
Ngbakoto, Falcon et Metz doivent réussir à forcer le verrou de la défense bastiaise. Photo Anthony PICORÉ
Le FC Metz veut s’offrir une respiration au classement, ce soir, en se défaisant d’une équipe de Bastia solide à domicile mais entamée par la Coupe de la Ligue. Pour les Grenats, il y a urgence maintenant.
Est-il encore possible de positiver avec le FC Metz ? Tout dépendra de lui. De son déplacement à Bastia tout à l’heure, du comportement des Mosellans à Furiani et de l’issue de cette partie importante surtout. Trois points seulement séparent les Corses de la lanterne Grenat et la lumière pourrait enfin ressurgir de ce périple dans un stade hostile.
Les hommes d’Albert Cartier auraient préféré appuyer sur l’interrupteur dès la venue de Nice, samedi dernier, mais les éléments n’ont pas joué en leur faveur. Neige oblige, ce match a offert une longue démonstration de bobsleigh pour un résultat nul (0-0) et un spectacle à l’avenant. Paradoxalement, Metz n’a pu faire que du surplace sur ce terrain glissant.
Sous le double effet d’un quotidien sportif inquiétant et d’une pression croissante, Albert Cartier avait emprunté à Jean-Pierre Raffarin sa volonté de « positive attitude », avant la venue des Niçois. « Le pessimisme est d’humeur, l’optimisme est de volonté », expliquait l’entraîneur, dans son style, à l’assistance médiatique. Pour lui faire plaisir, pour éviter le procès du journaliste bégueule et parce que le contexte s’y prête un peu, on a finalement décidé de lui obéir. Au moins cette fois…
Bastia fatigué ?
Positiver, donc. Si une défaite, ce soir, risque d’accroître l’inquiétude autour du FC Metz, il est également permis de considérer cette échéance autrement. Comme un rendez-vous porteur d’un formidable espoir, par exemple. Au même titre que les suivants en compagnie de Guingamp, Reims et Évian d’ailleurs. « On a quatre matches très, très importants, convient Cartier. Après, en fonction des points qu’on aura pris, on saura où on en est. » L’entraîneur ajoutera cette vérité absolue : « C’est certain qu’une victoire nous aiderait » .
Il est d’abord permis de rêver car Metz n’est pas décroché. Les Grenats peuvent encore combler leur retard, puisqu’une petite série de victoires les ramènerait déjà sur des hauteurs plus respirables. Il faut aussi apprécier les premiers retours des internationaux africains. Kashi densifie l’offre dans l’entrejeu et Maïga se pose en renfort bienvenu dans une attaque en délicatesse. Si, en plus, Krivets (un but, une passe) retrouve l’inspiration du match aller (3-1), ce voyage en Corse pourrait bien rigoler.
À ce propos, Metz se rend au chevet d’un hôte fatigué et… énervé. Invaincu depuis six matches à domicile et fraîchement qualifié pour la finale de la Coupe de la Ligue, Bastia peste aujourd’hui contre ce calendrier qui lui impose de remettre le couvert aussi rapidement, après deux heures de jeu et des tirs au but étouffants mercredi soir. « Je trouve aberrant que la Ligue ne programme pas ce match dimanche, alors qu’on a joué une demi-finale de Coupe dans la semaine , déplore l’entraîneur Ghislain Printant. Le tirage au sort était connu depuis un moment. Je ne vois pas ce que cela aurait changé ! »
Cette partie oppose finalement la confiance des Corses à la fraîcheur des Mosellans. Pour imager, les premiers ont des ailes et les seconds des jambes. À Metz de soigner son envol dans ce contexte. Et d’aider son peuple à positiver. Il n’attend que ça.
Christian JOUGLEUX.
Qui devant ?

Modibo Maïga. Photo Karim SIARI
Modibo Maïga, Juan Falcon et Sergeï Krivets : ils sont trois candidats pour deux places de titulaire en attaque, ce soir à Bastia.
Le FC Metz s’apprête à enchaîner trois rencontres en neuf jours : à Bastia aujourd’hui, contre Brest (L2) jeudi à domicile, en Coupe de France, avant de retrouver Saint-Symphorien le dimanche 15 février pour la venue de Guingamp. Albert Cartier fait donc attention à la gestion de son effectif en mettant notamment Jérémy Choplin et Anthony Mfa à la disposition de l’équipe réserve pour préparer les échéances à venir. « Ils ont besoin de temps de jeu », justifie l’entraîneur messin. « J’ai hésité pour Ikaunieks », avoue-t-il. Pas pour Bouna Sarr. Titulaire lors des cinq derniers matches disputés depuis la trêve hivernale (quatre en championnat et un en Coupe de France), le milieu offensif, suspendu pour la réception de Brest, sort du groupe.
Devant Johann Carrasso, la charnière centrale, dans laquelle Jose Luis Palomino est actuellement indiscutable, pourrait être remaniée : Guido Milan, suspension purgée après son exclusion à Lyon, est susceptible de suppléer Sylvain Marchal, solide contre Nice. Sur le flanc droit, Romain Métanire devrait obtenir une deuxième titularisation d’affilée, alors que Gaëtan Bussmann est indéboulonnable à gauche.
Dans l’entrejeu, la paire N’Daw-Philipps à la récupération a séduit face aux Niçois. Yeni Ngbakoto et Kévin Lejeune sont, eux, invités à animer les couloirs. Et en attaque ? C’est la seconde incertitude qui plane avant ce rendez-vous capital en Corse : Modibo Maïga, Juan Falcon et Sergeï Krivets sont trois candidats pour deux places. « Pour marquer, il faut plus de présence dans les seize mètres, plus de centre s . On doit aussi frapper plus au but, mettre plus de pression sur le gardien adverse, terminer nos actions », demande Albert Cartier.
Après s’être qualifiés à Monaco pour la finale de la Coupe de la Ligue au terme de la séance des tirs au but, dans quel état seront les Bastiais ce soir ? Ghislain Printant ne se pose pas la question. Le technicien corse reconduit l’équipe victorieuse mercredi soir. A une exception près : Gaël Danic cède sa place au milieu à François Kamano.
M. R.
Gillet : « Metz était une possibilité »

