
Muet depuis le 21 novembre et un doublé face au PSG, Modibo Maïga retrouvera-t-il enfin le chemin des filets, aujourd’hui, face à Saint-Étienne ? Photo Pascal BROCARD
Face à des Stéphanois candidats à l’Europe, le FC Metz doit confirmer, cet après-midi à Saint-Symphorien, ce soupçon de renouveau entrevu dans le jeu à Rennes. Avec plus d’efficacité. Et plus de mordant encore.
Seize, ça suffit ! Après seize épisodes totalement bâclés, les hommes d’Albert Cartier ont le devoir d’écrire une nouvelle histoire, cet après-midi face à l’AS Saint-Étienne. Pour continuer à s’accrocher au (très) maigre espoir qu’ils appellent encore eux-mêmes de leurs vœux. Mais pour rendre crédible ce scénario insensé, inscrire (enfin) un succès au générique est indispensable.
Alors oui, cet exposé a des allures de déjà-vu. Le parcours des Messins n’invite malheureusement pas à une profonde révolution sémantique. Derrière les mêmes maux se cachent souvent les mêmes mots. Depuis de longues semaines, Sylvain Marchal et ses partenaires promettent pourtant de réécrire les dialogues. De renverser cette fichue tendance. De connaître à niveau ce doux parfum de la victoire. Qui lui échappe, en championnat, depuis le 1er novembre. Faut-il le rappeler ?
Le public messin n’attend que ça. Ce petit instant de gaieté qui lui manque tant… Surtout après les joies offertes sur un tableau ces deux dernières saisons. Alors Messieurs, indignez-vous ! Ce quatorzième rendez-vous sur la pelouse de Saint-Symphorien, aussi périlleux soit-il face à des Verts pleins (d’ambition), ne doit pas engendrer une nouvelle gueule de bois…
Mais encore faut-il entretenir cet état d’esprit et cette authentique volonté de jouer ressuscités durant au moins quarante-cinq bonnes minutes du côté de la Route de Lorient. « À Rennes, même après avoir encaissé le but, j’ai senti mon équipe très déterminée, contrairement aux rencontres face à Evian ou Guingamp où nous avions été assez fébriles », souligne d’ailleurs Albert Cartier.
« Un match engagé »
Pour autant, aussi bonne soit-elle, la forme ne suffit pas. Ne suffit plus. Ce qu’il faut au FC Metz désormais, ce sont des buts ! Du coup, les Lorrains seraient bien inspirés de marquer rapidement afin d’éviter de gamberger, mais ils devront tout autant se méfier d’un adversaire ayant prouvé sa capacité à se projeter rapidement vers l’avant. Et donc d’être dangereux. « Ils peuvent très vite se retrouver à cinq dans les vingt derniers mètres », confirme le technicien du FC Metz.
Ses joueurs vont donc devoir réaliser un sacré numéro d’équilibriste consistant à emballer rapidement la rencontre tout en protégeant leurs arrières. D’autant qu’après leur succès contre Lorient (2-0), les Stéphanois sont plus que jamais en lice pour l’Europe : « Nous devons être conscients que nous sommes capables de gagner partout , annonce ainsi leur entraîneur Christophe Galtier. Je pense que ce sera un match engagé, mais nous nous devons de faire une performance à Metz. »
De performance, il en est évidemment également question pour des Mosellans qui doivent se muer en une légion qui lutte, au moins, pour son honneur.
Jean-Sébastien GALLOIS.
Métanire : « Sortir un gros match »

Romain Métanire (à droite) réclame le soutien du public messin. Photo Pascal BROCARD
Le défenseur messin a senti un groupe « très concerné » durant la semaine avant la réception d’un « sérieux client du championnat ».
