Jérémy Choplin, Jose Palomino et Ahmed Kashi hagards, après le passage de la tornade lorientaise. Photo Pascal BROCARD
Le FC Metz a rendu les armes samedi soir et il a été corrigé en conséquence par Lorient (0-4). Sa relégation en Ligue 2 est désormais officielle, à deux journées de la fin du championnat. Gâchis.
A intervalles réguliers, la sono de Saint-Symphorien crachait un vieux tube de Lana Del Rey, samedi soir, en attendant le coup d’envoi de Metz-Lorient. « Le paradis est un endroit sur Terre avec toi », chantait-elle, dans un refrain que ne renieraient pas les Merlus. 3-1 à l’aller, 0-4 au retour : la Ligue 1, en compagnie des Messins, est en effet un petit jardin d’Eden pour eux. Le Grenat s’avère un puissant remontant pour un Breton en méforme…
La descente en L2 était une perspective prévisible, attendue même, mais elle a été officialisée de façon désastreuse. Il s’agit de la plus lourde défaite du FC Metz cette saison et le décorum fut à la hauteur de la déception. Quelques images en disent long, d’ailleurs, sur le climat détestable qui s’est emparé du stade. Par exemple, les spectateurs restés en tribunes ont fini par encourager Lorient et applaudir ses buts. D’autres supporters sont devenus spécialistes dans le lancer de briquets sur les gardiens visiteurs. Après Ruffier, c’est donc Lecomte qui a essuyé les feux de la colère. Le speaker a bien tenté de raisonner la foule. Elle lui a répondu : « Ferme ta gu… ». Ambiance.
« On a lâché »
Après le coup de sifflet, Yeni Ngbakoto a échangé des mots avec ce même gardien. Il lui reprochait d’avoir expédié rageusement un ballon en tribune, ce qui, finalement, n’est pas très violent comme riposte. Puis Jérémy Choplin s’est lancé en solitaire dans un tour du stade, en capitaine d’un soir, soucieux de braver la tempête émotionnelle. Comme une façon de s’excuser aussi. Car le FC Metz n’a pas quitté la Ligue 1 avec les armes à la main. Samedi soir, il a tout bonnement présenté sa démission au comptoir de Saint-Symphorien.
« On a lâché », a reconnu Romain Métanire. « On a oublié le collectif », appuyait Albert Cartier. Florent Malouda a, lui, parlé de « honte », mais son président allait plus loin encore. « La moitié de l’équipe était là pour essayer de faire son petit numéro, pour se montrer , déplorait Bernard Serin. Peut-être que certains préfèrent attirer les convoitises des clubs de Ligue 1, plutôt que de venir avec nous redresser le défi de la Ligue 2. » Un exode massif est à prévoir en effet.
La relégation est une sanction terriblement logique aujourd’hui et il faudra retenir le nombre 18 car il revient à chaque détour de cette saison moisie. Metz a cessé de gagner durant 18 journées d’affilée, il s’est contenté d’une seule victoire en 18 déplacements et pourra mesurer tout le gâchis quand il se souviendra qu’il avait déjà amassé… 18 points, après 12 matches seulement. « L’équipe s’est complètement liquéfiée à partir de la Toussaint », remarquait encore le président. Au passage, Malouda a livré une première explication sur cet effondrement. « Le groupe est jeune et il n’a pas su gérer la pression de la L1, expliquait le Guyanais. Je regrette aussi le fait d’avoir beaucoup subi et qu’on n’ait pas eu assez tôt le sentiment d’urgence et d’alerte maximale pour s’en sortir. »
L’urgence est forcément périmée aujourd’hui. Maintenant, il reste deux matches, à Monaco et contre Lille, pour en finir avec ce chemin de croix. Metz ne pourra pas grimper plus haut mais il devra tout de même s’arranger pour ne pas être rattrapé par Lens, le dernier. Question d’honneur. De dignité. De professionnalisme aussi, clamait Malouda en conclusion : « Quelle que soit notre position au classement, i l va falloir respecter la L1, le club et préparer la L2. On n’a pas le droit de lâcher comme ça. »
Christian JOUGLEUX.
A Metz, des avenirs en pointillés…
Florent Malouda est sur le départ. Photo Pascal BROCARD
L’entraîneur du FC Metz le restera-t-il la saison prochaine ? Son président, Bernard Serin, n’a pas tranché encore. Le cas de Florent Malouda semble plus clair. La tendance est au départ.
