Aussi souriant côté cour que mordant côté jardin, Ivan Balliu, le défenseur messin formé au Barça, « s’éclate au FC Metz ». Confessions d’un jeune homme heureux. En anglais. « Mais bientôt en français », promet-il.

Ses débuts au FC Metz. « Je ne pouvais rêver mieux. On réalise une très bonne entame de championnat. Les résultats sont au rendez-vous, le camp d’entraînement est vraiment super, tout comme le stade. Et j’adore le public de Saint-Symphorien. Ils n’arrêtent pas de chanter. Je n’ai jamais vraiment connu ce genre d’ambiance avant. Au Portugal, à Arouca, le stade ne contient que 5 000 places. Alors, forcément, c’est différent. Même si on est concentré sur le jeu, dans notre match, les encouragements des supporters te portent. C’est aussi grâce à ce soutien qu’on a réussi à gagner contre Évian ( 2-1 ). »
Son acclimatation à Metz. « J’aime beaucoup cette ville. Les gens sont sympas même si très peu parlent espagnol ou anglais ( rire s ). Pour l’instant, c’est un peu compliqué pour communiquer mais ça va venir. Par contre, il fait un peu froid à mon goût ( rire s ). Aussi, j’ai trouvé une maison du côté du Ban Saint-Martin. C’est important d’avoir un "chez-soi" car à l’hôtel, tu finis par tourner en rond, tu manges souvent la même chose, etc. Oui, vraiment, je me sens bien ici. »
La langue. « La majorité des joueurs parvient à s’exprimer en anglais, donc ça ne pose pas vraiment de problèmes. Le coach aussi parle anglais, c’est donc plus facile pour les consignes. Mais dans le football, finalement, tout le monde parle le même langage. Après, c’est vrai que sur le terrain j’échange en espagnol avec Juan ( Kaprof ), José ( Palomino ) ou André ( Santos ). C’est plus simple. Cela dit, je viens de débuter les cours de français. J’estime que c’est très important. Que ce soit pour communiquer avec mes coéquipiers, le staff et les employés du club ou pour la vie de tous les jours. Cela facilitera d’autant mon intégration. »
L’ambiance dans le vestiaire. « Elle est vraiment fantastique. Le groupe est jeune, on plaisante beaucoup. Sur le terrain, à l’entraînement et en match, on se parle énormément car tout le monde fait les efforts qu’il faut pour se comprendre. Après la victoire face à Evian, on a vu que ce groupe est très uni. »
Côté droit ou côté gauche ? « Je préfère évidemment évoluer côté droit. C’est plus naturel pour moi et je m’y sens plus à l’aise. Après, à gauche, le travail reste le même. Il faut bien défendre et apporter offensivement quand il le faut, même si c’est plus délicat pour moi à gauche. Mais au final, le plus important, c’est de jouer. Peu importe le côté ( large sourire ). À Dijon, en Coupe de la Ligue, j’ai évolué un cran plus haut ( milieu droit ) : c’est une autre option et ça me va puisque je joue… »
La Ligue 2. « Je ne suis pas surpris de ce que j’ai découvert. Carlos Freitas ( le directeur sportif messin ) m’avait très bien expliqué ce qu’il en était. C’est un championnat âpre, très disputé, rapide aussi. Mais si certaines équipes pratiquent un jeu direct en balançant de longs ballons devant, d’autres développent du jeu. C’est d’ailleurs ce que nous voulons faire. »
La philosophie de jeu du FC Metz. « Cela me convient parfaitement puisque c’est ce que je connais et que je pratique depuis que je suis tout jeune. A Barcelone, il existe cette même volonté de développer du beau jeu. C’est au Barça que j’ai appris la patience, à ne pas me débarrasser du ballon mais, au contraire, de le garder et de le donner proprement. Ici aussi, on cherche les espaces, à redoubler les passes avec un jeu porté vers l’attaque. Alors, forcément, ça me plaît… »
Ses objectifs. « Personnellement, c’est très simple : jouer le plus de matches possibles. Mais le plus important, c’est que le FC Metz retrouve la Ligue 1 en fin de saison. »
Jean-Sébastien GALLOIS.
José Riga, victime d’une histoire belge ?
L’entraîneur du FC Metz s’est retrouvé hier, malgré lui, au centre d’une affaire de corruption qui agite tout le football belge. Il dément et entend poursuivre en diffamation.

José Riga n’en revient pas. L’entraîneur du FC Metz, mis en cause plus ou moins directement par un média belge à la suite des accusations lancées lundi soir dans une émission de télévision par l’actuel président du Standard de Liège, Bruno Venanzi, a vite démenti ce qui s’apparente, a priori, à une vilaine histoire belge. Mais de quoi s’agit-il ?
Interrogé par Stéphane Pauwels, dans son émission "Carrément Steph", Bruno Venanzi n’a pas donné dans la demi-mesure en révélant qu’un joueur de son club, durant la saison dernière, avait payé son entraîneur pour jouer davantage. Sans citer, évidemment, le moindre nom. Sud presse, un site d’informations belge, s’est alors emparé de l’affaire et mené son enquête… pour aboutir aux noms de Jonathan Legear, qui serait donc le joueur visé, et de José Riga. Ce dernier ayant été le seul des trois coaches qui se sont succédé à la barre du Standard durant toute la saison à l’avoir fait jouer.
Dans cette affaire, depuis, bien sûr, tout le monde nie en bloc. Le joueur et les trois entraîneurs. Et tout le monde envisage de poursuivre en diffamation le président liégeois.
« Le président a confiance en moi »
A deux jours du match programmé à Laval (demain soir) et la semaine précédent le derby face à Nancy (vendredi prochain), ces accusations ne sont sans doute pas du meilleur effet. Mais José Riga se veut très rassurant… « Cela (ces accusations) touche tout le monde. Ma position à Metz est-elle fragilisée ? Le président a confiance en moi et sait qui je suis ! », a répliqué l’entraîneur messin à un confrère belge, dans les colonnes des Dernières Heures.
De son côté, Bernard Serin, ledit président, a tenu à réagir par un communiqué laconique. Histoire d’éteindre définitivement le feu : « Les récentes déclarations de Bruno Venanzi ont agité les médias ces derniers jours. Le président du Standard de Liège a en effet rendu publiques des rumeurs concernant une affaire interne au club belge.
Dans le cadre des allégations diffusées par les médias, nous prenons acte du fait que le Standard de Liège ait décidé de déposer plainte contre X. En outre, nous constatons que certaines personnes visées par ces rumeurs vont porter plainte pour diffamation. C’est le cas notamment de notre entraîneur principal, José Riga.
L’affaire est désormais entre les mains de la justice, qui seule devra y faire toute la lumière. Par conséquent, nous ne ferons pas d’autres commentaires à ce sujet. »
Dans la journée de mardi, le parquet a ouvert une enquête. La justice va désormais faire son travail. Ce qui n’empêchera sans doute pas José Riga de faire consciencieusement le sien.
Patrick DELAHAYE.