pas pu s’exprimer ici, mais il m’a tout de suite impressionné quand je suis arrivé. J’ai rencontré sa famille, je lui ai beaucoup parlé. C’est un jeune que j’apprécie, un très bon joueur. Il a fait le bon choix. Je lui souhaite de s’imposer. »
• Bernard Lacombe a vu du Malouda en lui, en « plus rapide »… « C’est une flèche, Maxwel ! Dans sa gestuelle, son ambition, il a cette insolence que j’avais jeune et encore un peu aujourd’hui. On a en commun d’être gauchers, il travaille beaucoup à l’entraînement et son mental a été testé pendant six mois ici. Ce qu’il a vécu (la mise à l’écart), je l’ai vécu à Chelsea et c’est quelqu’un de fort mentalement. J’espère qu’il sera récompensé de ses efforts. »
Christian JOUGLEUX.
Lyon revanchard à plus d’un titre
L’Olympique Lyonnais a, au moins, deux bonnes raisons de soigner la réception du FC Metz demain.
La première renvoie naturellement à la fin du mois d’août et cette 4e journée de championnat. Les hommes d‘Hubert Fournier avaient ouvert le score à Saint-Symphorien, par l’inévitable Alexandre Lacazette (68e ), avant de céder dans les dix dernières minutes, sous les coups de Ngbakoto (82e ) et Falcon (86e ). À l’époque, l’OL était copieusement dégarni. Bédimo, Fékir, Gourcuff, Koné, Bisevac ou encore Umtiti et Grenier manquaient à l’appel.
L’autre raison est beaucoup plus récente. C’est l’élimination à Nantes (3-2), en Coupe de France, qui dégage définitivement le calendrier des Lyonnais. « Je n’ai pas d’explication , avait déclaré Lacazette. On n’avait pas envie de finir la saison qu’avec le championnat… Je suis très déçu. » Son entraîneur pointe, lui, la piste de la suffisance. « Cet excès de confiance , explique Hubert Fournioer, on l’a eu un peu à Nantes au point de perdre l’équilibre d’équipe à l’image des trois buts encaissés. Il y avait eu déjà des alertes depuis début janvier. »
Aulas : « Un avertissement »
Toujours très loquace sur Twitter, le président y est allé de ses petits commentaires lui aussi. « Les éloges nous ont submergés, les joueurs nous doivent une revanche ! », a d’abord gazouillé Jean-Michel Aulas, qui a, depuis, posé une deuxième couche de pression sur ses protégés : « C’est un avertissement qui, si il est bien pris en compte, nous permettra de mieux situer notre niveau réel et de poursuivre une belle histoire. »
Hubert Fournier espère justement que ses Lyonnais ne sombreront pas, à nouveau, dans « l’excès de confiance ». « À nous de faire ce qu’il faut , conclut le technicien rhodanien. C’est un match en forme de piège ».
Les Messins peuvent en être convaincus : ils seront bien reçus, demain, au stade Gerland.
Fc Metz express
Tableau de bord. Hier : une séance d’entraînement à 14 h. Aujourd’hui : une séance à 14 h (à huis clos). Dimanche : Lyon - Metz à 14 h.
D’un match à l’autre. Dernier match : Avranches (Nat) - Metz (16es de finale de la Coupe de France), mardi 20 janvier : 0-3 (ap). Prochain match : Lyon - Metz (22e journée de Ligue 1), dimanche 25 janvier à 14 h. À suivre : Metz - Nice (23e journée), samedi 31 janvier à 20 h ; Bastia - Metz (24e journée), samedi 7 février à 20 h.
À l’infirmerie. L’attaquant tunisien Fakhreddine Ben Youssef est touché à la cuisse. De son côté, Federico Andrada souffre d’une entorse à la cheville droite. Il est forfait pour le déplacement à Lyon.
Suspendu. Aucun.
En sélections. Cheick Doukouré (Côte d’Ivoire), Ahmed Kashi (Algérie), Modibo Maïga (Mali), Anthony Mfa (Gabon) et Ferjani Sassi (Tunisie) disputent actuellement la CAN.
L’info. Quelques précisions sur les horaires des prochains matches du FC Metz sont tombées hier. En Ligue 1, la réception de Guingamp (25e journée) s’effectuera le dimanche 15 février à 17h et le déplacement à Reims (26e journée) aura lieu le 22 février à 17h. En Coupe de France, les Grenats recevront Brest le jeudi 12 février à 19h45. Ce match sera retransmis par Eurosport.
Metz : s’inspirer du match de Mulhouse (CFA)
Le match . F C Metz : 14e avec 28 points (3 victoires, 4 nuls, 8 défaites) ; dernier match : défaite à Aubervilliers (2-1). Troyes : 3e avec 38 pts (6 victoires, 5 nuls, 4 défaites) ; dernier match : victoire à Jura Sud (1-4).
