RL du 25/5 : Metz doit trancher
Publié : 25 mai 2015, 09:32
Metz doit trancher
Le FC Metz a quitté la Ligue 1 sur une nouvelle note indigne et un autre match l’attend désormais. Cette semaine, le président doit choisir s’il maintient sa confiance ou non à Albert Cartier. Mystère…
Florent Malouda quittera le FC Metz, comme beaucoup d’autres acteurs de cette descente. Son expérience n’aura pas pesé. Photo Pascal BROCARD
Johann Carrasso a admis « un sentiment de honte ». Le gardien du FC Metz pouvait difficilement concevoir d’autres émotions après la dernière sortie pathétique des Grenats face à Lille (1-4). L’histoire de leur saison a souvent insisté sur cette série de 18 matches sans victoire, mais elle s’est aussi achevée sur une séquence de cinq défaites, quinze buts encaissés et… deux marqués. Metz est à sa place.
Finalement, dès que la barrière du maintien « mathématiquement possible » s’est effondrée, les hommes d’Albert Cartier l’ont imitée. Adieu concentration, esprit de corps et dignité. Ces garçons n’ont pas trouvé les ressources pour entretenir la flamme et quitter la Ligue 1 la tête haute.
Aujourd’hui, certains ont l’esprit ailleurs de toute façon. Sarr a concédé samedi qu’il aspirait à un autre destin qu’un retour en L2. Ses vieux compagnons de croisade en Gambardella (Bussmann, Métanire, Ngbakoto) pourraient aussi s’envoler vers de nouveaux cieux. Les joueurs en prêt, Maïga et Andrada, vont regagner d’autres pénates. Malouda et Rocchi sont libérés de leurs engagements contractuels. Et la liste n’est pas exhaustive. Il y aura d’autres candidats au départ (Kashi, Sassi, Ben Youssef) et des garçons qui pourraient lier leur sort à celui de l’entraîneur. Une pensée directe pour Choplin et Doukouré…
Stop ou encore ?
Le FC Metz en général et son président en particulier s’avancent vers une semaine décisive. Car Bernard Serin devra trancher l’épineuse question du banc. Elle est fondamentale pour la saison prochaine. Personne ne sort indemne d’un exercice aussi compliqué. Par exemple, le patron du club n’ignore rien de la relation dégradée dans son staff sportif. Il paraît d’ailleurs inconcevable de voir Albert Cartier et son adjoint José Jeunechamps poursuivre la route ensemble. Entre eux, l’amour n’aura pas duré trois ans. Leur relation n’est certes pas nourrie de haine mais elle est devenue polaire.
Le vestiaire compte aussi ses divisions sur ce dossier. C’est le lot d’un groupe en surnombre, avec les déceptions et les frustrations que cela suppose. Les joueurs peu utilisés ou bordurés ne seront pas les meilleurs avocats d’Albert Cartier. Des soutiens existent pourtant. Philippe Gaillot en est un. Carrasso aussi. « En aucun cas mon avenir est lié à celui du coach, a certifié le gardien. Je n’aurais aucun problème à travailler de nouveau avec une personne qui a fait monter deux fois le club. »
Les promotions successives et cette dernière année de contrat sont les meilleurs atouts d’un entraîneur qui n’est pas responsable de tout et qui n’a jamais eu la main sur le recrutement. Lui, en tout cas, se disait « impatient » d’atteindre le 24 juin « pour préparer la saison prochaine ». Il appartient désormais au président de combler cette attente. Si leurs chemins se séparent, il faudra trouver un entraîneur capable d’incarner le club comme Cartier et de mener l’objectif de remontée. C’est un autre problème dans cette semaine de vérité.
Christian JOUGLEUX.
Florent Malouda : « Je resterai un ami du FC Metz »
Florent Malouda tire le bilan de son séjour messin et défend la cause du président Bernard Serin.
