
Le désert en entrée
En attendant les contributions de Tours et Nancy ce soir, la première fournée de Ligue 2 n’a pas alimenté le spectacle. Après neuf matches, elle s’est avérée très chiche en buts, avec huit réalisations et cinq 0-0 d’entrée. Samedi, Metz et Lens n’ont pas dépareillé dans ce désert (0-0) mais, vu de Saint-Symphorien, c’est mal payé. Campé sur sa volonté de beau jeu, le club mosellan a en effet multiplié les assauts devant les buts de Joris Delle. Seulement, il s’est heurté à la désagréable combinaison du bon gardien adverse et du manque d’efficacité de ses attaquants.
Un projet validé
« Seul le résultat a fait défaut », déplorait José Riga, entraîneur à moitié comblé. Et pour cause : la première apparition messine en Ligue 2 a validé un projet de construction… resté au stade des intentions. Il s’impose donc de rester mesuré devant ce premier échantillon, même si le changement était palpable. Malgré quelques chandelles expédiées dans l’urgence par la charnière centrale, le onze messin, dans son ensemble, a tenté d’avancer au sol, en passes courtes, en s’appuyant sur les relais inspirés d’André Santos ou de Cheick Doukouré. Au moins, le FC Metz a le mérite de joindre la parole aux actes. Il a promis un virage technique et essaie de s’y plier. Autre preuve : la possession du ballon est restée sa propriété face au RC Lens.
Un atout par-dessus le marché
Cette nouvelle politique a montré une première vertu avant même le lancement du championnat. Car la volonté de beau jeu est un argument de taille, durant le marché des transferts, pour convaincre des candidats au départ de prolonger l’aventure en Lorraine. Un témoin au hasard ? Cheick Doukouré. Pour l’international ivoirien, formé à l’école de Lorient, ce changement de cap est un soulagement. Il ne s’en cache pas : « Je vois très bien la différence , avoue-t-il. On a envie d’avoir la maîtrise, on a des joueurs qui savent jouer au ballon… » Autre candidat au départ, Ngbakoto avoue, lui aussi, que ce projet le séduit.
Premiers sifflets pour Baldé
Saint-Symphorien aurait-il déjà trouvé sa tête de Turc ? Pauvre Amido Baldé. Metz chanterait peut-être ses louanges s’il avait converti une occasion mais la première sortie de l’attaquant s’est conclue sous les sifflets. Ce débat, Nancy l’a connu en son temps avec Marc-Antoine Fortuné. Ses coéquipiers appréciaient alors d’avoir un pivot travailleur mais les supporteurs criaient à l’escroquerie sur le buteur. Parole à la défense : « Il faut lui laisser du temps, explique Ngbakoto. Amido garde très bien le ballon et, avec plus de confiance, il nous fera du bien. »
Christian JOUGLEUX.
Ngbakoto : le transfert ou le rachat ?

L’été de Yéni Ngbakoto n’était sans doute pas celui qu’il espérait. Comme Bouna Sarr, cet enfant du FC Metz se préparait à découvrir, pour la première fois, un deuxième club professionnel dans sa carrière. Mais, comme Gaëtan Bussmann, cet historique est toujours là. Et, comme Cheick Doukouré, un autre candidat au départ, il s’est doucement laissé séduire par le nouveau projet grenat : il a compris que la stabilité n’exclurait ni le changement, ni le plaisir cette saison. Alors, il joue le jeu.
Pour combien de temps ? Jusqu’au 31 août, date de clôture du marché, chaque match disputé par Ngbakoto peut être le dernier sous pavillon messin. José Riga aimerait s’appuyer sur ce milieu offensif polyvalent lié au club jusqu’en 2017, mais l’ombre de la fameuse « offre qui ne se refuse pas » plane toujours sur le dossier. « Il y a eu des sollicitations cet été , dit Yéni, mais aucune proposition concrète. De toute façon, je ne veux pas partir pour partir, mais seulement si je peux progresser. »
A 23 ans, le natif de Croix (Franche-Comté) est l’exemple d’un authentique espoir qui a abîmé sa valeur dans un naufrage en L1. Les statistiques confirment bien la décote : le meilleur joueur 2012-2013 en National pesait 14 buts et 6 passes en L2, voici deux ans. Dans l’élite, il s’est contenté de cinq réalisations (quatre pénaltys), pour une passe décisive. « Après ça, je ne suis peut-être pas dans les premiers choix pour les clubs , remarque-t-il. De toute façon, je savais que ce serait difficile pour moi de partir derrière cette saison compliquée. C’est pour ça que je veux me relancer. »
« Tant que je suis là… »
Partira, partira pas ? Dans le doute, ce joueur, qui rêve d’Angleterre, s’abstient de réfléchir. Il a mené une préparation sérieuse, rendu des copies consistantes en amical et il s’est fendu d’une première apparition solide, samedi, face à Lens. « Je me dis : tant que je suis là, je dois me donner à fond et être à 100 % derrière le projet du club ». A cet égard, la nouvelle volonté de jeu à Metz et le plaisir qu’elle implique ne sont pas pour lui déplaire. Mais si Ngbakoto continue d’être performant, il n’est pas acquis de le voir rester longtemps.
Ch. J.