Juan Falcon, en déséquilibre, au milieu de la défense brestoise. Tout un symbole des difficultés offensives des Grenats… Photo Maury GOLINI
En panne d’idée devant le but brestois, les Messins quittent la Coupe de France, éliminés aux tirs au but sans avoir su trouver la solution (0-0). Place à Guingamp.
De l’envie, les Messins n’en manquent pas. Ils l’ont démontré hier soir. En revanche, dès qu’il s’agit de conclure le moindre petit flirt avec la surface de réparation adverse, un voile de timidité mal placé tombe inexorablement. Un syndrome que le patient messin a traîné tout au long de la rencontre face à Brest.
Si le FC Metz a eu l’essentiel du ballon, principalement en seconde période, il n’est jamais parvenu à mettre en danger Johan Hartock, le gardien breton. Par manque de spontanéité, souvent. Par manque de mobilité, parfois. Par manque de solution autour du porteur du ballon, surtout. Alors, oui, Sylvain Marchal et ses partenaires ont, cette fois, tenté de faire du jeu. Mais aucun vaccin offensif n’a finalement été inoculé.
L’entame de la partie avait pourtant laissé entrevoir la bonne volonté lorraine. Pressing haut et constant sur le porteur du ballon mais, très vite, ces déchets qui polluent le quotidien messin depuis de longs mois sont revenus rappeler que cette équipe souffrait aussi d’une infection nommée fébrilité. À l’image de cette perte de balle d’Ahmed Kashi qui permettait à Courtet de se présenter seul devant Johann Carrasso. Le Brestois catapultait sa reprise dans les tribunes (9e ). La suite était assez brouillonne, ennuyeuse même par instants, même si Ferjani Sassi tentait sa chance. Mais la frappe de l’international tunisien était contrée (21e ). Et Metz restait sous la menace de Brestois qui parvenaient à sortir rapidement le ballon. Johann Carrasso se couchait d’abord sur la volée signée Belghazouani (23e ) avant d’accompagner du regard la tête de Falette qui passait de peu à côté (24e ).
Domination stérile
Côté lorrain, Jérémy Choplin était, quant à lui, un brin trop court à la suite d’une déviation de la tête de Modibo Maïga (27e ). C’était à peu près tout pour quarante-cinq premières minutes assez ternes.
À la reprise, si Brest était le premier à se mettre en évidence grâce à un coup de tête de Falette bien capté par Carrasso (47e ), les hommes d’Albert Cartier prenaient donc les commandes de la rencontre. En vain, malgré une tentative de Sergeï Krivets bien captée par Hartock (58e ). Une stérilité offensive assez déconcertante symbolisée par cette frappe lointaine, et contrée, de Jérémy Choplin (59e ) et cette obsession de passer par l’axe… Entre deux cafouillages dans la surface, Sassi parvenait bien à placer une frappe, mais c’était la précision qui faisait cette fois défaut (69e ). Les Bretons auraient même pu rafler la mise dans la minute suivante, mais la frappe d’Adnane ne faisait que frôler le poteau droit de Carrasso (70e ).
Avec pareil scénario, les prolongations étaient inéluctables… Pelé s’offrait la seule occasion digne de ce nom (102e ) pendant que Metz multipliait les corners et les coups francs. En vain. Toujours.
Place aux tirs au but… Une loterie durant laquelle Sylvain Marchal et Jérémy Choplin n’ont pas eu la chance escomptée. Résultat : les Lorrains laissent échapper une qualification qui leur tendait les bras. Le flirt avec Dame Coupe s’est donc arrêté hier soir. C’est dommage. Mais même dans cette compétition, marquer reste la seule et unique solution pour parvenir à ses fins… Dimanche, face à Guingamp, il faudra y penser !
Jean-Sébastien GALLOIS.
Ça tire dans le mauvais sens
Pour sa première titularisation, Ikaunieks, le Letton de 20 ans, a montré de belles choses. Photo Maury GOLINI
Il est temps de se donner un but… L’attaque messine, toujours aussi impuissante, a précipité l’élimination. Le cœur, parfois, ne suffit plus.
CARRASSO. Sixième match sans avoir encaissé un but pour le gardien à la fois attentif (15e ), emporté par sa fougue (parade inutile 25e ), absent, ou hésitant sur des sorties mais de l’autorité sur sa ligne (35e ). Sinon, pas de miracle au cours des tirs au but.
