
Daniel Candeias prend de plus en plus de poids dans l’organisation messine. Photo Anthony PICORÉ
Porté par son changement d’entraîneur et une dynamique positive, le FC Metz se présentera à Nancy, ce vendredi, dans la peau d’un chasseur paré de nouveaux arguments. Tant mieux !
S’il devait rester un son et une image de Metz-Laval (1-0), mardi soir, on retiendrait volontiers ce regard interloqué d’un journaliste mayennais et sa sentence définitive : « C’est fou, Bekamenga ne marque qu’avec Hinschberger. » La thèse se défend. Le club mosellan a effectivement trouvé son association de bienfaiteurs derrière ses deux grandes recrues de l’hiver, un attaquant et un entraîneur. Le premier vient de planter quatre buts en trois sorties gagnantes. Le second a remis dans le sens de la marche un ensemble qui s’était enrhumé avant les fêtes.
Ces trois succès consécutifs et la santé retrouvée du FC Metz modifient en profondeur l’approche du derby lorrain, demain, à Nancy. Alors que le match aller (0-0) avait clairement montré un voisin plus consistant, plus cohérent, les dynamiques du moment tendent à équilibrer la vue d’ensemble. Car l’ASNL est diminuée par les absences et n’avance plus aussi vite aujourd’hui, en témoignent ses cinq points glanés sur douze possibles. À l’opposé, Metz fonce, verrouille ses cages depuis deux journées de championnat et vient de retrouver le podium, juste en dessous de… Nancy.
Examen de passage
Hormis les supporters, tout sera donc réuni ce vendredi pour alimenter l’intérêt d’un choc sportif et affectif. Car au-delà des considérations de classement et de montée, Philippe Hinschberger tient aussi l’occasion d’augmenter les bonnes ondes qui gravitent autour de lui. D’entériner la pertinence de son arrivée sur le banc. Albert Cartier avait certes échoué à maintenir Metz en L1, mais il avait tout de même déposé six points sur le comptoir de cette grande rivalité régionale. Pour les supporters, ça compte.
En attendant cet examen de passage symbolique, le nouvel entraîneur accomplit, jusqu’ici, un travail remarqué. Et lisible surtout. Philippe Hinschberger a d’abord importé un jeu plus simple, plus tranchant et, au risque d’insister, plus adapté à ce championnat. Il a aussi dégagé une ossature et maintenu sa confiance au même noyau. Un garçon comme Daniel Candeias, par exemple, ne se demande plus, avant chaque match, lequel des trois arrières droits du club lui tiendra compagnie dans son couloir. Pour les automatismes, cette stabilité pèse. Et les derniers résultats ont été obtenus sans Doukouré ni Lejeune, deux maillons forts de l’effectif, ce qui ne manquera pas de renforcer le crédit du nouveau staff.
Le 27 janvier, dans ces colonnes, le président Serin avait estimé à « huit victoires » le minimum syndical pour entrevoir la montée. Depuis, son équipe lui a livré deux succès supplémentaires. Il reste du chemin, mais Metz est dans les clous fixés par le patron et il s’avance vers deux duels contre des concurrents directs (Nancy, Le Havre) susceptibles de prolonger cette dynamique. Et plus encore. Car une victoire à Marcel-Picot a toujours représenté davantage que trois points dans ce coin de Lorraine.
Christian JOUGLEUX.
Georges Mandjeck « réveillé » par Philippe Hinschberger

Georges Mandjeck pèse de plus en plus dans le jeu. Photo Anthony PICORÉ
Le milieu camerounais du FC Metz semble revivre depuis l’arrivée de Philippe Hinschberger. Résultat d’une vraie remise en question.
Tout n’a pas été parfait, mais Metz a gagné 1-0 contre Laval. Suffisant à votre bonheur, non ? « Oui, c’est très bien d’avoir gagné ce match car il nous permet d’enchaîner une troisième victoire de suite. On va maintenant pouvoir préparer sereinement le match de vendredi. »
• Comment expliquez-vous ces quelques périodes de flottement, notamment après la mi-temps ? « Les Lavallois nous ont quelques fois mis en difficulté, il faut le reconnaître. Ils ont de bons joueurs devant. Je crois qu’on a, déjà, pas très bien fini la première période et après, on a eu un peu de mal à transmettre rapidement le ballon. »
• Vous allez à Nancy dans des conditions idéales… « Oui car on y arrive avec le maximum de confiance. Mais ce ne sera pas facile et il faudra s’adapter au terrain synthétique. On va là-bas pour gagner ce match très important, afin de rester en haut de tableau. »
• Individuellement, comment vous êtes-vous trouvé ce mardi ? « Je pense que je n’ai pas tout à fait réalisé ce que le coach attendait en ratant quelques ballons et en manquant parfois de clairvoyance. C’est sûrement parce que j’avais à cœur de tout le temps jouer vite vers l’avant. »
• À son arrivée en décembre, Philippe Hinschberger a eu une discussion avec vous. Pouvez-vous nous en dire plus ? « Cette discussion avec le coach m’a réveillé, peut-être parce que je dormais. Il me connaît, m’a suivi à Rennes (2010-2012)… Il m’a fait me remettre au travail pour lui prouver que le Mandjeck de Rennes existait encore. »
• Il vous a aussi dit de redevenir une Porsche, non ? « (Rires). Oui… J’étais un peu une Panamera Turbo contre Laval ! Il y a mieux comme modèle mais c’est mon niveau pour l’instant. »
