
Metanire, Sarr, Maïga et Ngbakoto y croient encore. Ils sont à huit points du premier non relégable. Photo Maury GOLINI
Après Toulouse, Lens est venu à son tour tâter du renouveau messin, hier, à Saint-Symphorien (3-1). Rarement inquiétés, les Grenats ont plané sur ce choc entre bons derniers.
Le classement est obstiné et ne l’indique pas vraiment, mais Metz va mieux. Les Grenats ont signé, hier, une seconde victoire consécutive en Ligue 1 et à Saint-Symphorien. Après Toulouse (3-2), relégable à l’époque, c’est d’ailleurs une autre équipe en difficulté qui a pu mesurer la nouvelle santé lorraine. En l’occurrence Lens, une lanterne rouge qui laisse s’éloigner son petit voisin au classement, ce matin.
Les premières minutes avaient déjà esquissé la tendance générale, avec un pressing furieux des Messins et une tentative de Maïga dans le petit filet (5e ). Il fallait surtout apprécier l’entrée tout en mordant de Malouda qui n’a jamais fait ses 34 ans hier. Le Guyanais a régalé la galerie par ses dribbles et son engagement dans cette partie. Comme le symbole d’une équipe qui refuse de mourir ou, du moins, qui entend le faire la tête haute.
L’ancien Lyonnais n’a cessé de chahuter la défense, et réciproquement, dans ce round d’observation, avant de porter un premier gauche repoussé par Riou (7e ). La deuxième tentative a suffi. Totalement esseulé dans la surface, Malouda prenait le temps d’armer une reprise du gauche sur un ballon mal repoussé par la défense et fusillait le gardien pour consacrer, le plus logiquement du monde, la domination grenat (1-0, 13e ). Le Messin tentera de récidiver un peu plus tard, d’une nouvelle frappe lourde, mais Riou s’est interposé encore une fois (34e ).
Petite résurrection
Le FC Metz a sans doute eu le tort de s’endormir sur son petit acquis avant la pause et d’ouvrir quelques espaces à son hôte dans cette première période, mais Palomino a toujours su couvrir ses arrières. Et la suite, de toute façon, n’a laissé planer aucun suspense. Après la reprise, une obstruction de Boulenger permettait en effet à Sarr d’obtenir et de convertir un penalty (2-0, 56e ). Puis, un Lensois fort mal inspiré (Gbamin) s’est tiré une autre balle dans le pied avec un centre en retrait désastreux vers son gardien, intercepté par Maïga qui glissait le troisième but dans des cages désertées (79e ).
A 3-0, le naufrage lensois était bel et bien consommé. Il aurait pu s’avérer plus lourd encore si Sassi, avant la mi-temps, n’avait pas gâché une occasion immanquable à bout portant (44e ), si Riou n’avait pas dévié un coup franc puissant de Milan (68e ) et si Madiani, enfin, n’avait pas échappé à la vigilance messine pour s’en aller mystifier Bussmann en contre et réduire l’écart (3-1, 89e ), au bout de cette soirée.
En réalité, le plaisir est surtout entamé par les autres résultats, globalement défavorables, de cette 33e journée. Car les victoires de Toulouse et Reims laissent les Grenats à huit points de la surface de respiration, avec ce sentiment que les hommes d’Albert Cartier reviennent de trop loin. Au moins ont-ils le mérite de repousser l’échéance avec un certain panache. Contre des équipes d’un certain niveau aussi… Le voyage à Bordeaux et la réception de Marseille en diront sans doute plus long sur cette petite résurrection.
Christian JOUGLEUX.
Malouda a tout déclenché

Florent Malouda a ouvert le score pour les Messins, hier soir, grâce à une superbe reprise. Photo Maury GOLINI
Déjà décisif face à Toulouse, Florent Malouda a idéalement lancé Metz en ouvrant le score rapidement. En patron, le Guyanais a montré la voie à suivre.