F lorent Malouda, comment analysez-vous cette dernière sortie du FC Metz ? « Il ne faut pas juger l’équipe sur ses dernières prestations. C’est dur dans les têtes. C’est un groupe jeune qui n’a pas trouvé les solutions pour passer cette épreuve-là. »
• Quel bilan tirez-vous de cette expérience ? « C’est un échec. L’objectif sportif n’a pas été atteint. Il faut l’accepter, assumer. Je l’assume pleinement. Il fallait maintenir le club et j’ai échoué. Mais cela n’occulte pas les points positifs et les nombreux amis que je me suis faits ici. Je sais faire la différence. Je suis reconnaissant de l’accueil et je souhaite plein de bonnes choses aux supporters et aux gens du club. »
• Avez-vous discuté avec le président Serin sur les raisons de cet échec ? « On a toujours été en contact pour échanger sur les points à améliorer pour structurer le club et pérenniser sa présence au haut niveau. »
• Des pistes peut-être ? « Les structures. Je sais que, financièrement, c’est difficile pour tous les clubs, mais Metz a un retard à rattraper. Ça n’explique pas tout. La marche était trop haute. Les lacunes qui passaient en National et en Ligue 2 ont été révélées au grand jour en Ligue 1. »
« Un peu injuste »
• C’est un constat terrible… « Je voudrais aussi que les supporters soient indulgents avec ce groupe et avec le président. Ce n’est pas facile. A chaque match, il a droit à sa petite chanson. C’est un peu injuste parce qu’il a fait beaucoup pour ce club, mais cela fait partie du jeu. Il le prend bien d’ailleurs. A la soirée des partenaires, il nous a même fait une belle chanson [ … ]. Il fait en sorte de donner les moyens au (staff) technique de mieux travailler et il s’est beaucoup investi. C’est quelqu’un que je respecte beaucoup. Et c’est pourquoi je resterai un ami du club et à sa disposition. »
• Quelle est la suite pour vous ? « D’abord, de bonnes vacances. Bien décompresser, se vider la tête, étudier les propositions, prendre le temps et faire le bon choix. C’est bien parce que je retrouve ma liberté et j’ai bien travaillé physiquement avec ces jeunes joueurs et Albert Cartier. J’ai perdu du poids d’ailleurs. »
• Avez-vous toujours ce rêve de Brésil ? « Il existe mais il n’est pas concret. Maintenant, j’ai envie d’un peu de stabilité pour moi et ma famille. Ces dernières années, j’ai pu la négliger pour privilégier des challenges courts parce que j’avais passé un an sans jouer… »
• Était-ce votre dernière apparition en Ligue 1 ? « Très certainement. Je ne pense pas y rejouer. Mon club de cœur, c’est l’Olympique Lyonnais. Je suis venu à Metz parce que j’ai une relation particulière avec Robert Duverne (le préparateur physique). Sinon, je n’aurais jamais pu jouer ailleurs qu’à Lyon. À part Châteauroux, mais bon, ça s’est mal passé… (Il a quitté le conseil d’administration du club) »
Ch. J.
quarts de finale du championnat de france u 17
Les regrets messins
Stade Gilbert-Cassin (Martignas-sur-Jalles). 500 spectateurs. Arbitre : M. Mahaoudi. Buts pour Bordeaux : Soni (30e , 83e ) ; pour Metz : Etoundi-Tsimi (78e ).
Les joueurs de Christophe Walter sont tombés, hier, face aux Girondins de Bordeaux sous un beau soleil au terme d’un match de haut niveau marqué par beaucoup d’intensité physique et une qualité technique au-dessus de la moyenne.
Mais les Messins peuvent nourrir quelques regrets, même s’ils se sont procurés moins d’occasions que leur adversaire. Les Bordelais se montraient dangereux par Nilord, Taha et Noc qui échouaient en première période devant Ugo Tritz en faisant preuve d’un manque de finition. Mais le gardien lorrain s’inclinait finalement sur un coup franc puissant de vingt-cinq mètres ajusté par Soni – qui a déjà évolué en Ligue 1 cette saison – à la demi-heure de jeu (0-1, 30e ).
Malgré Etoundi-Tsimi
Malgré leurs efforts, les partenaires de Protin ne parvenaient pas à tromper Over Mandanda (le plus jeune frère de Steve) avant la pause.
Au retour des vestiaires, les Mosellans poussaient et Youssef Maziz voyait son coup franc échouer sur le poteau bordelais. Leurs efforts étaient finalement récompensés grâce à Junior Etoundi-Tsimi qui profitait d’une mésentente entre le gardien des Girondins et l’un de ses défenseurs pour égaliser (1-1, 78e ). Mais cinq minutes plus tard, l’inévitable Soni redonnait l’avantage aux troupes d’André Penalva sur un lob parfait et lointain alors que Tritz était sorti de sa surface pour dégager le ballon (1-2, 83e ).
Les Messins accusaient le coup et les Girondins de Bordeaux pouvaient, au coup de sifflet final, laisser exploser leur joie. Ce sont eux qui joueront la demi-finale du championnat de France.
