
Romain Métanire et les Messins ont subi la loi des Bastiais. Le Corse François Kamano a joué un vilain tour aux hommes d’Albert Cartier. Photo AFP
Une nouvelle défaite est venue sanctionner un déplacement du FC Metz. Cette fois, c’est Bastia, un concurrent direct, qui a profité de l’aubaine (2-0).
Les chaudes soirées du stade Furiani ne sont pas un mythe. Le FC Metz a vécu cette nauséabonde expérience hier. C’était poisseux, tendu. Stéphane Lannoy a d’ailleurs dû coiffer deux casquettes : celle d’arbitre et celle de pacificateur, sans cesse sollicité pour apaiser les échauffourées entre joueurs après le coup d’envoi. Il avait déjà dégainé quatre avertissements à la mi-temps et appris à connaître le sang chaud des Sud-Américains venus de Lorraine. Comme les provocations des Bastiais…
De nos envoyés spéciaux à Bastia
Si quelqu’un ignorait, hier, l’importance de ce match dans la course pour le maintien, la tension ambiante a rapidement planté le décor. Et les futurs finalistes de la Coupe de la Ligue ont réalisé la belle opération de la soirée. Car un match s’est malgré tout joué et il n’a rien résolu des problèmes mosellans. Au contraire. Metz a cédé sur une inspiration superbe de Kamano, qui expédiait une frappe enroulée sous la barre de Carrasso (1-0, 65e ), alors que le gardien venait de se fendre d’une sortie décisive devant Ayité.
Le match avait déjà pris une tournure désagréable un quart d’heure plus tôt, avec l’expulsion de Guido Milan, pour une faute grossière loin du but, sur le même Ayité (50e ). Comme à Lyon, deux semaines auparavant, le défenseur argentin a laissé ses partenaires à dix mais, cette fois, la responsabilité de l’arbitre ne pourra pas être engagée.
Curieusement, le FC Metz a montré davantage d’allant quand il s’est retrouvé en infériorité numérique puis mené au score. En première mi-temps, les rares supporters lorrains en tribune avaient encore dû se fader de longues chandelles sans destinataire, beaucoup de fautes (14 contre 2 à Bastia) et le minimum syndical d’occasions. Seul Métanire a tenu une énorme opportunité au bout de son pied, mais le défenseur, seul face à Areola, n’a pas cadré sa tentative (36e ). Et les vagues corses déferlaient déjà régulièrement devant les cages de Carrasso, entre ce duel perdu par Sio (17e ), ce sauvetage de Milan (27e ), un but refusé à Kamano pour hors-jeu (34e ) et ce ballon repoussé de la poitrine, sur la ligne, par Bussmann (36e ).
Série noire
Faute de construction, Metz avait finalement posé les bases de son autodestruction. Celle-ci s’est confirmée en fin de soirée avec une faute de Marchal sur Ayité (79e ), qui a offert un penalty à Boudebouz. Le garçon ne se rate jamais dans l’exercice et il s’est montré à la hauteur de sa réputation encore une fois (2-0, 79e ). Comme les Grenats, qui ont confirmé leurs difficultés en déplacement et enregistré, hier soir, une douzième journée de championnat sans victoire. Forcément, la sanction est là : ils restent derniers de Ligue 1 aujourd’hui et comptent désormais quatre points de retard sur Toulouse, le premier non-relégable.
Faut-il rappeler combien la situation devient périlleuse ? Le classement s’en charge déjà. Il existe plus inquiétant encore : Metz connaît les mêmes résultats dans un calendrier qui était censé devenir plus abordable. Et face à un adversaire certes invaincu depuis sept rencontres, mais qui avait déjà joué plus de deux heures mercredi soir. Sans donner le moindre signe de fatigue trois jours plus tard. Qu’il semble loin, le maintien, ce matin…
Christian JOUGLEUX.
