
Avec un très bon Pastore à la baguette, le Paris Saint-Germain était trop fort pour le FC Metz de José Luis Palomino. Photo AFP
S’ils n’ont jamais renoncé, les Messins sont tout simplement tombés sur bien plus fort qu’eux. Ils ont logiquement été battus par le PSG (3-1), hier au Parc des Princes.
Le miracle n’a donc pas eu lieu. La marche était bien trop haute pour une formation messine depuis trop longtemps bloquée au rez-de-chaussée de l’imposant immeuble de la Ligue 1. Au contraire d’une équipe parisienne qui, à la faveur de son succès d’hier soir, a repris ses quartiers sur la terrasse de l’élite.
De nos envoyés spéciaux à Paris
Là-haut, tout là-haut. Pour autant, les hommes d’Albert Cartier n’ont jamais renoncé à lutter… avec leurs armes. Mais si dans l’ensemble, ils sont parvenus à ne pas se muer en de simples spectateurs, un soupçon d’attentisme leur a coûté très cher. Face au PSG, le moindre relâchement se paie cash. Verratti (1-0, 24e ) et Cavani (2-0, 42e ), tous les deux idéalement servis par Pastore, en ont ainsi profité. Deux accélérations, deux frappes, deux buts… Et sans un mauvais contrôle combiné à l’intervention de Guido Milan, Cavani aurait pu alourdir l’addition (35e ).
Sarr, l’accélérateur
Des flottements qui ne doivent pourtant pas effacer cette volonté d’aller naviguer aux abords de la surface parisienne. Dès qu’ils en ont eu l’occasion, les Lorrains ont tenté de vite se projeter vers l’avant avant de régulièrement buter sur la défense adverse. Du coup, Ferjani Sassi (20e ) puis Ahmed Kashi (27e ) ont saisi leur chance de loin. Sans régler la mire. Le très remuant Bouna Sarr, lui, parvenait à percer le coffre parisien, mais il était gêné par Florent Malouda au moment d’armer sa frappe (32e ).
Sans forcer son talent, le PSG a néanmoins contrôlé les débats au cours de cette première période.
À la reprise, Thiago Silva et ses partenaires repartaient sur ce même rythme. Une aubaine pour les Lorrains et Bouna Sarr. Ce dernier armait d’abord une frappe plein axe qui passait de peu au-dessus de la barre de Douchez (47e ). Quelques instants plus tard, le milieu de terrain messin, intenable, déboulait dans le couloir droit et servait idéalement Modibo Maïga. L’attaquant malien inscrivait, de la tête, son neuvième but de la saison (2-1, 53e ). Une réduction du score pas illogique au regard de ce début de seconde période. Et si Cavani perdait son duel face à Anthony Mfa (59e ), une nouvelle accélération de Sarr aurait pu aboutir à l’égalisation messine. Mais Florent Malouda, servi en retrait par Modibo Maïga, écrasait sa reprise (63e ).
Les Messins venaient de laisser passer leur chance. Piqué au vif, Paris mettait à nouveau le pied sur l’accélérateur et, bien aidé il vrai par un malheureux Mfa, Van der Wiel, après s’être débarrassé de Kévin Lejeune, délivrait le Parc d’une frappe pourtant anodine (3-1, 77e ). Dans la foulée, Jérémy Choplin qui avait remplacé Guido Milan, blessé (60e ), jouait les pompiers de service devant Cavani (82e ) avant qu’Anthony Mfa n’intervienne face à Pastore (86e ).
Entre-temps, Modibo Maïga, en contre, avait manqué de réduire la marque (85e ) et prouvé au passage que malgré ces faiblesses et l’énorme marche qui le sépare du PSG, le FC Metz n’est pas du genre à renoncer.
De louables intentions qui, au final, n’ont pas accouché de ce fameux miracle que les supporters messins espéraient. L’opération maintien n’est désormais plus qu’un lointain mirage…
Jean-Sébastien GALLOIS.
Lejeune, côté faible

Comme ici face à Edinson Cavani, Kévin Lejeune a souvent été en difficulté dans son couloir gauche. Photo AFP
Titularisé en lieu et place de Gaëtan Bussmann, Kévin Lejeune a souffert dans un couloir gauche où le Paris Saint-Germain avait décidé d’insister.
M FA. Les deux seuls ballons qu’il a eu à toucher en première période, le gardien messin les a ramassés dans ses filets, sans que sa responsabilité ne soit engagée. Le Gabonais a enfin su s’exprimer en seconde mi-temps, comme sur cet arrêt devant Cavani (59e ) ou Pastore (86e ), mais est clairement en cause sur le troisième but parisien. La frappe de Van der Wiel ne semblait pas si forte…
MÉTANIRE. Dès les premiers instants, il a fait preuve de beaucoup de détermination. Extrêmement concentré, il n’a pas laissé passer grand-chose dans son couloir en bloquant notamment bien Digne. Un match solide.
