
Kévin Lejeune et les Messins n’ont pas réussi à éviter le piège tendu par de méritants Nîmois. Photo Pascal BROCARD
En manque total d’inspiration après la pause, les Messins, qui avaient pourtant ouvert le score par André Santos, ont concédé leur première défaite de la saison en championnat, hier, face à la lanterne rouge nîmoise (1-2).
Selon les vœux de leur entraîneur, les Messins devaient livrer un match plein, hier soir, face au dernier de la classe. Mais c’est avec une vilaine gueule de bois que tout ce petit monde s’est réveillé ce matin. Avec, en bouche, ce goût amer de la défaite. Un âcre relent que Kévin Lejeune et ses partenaires n’avaient, jusqu’ici, jamais connu en championnat.
Si la soirée n’avait pas trop mal commencé avec quelques sympathiques mises en bouche et un but de Santos en guise d’entrée, la suite du banquet s’est vite avérée bien fade. Voire indigeste. De quoi redonner de l’appétit à des Crocodiles aux dents largement plus aiguisées que leur adversaire du jour. Ce succès, les hommes de José Pasqueletti, à défaut d’être brillants, sont allés le chercher à grands coups d’envie tout en profitant de l’apathie messine, notamment après la pause.
D’ailleurs, la première frappe signée Mounié, qui heurtait le poteau gauche d’Oberhauser, aurait dû leur mettre la puce à l’oreille (10e ). Certes, les Lorrains ne sont pas totalement restés sourds à ce premier avertissement puisque rapidement ils ont repris les choses en main. Mais les quelques esquisses de jeu barbouillées ici et là n’ont pas réussi à effacer ce mal profond qui ronge le patient messin : l’inefficacité offensive.
Michel repoussait ainsi le coup franc flottant de Ngbakoto (12e ) avant que Mayuka, bien servi par Gomes, ne rate de peu le cadre (18e ). Santos, quant à lui, voyait sa reprise contrée par… Kaprof (27e ) qui négociait ensuite mal un contre qui aurait dû faire mouche (30e ). Özmen, monté aux avant-postes sur un centre de Ngbakoto était contrarié par Bourrillon (33e ) alors que la magnifique frappe signée Gomes, de près de trente mètres, trouvait sur sa route le poteau puis Michel (35e ).
Nîmes faisait alors le dos rond face à ces salves messines et était même à deux doigts d’ouvrir le score lorsque Koura grillait la politesse à Özmen et Palomino. Mais sa frappe mourait à côté du but messin (40e ). Finalement, à force d’insister, le FC Metz parvenait à ses fins. À la suite d’un mouvement initié par Ngbakoto, Kaprof servait Santos au second poteau qui soulageait tout un stade (1-0, 41e ). En ouvrant la marque, sans doute les hommes de José Riga pensaient-ils avoir fait le plus dur. Il ne restait plus qu’à enfoncer le clou. Las, la seconde période a renvoyé les Grenats face à leur doute.
Et soudain, le vide…
Pire, ces derniers ont donné le bâton à des Nîmois – qui n’en demandaient pas tant – pour se faire battre. Dans tous les sens du terme. Mounié, encore lui, donnait un nouveau signal d’alarme en catapultant son coup de tête sur le poteau d’Oberhauser ensuite auteur d’un double arrêt réflexe (70e ).
Les signaux positifs envoyés depuis la Haute-Normandie se perdaient peu à peu dans la brume de Saint-Symphorien. Incapable d’initier des mouvements dignes de ce nom, malgré une bonne frappe de Candeias (74e ), Metz s’exposait de plus en plus. Une aubaine pour ce diable de Mounié, laissé seul au second poteau (1-1, 77e ). Alors que Mayuka ne parvenait pas à régler la mire (80e ), Cissokho, lui, ne ratait pas sa cible à la suite d’un énième corner concédé par la défense lorraine (1-2, 82e ). L’addition aurait pu être encore plus salée sans l’aide, une nouvelle fois, du poteau, qui repoussait une frappe du même Cissokho (87e ).
Les dernières tentatives désespérées signées Candeias (90e +2, 90e +3) et l’ultime coup franc, totalement manqué, de Ngbakoto (90e +4) n’y changeaient rien. Le FC Metz a été (logiquement) stoppé net hier soir. Le match plein tant attendu a viré à un désagréable passage à vide.
Jean-Sébastien GALLOIS.
Mayuka : ça ne veut pas…

Mayuka donne et propose, mais le but s’est encore refusé à lui. Photo Pascal BROCARD
Encore une soirée sans but pour l’attaque messine. Malgré ses efforts, Emmanuel Mayuka n’a pas pu changer le cours d’une soirée qui a basculé avec les soudaines absences de la défense.
OBERHAUSER. Le pauvre, il n’encaisse que des buts sur lesquels il ne peut rien… Fusillé par Mounié sur un centre de Sergio (77e ), il a ensuite assisté, aussi impuissant, au but assassin de Cissokho (82e ). Avant ces tuiles, il avait gardé la maison devant Koura (11e , 40e ), Cissokho (30e ) et sorti un arrêt magique devant Mounié (70e ) qui venait de toucher la barre et deux fois le poteau…
MÉTANIRE. Monsieur "quatre poumons" dans ses œuvres. Il a encore couru sans relâche, défendu virilement et s’est montré disponible en attaque. En prime : un bijou de transversale sans suite pour Ngbakoto (15e ).
ÖZMEN. Il aurait pu marquer deux fois hier : sur un centre de Ngbakoto dévié sous son nez par un défenseur et contre son camp, sur une tentative de Mounié repoussée par le poteau (70e ). Sinon ? Quelques choix douteux, une certaine fébrilité dans le feu de l’action et du retard sur les buts nîmois.
