
Juan Falcon et les Messins n’ont pas été à la hauteur. Les Guingampais Lössl et Jacobsen en ont tranquillement profité. Photo Pascal BROCARD
S’ils avaient semblé prendre le match par le bon bout, les Messins se sont (à nouveau) vite retrouvés face à leurs limites. Guingamp en a logiquement profité (0-2). L’horizon s’assombrit encore…
L’épée de Damoclès ne tenait qu’à un fil, hier, avant la réception de Guingamp. Le tranchant de la lame s’est encore rapproché de la tête de Messins, plus que jamais proches du gouffre. Logiquement battu par des Bretons sereins et efficaces, Metz reste englué au fond, tout au fond de la L1. Sa place, finalement, au regard de ses prestations depuis de longs mois et son incapacité à mener une révolte que les acteurs eux-mêmes avaient pourtant couchée sur les bandes annonces de cette rencontre décisive.
Mais le long dimanche de représailles tant espéré s’est mué en un film catastrophe. Les hommes d’Albert Cartier ont concédé leur quatrième revers à Saint-Symphorien et, surtout, ils poursuivent leur funeste série (3 points sur les 13 derniers matches)…
L’esprit était-il là ? Certainement, notamment au regard de l’entame de leur match. Mais cela ne suffit évidemment pas ! Cette incapacité à s’approcher du but adverse et à se créer des occasions dignes de ce nom, a, une fois de plus, plombé leurs louables (à défaut d’être vraiment bonnes) intentions. D’autant que Metz a aussi régulièrement dilapidé ses biens sur coups de pied arrêtés, exception faite de ce coup franc de Lejeune dévié de la tête par Falcon pour Palomino, un brin trop court au second poteau (6e ). La seule véritable situation dangereuse des Lorrains en première période…
Les Guingampais, eux, ont sagement attendu leur tour. Avec ce calme et cette lucidité qui caractérisent une équipe en confiance et sûre de sa force (tranquille). Ils profitaient aussi du manque de liant collectif de leur adversaire pour solliciter Carrasso. Le gardien messin gagnait d’abord son duel face à Mandanne (21e ) avant de faire preuve de vigilance sur un coup franc travaillé de Giresse (23e ). Par contre, son placement hasardeux permettait à Mandanne de catapulter sa tête plongeante dans les filets (0-1, 26e ).
Manque d’inspiration
Un premier coup de massue bientôt suivi d’un très douloureux coup de Pied. L’ancien Messin, passeur décisif sur l’ouverture du score, manquait une première fois d’enfoncer son ancienne formation (31e ), mais il se rattrapait juste avant la pause. Le milieu prêté par Nice profitait d’une glissade de Bussmann pour aggraver la marque avec la complicité du poteau (0-2, 40e ).
Un matelas suffisamment confortable pour que les hommes de Jocelyn Gourvennec aillent au bout de leur mission. Celle des Messins, elle, s’était déjà autodétruite… Ce n’est pas ce semblant de révolte entrevue après la pause qui a changé le scénario. Et ce, malgré l’entrée en jeu de Sarr, qui avait le mérite de dynamiser, un peu, le jeu de son équipe à l’image de ce travail pour Falcon, devancé par Lössl (55e ), ou de ce coup franc flirtant avec la transversale (65e ). En vain…
L’option très offensive choisie par Albert Cartier avec l’entrée en jeu de Nsor, à la place de Marchal, n’y changeait rien. En manque d’idées et d’inspiration collective, les Lorrains auraient néanmoins pu revenir au score, mais le coup de tête signée N’Daw passait de peu à côté (72e ). Un coup d’épée dans l’eau.
Au final, Metz a proposé un menu bien trop pauvre pour espérer avoir le mot de la faim… Pire, Schwartz aurait pu plonger son adversaire un peu plus dans le noir : le subtil lob de l’attaquant breton heurtait finalement la barre de Carrasso (79e ). Alors, peut-être, comme l’ont souligné, hier, Albert Cartier et Sylvain Marchal notamment, les jeux ne sont pas (encore) faits. Mais franchement, rien ne va plus…
Jean-Sébastien GALLOIS.
Parfaitement inoffensifs

Souvent hors-jeu hier soir, Modibo Maïga, ici à la lutte avec Lionel Mathis et Dorian Lévêque, a symbolisé l’impuissance offensive des Grenats. Photo Pascal BROCARD
Metz continue de courir après un but qui se refuse à lui. Maïga et Falcon ont illustré cette impuissance, quand Bussmann connaissait une soirée de cauchemar.