Un entraîneur sur la sellette
Albert Cartier est lié au FC Metz jusqu’à l’été 2016. L’entraîneur porte naturellement une part de responsabilité dans la descente des Grenats, mais il fut aussi le coach qui a extrait le club de National et réussi une seconde montée consécutive, quand l’objectif officiel consistait alors à stabiliser Metz en L2. Le pari de la stabilité est perdu pour un club qui change d’étage pour la cinquième année consécutive, mais celui de la L2 est comblé quelque part… Si Cartier n’a pas fait ses preuves dans l’élite, il faut lui reconnaître un savoir-faire dans l’étage inférieur.
Le président, a priori, n’a pas tranché la question de l’entraîneur. Samedi soir, il disait sa volonté d’avoir « une analyse contradictoire » de cet échec avec Albert Cartier. « Si on est sur la même longueur d’ondes, notamment au niveau des remèdes à apporter, on continuera ensemble , expliquait Bernard Serin. Sinon, on prendra une autre décision. »
Le président l’a prouvé par le passé, il n’est pas homme à se séparer d’un coach, d’autant que cette décision aura un coût. Mais, doux euphémisme, Cartier ne compte pas que des partisans en interne… Pour l’heure, il semble résolu à préparer le prochain exercice. Pour effacer l’échec.
Une star sur le départ
Le cas de Florent Malouda est beaucoup moins flou et le milieu offensif n’en fait pas mystère. Samedi soir, un journaliste lui a fait remarquer qu’il ne disait « pas non à la Ligue 2 ». Réponse de l’intéressé : « Je ne dis pas oui non plus ! ».
Aujourd’hui, l‘ancien Lyonnais souhaite « aider Metz à préparer l’avenir ». Une façon d’expliquer qu’il ne lâchera pas l’affaire sur les deux dernières journées. Mais après… « Je vais continuer ma carrière mais je ne sais pas encore où », confiait-il. Son bail en Moselle aurait été prolongé automatiquement en cas de maintien en Ligue 1. Ce ne sera pas le cas et le Guyanais a reconnu qu’il était sous le coup d’« une grosse déception ». « J’ai beaucoup donné cette saison, ce n’était pas facile, a-t-il admis. J’ai eu l’impression parfois de ramer. Je n’ai pas envie de revivre ça. »
Sur ces dernières semaines, ce joueur de 34 ans a montré qu’il n’était pas perdu pour le haut niveau. Il pourrait donc chercher un dernier challenge dans la première division d’un bon championnat européen avant de s’envoler vers une destination plus ensoleillée, plus exotique. Il parait qu’il rêve de conclure au Brésil. Un pays voisin de sa Guyane…
Ch. J.
Des Messins plus expérimentés (U19)
Les buts : Léo (72e ) pour Sochaux ; Bozok (35e , 57e ), Hadji (70e ) pour Metz.
Face à une équipe Doubienne très rajeunie (8 U17 sur la feuille de match), la formation messine, plus mature, s’est logiquement imposée.
Les visiteurs se montraient très vite menaçants, Sudan était suppléé par son poteau, puis par un défenseur sur sa ligne (5e ). Bozok, l’attaquant mosellan, lobait Sudan, mais voyait sa tentative finir sur la barre (14e ). À force d’insister, ce même Bolok parvenait enfin à ses fins, son intérieur du pied droit avait raison du dernier rempart sochalien (35e ). Seule opportunité locale d’une première mi-temps globalement maîtrisée par les visiteurs, une combinaison Aktas-Keyoubi, voyait ce dernier contré au dernier moment (42e ).
La blessure de Domingos, évacué sur une civière, n’arrangeait pas les affaires locales (45e ).
Le but de Bozok, d’une volée imparable, confirmait ensuite la mainmise des Messins sur le jeu (57e ). Plutôt présents dans le jeu, les Sochaliens ne créaient pas vraiment de danger sur le but de Junker, le portier Lorrain. Hadji, le Messin, d’une frappe au premier poteau, scellait définitivement le sort du match (70e ). Le but de Léo, consécutif à une tête de Sagun sur le poteau, atténuait quelque peu la note, d’une formation doubienne qui n’avait jamais baissé les bras (72e ).