MFA. Le gardien a passé une première période tranquille : juste une intervention aux poings pour rassurer sa défense (34e ). Décisif sur son intervention de la main face à Touzghar (74e ), il perd son duel avec Madiani (89e ).
METANIRE. Il a fourni l’activité qu’on lui connaît. Le latéral droit est peu avare quand il s’agit de se dépouiller et d’enclencher les aller-retour. Il l’a encore prouvé hier soir, en ajoutant des interventions solides sur sa feuille de match. Des efforts à prolonger sur les gros rendez-vous qui attendent le club.
MILAN. Le capitaine a imposé son jeu de tête : il aurait même pu offrir une passe décisive à Maïga (5e ). Des duels remportés, pas pris en défaut par l’adversaire. Un match plein qu’il aurait pu agrémenter d’un but mais sa mine, sur coup franc, a trouvé les gants du gardien lensois (68e ).
PALOMINO. Il a bien coupé les courses des attaquants lensois. Rarement débordé, l’Argentin a souvent imposé ses larges épaules pour défendre debout. Classique et efficace.
BUSSMANN. Un premier quart d’heure compliqué avant de vraiment entrer dans son match. Fautif sur la réduction du score lensoise : il loupe son contrôle et se fait déborder par Madiani (3-1, 89e ). Heureusement, une erreur qui n’a pas eu de conséquence.
SASSI. On se demande encore comment le milieu récupérateur rate ce ballon frappé par Sarr sur la transversale et qui retombe devant ses pieds (44e ). Sinon, l’international tunisien a orienté avec intelligence et s’est montré plutôt entreprenant comme sur sa frappe à l’entrée de la surface (49e ). Remplacé par Doukouré (80e ).
KASHI. Il ne laisse pas respirer l’adversaire. Son pressing incessant lui a permis de récupérer pas mal de ballons. Reste à mieux le redonner parfois. Une partie correcte de l’international algérien.
SARR. Hyperactif comme à son habitude. Entreprenant également. Son coup franc lointain trouve la barre (44e ). Sa percée dans la surface provoque un penalty qu’il se charge de transformer (2-0, 57e ). Conforme à ses dernières prestations : étincelant.
MALOUDA. Déjà à son avantage face à Toulouse, le Guyanais a remis ça hier soir. L’ancien joueur de Chelsea a chauffé son pied et les gants de Riou (7e ) avant de réchauffer le public de Saint-Symphorien en ouvrant le score seul dans la surface des Nordistes : à la 13e minute pour le numéro 13 ! C’est lui le patron et il l’a prouvé. Remplacé par Lejeune (83e ).
NGBAKOTO. Plutôt discret offensivement, mais présent dans le repli défensif. Il a joué simple et sans fioriture. On peut l’attendre moins discret pour porter un véritable danger sur le but adverse.
MAÏGA. Pour la première fois avec Metz, le Malien n’a marqué qu’un seul but. L’attaquant a beaucoup pesé sur le jeu en seconde période et s’est montré précieux dans la conservation. Récompensé en inscrivant le troisième but grenat (79e ), en éliminant astucieusement le gardien lensois sur une bourde de Gbamin. Remplacé par Ben Youssef (80e ).
Nicolas KIHL.
Hors-jeu
Cartier

Marie-Charlotte Léger. Photo RL
Albert Cartier applaudit des deux mains la décision de la Ligue professionnel de football de mettre en place la « goal line technology » la saison prochaine en L1. « Je suis pour la technologie et pour la vidéo, dit l’entraîneur. C’est important et difficile de s’en passer. Ce sera bien, aussi, pour les arbitres. »
Jeunes
Le FC Metz est à Evian ce week-end, pour une finale de zone de la Danone Cup, qui concerne les 10-12 ans. Les deux finalistes participeront à la finale nationale, le 7 juin à Nice et le gagnant représentera la France lors de la finale mondiale à Marrakech. Nancy est aussi de la partie.
Féminines
Les joueuses de Metz-Algrange sont aussi sur le pont ce dimanche. Elles reçoivent l’UL Plantières au stade Robert Schuman à 15h, pour le compte des quarts de finale de la coupe de Lorraine.