Comment garder le moral quand on traverse une situation aussi délicate ? « On arrive toujours à relativiser même si c’est dur. On reste une bande de copains et on trouve certaines choses pour se motiver. C’est notre métier, on l’a choisi. Il faut garder notre bonne humeur pour pouvoir avancer tous ensemble et rester solidaires. »
• L’ambiance dans le vestiaire est donc bonne… « Bien sûr ! On ne va pas se faire la gueule et aller chacun de notre côté. On est une équipe et on doit le rester. Il faut garder le moral, même si ce n’est pas facile, et préserver cette unité. »
• Il y a eu du mieux à Rennes (défaite 1-0) mais pas sur le plan comptable, comment l’expliquer ? « On a manqué de rigueur et payé les erreurs cash. En Ligue 1, on sait que nous n’avons pas le droit à ça. On a eu des occasions mais on s’est loupé dans la finition. À l’entraînement, on met ce qu’il faut pour être performant le jour J mais le manque de confiance ne nous aide pas. C’est pour ça qu’il nous faut gagner contre Saint-Etienne pour retrouver le moral et essayer d’enchaîner. »
• Comment avez-vous senti le groupe durant la semaine ? « Très concerné. On sait qu’on accueille un sérieux client du championnat et qu’il faudra sortir un gros match avec une intensité et une rigueur du début à la fin. Et tout faire pour provoquer cette réussite. On aura besoin de notre public. »
• Sur quels points Albert Cartier a-t-il insisté cette semaine ? « Nous avons travaillé sur notre manque de réussite. Il nous dit de garder espoir, d’y croire et de continuer à travailler et de tenter devant le but. »
• C’est un exploit qui est attendu face aux Verts… « Oui, un peu comme Paris face à Chelsea en Ligue des Champions. Il faudra s’en inspirer. Même à dix, ils ont continué à aller de l’avant. »
Nicolas KIHL.
Fc Metz actu
Pas de Stéphanois en tribunes
D’un côté, la Ligue de football professionnel (LFP) qui décide de fermer le secteur visiteurs du stade Saint-Symphorien à l’occasion de la réception de l’AS Saint-Étienne. De l’autre, la publication d’un arrêté par la Préfecture de la Moselle interdisant la présence de supporters stéphanois dans l’enceinte messine et à ses abords. Il n’y aura donc aucun fan des Verts cet après-midi pour assister à cette rencontre de la 29e journée de Ligue 1.
Supporters de l’Emploi
À l’occasion de la réception de l’AS Saint-Étienne, des boîtes aux lettres seront installées aux différentes entrées du stade Saint-Symphorien afin de recueillir les CV des supporters messins à la recherche d’un emploi. Le tout dans le cadre du dispositif Supporters de l’Emploi.
À Paris le 28 ou le 29 avril
Le Paris Saint-Germain, qualifié pour les quarts de finale de la Ligue des Champions et futur finaliste de la Coupe de la Ligue (le 11 avril face à Bastia), a un calendrier très chargé en cette fin de saison. Du coup, la rencontre devant opposer les Parisiens au FC Metz a été fixée à une date ultérieure : les hommes d’Albert Cartier se rendront au Parc des Princes le mardi 28 ou le mercredi 29 avril. L’horaire de cette rencontre comptant pour la 32e journée de Ligue 1 n’a pas encore été fixé.
Metz sur le podium
Lanterne rouge de la Ligue 1, le FC Metz occupe, par contre, la troisième place du championnat des pelouses derrière Nantes (2e ) et le PSG. Une maigre consolation, mais une récompense pour ceux qui bichonnent au quotidien la belle pelouse du stade Saint-Symphorien.
Une légion d’honneurs pour Sylvain Kastendeuch

Sylvain Kastendeuch et Didier Deschamps désormais réunis dans l’équipe des sportifs honorés par la République. Photo Pascal BROCARD
Du grand Bleu au Grenat, il n’y a qu’un pas. Vite franchi par Didier Deschamps. Le patron de l’équipe de France a remis la Légion d’honneur au capitaine mythique du FC Metz. Du bonheur haut en couleur.
Une Citadelle, prise d’assaut par les hommes fort du football, et pourtant havre de paix. Sous la bonne étoile (Michelin) de cet établissement messin, le héros d’aujourd’hui a fêté l’immense serviteur du ballon rond à la carrière sans fin (vingt ans). Et l’on peut toujours compter sur Didier Deschamps pour quadriller le terrain de l’entente cordiale. Du respect mutuel. Du collectif.