RIVIEREZ. Tout au fond du couloir, qu’il a rarement emprunté (première montée à la 71e minute), il y avait l’ancien Havrais… Une prestation discrète. Est apparu en manque de jus et trop souvent loin des débats. Mais son vis-à-vis s’est rapproché de la transparence. Ses oublis en prolongation provoquèrent des frissons.
CHOPLIN. A, semble-t-il digéré sa mise à l’écart temporaire. Un démarrage fébrile dans la transmission du ballon à l’image de la charnière centrale pas tentée depuis le 20 décembre. La suite se révéla plus dense avec quelques coups de têtes bienvenus et une fraîcheur physique dont on aurait pensé qu’elle lui permette de briller au moment décisif…
MARCHAL. Voilà un capitaine qui ne fait pas ses 35 bougies ! Tonique, dur sur l’homme, entreprenant pour aller chercher le ballon assez haut ou anticiper, Sylvain Marchal s’est montré implacable dans les un contre un. On peut même regretter son trop-plein de sagesse dans ses incursions vers l’avant. Dommage, ce poteau dans la séance de tir au but.
MÉTANIRE. Une grosse présence. Branché sur courant alternatif avant la mi-temps, à cause de centres mal soignés et de ballons autant perdus que volés au rival, le n°2 a livré une seconde période de haut vol. À croire qu’il est fou, ce Romain, muni de quatre jambes et trois poumons. Quelle moisson de montées ! Esprit remarquable, corps d’athlète, engagement exemplaire.
KASHI. Du placement maîtrisé, ce n’est pas nouveau. Une demi-heure initiale émaillée de munitions dilapidées dans les pieds adverses. A su remonter la pente même s’il a manqué de rythme pour un retour pas assez conquérant. En regardant derrière, on ne fait pas avancer les siens.
KRIVETS. Omniprésent, tant dans le négatif que le positif. Débordant d’activité, le Biélorusse oublia d’être méticuleux dans ses passes, ses centres pourtant nombreux, ses coups de pied arrêtés. Du gros gâchis. Entre raids généreux et enjambées vaines, Krivets a annihilé sa volonté par un dernier geste mal calibré. Un tir cadré tout de même (58e ). Supplée par Lejeune en prolongation.
IKAUNIEKS. Pour une première (titularisation), le Letton de 20 ans a su passer la seconde, abandonnant la montée en régime par manque de coffre. Sinon, l’international du FK Liepajas a remué sa tignasse, concédant quelques coups francs mais à son actif : percée (25e ), occasion (37e ) sans oublier de passer. Falcon est venu prendre sa place (65e ) sans faire oublier le Letton… Dos au but et souvent à terre, le Vénézuélien a été sevré d’occasions.
NGBAKOTO. Sorti à la pause, ce n’était pas son soir. On n’a pas aimé le déchet sur le coup franc (3e ) et ses centres approximatifs. Ou ses passes. À oublier. Remplacé par Sido (45e ). Des problèmes de positionnement. Démarqué, il a attendu vainement le ballon et quand il l’a reçu, il l’a offert à Brest.
MAÏGA. Une entrée en matière prometteuse, des coups de mains précieux en défense, des coups francs provoqués, une possibilité de secouer les filets (27e ) avant des tergiversations pénibles pour donner le ballon au copain. Belle présence du Malien mais égoïsme coupable.
Alain THIÉBAUT.
Sassi, comme un patron
On a été séduit par l’international tunisien. Grosse première pour ce milieu à la réputation de récupérateur justifiée. Sa prudence a vite disparu, imposant sa lucidité, son coup d’œil, sa capacité à filer le ballon proprement. Toujours dans le souci de servir le voisin et de construire en allant vers l’avant, le joueur du CS Sfaxien s’est enhardi au fil des minutes. Sassi fut à l’origine des meilleurs mouvements. Il a aussi prouvé qu’il pouvait s’avérer dangereux (frappe à la 67e ) et mette la semelle (avertissement). Comme ce gaillard de 22 ans, à la nonchalance trompeuse, a prouvé sa capacité à tenir un match entier.