Le FC Metz a quitté la Ligue 1 sur une nouvelle note indigne et un autre match l’attend désormais. Cette semaine, le président doit choisir s’il maintient sa confiance ou non à Albert Cartier. Mystère…
Florent Malouda quittera le FC Metz, comme beaucoup d’autres acteurs de cette descente. Son expérience n’aura pas pesé. Photo Pascal BROCARD
Johann Carrasso a admis « un sentiment de honte ». Le gardien du FC Metz pouvait difficilement concevoir d’autres émotions après la dernière sortie pathétique des Grenats face à Lille (1-4). L’histoire de leur saison a souvent insisté sur cette série de 18 matches sans victoire, mais elle s’est aussi achevée sur une séquence de cinq défaites, quinze buts encaissés et… deux marqués. Metz est à sa place.
Finalement, dès que la barrière du maintien « mathématiquement possible » s’est effondrée, les hommes d’Albert Cartier l’ont imitée. Adieu concentration, esprit de corps et dignité. Ces garçons n’ont pas trouvé les ressources pour entretenir la flamme et quitter la Ligue 1 la tête haute.
Aujourd’hui, certains ont l’esprit ailleurs de toute façon. Sarr a concédé samedi qu’il aspirait à un autre destin qu’un retour en L2. Ses vieux compagnons de croisade en Gambardella (Bussmann, Métanire, Ngbakoto) pourraient aussi s’envoler vers de nouveaux cieux. Les joueurs en prêt, Maïga et Andrada, vont regagner d’autres pénates. Malouda et Rocchi sont libérés de leurs engagements contractuels. Et la liste n’est pas exhaustive. Il y aura d’autres candidats au départ (Kashi, Sassi, Ben Youssef) et des garçons qui pourraient lier leur sort à celui de l’entraîneur. Une pensée directe pour Choplin et Doukouré…
Stop ou encore ?
Le FC Metz en général et son président en particulier s’avancent vers une semaine décisive. Car Bernard Serin devra trancher l’épineuse question du banc. Elle est fondamentale pour la saison prochaine. Personne ne sort indemne d’un exercice aussi compliqué. Par exemple, le patron du club n’ignore rien de la relation dégradée dans son staff sportif. Il paraît d’ailleurs inconcevable de voir Albert Cartier et son adjoint José Jeunechamps poursuivre la route ensemble. Entre eux, l’amour n’aura pas duré trois ans. Leur relation n’est certes pas nourrie de haine mais elle est devenue polaire.
Le vestiaire compte aussi ses divisions sur ce dossier. C’est le lot d’un groupe en surnombre, avec les déceptions et les frustrations que cela suppose. Les joueurs peu utilisés ou bordurés ne seront pas les meilleurs avocats d’Albert Cartier. Des soutiens existent pourtant. Philippe Gaillot en est un. Carrasso aussi. « En aucun cas mon avenir est lié à celui du coach, a certifié le gardien. Je n’aurais aucun problème à travailler de nouveau avec une personne qui a fait monter deux fois le club. »
Les promotions successives et cette dernière année de contrat sont les meilleurs atouts d’un entraîneur qui n’est pas responsable de tout et qui n’a jamais eu la main sur le recrutement. Lui, en tout cas, se disait « impatient » d’atteindre le 24 juin « pour préparer la saison prochaine ». Il appartient désormais au président de combler cette attente. Si leurs chemins se séparent, il faudra trouver un entraîneur capable d’incarner le club comme Cartier et de mener l’objectif de remontée. C’est un autre problème dans cette semaine de vérité.
Christian JOUGLEUX.
Florent Malouda : « Je resterai un ami du FC Metz »
Florent Malouda tire le bilan de son séjour messin et défend la cause du président Bernard Serin.
