Yéni Ngbakoto a fait beaucoup d’efforts dans cette rencontre. Sans pouvoir en trouver la récompense. Photo Pascal BROCARD
Le FC Metz n’a pu obtenir mieux qu’un match nul, hier, face à des Niçois réduits à dix en deuxième période. L’inefficacité lorraine puis la neige ont torpillé cette rencontre pourtant abordée avec caractère…
Tout au bout d’un très long match et d’une parodie de football sur une pelouse recouverte de neige, le FC Metz a dû se contenter d’un maigre point qui ne fait pas ses affaires. Entre les glissades, les contrôles impossibles et un ballon soumis aux caprices du terrain, il était, de toute façon, difficile d’espérer autre chose qu’un score nul et vierge. Hier, la deuxième période était proprement injouable. Donc sale…
Si les Grenats doivent cultiver des regrets, ils se nicheront fatalement dans ce premier acte sur un sol encore praticable. Johann Carrasso n’a eu aucun travail à abattre. Le gardien a seulement regardé ses partenaires s’avancer difficilement vers les buts de Hassen et constater leur impuissance offensive, une limite qui ne date pas d’hier.
Maupay expulsé
En guise d’occasions, Saint-Symphorien a vu cette frappe des 20 mètres hors cadre de Lejeune (6e ), une tête au deuxième poteau de N’Daw joliment déviée par Hassen (26e ) et cet autre coup de casque de Palomino, tombé à côté (49e ). En deuxième période, seuls Ngbakoto (70e ) et Marchal (76e ) ont pu glisser une tête eux aussi, sans connaître davantage de succès. L’expulsion de Maupay, qui a perdu ses nerfs et plaqué ses deux mains sur le visage du capitaine messin Marchal pour l’envoyer au tapis, n’a rien changé aux débats (73e ). Le score devait en rester là.
Ce qui a changé, en revanche, c’est l’attitude, solidaire et déterminée. Si certains se posaient la question, les Grenats n’ont pas montré les signes d’un groupe en démission hier. Bien au contraire. Ces garçons ont convoqué les valeurs qui avaient forgé leurs réussites sur les deux dernières saisons : impact, combat et agressivité.
Dès les cinq premières minutes, N’Daw avait découpé Bautheac et Carlos Eduardo en toute légalité. Ici, c’est Metz, semblait-il exprimer en envoyant ses longs segments. Lejeune a également retrouvé des jambes pour mener de longs rushs et transpercer les lignes. Ngbakoto, Sarr ou Nsor n’ont, quant à eux, jamais rechigné à dépanner en défense, alors que Marchal et Philipps déclinaient leurs gammes avec discipline.
Un autre résultat aurait certes dû récompenser ce comportement-là, mais le terrain, au risque d’insister, ne s’y prêtait pas. Et Metz ne s’est pas découvert une force de frappe susceptible de surmonter cet écueil-là. Malgré les entrées de Krivets et Ikaunieks, deux hommes venus du froid…
Forcément, le résultat, ce matin, ne sera pas satisfaisant et encore moins suffisant. Les Lorrains restent englués à la dernière place du classement pour une semaine supplémentaire au moins et pourront pester contre cette occasion caviardée à domicile. Pourtant, le message qu’ils ont envoyé aux tribunes était clair : ces gens-là n’abdiquent pas. Et le retour au bon vieux 4-4-2 a, semble-t-il, remis ce petit monde à l’endroit. Pourvu que l’esprit demeure pour les challenges à venir. Ce point de départ doit servir à démarrer une autre saison.
Christian JOUGLEUX.
Lejeune a retrouvé ses jambes
Saint-Symphorien a revu le meilleur Kevin Lejeune hier soir. Une bonne nouvelle. Photo Pascal BROCARD
Très actif notamment lors du premier acte, Kévin Lejeune a réalisé quelques belles percées et montré un visage plutôt sésuisant. Dommage qu’il ait (encore) manqué de précision dans ses dernières passes.
CARRASSO. Le gardien messin n’a rien eu à se mettre sous les gants en première période, si ce n’est une intervention dans les airs (45e ). Une prise de balle délicate (55e ) en deux temps en seconde période. Rien d’autre à signaler pour le dernier rempart.
