
Le but s’est refusé à Sylvain Marchal et Modibo Maïga, à la lutte ici avec le Rennais Edson Mexer. Photo AFP
Malgré une deuxième période plutôt séduisante, hier à Rennes, les Messins sont restés muets et ont une nouvelle fois chuté (1-0). Les affaires de la lanterne rouge ne s’arrangent guère.
Si le chemin menant vers le maintien n’a jamais paru aussi pentu pour les Messins, c’est installé dans de bien désagréables wagons de regrets qu’ils ont effectué leur retour en Lorraine la nuit dernière. Des regrets de ne pas avoir pu concrétiser leur flagrante domination durant toute la deuxième mi-temps. Des regrets d’avoir encaissé un but une fois encore évitable. Des regrets d’avoir vu, par deux fois, le ballon s’écraser sur les montants de Costil.
De nos envoyés spéciaux à Rennes
Mais la vérité, elle, est beaucoup plus limpide : le FC Metz a enregistré, sur la pelouse de la Route de Lorient, sa seizième défaite de la saison et reste inexorablement scotché au fond, tout au fond du classement de la Ligue 1. L’opération commando a vraiment du plomb dans l’aile. D’aucuns pourront peut-être se consoler en pointant du doigt l’engagement et la volonté trimballés ce samedi en Bretagne. Cela ne changera pas grand-chose. Malheureusement.
Quand rien ne va… Déjà coupable sur le premier but d’Evian la semaine dernière, Carrasso, auteur d’une nouvelle faute de main, a permis à Paul-Georges Ntep de crucifier des Messins qui pouvaient pourtant croire en une issue bien meilleure (1-0, 19e ).
Un poteau et une barre…
D’autant que jusque-là, les Rennais, exception faite d’un centre de Danzé bien coupé par Marchal devant Konradsen (16e ), n’avaient pas franchement inquiété la lanterne rouge. Maïga s’était même offert la première frappe de la partie (7e ) avant de faire preuve d’un altruisme inhabituel sur un contre initié par ses soins (17e ).
La suite était assez brouillonne des deux côtés et David Oberhauser suppléait parfaitement Johann Carrasso, touché à la cuisse (28e ). Le natif de Bitche s’interposait ainsi sur des tentatives signées Doucouré (34e ) et Konradsen (37e ). Costil, lui, accompagnait du regard le coup de tête de Malouda (43e ). Les prémices d’une seconde période à sens unique…
En effet, après la pause, les Messins revenaient sur la pelouse avec ce visage qui doit être celui d’une équipe jouant sa survie au sein de l’élite. Las, toutes les (très) bonnes intentions des hommes d’Albert Cartier sont restées lettres mortes. À commencer par cette tête rageuse de Modibo Maïga sur un corner de Kévin Lejeune, qui terminait sa course sur la base du poteau de Costil (47e ). Alors certes, il fallait un superbe réflexe d’Oberhauser sur une reprise à bout portant de Ntep pour que les Lorrains restent dans la course (50e ). Mais la maîtrise du jeu était bel et bien à mettre au crédit des Grenats. À l’issue d’un rush de Sassi, Malouda héritait d’un ballon qui allait heurter la barre transversale (55e ). Malchanceux, le FC Metz poursuivait néanmoins sa course en avant. Sans succès, malgré un coup franc tendu de Sarr (65e ), un autre signé Ngbakoto (83e ) et deux têtes de Maïga (87e , 90e ). Non, vraiment, rien n’y a fait hier soir.
Les Messins ont tenté. Beaucoup. Les Messins ont joué. Plutôt bien. Mais les Messins ont perdu. Encore. Et ce matin, tous les wagons de regrets n’y changeront rien.
Jean-Sébastien GALLOIS.
Carrasso encore en faute

Sale soirée pour Johann Carrasso, sorti sur blessure après avoir concédé un but évitable. Photo AFP
Déjà fautif la semaine passée face à Evian Thonon Gaillard, le gardien messin Johann Carrasso s’est de nouveau raté, hier, sur le but rennais. Et il s’est blessé sur un dégagement dès la première demi-heure…
CARRASSO. Une semaine après sa faute de main sur le premier but d’Evian TG (1-2), le portier messin a remis ça. Moins grossièrement, mais la frappe croisée de Ntep, pourtant guère puissante, a terminé dans ses filets (19e ). Huit minutes plus tard, l’ancien… Rennais sortait, touché à la cuisse. Remplacé par Oberhauser (27e ), qui a sorti une belle parade des pieds (34e ) et surtout un arrêt réflexe superbe alors qu’il semblait battu (50e ).
