
Le FC Metz pourra compter sur sa nouvelle arme fatale : Christian Bekamenga. Photo Anthony PICORÉ
Messins et Nancéiens se retrouvent, ce vendredi soir, pour la seconde manche du derby. Fort de trois succès d’affilée, le FC Metz débarque sur la pelouse synthétique de Marcel-Picot avec une idée derrière la tête.
Le FC Metz a rendez-vous. Un rendez-vous en terre (bien) connue. Il ne se rendra d’ailleurs pas chez le voisin nancéien les yeux bandés. Au contraire. Depuis le début de l’année, les Messins attirent à nouveau les regards. S’il n’est pas encore question d’une lumière éblouissante, l’éclaircie vaut néanmoins le détour.
C’est avec l’uniforme (enfin rapiécé) de troisième de la classe que les hommes de Philippe Hinschberger se présenteront, ce soir, sur la pelouse synthétique de Marcel-Picot. De quoi donner un peu plus de piquant à ce derby tant attendu puisque les Nancéiens occupent la place juste au-dessus après s’être fait piquer celle de major de promo par Dijon mardi dernier… Reste à savoir qui des deux candidats saura le mieux absorber les litres de pression qui coulent forcément à flot dès lors qu’il est question de derby.
Pour Yeni Ngbakoto et ses partenaires, il s’agira surtout de valider les bons points accumulés lors de leurs trois dernières prestations ponctuées par autant de succès. Il s’agira aussi d’évaluer leurs capacités à s’exprimer en terrain hostile chez un postulant à la montée.
« Je suis un peu jeune à mon poste d’entraîneur du FC Metz pour savoir ce que vaut mon équipe à l’extérieur , souligne Philippe Hinschberger. À Valencienne, on ne doit jamais perdre et pourtant… À Évian, j’ai vu du mieux, mais l’ASNL est autrement plus armée. C’est une équipe complète qui peut s’appuyer sur des joueurs d’expérience et qui sait user ses adversaires. Par leurs qualités et du fait qu’ils vont évoluer devant leur public, les Nancéiens sont, sur le papier, favoris. »
Sur le papier et sur leur terrain en plastique… « A priori, Nancy a plus l’habitude, mais on ne va pas découvrir le synthétique non plus , poursuit le technicien messin. Il va nous falloir être encore plus précis dans nos transmissions, voilà tout… »
« Plus performants dans la durée »
Une autre manière, aussi, de confirmer les progrès observés dans le jeu même si les Mosellans traînent encore cette fâcheuse habitude de privilégier le travail à mi-temps, comme ce fut à nouveau le cas contre Laval. « J’aimerais évidemment qu’on soit plus performants dans la durée », glisse l’entraîneur messin.
En attendant, le FC Metz peut toujours s’en remettre à sa nouvelle arme fatale : Christian Bekamenga, auteur des quatre derniers buts de son équipe. Le tout en seulement trois sorties. « Si son ratio buts-occasions est assez épatant, je ne suis pas surpris de sa réussite , souligne l’entraîneur porte-bonheur de l’attaquant camerounais. Il est costaud dans sa tête et opportuniste. Ça marche, personne ne va s’en plaindre ! »
Peut-être les Nancéiens… En tout cas pas les supporters du club à la Croix de Lorraine. Privés de déplacement en Meurthe-et-Moselle, ils compteront une fois encore sur leur serial buteur mais aussi sur un collectif qui semble renaître de ses cendres et qui espère bien entretenir la flamme.
Si Philippe Hinschberger a bien tenté de dédramatiser l’événement – « Ça reste un match de foot » –, ce derby reste un rendez-vous à part dans une saison. Un rendez-vous en terre (bien) connue pour des Messins qui arrivent lancés.
Jean-Sébastien GALLOIS.
Nancy veut retrouver la recette

Suspendu mardi à Niort, Lenglet retrouve sa place de titulaire dans l’axe de la défense. Dalé est, quant à lui, le seul attaquant de pointe disponible côté nancéien. Photo Pierre MATHIS/L’EST RÉPUBLICAIN
Près de 20 000 spectateurs sont attendus à Marcel-Picot, ce vendredi soir, avec l’espoir d’assister au premier succès de l’ASNL face aux Grenats depuis 2008.
Rarement dans l’histoire, Nancy et Metz n’ont abordé un derby en occupant les sommets du classement. À l’aller (0-0), l’ASNL aurait mérité de gagner aux points, au regard de sa domination, mais la qualité de jeu ne compte pas dans les stats, qui ne mentionnent aucune victoire nancéienne lors d’un derby depuis le 22 mars 2008 (2-1 à Picot). Il y a presque huit ans ! Les deux clubs lorrains ayant souvent eu des destins contraires depuis, il n’y a eu que trois derbys supplémentaires lors de cette période, avec toutefois un net ascendant grenat (deux victoires, un nul).
Si l’ASNL parvenait à retrouver la recette de la gagne face à son voisin préféré, ce vendredi, le moment serait particulièrement bien choisi. « Ce match peut être l’occasion pour nous d’écarter un peu plus les Messins qui sont des concurrents directs », note Michaël Chrétien, seul joueur natif de Nancy même dans l’effectif au chardon.