METANIRE. Peu utilisé dernièrement, le latéral a retrouvé sa place côté droit hier soir. Pour une activité débordante et généreuse, mais des choix parfois maladroits dans son écot offensif.
MARCHAL. Le capitaine a surveillé Bosetti de très près et n’a jamais été débordé. Il a défendu debout et son placement a sécurisé la maison grenat. Une bonne entente avec Palomino, son compère de la charnière centrale. Il est à l’origine de l’exclusion de Maupay (73e ), auteur d’un mauvais geste sur le défenseur expérimenté.
PALOMINO. La rigueur et la grinta argentines. Même sur la neige, la tour de contrôle a rempli son contrat. Imbattable dans les airs. Malheureusement, son coup de tête (47e ) a manqué de puissance pour surprendre le gardien niçois.
BUSSMANN. Plutôt discret, le latéral gauche a rendu une copie propre défensivement. Jamais inquiété, le Vosgien a sécurisé son côté. Sans fioriture.
PHILIPPS. Souvent des choix judicieux dans la relance du Luxembourgeois pour sa première à Saint-Symphorien en Ligue 1. Des interventions rigoureuses, le milieu défensif a fait preuve de sérénité. Remplacé par Krivets (77e ). Le Biélorusse, sous la neige, était dans son élément mais n’a pas bénéficié d’assez de temps pour se mettre en valeur.
N’DAW. Deux tacles musclés pour débuter la rencontre (3e , 5e ). La tête du Sénégalais, seul sur le corner de Lejeune, a permis à Hassen de se réchauffer les gants (26e ). Sinon, du N’Daw dans le texte : solide dans ses duels, brouillon dans ses relances. Il a été le joueur qui s’est procuré la plus grosse occasion du match.
LEJEUNE. Le plus actif en première période. Le milieu offensif est l’auteur de la première frappe de la partie (6e ). Ses percées dans l’axe ont réchauffé Saint-Symphorien, mais il lui a souvent manqué la justesse dans la dernière passe. Un match plein pour Kévin Lejeune. Remplacé par la nouvelle recrue Ikaunieks (88e ), dont le temps de jeu était limité pour briller.
SARR. Plein de bonne volonté, le Guinéen d’origine n’a pas ménagé ses efforts sur son côté gauche. Précieux dans son repli défensif, il aurait pu fêter son anniversaire de la plus belle des manières mais n’a pas réussi à être dangereux devant le but des Aiglons.
NGBAKOTO. Jamais avare dans ses courses et ses appels, il a manqué de lucidité dans ses derniers choix. Mais n’a jamais rechigné dans ses replis défensifs.
NSOR. Les bons crampons en début de match ? Il s’est simplement illustré par un extérieur du droit pour lancer Ngbakoto (25e ). Léger sur le front de l’attaque. Remplacé par Falcon (68e ), qui avait le sang chaud dès son entrée malgré le froid polaire. Pas décisif pour autant.
Nicolas KIHL.
Chris Philipps agent de sécurité
Chris Philipps a fait des débuts encourageants à Saint-Symphorien. Photo Pascal BROCARD
Pour sa deuxième titularisation d’affilée, le jeune milieu de terrain luxembourgeois a fait preuve de sobriété et d’application. Prometteur.
La patience est une vertu que le footballeur doit sans cesse veiller à cultiver. Ce n’est pas toujours simple à gérer. Semer des graines de confiance dans un champ régulièrement en jachère encore moins. Mais Chris Philipps, malgré les doutes qui l’ont accompagné jusqu’ici, n’a jamais renoncé. S’il s’est posé de légitimes questions quant à son avenir à Metz, il a, comme le veut la tradition footballistique, continué à travailler. « Je n’ai jamais baissé la tête , confirme-t-il. C’était difficile à vivre, mais ça valait le coup de s’accrocher. »
La récompense a, en effet, fini par venir. Par une première titularisation prometteuse en Ligue 1 la semaine dernière à Lyon. Puis une deuxième, hier, face à Nice. Dans un contexte particulier et des conditions de jeu délicates, l’international luxembourgeois a confirmé la bonne impression laissée à Gerland. « Je suis heureux et fier d’avoir enfin évolué à Saint-Symphorien. D’autant que je pense avoir eu l’occasion de me mettre plus en valeur qu’à Lyon. » Ce n’était guère évident pour un joueur peu expérimenté, n’ayant disputé que 153 minutes en Ligue 2 la saison dernière (1 seule titularisation à Brest en octobre 2013).
