Modibo Maïga sera-t-il le leader d’attaque que Metz appelle de ses vœux ? Photo Anthony PICORÉ
Les Messins se disent prêts à relever le défi du « match le plus important de la saison ». Ce dimanche apportera sa réponse avec la venue de Guingamp, dans un contexte partagé entre angoisse et fol espoir.
Le regard était inhabituel. Voilé d’une certaine tristesse peut-être, mais plus sûrement habité d’une profonde gravité. Depuis son retour aux affaires messines, Albert Cartier n’avait jamais connu une telle pression et l’entraîneur semblait la porter sur lui, hier, à l’heure d’égrener ses derniers commentaires sur la venue de Guingamp. « Le match le plus important de la saison », dixit l’intéressé. « Presque celui de la dernière chance », avait auparavant proclamé Bernard Serin. La dernière chance d’un club ou d’un homme ? Le président n’a pas dissipé cette ambiguïté.
Dans un monde idéal, Metz marque un but de plus que les Bretons tout à l’heure, enclenche son redressement avant de parachever l’idylle avec un entraîneur qu’un peuple avait porté aux nues l’été dernier, en chantant sa gratitude et la Ligue 1 retrouvée. Las, l’hiver est passé par là et les bons sentiments sont désormais concassés dans un bouillon d’émotions négatives. Finalement, c’est presque un exorcisme qui est espéré aujourd’hui. Les Grenats sont invités à chasser leurs fantômes et leur public formulera une prière en ce sens. Après tout, dimanche est bien le jour du Seigneur…
« Pas de questions à se poser »
Sans surprise, Albert Cartier n’a pas entretenu, hier, la communication dramatisante de la semaine écoulée. Il veut aborder ce match « comme la première des quatorze finales qui restent à disputer ». Il en appelle aussi à la « sérénité » des troupes car « il n’y a pas de questions à se poser. Il est de notre responsabilité , dit-il, de respecter tous ensemble l’engagement de maintenir le FC Metz en L1. » Puis, plus lyrique : « Si on se demande pourquoi il faut gravir cette montagne, c’est parce qu’elle est là, tout simplement. »
Pour surmonter ce sommet d’angoisse, il faudra dompter un adversaire qui vient de gagner dix matches sur quatorze, alors que les Grenats n’ont plus battu un club professionnel depuis le 1er novembre. Il faudra surtout retrouver une attaque efficiente et Cartier souhaite, à cet égard, s’en remettre « au jeu ». Comme tout le monde, il réclame « plus de centres, plus de ballons dans la boîte et plus de frappes ».
Les Messins sont « prêts » pour ce défi, ont-ils fait savoir dans un clip vidéo cette semaine. Bernard Serin s’est également fendu d’une allocution présidentielle dans le vestiaire hier et un joyeux bataillon de supporters est venu clamer sa solidarité à l’entraînement. Quelque chose va se passer ce dimanche, dans un stade rempli jusqu’à la gueule. L‘attente d’un virage est là, mais Metz se pointe plutôt dans un carrefour. Dans ce croisement, un public vibrera d’espoir, un staff devra exposer ses solutions et une équipe aura l’occasion d’affirmer ses qualités.
Après tout, puisque ces gens-là sont prêts, qu’ils le prouvent. Quelque chose doit se passer ce dimanche.
Christian JOUGLEUX.
Des changements pas de révolution
Bouna Sarr fait son retour dans le groupe messin. Photo Pascal BROCARD
Écarté du groupe, Yeni Ngbakoto passe son tour et laisse sa place à Bouna Sarr, suspension purgée. N’Daw et Bussmann font également leur retour.
S’il avait effectué quelques changements pour la venue de Brest en Coupe de France, jeudi, le staff messin ne devrait pas tout bouleverser à l’occasion de la réception de Guingamp cet après-midi. Dans une période aussi trouble, la tentation de la révolution peut paraître aux yeux de certains comme la solution, privilégier une certaine idée de la stabilité ne semble pas non plus une mauvaise idée. Même si Albert Cartier doit évidemment compenser les absences de Florent Malouda, Federico Andrada, Romain Rocchi et Thibaut Vion (blessés), ainsi que la suspension de Guido Milan.
Ainsi, devant Johann Carrasso, Albert Cartier devrait aligner une défense assez classique avec Romain Métanire à droite et Gaëtan Bussmann, ménagé face aux Brestois, à gauche. Dans l’axe, Jose Luis Palomino devrait également refaire son apparition aux côtés du capitaine Sylvain Marchal.
À la récupération, l’entraîneur lorrain n’a que l’embarras du choix puisqu’ils sont quatre en lice au sein du groupe des dix-huit retenus. Guirane N’Daw, lui aussi dispensé du match de Coupe, est de retour, Cheick Doukouré, resté sur le banc jeudi, est, quant à lui, apte au service. Pour autant, reconduire le duo Kashi-Sassi n’aurait rien d’illogique. L’international tunisien a, en effet, démontré qu’il était capable de réguler le jeu au milieu et donc de proposer plus de construction.
