
Cheick Doukouré et les Messins se sont fait bousculer en première période avant de se reprendre ensuite. Photo MAXPPP
Leader a rimé avec douleur hier. Metz a dû s’arracher pour se défaire d’une solide équipe de Créteil et s’installer en tête du championnat (1-2). Qui l’aurait cru à la mi-temps ?
Comme une forme de logique, l’événement est tombé au stade Duvauchelle, sur le terrain d’un trouble-fête patenté. Le FC Metz a encaissé son premier but de la saison et il lui a suffi de cinq minutes pour vivre cette première hier. Une autre performance inédite viendra toutefois effacer cet affront dans les mémoires, car les Grenats ont aussi enregistré la première victoire de leur histoire à Créteil, au terme d’un match à rebondissements et de mi-temps aux antipodes. Un bonheur ne venant jamais seul, ce succès permet aux hommes de José Riga de s’emparer du fauteuil de leader ce matin. Ils le garderont si Nancy ne parvient pas à les déloger tout à l’heure…
De notre envoyé spécial à Créteil
Cette quatrième victoire de rang, toutes compétitions confondues, fut sans aucun doute la plus difficile à obtenir pour le bataillon lorrain. Il aura d’abord fallu surmonter une première mi-temps délicate, sous emprise cristolienne, et combler ce retard d’un but déploré précocement. L’affront en question ? Un centre d’Augusto, libre de tout marquage, repris par un Clémence tout aussi tranquille dans l’axe, avait puni les errements défensifs de Metz dès l’entame (1-0, 5e ).
Jusqu’ici, tout allait mal. Et ce n’était qu’un début. En jouant le contre avec allant, Créteil s’est amusé de son hôte et Mollet faillit aggraver l’affaire, par un tir légèrement au-dessus (17e ) et une frappe excentrée sortie par Didillon (26e ). Les Grenats n’y étaient pas. Ils ne cadreront d’ailleurs aucun tir en 45 minutes.
Deux penaltys
La suite, en revanche, fut tout simplement déconcertante. Petit à petit, Metz a remis ses idées en ordre et commencé enfin à faire peser le danger dans la surface cristolienne.
Puis tout a basculé en dix minutes et deux penaltys. Le premier a été obtenu par Gbaklé, entré à la place de Métanire (47e ), qui jouait bien le coup sur une intervention de Kerboriou dans la surface. Le gardien a certes repoussé la tentative de Ngbakoto mais Bussmann a surgi comme un furieux pour envoyer un pétard dans les buts (1-1, 55e ). Egalisation donc et… avantage dix minutes plus tard. Cette fois, le même Ngbakoto était fauché par Konongo et Lejeune a converti sa première tentative pour rendre le miracle messin possible (1-2, 65e ). Incroyable.
Les Grenats ont naturellement insisté pour accentuer cette avance et Gbaklé (71e ) n’était pas loin de soulager les Lorrains. Mais il devait être écrit que cette partie resterait délirante jusqu’à son terme et Créteil a tout fait pour ruiner les efforts messins. En vain. Un poteau, sur un tir de Clémence, a sauvé Didillon (77e ) qui signait ensuite deux parades décisives (83e , 90e +2) pour sceller le succès des siens. Même Kerboriou, son homologue, était monté dans la surface mosellane pour participer au siège cristolien. Et cette équipe de Metz, si fragile au départ, de faire bloc pour conserver son précieux acquis. Avec bonheur.
Finalement, les Grenats n’auront pas évacué le débat sur leur irrégularité en match hier, mais ils auront préservé la constante la plus essentielle : rester invaincus et gagner encore. D’où cette place de leader, provisoire ou pas. Metz mérite d’être là. Avec ses défauts certes mais ils participeraient presque à son charme. A moins d’être cardiaque…
Christian JOUGLEUX.
Didillon éteint le feu
Le gardien messin s’est encore montré décisif en fin de partie.
LA COMPO. Le changement présumé a bien eu lieu. Au coup d’envoi, hier, José Riga a pris le parti de titulariser Falcon à la place de Baldé en pointe de l’attaque messine. Ce n’était pas la seule modification dans le onze grenat. Si le jeune Habib Diallo a été écarté du groupe de 17 éléments, l’entraîneur a aussi privilégié l’option Métanire, devant l’Espagnol Balliu, dans le couloir droit.
LE GARDIEN. Impuissant sur le but et autoritaire sur ses sorties suivantes (10e , 23e , 26e ), Thomas Didillon a senti passer un frisson dans son dos, avant de rattraper cette frappe de Clémence qui a touché le poteau et léché sa ligne de but (77e ). Pour finir, une touche d’esthétisme, avec une superbe détente sur un tir de Lesage, qui aura régalé les photographes (83e ), puis un sauvetage dans le feu des dernières minutes quand la surface était assaillie par Créteil (90e +2).
