
« Sa première relance, sans contrôle, est très intéressante », explique Albert Cartier à propos de Chris Philipps. Photo Anthony PICORÉ
S’il n’a disputé aucune rencontre durant la première partie de la saison, Chris Philipps a su chasser ses doutes et surtout saisir sa chance. Mieux, le milieu de terrain luxembourgeois du FC Metz impose, peu à peu, sa griffe.
Si le contexte sportif était un brin plus coloré du côté de Saint-Symphorien, Chris Philipps serait un jeune homme comblé. Sur les cinq dernières sorties messines, le jeune international luxembourgeois (21 ans le mois prochain) a endossé la panoplie de titulaire à quatre reprises : à Lyon (2-0), face à Nice (0-0), à Bastia (2-0) et enfin sur la pelouse rémoise (0-0). En rendant, à chaque fois, une copie sans rature, ou presque.
Soit le relevé de note d’un élève appliqué, patient et travailleur. « Chris a vécu une première partie de saison compliquée entachée, notamment, par des blessures », souligne Albert Cartier, qui n’avait, jusqu’à la mi-janvier, jamais fait appel à ses services. D’où de légitimes interrogations lors de la trêve hivernale, concernant son avenir chez les Grenats. « Il a su chasser ses doutes grâce à un investissement total à l’entraînement », poursuit son entraîneur.
Sur la pelouse du stade Auguste-Delaune, dimanche, le milieu de terrain messin a, une nouvelle fois, impressionné par sa sérénité et sa maîtrise. « J’ai surtout profité d’une belle prestation collective , assure l’intéressé. Je pense, aussi, avoir respecté les consignes du coach. Peut-être aurais-je dû me placer un peu plus haut en première période… Et j’estime avoir perdu encore trop de ballons… » De légers déchets sans conséquence, même si ce pur produit de la formation du FC Metz glisse qu’il doit « faire preuve d’encore plus de calme » avec le ballon dans les pieds.
Placé en sentinelle devant la défense, Chris Philipps a néanmoins été une rampe de lancement performante. « Sa première relance, sans contrôle, est très intéressante , assure Albert Cartier. Il lit très bien le jeu et prend ses responsabilités. » De quoi faire du Luxembourgeois, finalement peu expérimenté à ce niveau, un candidat très crédible pour l’opération commando décrétée par le clan messin. Et ce, malgré la forte concurrence dans son secteur de jeu. « Chris est effectivement une très bonne solution pour l’équipe et le staff , poursuit son entraîneur. Comme d’autres, il postule actuellement à une place dans le onze de base. C’est désormais à lui de tout faire pour garder ce statut. »
« Simplement réaliste »
D’autant que le rôle qui lui a été attribué à Reims, lui plaît. « J’ai l’habitude de jouer à ce poste en sélection dans ce schéma en 4-1-4-1 , explique-t-il. Je crois que c’est fait pour moi, car la première relance est l’une de mes qualités. J’apprécie cette position qui consiste à sécuriser la ligne de quatre devant moi et à diriger la manœuvre afin que tout le monde revienne vite dans le bloc à la perte du ballon. »
Autrement dit, les responsabilités ne lui font pas peur. Au contraire. Mais pour que son bonheur soit complet, le jeune milieu de terrain, avec beaucoup de lucidité, n’oublie pas l’objectif principal : sortir le FC Metz du marasme dans lequel il patauge depuis de (trop) longues semaines. « Chaque match est désormais une finale , prévient-il. Dans le jeu, je pense qu’on fait les efforts qu’il faut et qu’une certaine cohérence se dégage. Maintenant, il nous faut cette fameuse victoire. Je ne suis ni pessimiste ni optimiste. Simplement réaliste : nous sommes vingtièmes et pour nous en sortir, gagner reste la seule solution. » Afin que le FC Metz, lui aussi, revienne dans la lumière.
Jean-Sébastien GALLOIS.
Albert Cartier : « Il faut insister »

Albert Cartier. Photo Pascal BROCARD
S’il regrette évidemment que son équipe ne soit pas parvenue à renouer avec la victoire, dimanche à Reims (0-0), l’entraîneur du FC Metz a apprécié son comportement.
