
Il était convenu de mener l’entretien dans sa langue, mais l’intéressé a tenu à faire l’effort du français. Ses progrès, en la matière, sont évidents. Et sa combativité n’est pas réservée au seul football. Quand le vocabulaire venait à manquer, Juan Falcon refusait encore la facilité d’un recours à l’espagnol mais précisait l’idée autrement. Voici, par exemple, sa façon d’expliquer le mot « sœurs » : « J’ai deux petits frères, mais ce sont des femmes ».
Le Vénézuélien voit rarement sa famille depuis qu’il s’est posé à Metz, à l’été 2014. Le papa comptable, sa mère, ses sœurs et sa fiancée sont restés au pays. « Je les vois quand je pars rejoindre ma sélection » , précise l’ex-attaquant de Zamora, meilleur buteur de son championnat avant de rallier la Lorraine. La séparation ? « C’est difficile , admet-il. Mais i l faut être fort mentalement. Et puis, je me sens bien ici. Tout le monde m’a très bien accueilli. »
Un éternel compagnon de route continue d’escorter Falcon à toute heure. Dieu. « C’est quelque chose que je tiens de ma famille, abonde-t-il encore. Comme elle, je pense qu’il y a un dieu et qu’il nous voit tous. Je le remercie en permanence ». Et de mille manières. En se signant avant un match, en levant les doigts au ciel pour célébrer un but ou… sur son compte Twitter, constellé de déclarations pieuses.
« Joueur de surface »
La religion est un pilier dans son pays. D’où cette devise nationale : « Dieu et Fédération. » Le foot, en revanche, n’a pas la primeur dans ce coin d’Amérique du Sud. Les Vénézuéliens lui préfèrent le base-ball. « J’ai essayé, je n’ai pas aimé , se souvient Falcon. Je viens d’une famille qui préférait le foot. Un de mes oncles a été pro et mon père jouait pour s’amuser. Moi, j’ai dû avoir mon premier ballon à trois ans. Cela m’a tout de suite plu mais c’était d’abord un plaisir. Plus tard, j’ai compris que j’aurais ma chance dans ce milieu si j’en faisais davantage. Il fallait travailler dur. »
Cette notion d’effort n’est pas une communication de façade mais une ligne directrice. Elle parsème chaque recoin du discours et transpire surtout dans son jeu, diablement généreux. Or, pour l’heure, la récompense est rare. Un but pour sept apparitions cette saison. Avec ces circonstances atténuantes : des blessures, des allers-retours en sélection, des mises en situation difficiles dans les schémas messins…
L’an passé, Juan Falcon avait hérité de la succession de Diafra Sakho. Vilain cadeau. Car le Vénézuélien n’avait ni la vitesse ni la polyvalence du Sénégalais. Il le dit lui-même : « Je suis un joueur de surface. » Un ratisseur de ballons égarés et un finisseur donc, mais certainement pas un foudre de contre-attaque ni un tripoteur de ballon patenté.
Ce garçon de 26 ans pourrait se plaindre d’être si peu alimenté sur ses qualités mais ce serait méconnaître son système de pensée. Qu’il exposera en conclusion : « C’est le football, c’est à moi de m’adapter. Je suis très content d’avoir inscrit mon premier but cette saison. Il m’a donné beaucoup de confiance. Je dois continuer à marquer. Je ne ressens pas le doute de l’attaquant parce que je sais que ma chance viendra par le travail. Il faut toujours garder une mentalité positive. »
Christian JOUGLEUX.
Tableau de bord
Aujourd’hui : une séance à 10h30. Demain : une séance à 15h (huis clos). Vendredi : Niort - Metz à 20 h. Samedi : une séance à 11 h. Dimanche : repos.
D’un match à l’autre. Dernier match : Metz-Paris FC (13e journée de L2), vendredi 30 octobre : 2-1. Prochain match : Niort-Metz (14e journée), vendredi 6 novembre à 20 h. À suivre : Montceau (CFA) - Metz (7e tour de la Coupe de France), samedi 14 ou dimanche 15 novembre ; Metz-Auxerre (15e journée), samedi 20 novembre à 20 h ; Metz-Bourg (16e journée), Red Star - Metz (17e journée), mardi 1er décembre à 21h.
À l’infirmerie. Cheick Doukouré (genou) et Hamza Sakhi (pubalgie) sont à l’arrêt. Thomas Didillon (doigt) devrait reprendre la compétition après la Coupe de France.
Robert Duverne rejoint Aston Villa

Robert Duverne et le FC Metz, c’est fini. Prématurément. L’ancien Lyonnais, qui avait débarqué en Moselle en août 2014, avait la promesse du président Bernard Serin. En cas de proposition pour rejoindre la Premier League, dans le staff de Rémy garde, il serait laissé libre…
L’ancien entraîneur de l’Olympique Lyonnais vient de rejoindre Aston Villa. Et Robert Duverne va donc le suivre.
C’est Bernard Smeets, déjà présent dans le staff, qui prendra sa succession auprès de l’effectif de José Riga.