MÉTANIRE. Un match à l’image de son équipe : timoré durant les 45 premières minutes, libéré ensuite. Il a énormément apporté offensivement, sans avoir de réussite dans ses derniers gestes. À l’image de son équipe, là encore.
MARCHAL . Des interventions bien senties (8e , 33e , 66e, 74e ) mais aussi des relances hasardeuses qui n’aident pas à la construction messine, mais qui n’ont toutefois pas eu de graves conséquences. Il évite le deuxième but breton en fin de match.
PALO MINO. Sans le vouloir, il est à l’origine du but rennais puisqu’il gagne son duel de la tête face à Toivonen et dévie le ballon plein axe, pour Doucouré (19e ). Fidèle à lui-même par la suite, il a multiplié les interventions tranchantes et s’est même osé à un déboulé (74e ) et à une frappe (82e ). Averti dans les dernières secondes pour une faute sur Moreira.
BUSSMANN. De nouveau titulaire après deux rencontres sur le banc, le Vosgien a eu du mal à entrer dans le match et enchaîné les interventions peu académiques. Plus sûr après la pause.
PHILIPPS. Il est de ces milieux défensifs peu en vue mais toujours bien placés et efficaces. Propre, précis, le Luxembourgeois a de nouveau livré un match solide.
SASSI. Très discret en première période, le Tunisien s’est signalé par son joli raid plein axe stoppé (irrégulièrement ?) par Mexer et qui a amené le tir sur la barre de Malouda (55e ). Propre techniquement et inspiré, mais parfois lent dans ses passes.
SARR. Vif et volontaire, il a d’abord péché par un manque de précision. Avant de discipliner ses courses et d’être un réel danger pour une défense rennaise loin d’être rassurante. Mais à l’arrivée, il n’a pas été décisif.
MALOUDA. Absent depuis un mois et demi et sa sortie sur blessure à Lyon, le Guyanais a fait du bien aux Grenats. Par sa sûreté technique, son placement mais aussi son expérience. Plusieurs fois, il a replacé ses coéquipiers et beaucoup échangé avec Maïga. Débordant d’activité, il aurait pu être récompensé, mais a trouvé la barre transversale (55e ). Metz est meilleur avec lui.
LEJEUNE. Quand il s’entête à vouloir dribbler plusieurs joueurs, il perd presque tout le temps le ballon. Quand il se contente d’orienter, c’est beaucoup mieux. Précis dans ses coups de pieds arrêtés, il aurait pu finir passeur décisif si Maïga n’avait pas trouvé le poteau (47e ). Remplacé par Ngbakoto (71e ), proche d’égaliser sur un coup franc plein axe dégagé comme il peut par Costil (83e ).
MAIGA. Il s’était élevé plus haut que les autres mais a trouvé le poteau droit (47e )… Le Malien, volontaire, s’est beaucoup dépensé sur le front de l’attaque lorraine, mais n’a rien mis au fond. Et un attaquant est aussi jugé sur sa propension à être décisif. Pas à toucher du bois.
Thibaut GAGNEPAIN.
Hors jeu

Romain Rocchi. Photo Karim SIARI
Dix
Soit le nombre de joueurs de l’effectif professionnel mis à la disposition de l’équipe réserve, qui reçoit Saint-Étienne, cet après-midi (15 h) sur la pelouse du Haut-de-Blémont, à l’occasion de la 21e journée du CFA. José Pinot, l’entraîneur messin, pourra compter sur Andrada, Choplin, Diallo, Falcon, Ikaunieks, Kashi, Mfa (de retour à la compétition après un souci à un pouce), Nsor, Sido et Vion (remis de son entorse à la cheville).
Rocchi
Victime d’une rechute début février, Romain Rocchi va finalement subir une opération chirurgicale (cartilages du genou), mardi prochain. Peu épargné par les pépins physiques cette saison, le milieu
de terrain messin sera opéré à Strasbourg.
Ben Youssef
Blessé à la cuisse le 11 janvier, Fakhreddine Ben Youssef verrait-il enfin le bout du tunnel ? En tout cas, il semblerait que l’ex-attaquant du CS Sfaxien ne ressente plus de douleur. Du coup, il pourrait retrouver le terrain la semaine prochaine. Au programme de l’international tunisien : travail des appuis avec ballon. À suivre.
