
Ahmed Kashi revient aux affaires et tentera de qualifier Metz pour les quarts de finale. Photo Anthony PICORÉ
Le FC Metz attend Brest, ce soir, pour tenter la qualification en quart de finale. Avant un match capital, dimanche face à Guingamp, cet échauffement en compagnie bretonne peut ramener un peu de confiance.
La Coupe de France n’est pas l’actualité la plus brûlante du FC Metz, mais elle est sans doute la plus souriante actuellement. Et pour cause : c’est le seul terrain qui a permis aux Grenats de connaître la victoire en 2015. Après avoir franchi les obstacles d’Epinal et Avranches, il serait évidemment de bon ton de prolonger cette tradition, ce soir, face à un adversaire qui partage la même ambition d’avenir que son hôte : voir la Ligue 1 la saison prochaine. « Brest joue presque le même championnat » que les Grenats, rappelait d’ailleurs Jérémy Choplin cette semaine. Entre la lanterne rouge de l’élite et le second de L2, la marge est infime en effet.
Pour Metz, cette parenthèse offre d’abord une respiration bienvenue dans un quotidien étouffant. Et pourquoi pas un remède aux maux du moment. Albert Cartier a d’ailleurs travaillé autour d’un onze de départ plus technique et susceptible d’améliorer les domaines de la relance et du jeu vers l’avant. Les titularisations attendues de garçons comme Krivets, Sassi et Ikaunieks plaident en ce sens en tout cas et ne manqueront pas de satisfaire la curiosité qui entoure les dernières recrues messines.
« On l’aime bien »
La Coupe de France ouvre également une fenêtre à des éléments restés loin de la compétition ces derniers temps. Pour des garçons comme Choplin et Kashi se présente l’occasion de bousculer une hiérarchie d’effectif qu’ils devraient saisir avec mordant. L’idée, bien sûr, consiste à gratter une qualification pour les quarts de finale tout en récupérant un soupçon de confiance. Ce carburant n’alimente plus la machine lorraine. Qui sait si le premier ravitaillement n’est pas programmé en Coupe de France…
Albert Cartier ne fait pourtant pas mystère des priorités messines. « Le match contre Guingamp, dimanche, sera le plus important de la saison », martèle l’entraîneur. Le public partage cette conception visiblement. Saint-Symphorien se dirige vers une affluence maigrelette en ce soir de coupe. A peine 5 000 spectateurs étaient annoncés hier.
Metz ne balancera pas l’épreuve pour autant. « Cette Coupe, reconnaît le même Albert Cartier , c’est quelque chose de particulier, avec une saveur, un parfum, des émotions. On l’appelle Dame d’ailleurs, preuve qu’il y a du respect pour cette célébrité. C’est une parenthèse sans objectif particulier, mais on l’aime bien. »
Le staff messin s’est rendu à Marcel-Picot, lundi, pour superviser les Bretons. « J’ai vu une très bonne mi-temps de Brest et une très bonne deuxième de Nancy, remarque encore Cartier. C’est un adversaire qui défend bien, qui n’a encaissé que quatre buts en deux mois et qui vient de faire un recrutement judicieux en attaque », avec Courtet et Adnane.
Quelque part, Metz vérifiera aussi, ce soir, la pertinence de ses emplettes hivernales. Au risque d’insister, c’est l’autre attrait de ce rendez-vous qui n’est pas une priorité. Mais qui peut servir…
Christian JOUGLEUX.
Ikaunieks et Sassi à l’œuvre
Un vent de changement va souffler sur le onze de départ messin ce soir. Albert Cartier a choisi de confier le sort de son équipe, en Coupe de France, à deux recrues du mercato hivernal : le jeune Letton Janis Ikaunieks et le milieu récupérateur Ferjani Sassi. Il appartiendra à ces deux garçons de dévoiler leur palette et de montrer qu’ils seront précieux pour la suite des événements.
Jérémy Choplin et Ahmed Kashi reviennent également aux affaires, ce qui est une promesse d’impact. Derrière la composition observée lors des dernières séances d’entraînement se niche pourtant cette volonté d’une meilleure circulation du ballon vers l’avant. D’où la présence, entre autres, de Sergeï Krivets au coup d’envoi. Metz a bien décidé de jouer ce tour de coupe avec des armes plus techniques.
