
S’il a beaucoup donné dans son couloir droit, Romain Métanire n’a pas pu offrir suffisamment de solutions, par ses centres, à ses attaquants, jeudi, face à Brest. Photo Maury GOLINI
Éliminés de la Coupe de France en raison d’un cruel manque de créativité et de percussion, les Messins ont désormais la tête tournée vers la réception de Guingamp, dimanche. Pour, cette fois, aller droit au but !
Tourner la page. Très vite. Un leitmotiv déclamé en boucle, jeudi soir, dans les couloirs de Saint-Symphorien. La réalité du terrain oblige, de fait, les Messins à tirer un trait sur la Coupe de France. Cette éclaircie au milieu de la grisaille ambiante s’est évaporée au terme d’une pénible séance de tirs au but (3-4)…
Mais si le FC Metz s’est infligé cette épreuve de roulette russe en plus d’une prolongation – le tout à quelques jours seulement d’un match décisif pour son avenir en L1 –, il ne peut s’en prendre qu’à lui-même. En particulier à ce manque criant d’efficacité devant le but. Ou plus exactement à cette incapacité chronique de s’approcher de ce fameux but.
Après la rencontre, un autre leitmotiv a ainsi été égrené par l’ensemble des acteurs lorrains. Florilège : « Nous ne sommes pas assez passés par les côtés pour vraiment les mettre en difficulté » (Rivierez) ; « Il nous a manqué cette dernière passe pour faire la différence » (Sassi) ; « On a dû tirer trois fois au but. C’est trop peu » (Choplin) ; « On a du mal dans les trente derniers mètres » (Doukouré)… Autant d’aveux d’impuissance qui résument les maux de Messins qui restent sur quatre matches sans avoir su inscrire le moindre but !
Les maux sont donc identifiés. Les mots prononcés. Mais le remède, lui, se fait désirer. Pourtant, face à Brest, les hommes d’Albert Cartier ont au moins démontré une chose : qu’ils étaient capables de faire tourner le ballon, de poser le jeu et de remiser au placard les longs dégagements vers l’avant sans lendemain… « Sur ce match, il y a eu une vraie volonté de jouer au ballon , estime ainsi Cheick Doukouré, spectateur attentif de la prestation de ses partenaires. Ce ballon était beaucoup moins en l’air que d’habitude. Nous avons réalisé de bonnes remontées de balle. »
« Quelle que soit la manière »
C’est un fait et la prestation de Ferjani Sassi n’y est pas étrangère… Mais les solutions offensives ont manqué. Les centres aussi. Au moins tout autant que la créativité et la percussion. À trois mois du terme du championnat, le promu messin se cherche encore (ou, au moins, à nouveau…). Dimanche, face à Guingamp, ce chercheur qui dort devra se muer en chercheur d’or ! Un impératif pour espérer atteindre ce fameux objectif du maintien.
« Quelle que soit la manière, il nous faut une victoire , poursuit Cheick Doukouré, fraîchement sacré champion d’Afrique avec la Côte d’Ivoire. Tout le reste on s’en fiche. Gagner est notre unique mission. » Son coéquipier, Jonathan Rivierez ne dit pas autre chose : « Il faut se relever immédiatement, car ce match face à Guingamp est autrement plus important pour l’avenir du club ».
Bernard Serin, lui, a qualifié ce rendez-vous de « presque match de la dernière chance ». Ses joueurs connaissent tous l’enjeu. Le but est tout trouvé… Reste maintenant à trouver le chemin des buts !
Jean-Sébastien GALLOIS.
Doukouré : « Je n’oublierai pas »

Cheick Doukouré avait obtenu quelques minutes de temps de jeu face au Cameroun. Photo AFP
Champion d’Afrique avec la Côte d’Ivoire, Cheick Doukouré a retrouvé l’ambiance messine cette semaine. Ce jeune Éléphant raconte l’aventure en Guinée Équatoriale et se projette déjà vers le défi du maintien.