T. G.
Clément Sannier : « Un petit but de Yeni et c’est réglé ! »

Photo Karim SIARI
Le milieu de terrain pagnotin a fréquenté le centre de formation du FC Metz entre 12 et 19 ans. Alors, évidemment, son cœur est resté grenat.
• Pourquoi le FC Metz va-t-il battre l’ASNL ? « Parce que c’est ce qui arrive souvent. Après une difficile fin d’année 2015, les Messins reviennent bien. L’arrivée de Philippe Hinschberger a donné un nouvel élan à cette équipe. De toute façon, il ne peut pas en être autrement : Metz va gagner ! Vendredi soir, après le match, mon téléphone ne sonnera pas puisque personne, et surtout pas Séb ( Denay ), ne pourra me chambrer… »
• Un derby sans supporter c’est… « Nul ! Franchement, c’est dommage d’en arriver là. Ça enlève clairement du charme à l’événement même si je peux comprendre les motivations des pouvoirs publics. Mais un derby, c’est un rendez-vous important pour les supporters. Ça doit faire partie du folklore. Du coup, la fête est un peu gâchée… »
• Un bon Nancéien c’est… « C’est difficile comme question ça ! Un bon Nancéien ? Un joueur de Ligue 2 ! Un joueur qui aime la Ligue 2. »
• Si le FC Metz devait prendre un joueur chez le voisin nancéien, ce serait… « Il est déjà parti, mais j’aurais pris Rémi Walter ( le jeune milieu de terrain a signé à Nice mi-janvier ). Autrement, peut-être Benoît Pedretti. Il a énormément de qualités et il n’a sans doute pas eu la carrière qu’il méritait. C’est un joueur expérimenté qui aurait pu, je pense, avoir sa place dans une équipe comme le FC Metz. »
« Les hostilités ont été lancées »
• Si le FC Metz devait céder un joueur de son effectif actuel à l’ASNL, ce serait… « Franchement ? Aucun. Il n’y a pas d’ex-Nancéien. Si tu es Messin, tu restes Messin ! »
• Nancy, c’est bien quand même ? « Je dois être objectif, c’est ça ? ( rire ) Allez, je me lance : Nancy est tout même un club important pour la région. En tout cas, la rivalité entre les deux clubs est une bonne chose. Cela permet aux deux équipes de tirer vers le haut. »
• Les derbys, sous le maillot grenat chez les jeunes, c’était comment ? « Toujours très particulier. Peu importe la catégorie, l’attente était énorme. La semaine qui précédait le match était différente et, surtout, tu n’avais pas intérêt de le perdre ! Autrement, impossible de passer à travers une belle mise au point de la part des entraîneurs et des éducateurs ! »
• Le Messin de Pagny chambre-t-il les Nancéiens de Pagny ? « Oui, les hostilités ont été lancées il y a quelques jours déjà. Même si nous sommes une majorité de pro-Messins, il y a quelques grandes gueules côté nancéien ( rire ). En ce moment, toutes nos conversations reviennent irrémédiablement sur ce sujet. Et jusqu’au match, ça ne va pas s’améliorer. Je le répète, j’espère simplement que mon téléphone restera muet au coup de sifflet final… »
• Un pronostic ? « 1-0 pour le FC Metz. Avec un but signé Yeni Ngbakoto, un ami à moi. Oui, un petit but de Yeni et c’est réglé ! »
Jean-Sébastien GALLOIS.
Sébastien Denay : « Nancy est mieux armé »

Clément Sannier et Sébastien Denay : les deux milieux de terrain pagnotins ont choisi leur camp ! Photo Karim SIARI
S’il a pas mal bourlingué (Forbach, Thaon, Jarville, Blénod), le milieu de terrain a également porté le maillot nancéien de 1998 à 2000. Aujourd’hui à Pagny, il est resté attaché à l’ASNL.