Sarr : « Cette victoire est méritée »
Albert Cartier, entraîneur du FC Metz. « C’est une victoire nette et franche. On a su être présent dans l’impact et se procurer pas mal d’occasions. J’ai vu une équipe avec plus de fluidité, plus relâchée, moins crispée. Pourtant, on n’a pas changé grand-chose aux entraînements. Depuis deux matches, on est efficace. Tous les résultats de ce soir (hier) ne nous sont pas favorables. Nous ne sommes pas les mieux placés mais on a un rôle à jouer ».
Bouna Sarr, milieu du FC Metz. « Comme contre Toulouse, on a assuré le spectacle en marquant encore trois buts. C’est mérité, car on a mis tous les ingrédients pour s’imposer. On avait à cœur d’enchaîner une deuxième victoire consécutive. C’est important pour nous de mouiller le maillot pour nos supporters. On ne va rien lâcher, on va pouvoir se déplacer à Bordeaux avec de la confiance. »
José Palomino, défenseur du FC Metz. « C’est une grande joie de gagner encore, pour la deuxième fois d’affilée. On a montré de belles choses et cette victoire est très positive. On a eu pas mal d’occasions ce soir (hier) et on a marqué encore trois fois comme contre Toulouse. On a été solide et c’est un succès important pour le maintien. Je suis heureux pour le club et la ville qui le méritent. »
Florent Malouda, milieu du FC Metz. « C’est une victoire méritée qui récompense tous nos efforts. On avait une revanche à prendre par rapport au match aller. On a réussi à garder cette intensité sur une bonne partie du match et à être fluide. Il faut savourer ce succès mais ne pas oublier le calendrier chargé qui nous attend. On a su remettre les ingrédients qui avaient fonctionné contre Toulouse. C’est très positif. »
Antoine Kombouaré, entraîneur de Lens. « C’est la soirée des cadeaux, on n’avait pas besoin de ça. Sur les trois buts, il y a deux passes décisives et un penalty de notre part. On a montré nos limites techniques ce soir. Nos erreurs ont coûté des buts et après l’équipe s’est délitée au fil du match. Nos joueurs ont eu peur de jouer, peur de mal faire. On a essayé d’entamer le match de la meilleure des façons, mais on prend un but trop rapidement. Le penalty est sévère et une fois que le deuxième but est encaissé, ça devient compliqué. Je suis déçu, on voulait faire un résultat. »
Lens mérite sa place
Le RC Lens n’est pas dernier de Ligue 1 pour rien. Les joueurs d’Antoine Kombouaré n’ont jamais inquiété les Messins hier et il sera fort difficile, dans ce naufrage, d’extraire quelques bons points. Riou, pour ses interventions précieuses (7e , 34e , 68e ), aura au moins eu le mérite de limiter l’addition, comme le jeune Madiani qui a su exploiter sa seule fenêtre de tir et la convertir en but avec sang-froid (89e ). Sinon ? Les Artésiens ont offert le spectacle légitime d’une équipe bien inexpérimentée, fragile défensivement et limitée devant. En plus, Boulenger a concédé un penalty en bousculant Sarr (56e ) et Gbamin a offert une passe décisive à l’adversaire, en l’occurrence Maïga (79e )… C’est trop, évidemment, pour espérer échapper à une relégation programmée. Et tellement logique.
Des Lensois ont essayé de venir…
La police messine a intercepté des supporters du RC Lens qui essayaient de rentrer au stade Saint-Symphorien avec… des écharpes du FC Metz. Le stratagème n’a pas fonctionné, ils ont été démasqués. Pour rappel, la Ligue de football professionnel avait interdit l’accès au stade des fans artésiens et la préfecture de la Moselle avait produit un arrêté et mis en place un dispositif policier pour veiller à l’application de cette mesure.
PHOTOS. Le FC Metz bat sa bête noire lensoise
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