MILAN. Avec plusieurs interventions bien senties, l’Italo-Argentin a fait le boulot. On peut néanmoins lui reprocher un certain attentisme sur le premier but du PSG, où il semble un peu trop regarder Pastore. Touché au genou et remplacé par Choplin (60e ) qui, pour ses premières minutes en Ligue 1 depuis la 19e journée et la réception de Monaco, a été solide. Comme sur son tacle devant Cavani (82e ).
PALOMINO. Un joli sauvetage de la tête pour éviter un troisième but parisien avant la pause (45e ), un autre bon retour dans les pieds de Pastore pour empêcher le meneur de frapper (67e ) : l’Argentin a permis à son équipe de ne pas sombrer. Et même pris de vitesse Lucas, c’est dire.
LEJEUNE. Pas simple pour un milieu offensif de formation de se retrouver arrière gauche. Le PSG l’avait bien compris et a souvent attaqué sur son côté. L’ancien Auxerrois est même directement impliqué sur les deux premiers buts. Il n’a pas attaqué Verratti sur l’ouverture du score puis perd la balle qui déclenche l’action du deuxième. Une soirée difficile, même s’il est repris après la pause.
SASSI. Après avoir démarré la rencontre pied au plancher en pressant énormément ses vis-à-vis, il a été averti (40e ) et a donc logiquement baissé d’intensité. Ce qui ne l’a pas empêché de faire régulièrement les bons choix de passe. Remplacé par Doukouré (72e ).
KASHI. Ce n’est pas nouveau, l’Algérien n’est pas très à l’aise balle au pied. Cela s’est vu sur plusieurs timides voire mauvaises transmissions en première période. Mieux en seconde même s’il a souffert, comme le milieu lorrain, en fin de partie.
SARR. Un raid balle au pied d’entrée (2e ) annonciateur d’une soirée (encore) réussie pour le n°10 grenat. Son accélération côté droit et son centre sur le but de Maïga (53e ) sont des merveilles. Le principal danger grenat hier.
MALOUDA. Jusqu’à cette frappe qui aurait pu permettre aux Messins d’égaliser si elle n’avait pas été trop molle (64e ), le Guyanais ne s’était guère montré. Privé de ballon à l’image de son équipe, il n’a pas pu peser et s’exprimer comme à son habitude.
NGBAKOTO. Du trident grenat derrière Maiga, c’est certainement celui qui s’est le moins mis en valeur. Malgré ses appels, ses accélérations et sa bonne volonté. Remplacé par Ben Youssef (65e ), qui s’est positionné couloir gauche et a rarement été servi.
MAIGA. Et de neuf ! Le Malien a inscrit, d’une tête bien sentie, son neuvième but de la saison avec Metz (53e ). Son troisième face au PSG, après le doublé du match aller. Pour le reste, il a beaucoup pressé et s’est montré disponible.
Thibaut GAGNEPAIN.
Sarr : « Il faut aller chercher un succès face à Marseille »
Bouna Sarr (milieu de Metz). « Il y a un peu de déception à la sortie de ce match. Car on a été un peu timide en première période avant d’enfin se lâcher après la pause. Un peu comme au match aller. On s’est réveillé trop tard, même si on a quand même l’occasion d’égaliser. Mais après avoir baissé le pied, Paris a repris les choses en mains. Maintenant, il faut aller chercher un succès face à Marseille pour nos supporters et maintenir le maigre espoir de maintien qu’il nous reste. »
Kévin Lejeune (milieu de Metz). « Le PSG a beaucoup attaqué de mon côté ( gauche ), comme souvent… On a essayé de faire le match qu’on avait décidé de faire. On n’a pas été ridicule mais les Parisiens ont gagné logiquement car ils étaient meilleurs que nous. Sur le deuxième but, c’est vrai que mon contrôle est un peu long et derrière il y a enchaînement de passes. Avec eux, on a encore moins le droit à l’erreur. »
Florent Malouda (milieu de Metz). « On les a plutôt gênés au début, mais une fois qu’ils ont ouvert le score, c’est devenu plus difficile en raison de leurs qualités individuelles. Maintenant, il faut penser à récupérer et évacuer la frustration pour bien aborder le match face à Marseille, vendredi. »
Pastore, le déclencheur
Les deux premiers buts parisiens sont partis de lui. En deux passes, pour Verratti (25e ) et Cavani (42e ), Javier Pastore a déstabilisé une équipe messine jusque-là bien dans son match. L’attaquant uruguayen, lui, a inscrit hier son 12e but de la saison en Ligue 1 et aurait pu en ajouter d’autres au vu de sa faculté à être très souvent au bon endroit. Dans l’entrejeu, Thiago Motta a semblé moins à l’aise que face à Lille samedi dernier et c’est certainement Verratti qui s’en est le mieux sorti. Enfin, si Digne a vécu une soirée fade, son alter ego côté droit Van der Wiel s’est régalé face à Lejeune. Et en a même profité pour inscrire un but (77e ), certes bien aidé par Mfa.