Les dirigeants messins ont décidé de démarrer un nouveau cycle avec un effectif multinational. Une stratégie répondant autant à des impératifs sportifs qu’économiques. Comment vit ce vestiaire cosmopolite ?

après une douloureuse relégation, le FC Metz a décidé de se remettre en ordre de bataille en menant, tout au long de l’été, à ce qui s’apparente à une petite révolution. Exit l’image (jaunie) d’un club ancré dans le terroir. Place à un patchwork cosmopolite aux teintes autant sportives qu’économiques. Une composition totalement assumée par le président Bernard Serin et son directeur sportif, le Portugais Carlos Freitas.
En orientant leur recrutement quasi exclusivement vers l’étranger, les dirigeants messins ont surpris, déconcerté voire dérangé parfois. Qu’en est-il quelques semaines plus tard alors que les Lorrains, invaincus (1 nul, 4 victoires), occupent le fauteuil de leader de la Ligue 2 ? Le ciment cher à José Riga, l’entraîneur belge du club à la Croix de Lorraine, a-t-il pris ? « L’ambiance est fantastique , assure, en anglais, l’Espagnol Ivan Balliu. Le groupe est jeune, on plaisante beaucoup et tout le monde fait les efforts qu’il faut pour se comprendre. »
Un signe positif – même s’il est sans doute bonifié par le bon début de saison – au sein d’un vestiaire où treize nouveaux visages (sans compter le Tunisien Marouane Sahraoui, prêté à Seraing) ont fait leur apparition et où se côtoient quotidiennement vingt-trois étrangers et dix-huit nationalités.
D’autant que le risque, avec la barrière de la langue, est de favoriser, même involontairement, la constitution de clans. Un poison au sein d’un groupe composé de trente-deux individualités censées tous tirer dans le même sens. « C’est évidemment un point sur lequel nous sommes particulièrement attentifs , explique Philippe Gaillot, le directeur général adjoint du FC Metz. Jusqu’ici, ça fonctionne plutôt bien, sans aucun problème. »
Vingt ans après l’arrêt Bosman (qui a mis fin aux quotas de joueurs nationaux en Europe), le football a donc aboli les frontières et Metz, comme beaucoup d’autres écuries, a décidé d’en profiter. « Le monde, et particulièrement celui du football, est devenu un petit village », glisse José Riga, qui a lui-même roulé sa bosse en Belgique, au Qatar, en Angleterre et en Italie avant d’atterrir en France.
« Une richesse »
« Beaucoup de nos recrues ont voyagé et possèdent l’expérience de différents championnats , poursuit Philippe Gaillot. C’est une richesse dont toute l’équipe doit profiter. » Une formation messine qui doit, aussi, se (re) créer une identité sur les ruines d’un chantier engagé au détour d’une route National. « Ce qui importe, au-delà des nationalités, c’est que chaque joueur respecte le maillot qu’il a sur le dos, le club qu’il représente et ses supporters », expliquait récemment Carlos Freitas. Même son de cloche dans le discours présidentiel. « N’importe quel joueur est capable d’incarner les valeurs du club », assure Bernard Serin en s’appuyant sur l’exemple de José Luis Palomino, devenu, selon lui, « un Messin du centre-ville ». Son compatriote argentin, Guido Milan, aujourd’hui francophile convaincu, est un autre exemple d’une intégration parfaitement réussie.
En attendant, tout ce petit monde communique principalement grâce au fameux langage universel du football. Mais aussi en anglais, « que la majorité d’entre nous parle », assure Ivan Balliu qui échange également en espagnol avec les Argentins. Quant à José Riga, qui a fourni à tous un petit lexique (en français), il distille ses consignes en français, en anglais, en espagnol et, évidemment, en langage des signes. Mais, quoi qu’il arrive, le mot de la fin, lui, s’écrira sur le terrain. Et peu importe la langue.
Jean-Sébastien GALLOIS.
FC Metz : une vraie tour de Babel

Le FC Metz version 2015/2016 a un air de tour de Babel. Parmi l’effectif des joueurs, on dénombre pas moins de 18 nationalités différentes. Outre les neuf Français, les Grenats comptent entre autres quatre Portugais, trois Argentins, un Zambien, un Vénézuélien, un Letton, un Turc, un Espagnol, un Biélorusse… Pour les consignes, le langage des signes est souvent de rigueur.
fc metz express
Tableau de bord. Hier : une séance en matinée. Aujourd’hui : une séance à 16h30. Demain : une séance à 16 h (à huis clos). Vendredi : Laval - Metz à 20 h. Samedi : une séance d’entraînement à 11 h. Dimanche : repos.
D’un match à l’autre. Dernier match : Metz - Évian TG (5e journée de L2), samedi 29 août : 2-1. Prochain match : Laval - Metz (6e journée de L2), vendredi 11 septembre à 20 h. À suivre : Metz - Nancy (7e journée de L2), vendredi 18 septembre à 20 h ; Le Havre - Metz (8e journée de L2), mardi 22 septembre à 21 h ; Metz - Nîmes (9e journée de L2), vendredi 25 septembre à 20 h ; Brest - Metz (10e journée de L2), samedi 3 octobre à 14 h.
À l’infirmerie. Cheick Doukouré (genou) et Nuno Reis (pied) sont à l’arrêt. Jonathan Rivieriez (genou), Guido Milan (genou) et Célestin Djim (ischio-jambiers) sont en phase de reprise.
Suspendu. Juan Kaprof manquera le déplacement à Laval vendredi et la réception de Nancy.
Compte officiel de Croix Grenat
