Toujours aussi franc du collier, José Jeunechamps évoque en toute transparence sa relation avec Albert Cartier. Sans nier les tensions dans ce couple entraîneur-adjoint. Sans les dramatiser non plus.
• José Jeunechamps, L’Équipe écrivait, samedi, que vous ne souhaitiez plus travailler avec Albert Cartier. Vous confirmez ? « Je n’ai pas envie de confirmer ou de nier ce qu’il y a dans les médias. Je n’ai jamais rien dit qu’Albert ne savait pas. Il sait ce que je pense de son travail et oui, il nous arrive d’avoir des discussions houleuses, des tensions, des fissures. Quand on s’engueule, ça peut être chaud d’ailleurs, mais on ne le fait jamais devant le groupe. Et, de toute façon, cela nous arrivait déjà l’année dernière, mais là, on est dernier, on a vécu dix-neuf semaines sans gagner et, forcément, on s’est un peu plus fâché. »
• Avez-vous atteint le point de rupture ? « Pas du tout ! Ce n’est pas la guerre. Le dialogue n’est pas rompu. Je sais très bien qu’Albert va m’appeler ce soir (hier) pour parler de l’entraînement de la semaine. Moi, je suivrai Albert jusqu’au bout. D’abord parce que j’ai un contrat à respecter et aussi parce que j’ai ce club dans la peau. Je l’aime trop. J’ai quand même passé six ans au Standard de Liège et je peux vous dire qu’ici, humainement, c’est très grand. »
« Pas un béni-oui-oui »
• Quels sont vos points de désaccord ? « J’ai toujours dit que je ne voulais être ni un béni-oui-oui ni un porteur de cônes. Quand je donne mon avis et qu’on le suit rarement, je me dis : ok, il n’y a peut-être pas d’envie de partager. Mais c’est Albert le boss. Il donne la route à suivre et je la respecte. Il prend ce qu’il veut de ce que je lui donne. L’important, c’est qu’Albert m’écoute suffisamment pour que je prenne du plaisir dans ma fonction. Maintenant, c’est sûr, j’en prenais plus l’an passé. Je ne suis pas habitué à perdre autant, à être aussi passif. Comme j’ai une forte personnalité et que je ne supporte pas la défaite, je dis les choses. C’est important de dire la vérité. »
• Avez-vous caressé l’ambition de devenir entraîneur principal ? « Si demain, on me propose cette place ici, je la refuserai. J’ai déjà eu des propositions d’autres clubs. Je serai peut-être entraîneur un jour, mais ce n’est pas une obsession.»
• Comment expliquez-vous la saison du FC Metz ? « On dit souvent que les responsabilités sont à 33 % pour les joueurs, 33 % pour le staff et 33 % pour les dirigeants. Les trois parties ont leur pourcentage, il n’y a jamais un seul responsable. Il faudra faire un bilan à la fin de cette saison et en tirer les enseignements. Moi, j’ai l’intime conviction qu’on avait les armes pour se sauver. On risque d’avoir d’énormes regrets si on descend. »
• Vous n’y croyez plus ? « Au contraire. Ce sera très difficile, mais je me suis déjà précipité sur le dernier match de Bordeaux pour travailler. Ce serait vraiment bien de s’en sortir. J’aimerais voir ça sur mon CV. Ce serait super pour ce groupe aussi, qui est trop souvent décrié. Les joueurs continuent de bosser. Je les vois s’entraîner comme on leur demande. Pour ça, ils méritent un respect total. »
• Vous avez donc pris goût à la L1… « Ah ses joueurs, ses équipes, ses stades, sa médiatisation… mais quel panard ! On critique beaucoup la L1, mais, pour moi, c’est génial. J’y ai pris goût et, put…, je n’ai pas envie de quitter ce championnat. »
Christian JOUGLEUX.
