Philippe Gaillot fait un constat d’échec. Et entend retenir les leçons… Photo Pascal BROCARD
Directeur général-adjoint du FC Metz, Philippe Gaillot revient sur la relégation des Grenats, officielle depuis samedi. Il livre son analyse et évoque un recrutement qui a pu faire débat.
Comment vivez-vous cette nouvelle relégation ? « Mal. Le dernier match a été très dur à avaler parce qu’on avait mis du temps à relever la tête. Depuis le match contre Caen (0-0), on avait retrouvé une cohérence, à défaut de certitudes, et on espérait la même dynamique contre Lorient. Tant que cette donnée mathématique du maintien existait, on devait jouer nos chances à fond. Et puis, la descente tombe. C’est violent. »
• Metz n’a-t-il simplement pas le niveau ? « On a 30 points aujourd’hui. Les autres années, on est descendu en L2 avec 24 et 29 points. C’est la preuve que nous n’avons pas beaucoup avancé. C’est pour ça qu’il va falloir remonter l’année prochaine et réussir, cette fois, à y rester. Une vingtaine de clubs se valent entre L2 et L1. Il faut que l’on soit meilleur dans ce championnat-là. Pour l’instant, on n’y arrive pas. »
• Comment analysez-vous cet échec ? « Metz n’a pas de marge par rapport aux autres et ne peut se permettre de nier le collectif. C’était notre force. D’ailleurs, cette saison extraordinaire en L2 explique notre début de saison porté par une dynamique qui a aussi masqué des défaillances. La première alerte est tombée à Evian (3-0). On perd contre une équipe qui n’est pas supérieure. Et puis, on arrive inquiets à la trêve. Il manque des points et des joueurs qui tournaient bien jusqu’à octobre vont moins bien à ce moment-là… »
« Réduire la taille du groupe »
• Qu’avez-vous fait alors ? « C’est le moment du stage au Pian-Médoc. On avait déjà mesuré des problèmes d’individualismes avec les résultats de Lens (1-0) et Lorient (3-1)... Mais le stage se passe bien. On retrouve une cohésion, on sent une prise de conscience, on part sur un nouveau schéma de jeu et on réussit un bon match à Nantes (0-0). Pour moi, le tournant vient avec Montpellier (1-3). Un non-match inexplicable ! On prend deux buts hors jeu certes, mais tout s’est mis à l’envers. C’est un moment charnière. Là, on était dans le dur. »
• Le recrutement, votre domaine, a été critiqué. Qu’en pensez-vous ? « Au niveau de la mentalité, on a visé juste. On a fait venir de bons mecs, travailleurs et impliqués. Jusqu’à novembre, ils étaient à la hauteur voire au-dessus de nos espérances, sauf Palomino qui a connu un début difficile avant de devenir indispensable. La qualité intrinsèque, ils l’avaient tous, mais nous avons eu un problème de constance. Ils ont connu un niveau moyen, tous en même temps. Pour des questions de blessures, de méformes… Comme on n’avait pas mesuré l’impact des sélections sur des garçons comme Krivets ou Falcon. Et on ne pensait pas, non plus, que Doukouré ou Kashi partiraient en Coupe d’Afrique… »
• Le départ tardif de Diafra Sakho a-t-il pesé ? « Sur le début de saison oui. On avait fait notre préparation avec lui. Ç’aurait été plus simple si le transfert s’était fait plus tôt. »
• Cette politique, entre paris et économies, a ses limites, non ? « Il faut voir les tarifs aussi. On n’a pas le choix ! Soit on partait sur deux joueurs solides, avec le risque d’en avoir un moins bon. Soit on choisissait un joueur très costaud, avec un gros salaire et le risque, aussi, de rater ce pari sportif en se mettant en difficulté financièrement. On a opté pour la première solution. »
• Mais vous avez empilé les contrats… « C’est une vraie question. Tenir un groupe de 29 joueurs, c’est compliqué oui. »
• Faut-il prévoir un exode massif cet été ? « Pour recruter, il faut faire de la place. On veut garder certains joueurs, mais je ne donnerai pas de noms, la période est trop sensible. D‘autres voudront quitter le club. Si on reçoit des offres impossibles à refuser, ils s’en iront. Et il y a ceux qui n’auront pas forcément leur place et qui n’ont pas forcément une forte valeur sur le marché. Pour eux, ce sera plus compliqué. »
• Quelle sera votre politique ? « L’idée serait d’avoir plus de certitudes sur certains postes, d’être plus ambitieux et de réduire la taille du groupe. Mais est-ce que le marché le permettra ? »
Christian JOUGLEUX.