LA DÉFENSE. Cueillie à froid et spectatrice de l’ouverture du score, la défense messine a ensuite dû gérer le jeu en contre de Créteil avec plus ou moins de bonheur. Balliu a d’abord souffert dans son couloir droit et la charnière centrale a dû éteindre plusieurs incendies en revenant au pas de course, à l’image de Reis, sur un déboulé de Dabo (37e ), ou de Palomino sur un autre rush cristolien (57e ). Plus vigilants ensuite, les défenseurs grenat ont sauvé l’essentiel et Bussmann a inscrit son deuxième but en région parisienne, après la Coupe de la Ligue. Encore une réalisation décisive d’ailleurs.
LE MILIEU. Dépassé en première période et régulièrement surpris par les chandelles cristoliennes, le milieu de terrain messin a épousé le scénario de cette partie en refaisant surface après la pause. Buteur sur penalty, Lejeune s’est également montré généreux dans l’effort défensif, tandis que Gbaklé s’est fendu d’une entrée saignante sur son aile. Petit match de Santos en revanche qui a semblé souffrir physiquement.
L’ATTAQUE. Aucune frappe cadrée en première mi-temps, seulement un embryon d’occasion sur un coup franc repris de la tête par Bussmann (9e ). L’entrée de Gbaklé (46e ) a dynamisé un ensemble encore une fois bien mené par Ngbakoto passeur sur le premier penalty et victime de la faute sur le second. Son petit numéro, en fin de match, s’est hélas conclu sur une parade de Kerboriou (90e ). S’agissant de Falcon, il a couru, beaucoup, mais sans vraiment peser.
L’INFO. Et si Johann Carrasso restait à Metz ? Poussé vers la sortie, le gardien vient de faire sa réapparition à l’entraînement. Faute de proposition, l’intéressé pourrait finalement faire office de troisième gardien cette saison. « Au regard des circonstances, de l’état du marché et de la personnalité de Johann, on a décidé de le réintégrer », explique José Riga, en précisant que sa hiérarchie demeurait inchangée à ce poste.
Ch. J.
Metz garde ses priorités

Umut Bozok. Photo Thierry Sanchis. .
Former des joueurs, leur permettre d’accéder à un contrat pro : la réserve de Metz conserve ses habitudes.
La réserve du FC Metz a imité ses aînés la saison passée : elle est descendue du meilleur niveau auquel elle pouvait prétendre. Elle repart donc pour un tour en CFA 2 et l’objectif de son entraîneur reste invariablement le même : « F ormer des joueurs. » Normal, c’est sa vocation. Mais faut-il en déduire que la montée importe peu ? « Non, ce n’est jamais accessoire , rétorque José Pinot. J’aime trop gagner pour dire ça et il faut aussi développer la culture de la victoire. » L’objectif sportif sera donc « le haut du tableau ».
Metz s’appuiera notamment sur la génération 1996 et, comme toujours, sur les renforts de l’équipe première. Ainsi va la vie d’une réserve : les forces en présence sont indiquées à la dernière minute et charge à l’entraîneur de composer avec un effectif soumis aux aléas des pros.
Une ligne en suspens
Metz a musclé ses séances de travail cet été. « Dans l’intensité, le nombre des séances comme le contenu », énumère un entraîneur qui a globalement apprécié le comportement de ses protégés en préparation. « On a affronté les moins de 23 ans de Mayence, Seraing et Strasbourg. C’était vraiment très intéressant. »
Reste enfin le grand bouleversement structurel annoncé : la mise en œuvre d’une ligne sportive commune. Le directeur sportif Carlos Freitas doit s’immiscer dans la vie du centre pour établir la connexion avec les pros. Ce n’est pas encore le cas. « Il y a une communication, explique Pinot, mais l’urgence c’est d’abord de faire avancer l’équipe professionnelle. Quand le mercato sera fini, on discutera des petits détails. »
En attendant, José Pinot continue donc d’appliquer la ligne habituelle : « Pour que nos jeunes vivent la meilleure saison possible , humainement et sportivement, conclut-il. J’espère encore avoir de bonnes surprises. »
Ch. J.
Le derby tombe un vendredi
LIGUE 2. La Ligue de football professionnelle a communiqué, hier, la date du derby Metz-Nancy et celle-ci est maintenue au vendredi 18 septembre, à 20 h. La préfecture de Moselle aurait certainement préféré un décalage au samedi, à 14 h, pour d’évidentes questions de sécurité, mais « l’affiche » retenue pour le lendemain est finalement… Paris FC - Evian TG. Une réunion aura d’ailleurs lieu ce lundi, à 11h30, dans les locaux de cette même préfecture pour établir l’organisation de ce match logiquement considéré comme sensible par les autorités. En parallèle, le FC Metz a lancé, dès hier, sa billetterie en ligne pour ce sommet de Ligue 2.