CARRASSO. Un duel gagné contre Mandanne (21e ), un coup franc de Giresse bien boxé (23e ), mais le gardien a seulement retardé l’échéance. La tête au premier poteau du même Mandanne (26e ) l’a surpris alors qu’il était à l’opposé et la frappe de Pied (40e ) l’a trompé de la même façon. En fin de match, la barre est venue le sauver sur un lob de Schwartz (80e ).
MÉTANIRE. Une prestation défensive correcte, à l’image de ce centre pour Giresse dévié de la tête (35e ), une générosité indéniable dans ses éternels va-et-vient, mais un apport offensif resté vain.
MARCHAL. Le capitaine a empêché Pied d’inscrire le but du 0-2, au prix d’un bon retour (31e ), et il a essayé de sonner la révolte en seconde période, avant de céder sa place à Nsor (59e ), quand Albert Cartier a opté pour un schéma plus offensif.
PALOMINO. S’il avait ouvert le score en convertissant la déviation de Falcon (6e ), il aurait soulagé son monde. Finalement, Mandanne a marqué dans son dos (26e ) et torpillé le bilan défensif de l’Argentin.
BUSSMANN. Absent sur le centre de Pied qui amène le premier but (26e ), le défenseur a glissé devant le ballon et laissé le passeur devenir buteur (40e ). Sinon ? Une tête hors cadre (4e ) et un remplacement-sanction par Sarr à la mi-temps. Le petit n°10 n’a pas trouvé la mire sur coup franc (65e ), mais il a signé une entrée pleine de tonus. Le meilleur Messin hier.
DOUKOURÉ. Entre deux frappes hors cadre (44e , 46e ) dans l’axe et ce centre de Nsor qu’il n’a pu rattraper, le jeune champion d’Afrique restera forcément sur un goût d’inachevé. Remplacé par Krivets (76e ), invisible.
N’DAW. Il a signé une entrée mordante mais… sans suite. L’envol au score de Guingamp correspond à sa perte d’influence à la récupération. Sa tête, passée à côté (71e ), n’a pas sauvé un match finalement sans relief.
SASSI. Titularisé pour la deuxième fois consécutive, le renfort tunisien lève la tête, recherche le jeu au sol, vers l’avant, et présente un profil aussi inédit qu’intéressant. Son impact défensif est moindre en revanche et les Bretons ont su en profiter dans leur temps fort.
LEJEUNE. Un match difficile pour le milieu offensif qui a accusé beaucoup de déchet dans ses transmissions et failli offrir un but à Giresse sur un mauvais dégagement de la tête (33e ). Repositionné au poste d’arrière gauche après la pause.
FALCON. À contretemps sur un centre de Métanire (9e ) et devancé par Lössl sur une passe de Sarr (55e ), le Vénézuélien a encore couru après un but qui ne veut plus venir. Il aurait également pu offrir un caviar mais Palomino n’a pas cadré (6e ).
MAÏGA. Il décroche pour toucher le ballon, s’investit en défense, mais il est surtout l’incarnation de l’impuissance offensive messine. Sa capacité à conserver la balle n’a servi à rien hier. Il a souvent été piégé par le hors-jeu et jamais en position de marquer, si l’on excepte ce coup franc caviardé (48e ) et une frappe sans lendemain (81e ).
Christian JOUGLEUX.
Saint-Symphorien était « prêt »…

Des supporters messins ont agité des mouchoirs blancs après le second but guingampais. Comme un au revoir ? Photo Pascal BROCARD
Le public a joué son rôle hier : il a soutenu les Messins avec une ferveur intense avant de les siffler et de demander des démissions…
C’est l’histoire d’un coup de com’ qui s’est retourné contre ses auteurs. Toute la semaine, les Messins ont fait savoir qu’ils étaient « prêts ». Par un clip vidéo, par une campagne dans les médias partenaires ou encore sur un t-shirt qu’ils portaient à l’échauffement hier.
Une défaite plus tard, le public n’a pas oublié la promesse. « Nous, on était prêt » hurlaient, entre ironie et rage, les supporters restés en tribune jusqu’au coup de sifflet final. À raison. Les deux kops ont chanté ensemble ce dimanche et ont longtemps porté les Grenats jusqu’à comprendre que l’affaire était vaine sur le coup. D’où les copieux sifflets tombés en retour pour accompagner les joueurs au vestiaire. Ou les appels à la démission d’Albert Cartier et de Bernard Serin, tout aussi prévisibles.