Dans les couloirs, Kévin Lejeune et Bouna Sarr, suspension purgée, pourraient débuter. D’autant que Yeni Ngbakoto et Janis Ikaunieks n’ont pas été retenus. Si pour le jeune Letton, la thèse du ménagement semble la raison de ce choix – il a beaucoup donné jeudi –, pour Ngbakoto la cause est plus limpide : « Il faut qu’il se reconcentre », a lâché son entraîneur.
Enfin, devant, Modibo Maïga semble tenir la corde avec Sergeï Krivets en soutien. Quelle que soit l’option choisie, Metz doit, de toute façon, impérativement retrouver le chemin des filets. Et donc se trouver un buteur. Albert Cartier, en tête, le reconnaît : « Il faut qu’on trouve notre leader d’attaque ». Le message est clair… À bon entendeur !
Guingamp presque au complet
De son côté, Jocelyn Gourvennec a convoqué dix-neuf joueurs. L’entraîneur avait la quasi-totalité de son effectif à disposition, exception faite de ses deux milieux de terrain Moustapha Diallo, sanctionné de trois matches de suspension après son exclusion contre Monaco, et le jeune Marcus Coco, touché à un poignet.
J.-S. G
Écrire une autre histoire
Avec Métanire, Nsor (photo) est l’un des deux rescapés de la déroute de 2012. L’heure de la revanche ? Photo Pascal BROCARD
La dernière visite de Guingamp à Saint-Symphorien remonte à mai 2012. Ce soir-là, les Messins avaient été corrigés (2-5) dans un match (déjà) décisif pour leur maintien en Ligue 2.
Le petit jeu des comparaisons est toujours un exercice périlleux. Pas toujours pertinent. Mais souvent intriguant. Ce Metz - Guingamp entre dans cette catégorie. Parce que les Messins joueront, tout à l’heure, une partie de leur avenir. Comme ce fut le cas le 4 mai 2012. Las, ce soir-là, les hommes de Dominique Bijotat avaient complètement explosé (défaite 2-5) et ainsi dilapidé l’une de leurs dernières chances d’éviter la descente en National. Le tout quelques jours seulement après s’être inclinés du côté de Bastia (3-0).
Pirouette du destin, le calendrier offre aux hommes d’Albert Cartier ces deux mêmes confrontations. Coup sur coup. Le FC Metz version 2014-2015 a, lui aussi, perdu sur la pelouse corse (2-0). C’était le 8 février dernier. Mais il n’a pas encore disputé sa rencontre face aux Guingampais. Et donc pas perdu. La comparaison doit-elle s’arrêter là ? Pas forcément.
Le parallèle pourrait même offrir quelques motifs d’espoirs aux Messins. Tout d’abord, mathématiquement, la situation, bien qu’inquiétante, n’est pas encore rédhibitoire : il reste 42 points sur la table de Sylvain Marchal et ses partenaires. Or, en 2012, cette déroute face à Guingamp était intervenue à la 36e journée… Forcément, la marge de manœuvre était bien plus étroite et le mal (encore) plus profond.
Comme les maux qui s’étaient insidieusement infiltrés dans le vestiaire et dans les tribunes. L’union sacrée décrétée depuis quelques semaines du côté de Saint-Symphorien n’était déjà plus qu’un lointain souvenir sous l’ère Bijotat. Tensions entre les joueurs de notoriété publique et supporters au bord de la crise de nerfs étaient alors le quotidien du club à la Croix de Lorraine.
Pas le même état d’esprit
Aujourd’hui, ces mêmes supporters affichent – pour l’heure en tout cas – un véritable soutien à leur couleur (preuve en a encore été faite jeudi en Coupe de France par les deux principaux groupes) et plus de 20 000 personnes sont attendues, aujourd’hui, pour la réception de Guingamp. Quant au vestiaire, d’aucuns aiment à répéter que le groupe, selon la formule consacrée, « vit bien ». En tout cas, sur le terrain, malgré les contre-performances, l’état d’esprit ne semble pas s’être complément dissout…
Bref, le petit jeu des comparaisons reste un exercice périlleux. Mais il peut donner quelques pistes sur ce qu’il est recommandé de faire. Ou plutôt de ne plus faire !
J.-S. G.
« Extrêmement frustré après le match aller »
« On était extrêmement frustré après le match aller. On avait vraiment dominé mais on avait pris un but sur corner, sur un block non sanctionné par M. Lannoy. Cette défaite avait été dure à accepter. » Le FC Metz n’a gagné qu’un seul match de championnat à l’extérieur, cette saison, et c’était aux dépens de l’équipe de Jocelyn Gourvennec (0-1). L’entraîneur de Guingamp n’a pas oublié ce but assassin de Gaëtan Bussmann et pourrait être revanchard tout à l’heure. « On n’a pas moins besoin de points » que les Grenats, assure-t-il au passage.