L’enjeu. Le championnat reprend ses droits ce week-end et les Messins vont avoir fort à faire avec la réception de la réserve troyenne qui est actuellement sur le podium et reste sur deux victoires, face à Aubervilliers (2-0) et à Jura-Sud (1-4). Les Grenats, 14e , se doivent de prendre des points s’ils veulent quitter la zone de relégation. Après deux défaites à l’extérieur (4-0 à Fleury Mérogis et 2-1 à Aubervilliers), cette rencontre à domicile pourrait leur permettre de se relancer.
L’avis de l’entraîneur messin, José Pinot : « J’espère que nous pourrons bien jouer à 14h30. Cela ne va pas être facile contre Troyes, l’actuel troisième ».
Le groupe messin. Les joueurs qui seront convoqués pour affronter Troyes seront désignés à l’issue des entraînements des professionnels et des U19. Gauthier Hein, toujours blessé, manquera une nouvelle fois ce rendez-vous.
FC Metz - Troyes (14h30) au stade des Hauts de Blémont à Metz-Borny
Perrin : « Changer sa mentalité »
Olivier Perrin et l’équipe de Génération Foot. Photo DR
Olivier Perrin avait quitté le centre de formation du FC Metz en 2013 pour diriger l’académie Génération Foot à Dakar. Il fait le point sur son quotidien sénégalais et l’évolution de la structure.
Olivier Perrin, comment évolue l’académie Génération Foot depuis votre arrivée en août 2013 ? « On a structuré tous les domaines, sportif, médical, scolaire, le sponsoring… Pour résumer, une entreprise est née, alors que nous fonctionnions davantage comme une association. L’idée, c’est de devenir de plus en plus autonome. On a par exemple embauché quelqu’un pour la partie financière, on a recruté un directeur technique pour l’équipe première, Abdoulaye Sarr, le plus grand entraîneur sénégalais selon moi. Un kiné est également présent tous les jours et, pour la détection, j’ai déjà pu visiter onze régions sur quatorze. Côté éducation, sur les cent gamins de l’académie, la moitié est aujourd’hui dans une école privée que nous venons de faire ouvrir. Les autres suivent des cours de base, avec un peu de bureautique. »
• Rencontrez-vous des difficultés ? « Je crois que le plus dur, c’est de changer sa mentalité d’Européen. Avant d’être ici, j’avais l’impression que le travail était la seule chose importante. Au Sénégal, la famille et la religion sont les valeurs n°1 et c’est fondamental de le comprendre. Je suis aussi quelqu’un d’impatient et planifier sur le moyen terme dans un pays où l’on a l’habitude de vivre au jour le jour, c’est compliqué ! Au début, c’est frustrant, mais on apprend à relativiser et on devient capable d’apprécier les progrès. Quand on a dix centimètres d’ambition et qu’on en obtient deux, il faut savoir les apprécier. C’est aussi une vraie formation pour moi. »
« J’ai prolongé »
• Comment se porte l’équipe de foot de cette académie ? « Très bien. Elle est montée de N2 à N1 et, après quatre journées de championnat, nous sommes premiers. L’idée, c’est de rapidement passer chez les pros, en D2. »
• U n joueur débarquera-t-il bientôt à Metz ? « Deux ! Un attaquant grand et costaud, Ibou Faye, est espéré, mais il attend des papiers. Cet été, arrivera aussi un milieu excentré qui est en sélection U20. »
• Vous aviez prévu de faire un point sur votre situation un an après votre arrivée. Qu’en est-il ? « J’ai prolongé. Je n’ai pas de plan de carrière, je fonctionne plutôt au ressenti, au feeling, et c’est un projet vraiment intéressant. En plus, j’ai la confiance des deux présidents (du FC Metz et de l’académie). C’est important aussi. »
• Combien d’années de prolongation ? « J’ai prolongé ( sourire). »
• Réussissez -v ous à suivre le parcours du FC Metz en L1 ? « Oui, mais c’est assez difficile de juger devant sa télé. C’est compliqué de casser une spirale de mauvais résultats. Je souhaite simplement à cette équipe de trouver la bonne formule, tout en gardant ses valeurs de générosité. Il sera aussi très important de refaire le même parcours à domicile. »
• Un mot sur la CAN, pour finir ? « Je la sens bien pour le Sénégal. Je vois cette sélection dans le dernier carré. Elle a de vrais points forts athlétiques en défense et sur coups de pied arrêtés, mais il sera important que Sadio Mané soit là quand il faudra jouer contre une grosse équipe. L’Algérie, c’est costaud aussi, mais je ne vois pas beaucoup de favoris. De toute façon, ce sont rarement les favoris qui gagnent la Coupe d’Afrique. »
Ch. J.