« C’est leur rôle »
« C’est compréhensible , réagissait Bouna Sarr. On est dernier du classement. Il y avait une attente et puis cette déception. Les supporters doivent savoir qu’il y en a autant chez nous, de la déception. »
« Le public était vraiment bien dans son rôle. Je l’ai trouvé très présent , prolongeait Albert Cartier. Il y a toujours ce lien fort et c’est normal qu’il soit mécontent. » La question, inévitable, est tombée : l’entraîneur a-t-il été touché par les appels à la démission ? « Ce sont des choses que l’on peut comprendre , répondait-il. On est formé pour gérer et vivre des situations comme ça. Et cela fait partie des choses que les supporters peuvent demander. C’est leur rôle. »
Aux dernières nouvelles, Bernard Serin n’avait pas prévu de trancher. Le président aurait assuré au vestiaire, samedi matin, que le staff resterait en place jusqu’à la fin de la saison.
Un peu plus loin, Jérémy Pied racontait son but, contre un club qu’il a autrefois fréquenté. « Je suis resté très sobre, précisait le Guingampais. C’est la coutume et ça me tenait à cœur de ne pas trop en faire. Par contre, j’ai entendu quelques méchancetés, on m’a traité de traître. Je ne vois pas pourquoi. J’aurais été un traître si je n’avais pas joué ce match à 100 %, mais je n’ai pas envie de résumer ce public à ça. J’ai aussi entendu des encouragements et des marques de reconnaissance. Et ce qui se passe me fait ch… pour Metz ». En substance, les supporters mosellans ont essayé de véhiculer le même sentiment. Avec des mots plus tranchants.
Ch. J.
Sylvain Marchal : « Il faut s’accrocher »
Albert Cartier, entraîneur de Metz : « On est bien rentré dans le match, on l’a pris par le bon bout, avec une bonne dynamique, mais il y a ces vingt minutes de confusion qui nous font mal et nous portent préjudice. Dans l’approche, la capacité à gérer et jouer ce match, c’est peut-être ce que j’ai vu de mieux à domicile, mais on cadre notre premier tir à la 43e … C’est évident, il faut se créer plus d’occasions. […] On est responsable. On sait qu’il reste 13 matches et, aujourd’hui, on n’a plus peur de rien. La 20e place, on y est, alors il faut arrêter de parler de peur aux joueurs. Maintenant, il faut qu’ils se lâchent. »
Sylvain Marchal, défenseur de Metz : « On a grillé un joker de plus et la situation est de plus en plus difficile. On en est conscient. Tant qu’il reste des matches et des points, il faut s’accrocher. La victoire de Guingamp est méritée. Collectivement et offensivement, on n’a pas été suffisamment costaud. Il y avait trop de lacunes pour faire mieux. Après, je pense que l’on se donne. Il ne faut pas croire, notre groupe n’a pas envie de perdre des matches. Mais là, il faut faire le dos rond. »
Bouna Sarr, milieu offensif de Metz : « C’est une grosse désillusion et un joker en moins, mais il en reste. Tous les matches sont des finales maintenant. Il ne faut pas baisser la tête. Tant que, mathématiquement, c’est faisable… Il nous manque l’efficacité, la confiance. On vient de passer deux années de galère pour revenir en Ligue 1, il faut y croire. »
Jocelyn Gourvennec, entraîneur de Guingamp : « C’est une performance de gagner à l’extérieur. Le score était acquis à la mi-temps et on a su être solide pour le conserver. On a pris le dessus sur les Messins grâce à plus d’expérience. On a montré qu’on avait un groupe homogène et qu’on pouvait gagner sans Claudio ( Beauvue ). On a fait un match assez plein. On avance et on progresse. Actuellement, Guingamp prouve qu’avec un peu de calme et de sérénité on peut s’en sortir. J’espère que Metz pourra suivre notre exemple. »
Hors-jeu

Jérémy Pied. Photo Pascal BROCARD
Dédicaces
Dans le cadre de l’opération #NousSommesPrêts, les joueurs et l’ensemble du staff du FC Metz iront à la rencontre de leurs supporters à l’occasion d’une séance de dédicaces, ce jeudi 19 février.
Les Messins seront présents de 16 h à 18 h aux Arènes de Metz.
Hommage
Est-ce parce que le public messin a gardé de lui une image d’un garçon charmant et appliqué sur le terrain ? Ou est-ce parce que Jérémy Pied a réalisé, hier, une excellente prestation ? Toujours est-il que l’ancien milieu de terrain du FC Metz (2009-2010) a été chaudement applaudi à sa sortie du terrain (83e ).