Pur produit de la formation messine, ce milieu de terrain défensif de bientôt 21 ans a donc su profiter des absences d’Ahmed Kashi et Cheick Doukouré, partis à la CAN, pour enfin démontrer tout le bien que beaucoup de dirigeants du FC Metz pensent de lui. Placé aux côtés de Guirane N’Daw, Chris Philipps, serein, s’est borné à être toujours bien placé, à anticiper les mouvements de son adversaire direct.
« Il a été sérieux »
Le tout avec beaucoup d’application et d’agressivité. « Il a été sérieux, structuré et intelligent, confirme son entraîneur, Albert Cartier. C’est très bien pour un jeune joueur. »
Dans le domaine de la relance, un secteur dans lequel les Lorrains ne parviennent pas toujours à régler la mire, il a souvent fait preuve de précision malgré quelques petites frayeurs sans conséquence. « C’est l’une de mes qualités principales, assure l’intéressé. Il me faut donc être performant pour aider l’équipe. » La sobriété dégagée par le Luxembourgeois a régulièrement rassuré ses partenaires.
Remplacé par Sergeï Krivets (77e ), censé densifier le secteur offensif messin, le milieu de terrain messin a néanmoins démontré qu’il était une alternative très crédible pour Albert Cartier.
Jean-Sébastien GALLOIS.
Hassen, l’Aiglon royal
Le gardien niçois Mouez Hassen a sauvé le point du match nul pour les Aiglons. D’une claquette impériale sur la tête de N’Daw. La défense sudiste, sous le contrôle de l’ancien marseillais Souleymane Diawara, a tenu bon. Réduits à dix à cause d’un geste d’humeur de Neal Maupay sur Marchal, les joueurs de Claude Puel ne se sont pas montrés entreprenants devant la cage messine. Bosetti, bien accueilli par les supporters grenats, a été remuant, tout comme Eysseric sur le front de l’attaque. Mais jamais dangereux.
N. K.
Fc Metz actu
Bouna Sarr. Photo Karim SIARI
Serin
Le président du FC Metz est naturellement attentif au sort de RC Lens et à ses soucis financiers. « J’ai un regard affectif , admet Bernard Serin. On se demande ce qui va arriver. Est-ce que
le club va s’en sortir, même sportivement ? C’est tellement alambiqué qu’on se pose forcément des questions. Il n’y a pas vraiment de clarté dans ce dossier, mais je souhaite quand même être devant Lens à la fin. » Au cas où…
Sarr
Bouna Sarr fêtait ses 23 ans hier. Le jeune milieu de terrain a d’ailleurs reçu plusieurs messages sur son compte Twitter, dont cet hommage de Denis Balbir : « Excellent anniversaire à Bouna Sarr.
Ne rien lâcher pour un joueur d’une très grande qualité. Ici c’est Metz !! » Il était connu que le commentateur vivait en Moselle. On savait moins son admiration pour le n°10 des Grenats.
À l’attaque !
Le groupe de supporters Horda Frénétik a adressé un message, hier, aux Messins à travers une banderole à vocation offensive : « Albert, joueurs, supporters : un peuple uni et fier ne défend pas,
il attaque !!! »
Le club des sept
Les absences des uns et des autres ont évidemment contraint Albert Cartier à composer avec les joueurs à sa disposition. Il n’empêche, hier, l’entraîneur lorrain avait décidé de faire confiance
dès le coup d’envoi à sept joueurs passés par le centre de formation du FC Metz : Sylvain Marchal, Gaëtan Bussmann, Chris Philipps, Bouna Sarr, Yeni Ngbakoto, Kame Nsor et Romain Métanire.