Cheick Doukouré, quelles sont vos premières impressions après ce titre de champion d’Afrique ? « J’ai vécu une aventure extraordinaire. J’ai découvert et appris beaucoup. J’ai vu une autre façon de jouer au foot et j’ai eu la chance de côtoyer de grands joueurs. Ces mecs n’ont rien à voir avec moi qui suis dernier de L1 avec le FC Metz. Eux ont joué la Ligue des Champions, gagné des titres. C’est une grande fierté pour moi. J’espère que cette expérience va me servir. »
• Quelles rencontres vous ont marqué ? « Yaya Touré. Le meilleur joueur africain pour la quatrième année consécutive. Il m’a conseillé de jouer tranquillement, zen, dans ma zone et le plus simple possible, avant de me lâcher si je suis plus haut sur le terrain. Son frère, Kolo Touré, m’a apporté beaucoup humainement. C’est une personne très rare. Il a gagné des titres, il a pratiquement toujours été capitaine là où il est passé et il a une grosse influence sur le groupe. Il m’a beaucoup parlé, m’a aidé. C’est quelqu’un que je n’oublierai pas. »
• Êtes-vous passé par la fameuse chanson du petit nouveau ? « Là-bas, c’est une danse. Il faut se prêter au jeu. Vu la bonne ambiance dans notre groupe, j’étais tout de suite à l’aise. C’était un bon bizutage. »
« Je pense avoir grandi »
• Pensiez-vous être armés pour jouer le titre ? « Après des éliminatoires difficiles, on avait quelques incertitudes, mais on a pris confiance au fur et à mesure de la compétition. Notre coach, Hervé Renard, a, en plus, beaucoup de personnalité et il est très au point sur le plan tactique. Avec son vécu, il a réussi à faire passer beaucoup de choses dans le domaine du collectif, du travail de groupe… »
• Êtes-vous un joueur différent aujourd’hui ? « Je pense avoir grandi. D’abord, par rapport aux terrains un peu moyens et aux températures, il faut être prêt physiquement et capable de répéter les efforts. Ensuite, quand tu côtoies de grands joueurs, il faut afficher de la personnalité et se mettre au niveau. Mais je ne vais pas m’enflammer. Je sais qu’il me reste encore beaucoup de progrès à faire. »
• Vous passez d’une ambiance à une autre à Metz, non ? « C’est clair ! Après le titre, je n’ai jamais vu une ambiance comme celle d’Abidjan, toute cette ferveur collective. Mais c’est comme ça, c’est le football. Maintenant, je veux me consacrer entièrement à l’objectif du FC Metz. »
• L’élimination en Coupe de France est-elle gênante dans le contexte du maintien ? « Je pense qu’on est passé à côté de quelque chose. On aurait pu se réfugier dans cette compétition et se donner de la confiance. Ce qui est fait est fait. Il faut mettre toutes nos forces dans l’objectif maintenant. »
• La venue de Guingamp est présentée comme le match de la dernière chance… « On ne peut pas savoir tant que tout n’est pas fait mathématiquement. On fait partie des équipes les moins cotées mais on a aussi notre mot à dire. La victoire sera primordiale en tout cas. On n’a que ça en tête. »
• Comment vous sentez-vous physiquement ? « Il y a une phase de transition de quelques jours avec le changement de climat, mais je veux tout faire pour être prêt dimanche. Je suis à la disposition du coach. »
Christian JOUGLEUX.
Fc Metz express
Tableau de bord. Hier : une séance d’entraînement en matinée. Aujourd’hui : une séance à 10h30 (à huis clos). Demain : Metz - Guingamp à 17 h.
D’un match à l’autre. Dernier match : Metz - Brest (8es de finale de la Coupe de France), jeudi 12 février : 0-0 (3 tab à 4). Prochain match : Metz - Guingamp (25e journée de L1), dimanche 15 février à 17 h. À suivre : Reims - Metz (26e journée de L1), dimanche 22 février à 17 h.
À l’infirmerie. Florent Malouda (ischio-jambiers), Fakhreddine Ben Youssef (cuisse), Federico Andrada (cheville), Thibaut Vion (cheville) et Romain Rocchi (genou).
Suspendus. Guido Milan , qui a écopé de trois matches de suspension (dont un avec sursis), devra faire l’impasse sur la réception de Guingamp et le déplacement à Reims. Guirane N’Daw sera également suspendu en Champagne-Ardenne.
L’info. La LFP a dévoilé, hier, la programmation de la 28e journée de L1. Le FC Metz se rendra à Rennes le samedi 7 mars. Coup d’envoi à 20 h.