Gaëtan Bussmann et les Messins vont tenter d’enchaîner face à Lens. Photo Anthony PICORÉ
Metz-Lens, ce soir, oppose les deux derniers du championnat pour une affiche dramatique. Si les Grenats confirment après leur succès contre Toulouse, ils laisseront les Artésiens sur le carreau. Pour de bon.
Ce combat-là fleure bon la mine, le fer et le charbon. Il oppose deux blasons en souffrance qui paradaient autrefois sur d’autres sommets, alors qu’ils doivent se contenter, aujourd’hui, d’être les animateurs d’une lutte entre déclassés. Dit autrement : Saint-Symphorien héberge la Ligue 1 d’en bas ce soir car Metz et Lens se sont filé rencard.
Certains y verront la bande-annonce d’un prochain classique en Ligue 2. Ils en ont le droit car les bilans de ces deux clubs, pour la seule année 2015, sont déjà vertigineux : une victoire en treize matches de championnat pour les Sang et Or, un succès en douze sorties pour des Grenats qui auraient sans doute abordé ce rendez-vous avec les mêmes états de service, s’ils avaient joué leur match en retard sur le terrain du PSG. Considérer que Metz aurait perdu au Parc des Princes n’étant pas d’un pessimisme exagéré…
« Tout est possible »
Paradoxalement, ce match reste porteur d’espoir. « Nous devons battre Metz pour aller chercher le maintien », estime Antoine Kombouaré, avant de détailler sa pensée : « C’est le 20e contre le 19e de Ligue 1. S’il existe une équipe contre laquelle nous pouvons gagner, c’est bien Metz. Si nous gagnons et que les adversaires directs ne gagnent pas, nous réduirons l’écart. Tout est possible. » Faut-il préciser que les Lorrains caressent le même projet ?
Toute la dramaturgie de ce rendez-vous tient justement à la situation de ses protagonistes. Malheur au perdant, pour résumer. Car celui qui fléchira un genou ce soir, risque fort de ne plus pouvoir se relever avec ses 26 points au compteur.
Vu de Metz, c’est une occasion rêvée de donner suite à la victoire contre Toulouse (3-2), enregistrée ici même, deux semaines plus tôt. « On va voir si c’était un déclic », gageait Romain Métanire dans ces colonnes. Les Grenats pourront effectivement tabler sur la dynamique esquissée par ce récent retour à la victoire. Le passage du TFC a permis aux hommes d’Albert Cartier de se réconcilier avec un football entreprenant, consistant, efficace et enfin récompensé. Il faut absolument persévérer dans cette voie pour entretenir l’espoir d’un miracle.
Les supporters lensois étant interdits de séjour en Saint-Syphorien, Metz aura également l’avantage d’un stade acquis à sa cause. Ce n’est pas du luxe. Et ce n’est pas son seul atout. Car le club grenat a eu l’occasion de mener un recrutement l’été dernier et s’avance vers cette rencontre avec une infirmerie relativement désertée. A l’opposé, Lens n’a pas pu faire ses courses avec un budget encadré et devra encore se passer des services de Bourigeaud, Ndiaye, Cavaré, Baal, Valdivia, Guillaume, tous forfait. La liste n’est même pas exhaustive…
Reste l’histoire dans cette affaire. Les trois dernières parties entre ces équipes ont toujours fini par sourire aux Artésiens. Si Metz veut emmener son espoir un peu plus loin, il devra aussi mâter son trouble-fête préféré. Quitte à encore parler maintien, il est grand temps pour ces garçons de montrer qu’ils peuvent vraiment le mériter.
Christian JOUGLEUX.
Avec les mêmes ?
Modibo Maïga. Photo Anthony PICORÉ
La tentation est grande, à Metz, de reconduire les onze Grenats vainqueurs de Toulouse, voici deux semaines à Saint-Symphorien.
Après une terrible série de 18 matches sans victoire, Metz a enfin renoué avec le succès face à Toulouse, le 4 avril dernier (3-2), et il serait fort étonnant de voir Albert Cartier changer radicalement son approche à l’heure de recevoir Lens. Car la doublette de récupérateurs Sassi-Kashi a très bien fonctionné. Car Modibo Maïga a inscrit un triplé. Et parce que la ligne offensive que l’attaquant malien a animée, avec Malouda en soutien et le duo Ngbakoto-Sarr sur les ailes, a sérieusement bousculé le TFC.