Guillaume Gillet se félicite d’avoir choisi Bastia. Photo AFP
Annoncé un temps à Metz l’été dernier, le récupérateur belge Guillaume Gillet a opté pour Bastia. Il évoque cet épisode, explique son choix et raconte son plaisir de jouer avec le futur finaliste de la Coupe de la Ligue.
Guillaume Gillet, comment gère-t-on un match aussi important trois jours après une demi-finale de Coupe de la Ligue ? « On a d’abord essayé de redescendre sur terre et de récupérer au mieux, avec un programme allégé. Aux alentours de minuit, mercredi, c’était l’euphorie, surtout après 120 minutes de jeu et beaucoup de stress, mais on n’oublie pas que le maintien est notre objectif principal. Metz est sans doute plus important que ce dernier match à Monaco. »
• Cette finale qui vous attend ne risque-t-elle pas de parasiter votre quotidien en L1 justement ? « Elle est un peu inespérée, mais on ne l’a pas volée. Je crois que cela peut nous donner confiance. Tu sens moins la fatigue et tu récupères plus facilement après une victoire. »
« Une leçon de combativité »
• Que vous inspire cette équipe de Metz ? « Elle avait très bien débuté le championnat alors que nous étions loin derrière et même derniers. Et puis la tendance s’est inversée. Je me rappelle surtout qu’on avait perdu assez logiquement à l’aller (3-1). Metz avait montré du caractère. On avait pris une leçon d’envie et de combativité. »
• Votre nom a longtemps circulé en Moselle avant ce transfert à Bastia… « Je sais, oui. Metz était une possibilité. Je connaissais Albert Cartier et Dominique D’Onofrio. Il y a eu des contacts et les journaux belges étaient sûrs et certains que j’allais signer mais, à l’époque, j’en étais encore loin. »
• Pourquoi Bastia ? « Claude Makelele m’a téléphoné. C’était un honneur pour moi qu’il prenne le temps de me joindre. J’ai écouté le projet, j’ai vu que Bastia avait fini dixième du dernier championnat et j’ai pensé à ma femme, mes deux enfants. La vie est très belle ici et c’était mon désir de découvrir la Ligue 1. J’avais gagné beaucoup de titres avec Anderlecht, mais j’appréciais aussi le championnat de France et j’ai tourné la page. »
• Pour découvrir un club particulier… « Oui. Il n’y a pas une semaine sans que l’on parle de Bastia, souvent en mal d’ailleurs, même si on essaie d’avoir des résultats pour changer ça. Mais c’est vrai qu’on a un public très chaud, très méditerranéen. Il nous aide beaucoup à domicile. Ou à Monaco ! Mercredi, on avait 4 000 supporters à Louis-II. »
• Parlez-nous de votre entraîneur, Ghislain Printant. « Il était inconnu de la Ligue 1 mais tout le mérite de nos résultats lui revient. Il a su trouver les mots dès sa prise en mains de l’équipe quand on était au plus bas. C’est un coach qui connaît très bien le foot, qui sent les choses et qui sait motiver un groupe. Quand il dit quelque chose, on sent que c’est plausible et qu’on va pouvoir le faire. »
• Une question belge pour finir : que pensez-vous de la fameuse Pietra (la bière corse à la châtaigne) ? « Ils ont été surpris ici, mais je suis un Belge qui déteste la bière. Le seul choc culturel pour moi en Corse, c’est la météo ! »
Ch. J.
Fc Metz actu

David Oberhauser. Photo Karim SIARI
Oberhauser
Comme face à Nice, David Oberhauser prendra place sur le banc ce soir à Bastia. Anthony Mfa, qui « a besoin de temps de jeu », selon Albert Cartier, disputera, aujourd’hui, (16 h) un match amical avec la réserve (dont le match de championnat contre Troyes a été reporté) face à la formation allemande de Pirmasens à la Plaine. « On essaye toujours que les gardiens jouent deux matches d’affilée. Et entre la trêve hivernale et la Coupe d’Afrique des Nations, Anthony n’a pas joué depuis quelque temps », rappelle l’entraîneur mosellan.
Doukouré
Cheikh Doukouré est le dernier joueur messin retenu par la Coupe d’Afrique des Nations. Le milieu lorrain s’apprête à disputer la finale avec les Éléphants contre le Ghana, demain. « Il va bien , indique Albert Cartier. On est en contact permanent avec lui. On lui souhaite d’aller au bout ! »
Thill
Le FC Metz officialisera lundi la signature du contrat d’apprenti du milieu de terrain luxembourgeois Vincent Thill, 15 ans, qui porte les couleurs grenat depuis 2012. La présence de René Kremer, vice-président de la Fédération du Grand-Duché, est annoncée pour marquer cet événement.