L'Équipe du 05/02/16 : Supplément d'âme grenat
Publié : 05 févr. 2016, 07:00
L'ARRIVÉE DE PHILIPPE HINSCHBERGER SUR LE BANC DE METZ, FIN DÉCEMBRE, EST RESSENTIE COMME UN RETOUR AUX VALEURS DU CLUB.
METZ. Au lendemain de la victoire face à Laval (1-0), mardi soir, ils sont une vingtaine de supporters à avoir bravé la pluie battante. Parmi eux, Matthieu, membre de Génération grenat, peut de nouveau assister aux entraînements :
«Cela fait des mois qu'on ne pouvait plus venir. Avec Hinschberger, ça change. C'est un enfant d'ici. Il nous comprend. » Jusque-là, José Riga, l'entraîneur belge limogé fin 2015, avait fait bâcher les grillages des terrains et instauré un huis clos quasi permanent, « comme si on était au Milanello », ironise Carlo Molinari, faisant référence au centre d'entraînement de l'ACMilan.
Le dirigeant messin, quatrevingt-deux ans, à la tête du club de 1967 à 2009 (*), jubile. Le retour au club de Philippe Hinschberger, qui avait passé vingt et un ans à Metz, comme joueur puis entraîneur au centre de formation, est « la meilleure nouvelle depuis des mois. La couleur grenat va à nouveau couler de partout », lance-t-il.
Au-delà de l'aspect affectif, Molinari, toujours vice-président, se justifie au travers de l'histoire du club : « Quand on regarde nos lignes de palmarès, on trouve Joël Muller, Marcel Husson, Francis De Taddeo ou Henryk Kasperczak, qui était plus lorrain que polonais. Dès qu'on est sortis de cette logique locale, le club n'a jamais été présent. »
"Messin ou pas, si les résultats ne sont pas là, j'en prendrai plein la figure" PHILIPPE HINSCHBERGER
C'est pourtant la voie que Bernard Serin, aux commandes depuis 2009, emprunte l'été dernier en nommant Riga. Les premiers mois vont lui donner raison : seulement deux défaites en seize matches et un FC Metz toujours installé sur le podium. Mais l'influence de Riga et de son staff va dépasser le terrain, instaurant un fonctionnement qui n'est jamais passé : « On a senti une cassure générale. En interne, il y avait comme une chape de silence. L'ADN du FC Metz avait disparu », se souvient Molinari.
C'est en partie ce qui va décider Serin à se séparer de José Riga, une décision liée aussi à trois revers consécutifs et à l'élimination en Coupe de France (face à Wasquehal, CFA, 1-2). « Bernard (Serin) est intelligent. Il a bien vu que quelque chose clochait et pas seulement sur le terrain. Il ne s'est pas arc-bouté sur ses choix », reconnaît Molinari.
Hinschberger, de retour à la maison, a senti beaucoup de ferveur à son arrivée. Mais son discours reste mesuré : « Je sais que, Messin ou pas, si les résultats ne sont pas au rendez-vous, j'en prendrai plein la figure. » Hinschberger avoue aussi que l'identité régionale a toujours eu, ici, de l'importance : « Les gens ont besoin de se retrouver autour de l'image véhiculée par le club. Indéniablement, il y avait quelque chose qui n'allait pas. Mais je n'ai rien révolutionné. » Juste un retour à certaines valeurs, mais aussi à des décisions fortes : réduction de l'effectif, jusqu'ici pléthorique, et recentrage sur une ossature : « L'effectif comptait cinq, six joueurs à 19 matches et les autres entre 1 et 5. Il fallait remédier à ça. » Pour l'instant, ça marche. Cinq matches, quatre victoires et un podium retrouvé. Un succès ce soir à Nancy dans le derby et l'opération « retour aux sources » sera complète.
(*) Avec un intermède entre 1978 et 1983.
Pas de supporters messins à Picot
Comme son homologue de Moselle, au match aller, Philippe Mahé, le préfet de Meurthe-et-Moselle, a pris mardi un arrêté interdisant la présence des supporters messins dans un large périmètre autour du stade Marcel-Picot.Si l'état d'urgence en France sert de prétexte pour «ne pas détourner de leur mission principale» les forces de l'ordre, ce sont plutôt les souvenirs des incidents du 28 septembre 2013 qui resurgissent pour justifier cet arrêté. Ce Metz-Nancy avait été interrompu à deux reprises en raison de fumigènes, de mouvements de foule et de jets de projectiles (dont des sièges) entre camps rivaux.