Pied : « Metz a été ma bascule »
Jérémy Pied apprécie l’effort collectif de l’En Avant Guingamp. Photo AFP
Jérémy Pied, le jeune milieu offensif de Guingamp, se réjouit de revenir sur un terrain qui a accompagné ses débuts professionnels. Il explique aussi le spectaculaire redressement des Bretons en championnat.
Jérémy Pied, avez-vous regardé Metz-Brest jeudi ? « Non. J’ai simplement vu que le match était allé jusqu’aux penaltys et qu’il s’était mal terminé pour Metz. »
• Vous-même êtes passé très près de l’élimination à Yzeure, avec cette égalisation dans les arrêts de jeu… « Oui. Tout le match a basculé sur une action. On a vraiment joué avec le feu, mais on a eu le mérite de s’accrocher jusqu’au bout. Ensuite, en prolongation, on a tout de suite senti qu’on avait plus de jambes qu’Yzeure (1-3). »
• Guingamp aura joué à fond sur tous les tableaux cette saison. « C’était une volonté du coach. On n’a pas changé d’idée en cours de saison, malgré les résultats au départ et des difficultés physiques. Finalement, l’enchaînement a été très favorable et l’accumulation de victoires a permis d’augmenter notre confiance. On sait tous que c’est un très bon carburant. »
• À quel moment situez-vous le déclic de Guingamp ? « Il remonte à notre victoire contre Caen (5-1) , en décembre. Tout était plus positif : les duels, l’envie d’aller chercher l’adversaire, d’aller à la bagarre. Ensuite, tout s’enchaîne, les victoires, l’Europa League, la qualification pour la deuxième phase… Il n’y a pas de secret de toute façon. La confiance vient avec l’accumulation des victoires. »
« On n’a plus rien lâché »
• L’explosion de Claudio Beauvue est-elle liée à cette embellie ? « C’est aussi le moment où il est repositionné en attaquant, mais il n’y a pas que ça. Des joueurs sont revenus, d’autres ont montré plus d’engagement. On est arrivé à un stade où on était sûr à 100 % que tout le monde allait faire les efforts. Les onze mecs sur le terrain étaient prêts à en découdre et les trois remplaçants se défonçaient derrière. On n’a plus rien lâché, malgré deux couacs contre l’OM (2-1) et Monaco (2-0 en Coupe de la Ligue). »
• Si Beauvue monopolise les projecteurs, vous pouvez aussi compter sur un gardien performant… « Jonas (Lössl) est une belle révélation. Il vient du Danemark, il n’est pas très connu, mais avec la concurrence au poste, il sait que le mec sur le terrain doit faire un grand match. Et on sait tous qu’il faut un grand attaquant et un bon gardien pour aller loin. »
• Metz parle de « match de la dernière chance » contre Guingamp. Qu’en pensez-vous ? « Sérieux ? Quoi qu’il arrive, je ne crois pas que ce sera fini. Ce match est prioritaire, je peux comprendre, mais pas décisif. Les quatorze derniers le sont. De mon côté, je serai ravi de revenir ici et j’espère de tout cœur que ce club restera en L1 mais je dois faire abstraction du contexte. »
• Vous semblez toujours attaché au FC Metz. « Forcément. Quand j’étais à Lyon, Claude Puel m’avait fait comprendre que je devais être prêté et j’ai eu l’opportunité de décider où. Metz s’est présenté, j’ai accepté. Je n’ai même pas regardé le salaire, je n’en avais rien à secouer ! Je connaissais la réputation du club qui, à l’époque, avait une équipe plus joueuse en L2 et c’est là que ma carrière a commencé. Metz a été ma bascule vers le monde professionnel, même si je n’ai joué que 46 matches (en 2009/2010). »
• A-t-il été question d’y revenir cet été ? « Non, je n’ai rien entendu à ce sujet. »
Ch. J.
Metz/Algrange pour l’histoire
Andréa Burtin devrait garder le but messin. Photo Pierre HECKLER
Comme les garçons, les Messines ont une chance unique d’accéder aux quarts de finale. Une occasion à ne pas rater face aux Alsaciennes, troisièmes de D2 qu’elles ont souvent dominées.
La Coupe, la grande. Pour vivre une aventure. Loin des difficultés du championnat. Loin des angoisses qui tirent vers le bas. La Coupe, pour entretenir l’espoir et garder le rythme de la compétition. Au Mans, lors du 16e de finale, Megan Lindsay et les Grenats avaient fait face. 0-4, et quatre à quatre. Quatre sur quatre, même, pour la puncheuse américaine.