En parallèle, l’entraîneur souhaite aussi reposer certains garçons. Chris Philipps, qui s’est donné une légère contracture à Bastia, passe donc son tour. Guirane N’Daw et Gaëtan Bussmann travailleront avec lui, en compagnie de Robert Duverne, le préparateur physique. Les autres absents sont blessés (Rocchi, Andrada, Vion, Malouda) ou suspendus (Milan, Sarr). Enfin, le poste de gardien sera occupé par Johann Carrasso. Cartier souhaitait « garder une dynamique » avec lui.
Du côté de Brest, Alex Dupont doit se passer de Martial, un défenseur précieux qui a rejoint un imposant contingent de blessés (Cuvillier, Grougi, Samassa, Hamdi…). Un doute subsistait, par ailleurs, autour de la titularisation de Laborde ou de Pelé pour animer le couloir gauche.
Ch. J.
Dupont : « Un peu comme les Messins… »

Alex Dupont, l’entraîneur brestois, espère enfin sourire à Saint-Symphorien. Photo Anthony PICORE
Après leur défaite en championnat lundi à Nancy (2-1), les Brestois ont trouvé refuge à Amnéville pour préparer leur match de Coupe. L’équipe d’Alex Dupont, en course pour la montée en L1, est en quête d’un nouveau souffle.
Est-ce bien sérieux de préparer ce huitième de finale de la Coupe de France dans un casino ? « (rires) C’est sérieux ce qu’on a voulu faire entre les deux matches, à Nancy lundi et à Metz jeudi. C’est axé sur la récupération, on s’est rapproché de Metz et on a trouvé un bel endroit, sympa, au calme. »
• Plus sérieusement, le jeu reste au cœur de vos préoccupations… « En effet, si les joueurs sont capables d’aller jouer au casino, j’espère aussi qu’ils vont être capables de le retranscrire sur le terrain. Jouer, c’est ce qui nous manque. »
• Brest est réputé cette saison pour développer un jeu séduisant, sans toutefois marquer beaucoup… « C’est vrai. Sur les matches aller, on était performant défensivement et on l’était moins offensivement. Aujourd’hui, sur les premières occasions, on marque, comme à Orléans. A Nancy, on est efficace offensivement, mais c’est défensivement que le bât blesse. »
• Mais ce mercato hivernal, dont vous n’êtes pas fan, vous a permis de vous renforcer en attaque, non ? « Je confirme. C’est un mal nécessaire. On a essayé de se renforcer offensivement. Il y a eu les départs de Verdier et Makonda, qui ont été compensés par les arrivées de Pelé et Courtet. Une équipe peut être aussi ébranlée par les blessures. Tout le monde le craint et on n’a pas été gâté depuis le début de la saison, en particulier sur le plan offensif. Il y a donc eu également, pour cette raison, les arrivées d’Adnane et Hamdi. »
• Même si vous marquez le pas depuis début janvier, l’accession en Ligue 1 reste-t-elle d’actualité ? « Bien sûr, c’est l’objectif qu’on s’est fixé. On est parmi les favoris. On est deuxième du championnat, j’ai des joueurs de qualité. Je les ai vus faire de très bons matches. Il faut, maintenant, trouver plus de cohérence dans le jeu. »
• La défaite à Nancy (2-1) vous inquiète-t-elle ? « Non, parce que j’ai vu le même match contre Orléans (1-1) : on a fait une première mi-temps d’une équipe qui joue le haut de tableau et une deuxième d’une autre jouant le maintien. Après on ne fait que subir et on commet des erreurs défensives qu’on ne faisait pas. Il y a aussi les absences de Moimbe et Bélaud, nos deux latéraux qui font partie des meilleurs de Ligue 2. Au lieu de porter le danger dans les vingt mètres adverses, on est en danger dans les nôtres. »
« Pas facile de jouer libéré »
• Ce match à Metz tombe-t-il à pic pour vous relancer ? « On est un peu dans le même état d’esprit que les Messins. Ils doivent se dire : Brest est l’équipe qu’il nous faut pour recréer une dynamique. Après, je ne leur souhaite pas qu’on se croise, mais ce n’est pas facile de jouer libéré, dans la tête, quand tu joues pour ne pas descendre. »
• Quel est votre objectif dans cette Coupe de France ? « Quand tu joues un match comme celui-là, tu viens pour gagner. C’est le succès qui conduit tout. »
• La perspective de retrouver la Ligue 1 vous fait plus vibrer… « Evidemment. Mais on est quelques-uns à penser ça en Ligue 2. »
• Saint-Symphorien ravive-t-il quelques souvenirs chez vous ? « Ouais… Pas les meilleurs ! Je n’ai pas souvent gagné ici (rires). »
Maxime RODHAIN.