Metz/Algrange sort du piège
Dans ce derby, les Mosellanes ont fait parler leur supériorité hiérarchique... Photo Arman FLOHR
Les Messines ont poussé la porte d’une nouvelle finale de Coupe de Lorraine qu’elles joueront en famille contre l’ESAP de Kadhidja Bettahar.
Ouf ! c’est passé. La pluie s’abat sur le stade Jeanne d’Arc. Mais René Franceschetti, Gérôme Henrionnet et les Messines qui arboraient pour l’occasion de très flashy tenues orange, ont le sourire. Petite prestation sans doute sur un terrain difficile à jouer et dans un derby toujours compliqué, petit succès mais jolie suite en perspective. En coupe, seule la victoire est belle.
Face à une jeune équipe qui allait jouer crânement sa chance, sans inquiéter cependant Getter Laar, la gardienne du FCMA, qui aura passé l’essentiel de son temps à jouer au pied, Metz/Algrange touchait le gros lot d’entrée : une passe en retrait mal assurée de la capitaine nancéienne Brocheray, une ex-Algrangeoise, était interceptée par Lindsay qui rodait. Et le cadeau était apprécié. Du coup, les Messines se sentaient pousser des ailes et dominaient d’abord sans pourtant confectionner un jeu de qualité. Sans non plus se créer beaucoup d’opportunités. Wojdyla, entrée en jeu se trouvait à point juste avant la pause pour faire le break, mais elle était hors-jeu. Entre temps, Nancy avait équilibré les débats mais buté régulièrement sur la très solide défense mosellane au sein de laquelle Jatoba régnait.
La deuxième période était à l’avenant. Les coaches faisaient tourner les effectifs. Nancy tenait la dragée haute à des Messines gênées aux entournures. Wojdyla n’était pas en réussite à la finition, Léger avait connu de meilleurs jours. Sur la fin de la partie, le FCMA par Léger qui se précipitait (78e ), par Wojdyla qui butait sur Munich bien sortie (80e ) et par la même Wojdyla qui manquait la reprise d’un bon centre d’Oswald (82e ). On s’en tenait là. On aura une finale FCMA-ESAP et des retrouvailles entre Kadhidja Bettahar, l’ex-Algrangeoise, à l’origine de la montée en puissance du club, et nombre de ses anciennes joueuses.
METZ/ALGRANGE-NANCY : 1-0 (1-0)
Stade de Jeanne d’Arc de Thionville. Environ 500 spectateurs. Arbitre : M. Mohr. But : Lindsay (8e).
METZ/ALGRANGE. Laar, Janela, Mansuy, Papaix, Jatoba (cap.), Lhuillier, Oswald, Martins, Elston, Léger, Lindsay (Gathrat, Wojdyla). Entraîneur : Gérôme Henrionnet.
NANCY. Munich, Chappe, Brocheray (cap.), Jeannel, Blanchot, Morel, Atamaniuk, Stéphan, Mula, Ouassyoun, Besseas (Perrotte, Adam, Lahmadi). Entraîneur : Frédéric Biancalani.
A. Z.
Fc Metz express
Tableau de bord. Hier : une séance à 10h30. Aujourd’hui : une séance à 16h30 (à huis clos). Samedi : Monaco - Metz à 21 h. Dimanche : repos.
D’un match à l’autre. Dernier match : Metz - Lorient (36e journée de Ligue 1), samedi 9 mai : 0-4. Prochains matches : Monaco - Metz (37e journée de Ligue 1), samedi 16 mai à 21h ; Metz - Lille (38e et dernière journée de Ligue 1), samedi 23 mai à 21 h.
À l’infirmerie. Guido Milan (rupture des ligaments croisés du genou gauche) et Jonathan Rivierez (ménisque) ont été opérés avec succès hier. Romain Rocchi (genou) poursuit sa rééducation et Sylvain Marchal soigne toujours son ménisque.