Tout ce petit monde devrait logiquement être reconduit, ce soir, dans un onze sans surprise. Avec, donc, Milan et Palomino en charnière centrale et des couloirs occupés par Métanire et Bussmann. Mfa gardera les buts également. Albert Cartier a en effet souhaité offrir du temps de jeu à Johann Carrasso qui prendra part à une opposition interne, aujourd’hui, avec l’équipe réserve, au même titre que Choplin, Krivets, Andrada, Vion ou encore Philipps et Nsor.
Ben Youssef dans le groupe
De son côté, Fakhreddine Ben Youssef aura le privilège de connaître, enfin, une première apparition dans le groupe professionnel. L’international tunisien étant arrivé blessé cet hiver, il a longtemps dû retarder son baptême en grenat. Il débutera évidemment sur le banc.
Du côté de l’infirmerie, les genoux grincent. Celui de Rocchi poursuit sa rééducation après une opération, celui de Rivierez a été touché à l’entraînement et celui de Falcon demeure fragile. D’où son absence par principe de précaution. Nsor, lui, sera absent pour deux semaines, histoire de soigner une cuisse en souffrance.
Ces pépins sont gênants, mais ils apparaissent bien dérisoires à côté des déboires artésiens. Car Antoine Kombouaré doît composer, encore une fois, avec une véritable hécatombe dans les rangs lensois. Cavaré, Baal, Valdivia, Bourigeaud, Guillaume, N’Diaye et Fradj sont tous indisponibles actuellement. Le technicien des Sang et Or a donc injecté un soupçon de jeunesse supplémentaire, avec le renfort de Jeff Reine-Adélaïde, un international français âgé de… 17 ans.
Ch. J.
Boffin : « Lens est le club qui m’a tout pris »
Danny Boffin, à la droite de Frédéric Meyrieu. Ils s’étaient retrouvés à Metz, en 2013, pour un match de gala. Photo Anthony PICORÉ
La « Mobylette » la plus connue de Saint-Symphorien donnera le coup d’envoi de Metz-Lens, ce soir. L’occasion pour Danny Boffin d’évoquer ses souvenirs sous le maillot grenat et ses ambitions d’entraîneur.
Donner le coup d’envoi d’un Metz-Lens, à Saint-Symphorien. Pour vous, Danny Boffin, la symbolique est forte, non ? « Metz est le club qui m’a permis d’exprimer mon meilleur niveau, avec Joël Muller. Ma carrière est repartie là-bas et j’ai pu vivre de superbes années. C’est juste dommage d’être arrivé là à 32 ans… Si j’étais venu plus tôt, qui sait, j’aurais peut-être connu une plus grande carrière. »
• Lens, ça vous parle, forcément… « La bête noire. C’est le club qui m’a tout pris : le titre de champion de France à la différence de buts en 1998 et la finale de la coupe de la Ligue en 1999. Lens est mon plus mauvais souvenir. »
« J’ai envoyé des CV partout »
• On se souvient aussi d’une fin d’aventure crispée avec Metz et Carlo Molinari. « Ce n’était pas contre lui. Je pensais que le club avait fait une erreur en laissant partir des gens comme Pires, Blanchard, Song, Rodriguez et en recrutant des joueurs avec moins de qualités. J’étais fâché de voir partir les meilleurs. J’avais eu les mots et le comportement d’un compétiteur déçu. On ne voyait plus le soleil, on ne trouvait pas de solutions. Ça me faisait mal, aussi, de ne pas être parti à ce moment-là. J’ai peut-être raté un gros transfert à l’époque, mais c’est du passé. »
• Votre actualité, justement, c’est ce diplôme d’entraîneur. Quelles sont vos ambitions aujourd’hui ? « Trouver un club. Le moment est venu, pour moi, de franchir un nouveau cap. J’ai envoyé des CV un peu partout. »
• Quel sera le style du coach Danny Boffin ? « Tourné vers l’offensive. J’ai toujours aimé ça. Je veux une équipe qui cherche l’attaque, qui essaie de marquer plus que son adversaire. »
• Quel serait le profil idéal de club ? « Metz, par exemple ! »
• Albert Cartier risque d’apprécier… « Il connaît le milieu. C’est le football. Les entraîneurs vont et viennent, c’est cette vie qui veut ça. C’est partout pareil. »
• Que pensez-vous de la situation de Metz aujourd’hui ? « Ça me fait mal au cœur car Metz, j’insiste, représente les plus beaux souvenirs de ma carrière. Ce club mérite de jouer au plus haut niveau, surtout avec ce public qui continue de remplir le stade tous les quinze jours. »
Ch. J.