A vec un peu de recul, comment analysez-vous la prestation de votre équipe à Reims (0-0) ? « Nous sommes parvenus à respecter le plan de jeu et l’organisation que nous avions voulu mettre en place. Nos actions sont parties d’une base beaucoup plus structurée et ce, dès la récupération du ballon. Nous avons réussi 324 passes sur 413 durant cette rencontre. Ce chiffre est bien meilleur que ceux affichés ces derniers temps. Même les défenseurs centraux ont toujours eu la volonté d’effectuer des relances courtes. Le jeu long n’a finalement été utilisé que par Johann Carrasso lorsqu’il a cherché Modibo Maïga. Par ailleurs, sur cette journée, le FC Metz possède les meilleures statistiques en ce qui concerne les duels offensifs et défensifs remportés ! C’est bien la preuve que quand on gagne les duels, on existe. Au final, seule la victoire fait défaut. C’est notamment, la faute à un excellent Kossi Agassa. C’est la démonstration qu’à Metz, nous formons d’excellents gardiens ! »
« Pas quelque chose d’incroyable »
• Êtes-vous satisfait des changements effectués, notamment des replacements de Kévin Lejeune et de Romain Métanire ? « Ils ont fait ce qui leur avait été demandé ! Et puis, honnêtement, faire évoluer Kévin Lejeune en défense et Romain Métanire au milieu, ce n’est pas quelque chose d’incroyable ! Le premier a déjà joué à ce poste. Quant à Romain, il a été formé dans cette position. Le but était de lui offrir plus de liberté offensive afin qu’il puisse multiplier les appels. En plus, son entente avec Jonathan Rivierez, entrevue à l’entraînement, a été très intéressante. Quant à Kévin, il a rendu d’excellentes stats individuelles et a fait preuve de maîtrise, notamment en seconde période. »
• Ce système (4-1-4-1) avec les mêmes acteurs pourrait-il être celui adopté pour la venue d’Évian samedi ? « C’est un schéma qui pourrait effectivement être reconduit. Il faut insister… »
• Vous avez également décidé de poursuivre le travail avec un groupe resserré de vingt joueurs… « Oui. Le nombre et la composition des deux groupes restent les mêmes. »
J.-S. G.
Fc Metz express
Tableau de bord. Hier : en matinée, séance de récupération pour les titulaires de Reims - Metz et une séance d’entraînement (travail physique) pour Bussmann , Falcon , Ikaunieks , Krivets , Malouda , Milan , N’Daw , Nsor et Oberhauser ; ces neuf joueurs ont ensuite pris part à la séance de l’après-midi avec le deuxième groupe. Aujourd’hui : une séance à 10h30 pour le premier groupe ; à 15 h pour le deuxième groupe. Demain : une séance à 10h30 pour le premier groupe ; à 15h30 avec l’équipe réserve pour le deuxième groupe. Vendredi : une séance à 9h30 avec l’équipe réserve pour le deuxième groupe ; une séance à 15h30 pour le premier groupe (à huis clos). Samedi : Metz - Évian TG à 20 h. Dimanche : repos.
D’un match à l’autre. Dernier match : Reims - Metz (26e journée de L1), dimanche 22 février : 0-0. Prochain match : Metz - Évian TG (27e journée de L1), samedi 28 février à 20 h. À suivre : Rennes - Metz (28e journée de L1), samedi 7 mars à 20 h.
À l’infirmerie. Thibaut Vion (cheville), Romain Rocchi (genou) et Fakhreddine Ben Youssef (cuisse). Le retour à la compétition de l’attaquant tunisien n’est toujours pas d’actualité.
Suspendu. Aucun pour la venue d’Evian TG, samedi.
Denis Robert : « Le brassage est un moyen d’éduquer »

Pour Denis Robert, le sport n’est pas loin d’être le 8 e art. Il y voit surtout un intérêt social évident. Photo Karim SIARI
Le journaliste et artiste messin, homme tout terrain, adore les voyages en ballon. Il est un fan de basket et du FC Metz, tout en pratiquant la course à pied. On peut donc épater la galerie et adorer le sport.
Qui l’eût cru, vous étiez à Jœuf, samedi soir, pour assister au derby du basket lorrain ! « Oui, je suis les matchs de l’Union Ste-Marie/Metz. Pour un tas de raisons : mon fils de dix ans évolue dans ce club, je suis copain avec certains joueurs de l’équipe première et l’une de mes filles est proche de l’un d’entre eux ! Cela fait beaucoup d’attaches. »
• Déçu, donc, de la défaite de vos favoris ! « D’autant plus que l’arbitrage, limite, n’a pas respecté l’esprit du jeu. Les équipes auraient dû aller en prolongations. J’adore cette salle jovicienne, qui sent fort la culture ouvrière. Il ne faut pas croire mais Ste-Marie/Metz était sincèrement désolé après ce match. Deux ou trois en pleuraient. Perdre dans ces conditions… Leur coach ne leur a peut-être pas assez fait confiance. »
• On vous sent passionné. Vous adorez à point ce sport ? « Complètement ! On ne s’imagine pas à quel point le basket est un formidable facteur d’intégration. Aux Etats-Unis, ils l’ont bien compris. La discipline est super importante pour les jeunes. Le brassage entre des gamins qui viennent de partout, de foyers aisés ou de quartiers difficiles est un excellent moyen d’éduquer, de lutter contre la drogue ou la délinquance. »
Woippy, Borny ou Behren...