• Pourquoi l’ASNL va-t-elle battre Metz ? « Parce que l’ASNL n’a plus quitté le podium depuis la 10e journée. Vu les deux effectifs, Nancy est mieux armé pour gérer ce genre de match si particulier. Des joueurs comme Pedretti ou Hadji ont assez d’expérience pour gérer un derby et transmettre des ondes positives à leurs jeunes partenaires. En plus, les Nancéiens jouent à domicile, dans un stade sans doute plein et sur un synthétique qu’ils connaissent et qui va sans doute les avantager. »
• Un derby sans supporter c’est… « Pas la même chose… L’ambiance sera forcément différente sans les Messins. Se chambrer, se chamailler un peu, c’est aussi l’intérêt d’un derby, ce qui fait son charme. Une tribune visiteuse vide, c’est triste. À l’aller, j’avais bien aimé le clin d’œil des Messins ( une banderole avait été déployée où l’on pouvait lire : "La répression n’a pas de couleurs. Soutien à nos ennemis interdits" ). La même à Nancy vendredi ? »
• Un bon Messin c’est… « Un joueur fort techniquement. Malheureusement, cette année à Metz, il n’y en a pas beaucoup ! La belle équipe de 1998, c’est déjà loin… »
• Si l’ASNL devait prendre un joueur chez le voisin messin, ce serait… « Sans hésitation Christian Bekamenga. J’ai toujours pensé que c’était un super joueur avec un excellent sens du but. C’est une très bonne recrue. Je pense également à Kévin Lejeune. J’aime beaucoup ce joueur, décisif et qui a un rôle important dans une équipe. Mais il est blessé. Dommage… »
• Si l’ASNL devait céder un joueur de son effectif actuel au FC Metz, ce serait… « Je pense que les Messins auraient grand besoin d’un joueur comme Youssef Aït Bennasser. Il réalise une grosse saison. Il suffit de regarder ses stats. Mais on va le garder… »
• Metz, c’est bien quand même ? « Je ne vais pas mentir : Metz est une ville que j’adore tout comme le stade Saint-Symphorien et sa pelouse exceptionnelle. C’est un billard. Rien à voir avec le synthétique usé de Marcel-Picot. »
• Les derbys, sous le maillot nancéien chez les jeunes, c’était comment ? « Je me souviens des derbys en U 19. C’était tendu et électrique. Il était rare que ces matches se terminent à onze contre onze. Et ces regards noirs qui se croisaient juste avant de rentrer sur le terrain… J’ai vraiment eu de la chance de connaître ces moments. »
• Le Nancéien de Pagny chambre-t-il les Messins de Pagny ? « Évidemment. Heureusement, je ne suis pas tout seul. On se serre les coudes entre fans de l’ASNL. »
• Un pronostic ? « Ça fait un bout de temps que Nancy n’a pas battu Metz, non ? ( la dernière victoire nancéienne remonte au 23 mars 2008 à Marcel-Picot, en Ligue 1 ). Alors, évidemment un succès de l’ASNL. Avec du spectacle et des buts. Allez, 3-1 pour Nancy ! Cela permettrait à Nancy de prendre ses distances sur les Messins… Cela dit, j’espère retrouver les équipes en Ligue 1 la saison prochaine. »
J.-S. G.
Derby express
FC METZ
Tableau de bord. Hier : une séance d’entraînement en matinée. Aujourd’hui : une séance à 15 h. Demain : Nancy - Metz à 20 h. Samedi : repos. Dimanche : repos.
D’un match à l’autre. Dernier match : Metz - Laval (24e journée de Ligue 2), mardi 2 février : 1-0. Prochain match : Nancy - Metz (25e journée de L2), vendredi 5 février à 21 h. À suivre : Metz - Le Havre (26e journée de L2), samedi 13 février à14 h ; Nîmes - Metz (27e journée de L2), lundi 22 février à 20h30 ; Metz - Brest (28e journée de L2), vendredi 26 février à 20 h.
À l’infirmerie. Kévin Lejeune (genou). Cheick Doukouré (genou).
Suspendu. Aucun.
AS NANCY-LORRAINE
Tableau de bord. Hier : une séance d’entraînement dans l’après-midi. Aujourd’hui : une séance à 15 h (à huis clos). Demain : Nancy - Metz à 21 h. Samedi : repos. Dimanche : une séance d’entraînement à 10h30.
D’un match à l’autre. Dernier match : Niort - Nancy (24e journée de Ligue 2), mardi 2 février : 0-0. Prochain match : Nancy - Metz (25e journée de L2), vendredi 5 février à 20 h. À suivre : Auxerre - Nancy (26e journée de Ligue 2), vendredi 12 février à 20 h ; Nancy - Paris FC (27e journée de L2), vendredi 19 février à 20 h ; AC Ajaccio - Nancy (28e journée de L2), vendredi 26 février à 20 h.
À l’infirmerie. Muratori (adducteurs), Guidileye (tendon d’achille), Ndy Assembé (élongation).
Suspendu. Aucun.