Milan, bis repetita

Pris en tenaille par Giovanni Sio et Yannick Cahuzac, Guido Milan a vécu une nouvelle sale soirée. Photo AFP
Deux semaines après sa sévère expulsion à Lyon, le défenseur argentin a encore abandonné ses coéquipiers au tout début de la seconde période. À dix, c’était mission impossible !
CARRASSO. D’abord décisif devant Sio (17e ), le gardien messin a ensuite été suppléé deux fois sur sa ligne par Milan (27e ) puis Bussmann (36e ). En gagnant un nouveau duel face à Sio, il a malheureusement repoussé le ballon vers Kamano, dont le lob s’est avéré imparable (65e ). Cruel.
MÉTANIRE. Il s’en est fallu d’un rien pour que le latéral droit lorrain ne se mue en buteur sur l’unique action grenat de la première période, un contre mené tambour battant. Parfaitement servi dans la surface de réparation corse par Krivets, il n’a malheureusement pas cadré son tir (36e ).
MILAN. L’Argentin a sauvé les siens devant Sio (27e ). Précieux dans le jeu aérien, il a été à la pointe du combat en première mi-temps. Averti à la 39e pour un tacle musclé sur Gillet, il a, comme à Lyon voici quinze jours, laissé ses coéquipiers à dix au bout de cinq minutes en deuxième période, pour une nouvelle faute sur Ayité…
PALOMINO. Avec son gros impact physique, il a donné le tempo à la défense messine soumise à rude épreuve à Furiani. Une intervention manquée devant Sio (17e ) aurait pu ruiner sa soirée. Ne s’est jamais laissé intimider dans un contexte particulièrement chaud.
BUSSMANN. Avec Kamano dans son couloir gauche, il a eu affaire à un sacré client qui a tenté de lui donner le tournis. Mais il ne s’est pas toujours laissé faire. Il s’est surtout sacrifié devant Sio pour éviter le pire (36e ).
KRIVETS. Décisif à l’aller, le Biélorusse a été proche de rééditer pareille performance hier soir sur l’île de Beauté avec une passe à destination de Métanire, finalement maladroit.
PHILIPPS. Petit à petit, il s’installe comme titulaire dans l’entrejeu. Sa clairvoyance et son sang-froid ont été appréciés dans un climat délétère. Prompt à couper les relances adverses, auteur d’une frappe (48e ), il a également montré un certain caractère. Remplacé par Ngbakoto pour tenter de revenir au score (72e ).
N’DAW. Avant le coup d’envoi, le Sénégalais s’est déjà fait remarquer par une altercation verbale avec le provocateur Boudebouz. Résultat : il a rapidement écopé d’un avertissement (3e ), l’obligeant à mesurer ses interventions. Ses relances longues ont rarement trouvé l’un de ses attaquants. Auteur d’une frappe de l’extérieur du gauche, qui a rasé le montant droit d’Areola (61e ). Remplacé par Nsor dans l’espoir d’un miracle (87e ).
LEJEUNE. Capitaine à Bastia, le milieu offensif a essentiellement passé son temps à défendre, en dehors d’une frappe au cœur de la première mi-temps (29e ).
FALCON. D’entrée, un tampon de Squillaci lui a donné le ton de la soirée. Titularisé pour la première fois en 2015, le Vénézuélien s’est dépensé sans toutefois peser dans le jeu lorrain. Remplacé par Marchal (54e ) quand Metz s’est retrouvé en infériorité numérique. Le retour du défenseur central dans son ancien club a mal tourné avec un penalty provoqué sur Ayité, qui a conduit au deuxième but bastiais.
MAÏGA. Pour sa première titularisation depuis le 29 novembre et un déplacement à Amiens pour affronter Lens, le Malien, de retour de la Coupe d’Afrique des Nations, s’est montré à son avantage à Furiani. En imposant son physique, en cherchant sans cesse à se démarquer et à se mettre à disposition de ses coéquipiers, il a confirmé sur le terrain qu’il était revenu à de bonnes intentions après s’être mis de lui-même à l’écart du groupe en décembre.