D’ailleurs, l’entraîneur de l’équipe nationale a sauté sur l’occasion, le cœur en bandoulière, quand Sylvain Kastendeuch lui a demandé de lui accrocher la plus haute distinction française : « Curieusement, Jamais il ne l’avait fait ! Il a accepté d’emblée et m’a dit : c’est un honneur que tu me fais. Franchement, c’est sympa de penser à moi. »
Un parrain idéal
Lui-même décoré pour la lune décrochée en 1998 (et un, et deux, et trois zéro), Didier Deschamps a comblé le récipiendaire : « Pas d’exigences particulières, une réaction pleine de joie… Qui mieux que lui pouvait me remettre la Légion d’honneur ? Il incarne totalement la France du foot. De par son palmarès incroyable, de sa carrière où il a tout connu sauf un poste de dirigeant mais je suis certain que cela viendra. Didier Deschamps, surtout transpire l’humilité, la simplicité. Il existe cent raisons de justifier sa présence ! »
Sylvain Kastendeuch, d’ailleurs, méritait les bisous du boss des Bleus. Tant son implication sociétale fut exemplaire. Des premiers crampons à la présidence de l’Union Nationale des Footballeurs Professionnels (UNFP) en passant par son passage remarqué aux affaires sportives de la Ville de Metz en tant qu’adjoint efficace. « J’ai toujours tenté d’être fidèle à de grands principes et à certaines valeurs, d’agir le plus proprement possible à tous les points de vue. Rien ne justifie que l’on gagne à n’importe quel prix. » Plus de six cents matches de championnat pour aucun carton rouge, peu de défenseur peuvent revendiquer cette balance qui penche du bon côté.
Capitaine au plus profond de son âme, le libero a su libérer la parole des autres dans des moments difficiles, associer le groupe aux vertus indispensables de la solidarité, faire de son existence le plus long match de sa vie : « C’est vrai que cela me procure un réel bonheur car il s’agit d’une forme de reconnaissance importante. Si elle n’est pas une fin en soi, elle valide un parcours. Une telle récompense réconforte » un personnage joliment entouré, hier soir, par « la famille, les amis, les historiques du FC Metz » : les Molinari, Husson, Muller, Razurel, Hinschberger, Ettore, Sonor, Serredszum, Pauk, Terrier, Boffin…
Une fine équipe qui soutient celle qui tient les rênes du FC Metz actuel : Philippe Gaillot et Albert Cartier. Un coach grenat dans la mêlée verte puisque Saint-Etienne, avant de rejoindre Saint-Symphorien (aujourd’hui), dormait dans cet Hôtel de la Citadelle. Un joli raccourci de l’histoire. Sylvain Kastendeuch avait débuté sa carrière contre ce club il y a plus de trente ans… En tout cas, Dominique Rocheteau en tête, chacun admettait que la représentation médaillée du chêne et du laurier, allait comme un gant à Sylvain Kastendeuch.
Alain THIÉBAUT.
Metz s’est relancé (CFA)
Le match. Drancy : 11e avec 41 points (5 victoires, 7 nuls, 7 défaites) ; dernier match : défaite à Troyes (2-1).
FC Metz : 13e avec 40 points (5 victoires, 5 nuls, 10 défaites) ; dernier match : victoire face à Saint-Etienne (3-0).
L’enjeu. Après une semaine idéale sur le plan comptable puisque les Messins ont obtenu huit points sur huit grâce à deux victoires sur le même score (3-0), ils vont, aujourd’hui, tenter de poursuivre cette belle série qui leur a permis de sortir de la zone rouge. Un nouveau succès pourrait permettre aux Grenats de passer devant leur adversaire, Drancy qui ne possède qu’un petit point de plus. Les Drancéens restent sur deux défaites à Aubervilliers et Troyes (2-1).
L’avis de l’entraîneur messin, José Pinot : « Cette semaine nous a permis d’y croire plus. On est devenu plus compétitifs pour la bagarre au maintien ».
L’effectif. Diallo et Lahaye ont rejoint Hein à l’infirmerie et ne pourront pas être parmi les seize qui se déplaceront à Drancy.
Le groupe : Junker, Kodion – Donval, Toussaint, Udol, Meddour, Choplin – Nouvier, Bur, Millimono, Pierrot, Kashi, Ikaunieks – Andrada, Vion, N’Sor.
Drancy - FC Metz (17 h)