F lorent Malouda, comment analysez-vous cette dernière sortie du FC Metz ? « Il ne faut pas juger l’équipe sur ses dernières prestations. C’est dur dans les têtes. C’est un groupe jeune qui n’a pas trouvé les solutions pour passer cette épreuve-là. »
• Quel bilan tirez-vous de cette expérience ? « C’est un échec. L’objectif sportif n’a pas été atteint. Il faut l’accepter, assumer. Je l’assume pleinement. Il fallait maintenir le club et j’ai échoué. Mais cela n’occulte pas les points positifs et les nombreux amis que je me suis faits ici. Je sais faire la différence. Je suis reconnaissant de l’accueil et je souhaite plein de bonnes choses aux supporters et aux gens du club. »
• Avez-vous discuté avec le président Serin sur les raisons de cet échec ? « On a toujours été en contact pour échanger sur les points à améliorer pour structurer le club et pérenniser sa présence au haut niveau. »
• Des pistes peut-être ? « Les structures. Je sais que, financièrement, c’est difficile pour tous les clubs, mais Metz a un retard à rattraper. Ça n’explique pas tout. La marche était trop haute. Les lacunes qui passaient en National et en Ligue 2 ont été révélées au grand jour en Ligue 1. »
« Un peu injuste »
• C’est un constat terrible… « Je voudrais aussi que les supporters soient indulgents avec ce groupe et avec le président. Ce n’est pas facile. A chaque match, il a droit à sa petite chanson. C’est un peu injuste parce qu’il a fait beaucoup pour ce club, mais cela fait partie du jeu. Il le prend bien d’ailleurs. A la soirée des partenaires, il nous a même fait une belle chanson [ … ]. Il fait en sorte de donner les moyens au (staff) technique de mieux travailler et il s’est beaucoup investi. C’est quelqu’un que je respecte beaucoup. Et c’est pourquoi je resterai un ami du club et à sa disposition. »
• Quelle est la suite pour vous ? « D’abord, de bonnes vacances. Bien décompresser, se vider la tête, étudier les propositions, prendre le temps et faire le bon choix. C’est bien parce que je retrouve ma liberté et j’ai bien travaillé physiquement avec ces jeunes joueurs et Albert Cartier. J’ai perdu du poids d’ailleurs. »
• Avez-vous toujours ce rêve de Brésil ? « Il existe mais il n’est pas concret. Maintenant, j’ai envie d’un peu de stabilité pour moi et ma famille. Ces dernières années, j’ai pu la négliger pour privilégier des challenges courts parce que j’avais passé un an sans jouer… »
• Était-ce votre dernière apparition en Ligue 1 ? « Très certainement. Je ne pense pas y rejouer. Mon club de cœur, c’est l’Olympique Lyonnais. Je suis venu à Metz parce que j’ai une relation particulière avec Robert Duverne (le préparateur physique). Sinon, je n’aurais jamais pu jouer ailleurs qu’à Lyon. À part Châteauroux, mais bon, ça s’est mal passé… (Il a quitté le conseil d’administration du club) »
Ch. J.
quarts de finale du championnat de france u 17
Les regrets messins
Stade Gilbert-Cassin (Martignas-sur-Jalles). 500 spectateurs. Arbitre : M. Mahaoudi. Buts pour Bordeaux : Soni (30e , 83e ) ; pour Metz : Etoundi-Tsimi (78e ).
Les joueurs de Christophe Walter sont tombés, hier, face aux Girondins de Bordeaux sous un beau soleil au terme d’un match de haut niveau marqué par beaucoup d’intensité physique et une qualité technique au-dessus de la moyenne.
Mais les Messins peuvent nourrir quelques regrets, même s’ils se sont procurés moins d’occasions que leur adversaire. Les Bordelais se montraient dangereux par Nilord, Taha et Noc qui échouaient en première période devant Ugo Tritz en faisant preuve d’un manque de finition. Mais le gardien lorrain s’inclinait finalement sur un coup franc puissant de vingt-cinq mètres ajusté par Soni – qui a déjà évolué en Ligue 1 cette saison – à la demi-heure de jeu (0-1, 30e ).
Malgré Etoundi-Tsimi
Malgré leurs efforts, les partenaires de Protin ne parvenaient pas à tromper Over Mandanda (le plus jeune frère de Steve) avant la pause.
Au retour des vestiaires, les Mosellans poussaient et Youssef Maziz voyait son coup franc échouer sur le poteau bordelais. Leurs efforts étaient finalement récompensés grâce à Junior Etoundi-Tsimi qui profitait d’une mésentente entre le gardien des Girondins et l’un de ses défenseurs pour égaliser (1-1, 78e ). Mais cinq minutes plus tard, l’inévitable Soni redonnait l’avantage aux troupes d’André Penalva sur un lob parfait et lointain alors que Tritz était sorti de sa surface pour dégager le ballon (1-2, 83e ).
Les Messins accusaient le coup et les Girondins de Bordeaux pouvaient, au coup de sifflet final, laisser exploser leur joie. Ce sont eux qui joueront la demi-finale du championnat de France.