Maxime RODHAIN.
Hors jeu

Cheick Doukouré, sous le maillot ivoirien. Photo AFP
Guingamp
La billetterie offre déjà quelques promesses pour la venue de Guingamp, dimanche prochain, au stade Saint-Symphorien. Quelque 18 000 billets ont déjà trouvé preneur. C’est dire l’importance sportive de cette rencontre…
Jeunechamps
Afin de préparer le match de Coupe de France, face à Brest jeudi, José Jeunechamps, l’entraîneur-adjoint, a prévu de se rendre au stade Marcel-Picot, demain, pour superviser l’équipe bretonne qui affronte l’AS Nancy- Lorraine en clôture de la 23e journée de Ligue 2.
Doukouré
Le dernier international africain du FC Metz sera mobilisé, aujourd’hui, par la finale de la CAN. Pour sa première participation à cette compétition, le milieu relayeur Cheick Doukouré pourrait soulever le trophée suprême si la Côte d’Ivoire s’impose tout à l’heure face au Ghana.
Malouda
Blessé à la cuisse et toujours indisponible, Florent Malouda ne se désintéresse pas du sort du FC Metz pour autant. Le Guyanais a accompagné ses partenaires, hier, pour le déplacement à Bastia.
Choplin
Jérémy Choplin a reçu de nombreux messages de soutien sur son compte Twitter ce week-end. La raison ? Sa non-convocation dans le groupe qui a fait le déplacement à Bastia, hier, pour affronter l’ancien club du défenseur messin. Il va sans dire que le garçon a été touché par la décision de son entraîneur…
N’Daw
Guirane N’Daw et Ryad Boudebouz n’ont pas attendu le coup d’envoi de Bastia-Metz pour échanger des amabilités. Dès les premières poignées de main, avant le match, les deux joueurs se sont échauffés, incitant leurs partenaires à venir les séparer. Ambiance…
Cartier : « Il faut se remobiliser »
Albert Cartier ( entraîneur de Metz) : « J’avais prévenu, à la mi-temps, les trois joueurs avertis d’être prudents… On a fait une très bonne première mi-temps, on s’est même créé une très grosse occasion. Peut-être qu’on a mis trop d’enthousiasme avec cette action (de Guido Milan) qui fait basculer le match. À ce moment-là, la faute n’était pas nécessaire. Il faut qu’on apprenne aussi. S’analyser va nous permettre d’apprendre et de ne pas recommencer ce genre d’erreur, pour qu’on progresse, qu’on avance. Il faut se remobiliser. Je l’ai demandé tout de suite dans le vestiaire. Les plus anciens vont avoir un rôle à jouer […] Même à dix, on a produit du jeu. Il y a des choses intéressantes dans ce groupe. Il est touché parce qu’il perd. Mais ce groupe est vivant, il se bat. Je leur ai parlé une dizaine de minutes (après le match). Il y a des choses qu’ils doivent entendre pour repartir. C’était bien de le faire à chaud. »
Ghislain Printant ( entraîneur de Bastia ) : « On a rempli l’objectif. C’était important de gagner ce match. Gagner la demi-finale (de la Coupe de la Ligue) , c’était bien, mais ce match contre Metz était le plus important de la semaine […] On n’est pas trop mal, maintenant. On s’est créé des occasions, on a produit du jeu, même si on a failli se faire punir en fin de première mi-temps. Mais ça aurait été cruel. On est resté serein tout au long de la rencontre et ce que j’avais demandé. »
Sylvain Marchal (défenseur de Metz) : « À dix, c’était difficile, on a essayé de s’accrocher. Mais le scénario redouté s’est produit. On a fait des erreurs qu’on a payées cash. Maintenant, c’est compliqué. Il faut réagir contre Brest en Coupe de France, jeudi. Il faut surtout stopper cette mauvaise série en championnat le plus vite possible. Il faut faire front et s’accrocher à ce qu’il nous reste. »