Puel blessé
C’est avec des béquilles que l’entraîneur de l’OGC Nice s’est présenté, hier, sur la pelouse de Saint-Symphorien. Le technicien niçois souffre, en effet, d’une fracture tibia-péroné. Lundi dernier,
à l’entraînement, une frappe, visiblement puissante, de son milieu de terrain Bryan Constanta eu raison de sa jambe gauche.
Sarr : « Les conditions étaient vraiment limites »
Albert Cartier, entraîneur du FC Metz : « Dans des conditions comme celles de ce soir (hier) , il est plus facile de défendre que de faire du jeu. L’état d’esprit était bon, je n’ai rien à reprocher aux garçons. La volonté était intéressante, on aurait pu même mieux négocier quelques ballons dans la profondeur pour mettre en danger Nice. »
Bouna Sarr, milieu du FC Metz : « On s’est procuré les meilleures occasions en première période. En seconde, les conditions étaient vraiment limites. Difficile de produire du jeu. On va se contenter de ce point même si c’est un peu décevant. »
Chris Philipps, milieu du FC Metz : « Juste avant la pause et dans le dernier quart d’heure, c’était compliqué de jouer. C’est vraiment dommage car sans ces conditions météo difficiles, nous aurions sans doute pu confirmer voire concrétiser les bonnes choses réalisées durant la première demi-heure sur une pelouse correcte. Au final, il reste évidemment des regrets car je pense que nous étions la meilleure équipe sur le terrain. Mais on peut toutefois s’appuyer sur cette prestation pour l’avenir. Il faut continuer comme ça. »
Claude Puel, entraîneur de Nice : « Après 25 minutes de jeu, il n’y avait plus de match. C’était du combat, du hourra football, impossible à jouer. Il a fallu s’adapter aux conditions d’un soir, mais je ne peux pas admettre qu’on joue avec un tel ballon dans la neige. Je ne le voyais pas, le quatrième arbitre non plus. C’est une ineptie. Je veux féliciter mes joueurs aussi. Ils ont été fantastiques, héroïques. Ramener un point dans ces conditions, c’est superbe. »
Sylvain Marchal, défenseur de Metz : « Nous avons eu les bonnes intentions avec du jeu vers l’avant. Mais la neige a changé la donne et la physionomie de la partie. Malheureusement, notre dominiation s’est avérée stérile. C’est un point de pris. Mais dans notre situation, ce n’est pas terrible.»
Metz cède à la fin (CFA)
Les Messins ont été battus hier en toute fin de match à Moulins (1-0). Cette défaite, au terme d’une partie assez pauvre, n’arrange pas leurs affaires.
En première période, les deux équipes ont passé beaucoup de temps à s’observer. Probablement frigorifiées, les formations n’ont pas pris de risque. Moulins a peut-être été plus entreprenant, mais pas suffisamment pour bousculer des Messins vigilants. Ras a d’abord envoyer sa reprise de volée dans les nuages (5e ), puis Ruffaut, après un bon mouvement dirigé par Kamata, a trouvé le portier lorrain (14e ).
De l’autre côté, Vion a frappé juste devant Chaumet, après s’être infiltré dans la surface moulinoise. Mais un bon retour de Séry l’empêcha de marquer (22e ).
Après la pause, le rythme ne s’est pas amélioré, mais les actions étaient plutôt en faveur de Moulins, Mfa devant s’y reprendre pour bloquer la frappe de Ras (57e ). Après l’heure de jeu, Metz remontrait le bout de son nez et Vion envoyait sa frappe au-dessus (65e ). Bien placé, Hadji ne cadrait pas non plus (66e). Metz pouvait encore compter sur son gardien, décisif face à Alouache (72e ).
Finalement, une main malheureuse de Joubert dans la surface allait sceller la défaite des Messins, qui n’ont plié que sur un penalty de Suchet, à la 90e minute. Dommage…
(tout le temps le nez dans la neige ! Alors entre un Lejeune qui poussait le plus malgré ses pertes de balles ensuite et un Bouna qui se faisait gicler au moindre contact...).