• Un exemple concret ? « Pendant les vacances de février, j’ai assisté à un stage à l’Arsenal (Metz). Le discours était le même pour tous sur le terrain ! Que l’on soit de Woippy, Borny ou Behren. Et ces jeunes sont encadrés par des joueurs de l’équipe de nationale 2, des gars extra comme Mamedy (Diawara) , Dragan (Stipanovic) , Vincent (Mendy) , qui sont hyperdisponibles et qui ont beaucoup de vécu. Et encore, j’estime que le basket est un sport délaissé. »
• En quel sens ? « Quand un footballeur, qui est cent fois plus payé, fait une sortie dans un hôpital, on en fait un acte héroïque. Même si, pris individuellement, les joueurs de foot sont très sympas. Ceux que je connais, dans le basket, gagnent très peu. Entre ces deux sports, ce n’est pas la même philosophie, le même esprit. Dernièrement, j’ai suivi un match de foot chez les jeunes, les parents étaient comme des coqs au bord du terrain comme si chaque gamin était un Zidane. »
• Le basket à Metz progresse extrêmement lentement. Y croyez-vous ? « Personnellement, je pense qu’il y a un problème avec ce sport. A Jœuf, samedi, il y avait une ***** d’ambiance. L’Union, elle, joue une fois à Ste-Marie, une fois à Metz, ça ne va pas du tout. Il y aurait beaucoup de choses à dire sur le basket dans une ville comme Metz ! Ce club devrait être plus aidé. Il faut vite entamer une réflexion à son sujet. Je crois qu’il y a un vrai problème d’organisation. Des gens incroyables ne sont pas reconnus entre Daniel, plombier à la retraite, Laurent, le père d’un gamin, ou tel autre bénévole, gardien de prison… Ils aident le club à leurs frais. »
• Pourquoi pas reconnus ? « On ne leur donne pas assez de moyens. Ils changent souvent d’horaires ou de jours, pour finalement placer des entraînements le samedi matin à 9 h. On fait tout pour dégoûter les enfants… Le problème est politique au départ. C’est un gâchis de ne pas profiter davantage du sport pour canaliser les jeunes. »
Alain THIÉBAUT.
« Je ne manque pas un match de Metz ! »
Natif de Moyeuvre-Grande et scolarisé à Fameck, Denis Robert voit la vie en grenat depuis « tout petit ! » , se rappelle l’artiste de 57 ans. « Je ne manque pas un match du FC Metz. Quand je ne vais pas à Saint-Symphorien, je regarde BeIN ! » Jusqu’à trouver le moyen de s’échapper, lorsqu’il sillonne l’Hexagone pour présenter le long-métrage L’enquête (actuellement à l’affiche) …
L’écrivain est même incollable sur l’actualité de ce promu de Ligue 1 en pleine souffrance : « On a touché le fond contre Guingamp. C’était désespérant. On aurait pu jouer pendant cinq jours sans marquer le moindre but. A Reims, il y a eu un léger mieux. En ce moment, il faut avoir le cœur bien accroché. » Un palpitant qu’il s’est décidé à relancer : « J’ai repris le footing, ces temps-ci, avec la sortie du film, je n’arrête pas de manger… » , avoue marathon man qui a franchi plusieurs lignes d’arrivée, dont celle de New York. Mieux vaut donner le bon exemple au fiston, Nell le basketteur en herbe, courant sur les traces de sa sœur Loulou, jadis pleinement sportive.
A 21 ans, si elle défraye la chronique new-yorkaise, ce n’est pas parce qu’elle manie la grosse balle sur les parquets de la WBNA (la NBA des femmes) mais grâce à son talent de mannequin. « Loulou était super-forte en judo. Une véritable terreur, elle gagnait tous ses combats, 26 ou 27 d’affilée pendant un temps, avant qu’elle ne ressente l’angoisse de réussir ou pas une finale. Elle a arrêté du jour au lendemain. » Comme quoi, du tatami au studio photo, on peut faire un malheur.
Une expression dont le FC Metz serait inspiré de faire sienne ! L’équipe de basket de l’Union, idem. Histoire que la progéniture de Denis Robert incarne, dans un futur proche, la star de la BD Dunk, naissance d’un héros. Devinez-en l’auteur…
A. T.