Observateurs
Queens Park Rangers, Hull City, Lille, Guingamp, Nice, Caen, Nantes et Auxerre avaient dépêché des observateurs, hier au stade de la Route de Lorient afin de superviser la rencontre entre Rennais
et Messins.
Mascotte
Erminig, la mascotte du Stade Rennais, a serré la main des joueurs messins lors de la reconnaissance de la pelouse. Si Sergeï Krivets a paru franchement surpris, Modibo Maïga, lui, s’est fendu
d’un bon fou rire…
Diable de Ntep !
S’il y avait des émissaires de plusieurs clubs anglais hier soir dans les tribunes du stade de la route de Lorient, c’était sûrement pour lui. Paul-Georges Ntep a non seulement marqué (19e ), sur une frappe plutôt anodine, mais par sa vitesse de dribble et ses appels, il a constamment ennuyé les Messins. Parmi les autres Rennais, le gardien Costil a bien fait tout ce qui lui était proposé, tout comme le très applaudi Pedro Henrique. Auteur de la passe décisive pour Ntep, Doucouré a aussi beaucoup provoqué, avec parfois du déchet. Quant à la défense centrale Armand-Mexer , sans être très rassurante, elle a tenu le coup.
Bouna Sarr : « L’impression qu’on est maudit »
Sylvain Marchal, défenseur et capitaine de Metz : « On a fait une belle deuxième période qu’on n’a malheureusement pas concrétisée. C’est dommage et dans notre situation, ça nous fait une belle jambe. Mais ça donne aussi l’image d’une équipe qui est dans le ton de la Ligue 1. Il faudra faire des matches comme ça plus souvent si on veut atteindre notre objectif du maintien, car maintenant, on a plus que dix possibilités pour prendre des points. C’est encourageant. »
Albert Cartier, entraîneur de Metz : « Plus de 50 % de possession et 17 tirs à l’extérieur, c’est pas mal. Je tiens à féliciter mes joueurs car ils ont donné une belle image d’eux-mêmes et du club. Par contre, je suis déçu du résultat car les garçons méritaient mieux que ça. Ils ne se sont pas cachés. Mais on a encore perdu sur une erreur individuelle… Le maintien ? Bien sûr que j’y crois encore. »
Bouna Sarr, milieu offensif de Metz : « J’ai l’impression qu’on est maudit. On touche le poteau, la barre et ça ne rentre pas. En ce moment, on n’a pas besoin de ça mais de points ! Mais je trouve qu’on a montré qu’on avait le potentiel pour stopper la spirale. Après le but, on s’est lâché, on a tous pris nos responsabilités et apporté quelque chose. »
Romain Métanire, arrière droit de Metz : « On est très déçu. On a livré une bonne partie mais ce n’est pas important… Parfois, on a l’impression qu’on n’a pas de chance entre les poteaux, les barres ou les gardiens qui sortent de superbes arrêts. La saison n’est pas finie, il ne faut pas qu’on lâche. »
Philippe Montanier, entraîneur de Rennes : « Dans le contenu, on est bien conscient qu’on n’a pas fait un bon match mais on a pris les points et on va s’en contenter. Ça va nous apporter de la confiance. Vu ce qu’on a montré, je pense qu’on en a besoin. En deuxième période, on s’est retrouvé entre deux eaux, à ne pas savoir quoi faire entre préserver notre avance ou tenter de l’accroître. »
Metz, pour enchaîner ? (CFA)
Le match. FC Metz : 14e avec 36 pts (4V, 5N, 10D) ; dernier match : victoire face à Troyes (3-0). Saint-Etienne : 15e avec 35 pts (4V, 5N, 9D) ; dernier match : défaite face à Troyes (0-1).
L’enjeu. Les Messins ont enfin réussi à décrocher leur 1e victoire de l’année 2015 mercredi face à Troyes (3-0). A la recherche de ce succès depuis le 30 novembre et sa victoire contre Mulhouse (2-1), l’équipe messine, essentiellement composée de professionnels, a bien abordé cette semaine qui se poursuit avec la réception de Saint-Etienne demain. Les stéphanois sont également dans une situation difficile puisqu’ils sont 15e et ont un point de moins que les Mosellans avec toutefois un match en retard. Les deux camps s’étaient séparés sur un score de parité à l’aller (3-3), les grenats feront-ils mieux au retour ?
L’avis de l’entraîneur messin, José Pinot : « On va se servir de cette victoire contre Troyes, l’utiliser ».
FC Metz - Saint-Etienne (15h au Stade des Hauts de Blémont à Metz-Borny)