PALOMINO. Dur sur l’homme, solide dans les airs et vigilant sur les centres, il a encore joué l’omniprésence rassurante… jusqu’aux buts qui ont aussi consacré son absence. Dommage.
GOMES. Le but de Mounié part d’un centre de son côté et ne rend pas hommage à une soirée intéressante pour l’arrière gauche, passé tout près du pion de l’année sur une frappe de 30 mètres repoussée par le poteau (34e ). Son offrande à Mayuka méritait également une autre conclusion (18e ).
SANTOS. À l’origine et à la conclusion de son premier but avec Metz, le Portugais a joué plus haut qu’à l’accoutumée, devant Mandjeck, au poste de récupérateur. Il aurait pu marquer plus vite sur un centre de Mayuka (35e ) et a d’abord trouvé Kaprof sur sa trajectoire (27e ). Relayé par Sassi (68 e ) , qui a sollicité Michel (74e ), simulé une faute dans la surface qui n’a abusé personne et fait défaut à la récupération.
MANDJECK. Soirée discrète pour un garçon qui s’est évertué à jouer simple, mais a connu des difficultés à faire autorité au milieu. Remplacé par Baldé (81e ), qui n’a rien changé à la désillusion et n’a quasiment pas touché de ballon.
KAPROF. Première apparition à domicile pour le milieu offensif argentin, qui a récolté son carton habituel, pour une main stupide, mais aussi adressé la passe décisive à Santos (41e ). Remplacé par Candeias (60e ).
LEJEUNE. Le capitaine n’a pas connu un rayonnement délirant dans cette soirée où il a été rarement mis à contribution sur le flanc de l’attaque. Il aurait pu se signaler sur coups de pied arrêtés, mais cet exercice-là n’a rien donné non plus hier.
NGBAKOTO. Deux têtes à côté (5e , 76e ), un coup franc boxé par Michel (13e ), un autre dans les nuages (90e +3) et un tir excentré mal négocié (15e ). Ou le petit bilan d’un garçon qui a connu de meilleurs rendements et une autre influence sur les débats.
MAYUKA. C’est un généreux et un altruiste. Il travaille pour les autres, sait conserver le ballon au besoin et propose des solutions dans la profondeur, mais l’efficacité le fuit, à l’image de cet extérieur du pied droit (18e ) ou de cette reprise de l’épaule (80e ). Vivement qu’un avant-centre se distingue à Metz cette saison…
Christian JOUGLEUX.
Riga : « En colère et déçu »
José Riga, entraîneur du FC Metz : « Je ne sais pas ce qu’il s’est passé en deuxième mi-temps. Les intentions étaient les mêmes, on voulait continuer à mettre la pression mais on a encore montré deux visages comme on l’a trop fait cette saison. On a eu l’air décontracté, on n’a pas bien défendu, on n’était pas en bloc… On aurait dû se mettre à l’abri plus tôt d’ailleurs mais cela n’explique pas cette deuxième période. On a un peu déjoué. L’adversaire nous a fait mal sur chaque sortie de balle et on a oublié le maître mot dans le football : l’organisation. Si je suis déçu ou en colère ? Les deux. »
José Pasqualetti, entraîneur de Nîmes : « Ce n’est pas volé. On savait que cette équipe de Metz jouait bien mais laissait aussi de l’espace dans son dos. En première période, on n’a pas réussi à mettre en place ce qu’on voulait mais, en deuxième, on a décidé d’aller les chercher plus haut. Pendant très longtemps, je me suis dit qu’on n’arriverait pas à marquer mais on y est finalement parvenu. J’ai bien aimé ce match. On a peut-être envoyé un message. On n’est pas totalement mort. »
Yeni Ngbakoto, milieu offensif du FC Metz : « En première période, on gérait bien. On n’est pas bien revenu en deuxième. On perdait des duels, on n’arrivait pas à se trouver, à construire notre jeu. Bref, ça n’allait pas. Contre une équipe qui joue sa survie, ce n’était pas la bonne attitude. On lâche trois points, mais cela peut être une bonne sanction après plusieurs matches où le contenu a fait défaut. Le chemin est encore long. Mon coup franc à la fin ? Je crois que c’est seulement le deuxième de la saison que je ne cadre pas. »
Georges Mandjeck, milieu défensif du FC Metz : « C’est une défaite surprenante. On avait à cœur de refaire une bonne performance, après notre match au Havre, mais on a peut-être laissé des forces là-bas, dans le voyage et tout ça. Il faut avouer aussi que cette équipe de Nîmes a très bien fait les choses ce soir. On a perdu logiquement. Parce qu’on n’a pas su tuer le match en marquant le but qu’il fallait. »
Mordants ces Crocos !
Avoir un capital de points négatif et la défaveur des pronostics n’empêche pas l’ambition. Nîmes a joué sans complexe hier et a même tenté sa chance quand les Crocos ont vu l’ouverture. Cissokho et Mounié, de fait, ont bien fait d’insister. Chacun y est allé de son but et aurait d’ailleurs pu faire enfler son compteur personnel. Le premier a sollicité Oberhauser (30e ), avant de planter une tête victorieuse (82e ) et de toucher le poteau pour finir (90e +1). Le second a égalisé (77e ) à la réception d’un bon centre de Sergio, entré en cours de jeu, et touché du bois lui aussi (70e ).
Enfin, au-delà d’une belle organisation collective, Nîmes a également pu s’en remettre à un gardien solide, Mathieu Michel, et, bien sûr, à l’inefficacité mosellane, encore particulièrement patente hier soir.