Malgré un match retour sans incident, le 28 février 2014, aucun supporter messin ne sera donc autorisé autour du stade entre 10 heures et 6 heures demain. Même l'équipe du FCMetz a reçu l'interdiction de se déplacer dans la journée. «En gros, on nous a dit, vous restez à Metz et vous venez directement au stade pour le match.Je n'ai jamais vu ça», s'étonnait Philippe Hinschberger. L.G.C
METZ. Au lendemain de la victoire face à Laval (1-0), mardi soir, ils sont une vingtaine de supporters à avoir bravé la pluie battante. Parmi eux, Matthieu, membre de Génération grenat, peut de nouveau assister aux entraînements :
«Cela fait des mois qu'on ne pouvait plus venir. Avec Hinschberger, ça change. C'est un enfant d'ici. Il nous comprend. » Jusque-là, José Riga, l'entraîneur belge limogé fin 2015, avait fait bâcher les grillages des terrains et instauré un huis clos quasi permanent, « comme si on était au Milanello », ironise Carlo Molinari, faisant référence au centre d'entraînement de l'ACMilan.
Le dirigeant messin, quatrevingt-deux ans, à la tête du club de 1967 à 2009 (*), jubile. Le retour au club de Philippe Hinschberger, qui avait passé vingt et un ans à Metz, comme joueur puis entraîneur au centre de formation, est « la meilleure nouvelle depuis des mois. La couleur grenat va à nouveau couler de partout », lance-t-il.
Au-delà de l'aspect affectif, Molinari, toujours vice-président, se justifie au travers de l'histoire du club : « Quand on regarde nos lignes de palmarès, on trouve Joël Muller, Marcel Husson, Francis De Taddeo ou Henryk Kasperczak, qui était plus lorrain que polonais. Dès qu'on est sortis de cette logique locale, le club n'a jamais été présent. »
"Messin ou pas, si les résultats ne sont pas là, j'en prendrai plein la figure" PHILIPPE HINSCHBERGER
C'est pourtant la voie que Bernard Serin, aux commandes depuis 2009, emprunte l'été dernier en nommant Riga. Les premiers mois vont lui donner raison : seulement deux défaites en seize matches et un FC Metz toujours installé sur le podium. Mais l'influence de Riga et de son staff va dépasser le terrain, instaurant un fonctionnement qui n'est jamais passé : « On a senti une cassure générale. En interne, il y avait comme une chape de silence. L'ADN du FC Metz avait disparu », se souvient Molinari.
C'est en partie ce qui va décider Serin à se séparer de José Riga, une décision liée aussi à trois revers consécutifs et à l'élimination en Coupe de France (face à Wasquehal, CFA, 1-2). « Bernard (Serin) est intelligent. Il a bien vu que quelque chose clochait et pas seulement sur le terrain. Il ne s'est pas arc-bouté sur ses choix », reconnaît Molinari.
Hinschberger, de retour à la maison, a senti beaucoup de ferveur à son arrivée. Mais son discours reste mesuré : « Je sais que, Messin ou pas, si les résultats ne sont pas au rendez-vous, j'en prendrai plein la figure. » Hinschberger avoue aussi que l'identité régionale a toujours eu, ici, de l'importance : « Les gens ont besoin de se retrouver autour de l'image véhiculée par le club. Indéniablement, il y avait quelque chose qui n'allait pas. Mais je n'ai rien révolutionné. » Juste un retour à certaines valeurs, mais aussi à des décisions fortes : réduction de l'effectif, jusqu'ici pléthorique, et recentrage sur une ossature : « L'effectif comptait cinq, six joueurs à 19 matches et les autres entre 1 et 5. Il fallait remédier à ça. » Pour l'instant, ça marche. Cinq matches, quatre victoires et un podium retrouvé. Un succès ce soir à Nancy dans le derby et l'opération « retour aux sources » sera complète.
(*) Avec un intermède entre 1978 et 1983.
Pas de supporters messins à Picot
Comme son homologue de Moselle, au match aller, Philippe Mahé, le préfet de Meurthe-et-Moselle, a pris mardi un arrêté interdisant la présence des supporters messins dans un large périmètre autour du stade Marcel-Picot.Si l'état d'urgence en France sert de prétexte pour «ne pas détourner de leur mission principale» les forces de l'ordre, ce sont plutôt les souvenirs des incidents du 28 septembre 2013 qui resurgissent pour justifier cet arrêté. Ce Metz-Nancy avait été interrompu à deux reprises en raison de fumigènes, de mouvements de foule et de jets de projectiles (dont des sièges) entre camps rivaux.
Malgré un match retour sans incident, le 28 février 2014, aucun supporter messin ne sera donc autorisé autour du stade entre 10 heures et 6 heures demain. Même l'équipe du FCMetz a reçu l'interdiction de se déplacer dans la journée. «En gros, on nous a dit, vous restez à Metz et vous venez directement au stade pour le match.Je n'ai jamais vu ça», s'étonnait Philippe Hinschberger. L.G.C