Que vaut Vendenheim ?… Depuis des années, le haut de tableau, le podium de la Division 2. Cette saison, les Alsaciennes occupent la 3e place du classement derrière la VGA Saint-Maur, intouchable et invaincue, et les Nordistes d’Hénin-Beaumont. Vendenheim a déjà évolué en D1. Son équipe a perdu quelques joueuses à l’intersaison. En championnat, elle a été battue par Hénin-Beaumont (1-0), Saint-Maur (0-1) et Dijon (1-0). Elle a fait match nul avec Tremblay (0-0) et a battu Nancy (1-0). « C’est une formation solide, qui ne lâche rien » , se souvient Justine Oswald. La saison passée, Vendenheim s’était imposé au Batzenthal (1-2) et Algrange l’avait emporté en Alsace (0-1) sur un but de Laurence Lhuillier, engageant la montée.
Andréa Burtin enchaîne… Satisfaisante au Mans, Andréa Burtin devrait garder le but du FCMA face à Vendenheim, qu’elle connaît bien. Son épaule touchée va mieux : « Ce n’était que musculaire » , dit-elle. Cette saison, l’Algrangeoise n’a disputé que le match de Rodez, « un bon souvenir » et les rencontres de coupe.
Justine Oswald arrêtée… Décidément, la capitaine vit une saison noire. Après la suspension, voici la blessure. La stoppeuse s’est donné une entorse du ligament latéral interne à l’entraînement. « Ni le ménisque ni les croisés ne sont atteints, explique-t-elle , mais je serai arrêtée quatre semaines. »
Henrionnet fait tourner… « C’est un match important parce qu’on a l’opportunité historique de jouer un quart de finale de la Coupe de France, mais je vais faire tourner l’effectif pour concerner tout le monde et faire souffler celles qui ont beaucoup joué. Juliane Gathrat et Julie Wojdyla devraient passer leur tour. La jeune Justine Ravenel pourrait débuter dans le 4-4-2. »
Vitaly Delisle dit stop. Après Chloé Barlogis et Gaëlle Benourhazi, Vitaly Delisle a décidé de tourner la page. Elle prend du recul et va finir la saison avec le club de ses débuts, en DHR, à Verdun.
L’équipe : Andréa Burtin ou Getter Laar, Cindy Malet ou Daniela Gurz, Rigoberte MBah, Marie Papaix, Simone Jatoba, Laurence Lhuillier, Justine Ravenel, Lindsay Elston, Elodie Martins ou Adeline Janela, Megan Lindsay, Marie-Charlotte Léger. Remplaçantes : Héloïse Mansuy, Juliane Gathrat, Julie Wojdyla.
Metz/Algrange - Vendenheim (13 h)
Plaine de jeux (terrain synthétique)
A. Z.
Fc Metz actu
Malouda
Florent Malouda (cuisse) pourrait retrouver l’entraînement au cours de la semaine prochaine. Le Guyanais continuait de préparer son retour sur les terrains, hier, en compagnie de Robert Duverne,
le préparateur physique.
Beauvue
Le danger numéro un pour les Messins portera un nom tout à l’heure : Claudio Beauvue. Le redressement de Guingamp doit beaucoup à ce milieu offensif de 26 ans. Il a inscrit sept buts sur les neuf dernières journées de championnat et délivré deux passes décisives au passage.
Archives
Les confrontations entre Metz et Guingamp, en Ligue 1 et à Saint-Symphorien, ont généralement souri aux Lorrains. Les Grenats ont gagné six de ces sept oppositions dans l’élite et ils n’ont perdu
qu’une seule fois à domicile : c’était le 30 janvier 2002. Drogba, Guillaume et Saci (doublé) avaient répondu à Toyes et Meyrieu (2-4).
Amical
Renforcée par plusieurs professionnels (Mfa, Ngbakoto, Milan, Philipps, Ikaunieks, Sido…) , la réserve du FC Metz (CFA) a disputé une rencontre de travail, hier, face à Sarreguemines (CFA2).
À la fin du temps réglementaire, les Faïenciers menaient (0-1), mais les entraîneurs ont choisi de jouer vingt minutes supplémentaires pour un score final de 1-2. Les buts ont été inscrits par Guendez et Slimani côté SFC et par Diallo côté messin.
Cardy
Si Jérémy Pied figure bien au sein du groupe guingampais, un autre ancien Messin porte actuellement les couleurs du club breton. Il s’agit de Julien Cardy, qui a porté les couleurs du FC Metz entre 2006 et 2010. Victime d’une rupture des ligaments croisés du genou, début août lors du Trophée des champions, le milieu de terrain a repris l’entraînement collectif fin janvier et devrait donc être bientôt à nouveau compétitif.
