Empêché par la neige, le 21 décembre, Metz - Caen revient ce soir à Saint-Symphorien. Les conditions restent hivernales mais, pour Metz, s’offrir le scalp du leader devient presque impérieux. Comment s’y prendre ?
Un mois et quatre jours plus tard, Metz - Caen est avancé. Façon de parler, bien sûr : ajourné, le 21 décembre dernier, en raison des chutes de neige ayant anéanti à la fois les efforts des jardiniers messins pour présenter un terrain praticable et une semaine de consommation de fuel pour maintenir la pelouse au chaud, Metz - Caen opère une deuxième tentative, ce soir, même heure et même endroit, quoi que les méfaits d’hiver continuent à alimenter l’actualité.
Logiquement, cette fois, les Caennais n’effectueront pas le voyage pour rien, les candidats à une place en tribune pourront laisser leur parapluie à la maison (de toute façon, il en pousse, ces temps-ci, sur l’île Saint-Symphorien), et Sébastien Moreira ne sera pas l’arbitre d’un deuxième report et des contingences télévisuelles. Metz - Caen, donc, devrait se jouer. Par les temps qui courent, c’est peut-être un bien grand mot : disons plutôt que Metz - Caen devrait avoir lieu. Pour autant, il n’est pas question d’en attendre ce qu’il ne saurait donner.
Par rapport au 21 décembre, le tableau a changé. Pour Metz comme pour Caen, l’année a commencé par un aperçu de Ligue 1 et le goût de la défaite : à Rennes, en Coupe de France, pour le leader de la Ligue 2 ; à Lyon, en Coupe de la Ligue, pour les Lorrains. Mais le contexte s’avère très différent : décimé, à l’époque, Caen s’est remplumé, tandis que Metz récupère deux éléments importants alors blessés (Pascal Johansen et Jérémy Pied) mais il a perdu Papiss Cissé (pour toujours) et Razak Omotoyossi, égaré quelque part entre l’Afrique et l’Europe, selon les habitudes buissonnières de l’attaquant béninois à qui, de surcroît, la presse de son pays a prêté des velléités de départ : ici, on leur préférerait des velléités d’arrivée.
Inoffensifs, mais pas que…
On dirait, en 2010, que Metz n’est plus d’attaque : sa domination stérile, mardi, face à Brest (0-0), a constitué un modèle du genre. Mais les Lorrains n’ont pas seulement été inoffensifs, depuis la reprise : Vincent Bessat a marqué deux buts d’un coup à Istres ; seulement, il en aurait fallu un troisième tant, ce jour-là, c’est la défense qui a dérapé. Voilà comment, de neuf points à la fin de l’année, l’avance du leader caennais est passée à onze points au matin des retrouvailles. Sixième avec deux matches de retard sur le calendrier, Metz a vu revenir Tours sur ses basques, samedi, tout en gardant une partie de la concurrence à portée de fusil.
Il ne s’agit pas de battre Caen pour battre Caen, ce soir : il s’agit de vite renouer avec la victoire pour ne pas céder de terrain et pour montrer qu’il est permis de marquer des buts, même si Wayne Rooney ne joue pas à Metz, et s’il a peu de chances d’y venir d’ici au 31 janvier. Sauf erreur ou omission, Wayne Rooney ne joue d’ailleurs nulle part en Ligue 2.
Voilà l’urgence, sans savoir si sa résolution passe par un hypothétique recrutement, par une modification tactique ou par l’opération du saint-esprit : le jeu, au cœur de l’hiver messin, consiste à réinventer le chemin du but. Et qu’importe le flocon…
Seul buteur messin en 2010, ici opposé au Brestois Ewolo, Vincent Bessat est l’homme en formedu moment. Metz en a bien besoin. Photo Pascal BROCARD.
Sylvain VILLAUME.
Publié le 25/01/2010