Désertion
D’abord quelques encouragements pour accompagner les chants de Génération Grenat et de la Horda Frénétik. Puis, quelques pointes d’agacement après l’ouverture du score guingampaise. Et, pour finir, une désertion en bonne et due forme… De nombreux spectateurs ont, en effet, quitté les tribunes peu de temps avant la pause alors que le FC Metz était mené 2-0.
Malouda
En phase de reprise et donc absent, hier pour la réception de Guingamp, Florent Malouda était néanmoins présent au stade Saint-Symphorien. En civile, le milieu de terrain du FC Metz est même
allé saluer les supporters à l’issue de la rencontre.
Beauvue
C’était une petite surprise, hier : Claudio Beauvue, l’arme fatale de l’attaque guingampaise, a débuté la rencontre sur le banc et n’a même pas eu besoin d’entrer en jeu avec ce scénario ultra-favorable. « Claudio a pris énormément de coups à Yzeure (en Coupe de France). Il était plus prudent de le laisser sur le côté », a expliqué son entraîneur, Jocelyn Gourvennec.
Décrassage
Les hommes d’Albert Cartier effectueront une séance de décrassage ce matin. Ils seront ensuite au repos demain. Reprise de l’entraînement mercredi. Avec la préparation du déplacement à Reims, programmé dimanche prochain. Coup d’envoi à 17 h.
FC Metz/Algrange, dans le piège

Megan Lindsay, l’attaquante américaine, est restée muette. Comme toute son équipe... Photo Pascal BROCARD
Comme les garçons, les Messines ne prendront pas le quart. Elles aussi, sont tombées à domicile électrocutées non pas par le tonnerre de Brest, mais par la foudre et la fougue alsaciennes.
Au coup d’envoi, Bernard Serin, le président du FC Metz, qui était venu soutenir ses joueuses, avait dit : « J ’espère que les filles vont montrer l’exemple aux garçons ». Eh bien, c’est raté. Les filles ont fait comme les garçons. Elles se sont fait sortir de la coupe de France en huitièmes de finale par une D2. Les Bretons de Brest pour ces messieurs, les Alsaciennes de Vendenheim pour ces demoiselles. Et il n’y a rien à redire.
Jouant bas, battues dans les duels, faisant preuve d’imprécisions techniques, dominées dans l’envie, les Grenats attaquaient mal la rencontre. Athlétiquement, les Alsaciennes pesaient comme leur paire d’attaquantes, Schwartz-De Brito. Le ballon appartenait le plus souvent aux visiteuses et les Messines étaient dans la réaction, se contentant de contres plus ou moins bien menés. Mais les occasions d’un côté comme de l’autre se faisaient rares et les gardiennes n’étaient pas inquiétées. Altuniculail prenait souvent le meilleur sur Malet en rentrant vers l’intérieur n’enroulant pas suffisamment ses frappes. De l’autre côté, Elston avait sollicité Lindsay in the box mais l’avant-centre américaine n’avait pu enchaîner (15e ). Fixant bien la défense messine, Schwartz, la gauchère, permettait à l’immense De Brito de prendre les espaces. C’est sur un dégagement un peu hasardeux de Burtin dans l’axe que la punition allait tomber. Duteil remportait le duel aérien pour servir De Brito partie dans le dos du tandem Papaix-Jatoba. La Brésilienne gagnait alors son duel avec la gardienne messine pour marquer d’un petit extérieur du pied (32e ).
Déchet technique
Le FCMA était contraint de courir après le score. Et le dernier quart d’heure du premier acte ne débouchait sur rien de notable.
Les Messines revenaient sur le terrain après la pause avec de bien meilleures intentions. Gurz était venue relever Malet et Lhuillier avait pris la place de Ravenel dans le cœur du jeu. Et l’organisation avait changé. De la gauche, Martins était passée à droite, Léger avait glissé côté gauche, et les Grenats jouaient à deux dans l’axe avec leurs Américaines. Le bloc avait nettement remonté. Metz attaquait à quatre pour le moins et dominait. Malheureusement, le déchet technique était impressionnant et les occasions ne venaient pas. La première vraie frappe signée Lindsay tombait à la 70e minute. Gathrat était malheureuse un peu plus tard en ne trouvant pas la lucarne du but alsacien sur un bel envoi. Devant leurs supporteurs conquis, les Alsaciennes se défendaient mordicus et contraient. De mieux en mieux. Alors qu’on attendait une égalisation miraculeuse, Schwartz alertait Bitterlin qui creusait le break. C’était fini.
A. Z.