Cartier : « On aurait dû être plus saignant »
Albert Cartier (entraîneur de Metz) : « On a été costaud défensivement. On a vu des choses intéressantes, notamment de la part d’Ikaunieks et Sassi. Avec leur jeu posé et de construction, cela devrait nous permettre de créer des situations. L’équipe a fait preuve d’un très bon état d’esprit, d’une bonne organisation. Mais nous avons péché dans les vingt derniers mètres par manque d’agressivité, de mordant et de tranchant. On aurait dû être plus saignant. Le jeu était en place, cohérent, il nous a manqué la vitesse à l’approche du but. »
Alex Dupont (entraîneur de Brest) : « Nous sommes récompensés de nos efforts, de l’esprit de combat qu’on avait un peu oublié ces derniers matches. Il y a eu beaucoup de déchet technique mais, cette fois, l’état d’esprit était le bon. Pour nous, c’est du bonus. »
Jérémy Choplin (défenseur de Metz) : « Il faut vite se remobiliser et se mettre au travail, notamment sur le plan offensif où nous n’avons pas trouvé les bonnes situations. On a été pourtant costaud derrière. On manque d’automatisme en attaque pour se créer des occasions de but. On a dû tirer trois fois au but. C’est trop peu. Il faut vite digérer. Demain sera un autre jour. On doit prendre trois points dimanche. »
Sylvain Marchal (défenseur de Metz) : « Il n’est jamais facile de se faire éliminer après une séance de tirs au but. Mais on dit vite penser à récupérer tant physiquement que mentalement pour penser à dimanche afin de repartir de l’avant car ça fait bien trop longtemps qu’on n’a pas gagné. Face à Brest, on a eu plus de possession de balle mais il nous a manqué les changements de rythme. Notre domination a été stérile. »
Ferjani Sassi (milieu de Metz) : « Mon intégration au sein du groupe se passe très bien. C’est vraiment dommage ne pas avoir gagné cette rencontre. Il nous a manqué cette dernière passe pour faire la différence. Peut-être aurions-nous dû passer plus par les côtés. On va travailler dans ce domaine pour préparer la venue de Guingamp, déterminante pour le maintien. »
Hors jeu
Ferjani Sassi. Photo Maury GOLINI
Internationaux
Combien d’internationaux, hier, sur la feuille de match ? Allez, une dizaine ! On exagère ? A peine… Sassi (Tunisie), Kashi (Algérie), Krivets (Biélorussie), Ikaunieks (Lettonie), Maïga (Mali), Doukouré (Côte d’Ivoire)…On peut même rajouter ceux qui ont connu des capes en équipe de France de jeunes comme Marchal, Lejeune ou Ngbakoto !
Ben Youssef
S’il n’est pas encore apte au service, l’attaquant tunisien Fakhreddine Ben Youssef était bel et bien présent, hier, au stade Saint-Symphorien. La recrue messine avait pris place dans la tribune Sud au milieu des spectateurs. Disponible, ce dernier a volontiers pris la pause aux côtés de plusieurs supporters.
Mobilisation
Toute l’équipe professionnelle s’est mobilisée afin de faire passer un message clair : le FC Metz est prêt à se battre et à lutter pour atteindre son objectif, le maintien en Ligue 1. Cette opération nommée #NousSommesPrêts fait l’objet d’un clip vidéo, mais également d’un événement organisé en partenariat avec Le Républicain Lorrain , Les Arènes de Metz et Direct FM : le jeudi 19 février aux Arènes de Metz, de 16 h à 18 h, joueurs et staff seront présents pour échanger avec leurs supporters et assurer une séance de dédicaces exceptionnelle.
Guido Milan : trois matches de suspension dont un avec sursis
Expulsé à Bastia (2-0) samedi dernier, lors de la 24e journée de Ligue 1, quinze jours après avoir reçu un carton rouge à Lyon (2-0), l’Argentin Guido Milan a vu à nouveau son cas être étudié hier par la commission de discipline de la Ligue. Verdict : le défenseur central du FC Metz a écopé de trois matches de suspension dont un avec sursis. Albert Cartier devra aussi se passer des services du milieu de terrain Guirane N’Daw pour une rencontre, le déplacement à Reims, le 22 février, en raison d’un troisième avertissement reçu dans une période incluant dix rencontres de compétition officielle.