Un derby Nancy - Metz est « un match qui compte autant dans les cœurs que sur le plan mathématique », comme l’a vite compris Antony Robic. Pourtant, cette fois, au regard du classement des deux clubs et de leur objectif commun de montée, le résultat sera, au final, certainement plus important que le côté émotionnel.
Hadji forfait !
Si la dynamique est depuis quelque temps en faveur du FC Metz, avec trois victoires d’affilée qui lui ont permis de réduire considérablement l’écart sur Nancy, c’est indiscutablement la position de l’ASNL qui reste la plus enviable. La réalité purement objective est la suivante : l’ASNL joue un match à domicile pour reléguer un concurrent direct à huit longueurs.
Avant ce genre de rencontre, il est de bonne guerre de chercher à déplacer la pression dans le camp d’en face, mais en étudiant bien le classement, il n’est pas insensé de penser que les Mosellans ont peut-être encore plus à perdre que les Nancéiens.
Un derby au sommet comme celui de ce soir peut se gagner ou se perdre au mental. Pour ce troisième match en l’espace d’une semaine, l’aspect physique risque également d’être déterminant. Et c’est là que l’ASNL peut espérer tirer profit de la situation, après avoir déjà insufflé du sang neuf à Niort après Clermont, alors que les Grenats sont partis pour jouer une troisième fois d’affilée avec un onze sans gros bouleversements.
La mauvaise nouvelle pour Pablo Correa, déjà privé de Guidileye au milieu pour un moment encore, est le forfait inattendu d’Hadji, touché au genou. Ce qui fait une solution de moins pour apporter de la fraîcheur, sans compter la gastro-entérite de Mabella. Mais par rapport à l’équipe nancéienne alignée à Niort, il devrait y avoir tout de même six changements : Ndy Assembé et Muratori de retour de blessure, Lenglet revenu de suspension ainsi que Pedretti, Robic et Coulibaly plus ou moins ménagés dans les Deux-Sèvres.
R. J.
Les derbys de Philippe Hinschberger

Le 6 octobre 1990, le FC Metz s’imposait 4-0 à Saint-Symphorien face à l’ASNL. L’un des nombreux derbys disputés (et gagnés) par Philippe Hinschberger, ici au duel avec le Nancéien Franck Gava.
En quinze ans de carrière sous le maillot grenat, Philippe Hinschberger a très souvent croisé la route des Nancéiens. L’entraîneur du FC Metz ouvre sa boîte à souvenirs et livre quelques souhaits.
Son premier derby
« C’est beaucoup trop loin ! ( Il réfléchit ). Non franchement, c’est impossible de me remémorer le tout premier. J’en ai disputé tellement. Je ne vais rien vous apprendre : même chez les jeunes, c’étaient toujours de gros matches, très disputés. Et on a dû en gagner beaucoup ! »
Son meilleur souvenir de derby
« La victoire 2-0, en 1988 ( le 5 avril ), à Saint-Symphorien en seizièmes de finale de la Coupe de France. À l’aller ( le 30 mars ), nous nous étions inclinés 1-0 à Marcel-Picot ( but de Ray Stephen ) et nous avions donc réussi à renverser la situation au retour ( il avait ouvert la marque à la 29e minute, le second but ayant été inscrit par Ricky Owubokiri ). La suite, on la connaît : le FC Metz est allé au bout de l’aventure ( victoire en finale face à Monaco aux tirs au but, le 11 juin 1988 ). »
Son pire souvenir de derby
« Un 4-0 encaissé à Nancy en 1983 ( le 9 mars ). Je crois que c’est la plus grosse rouste que le FC Metz n’ait jamais prise à Picot ( Philippe Hinschberger avait débuté sur le banc ; les buts nancéiens : Umpierrez, doublé de Rubio et Meyer ). »
Son meilleur ennemi nancéien
« Allez, Bernard Zénier ( à Nancy de 1978-1983 ) ! Il marquait presque tout le temps contre nous. Je me souviens qu’il allait systématiquement voir Michel Ettorre ( le gardien messin ) pour le chambrer et lui dire qu’il allait lui en planter un ou deux. Évidemment, il y avait aussi Albert Cartier contre qui j’ai disputé des derbys dès les catégories de jeunes ou encore Éric Martin. Avec ces deux-là, je peux vous dire qu’on a pris pas mal de pains. C’était quand même une belle équipe de poètes… Cela dit, à cette époque, nous étions plutôt proches les uns des autres. On était même potes avec certains Nancéiens. Il n’y avait pas l’animosité qui existe aujourd’hui. »
Son derby parfait c’est…
« 20 000 à 25 000 spectateurs, un match engagé mais correct, un bon arbitrage et une victoire du FC Metz. »
Une idée de banderole pour le derby ?
« Bienvenue au FC Metz ! »
Le titre dans le journal samedi matin ?
« Génial ! Oui, juste ce mot : génial ! »
Son message aux joueurs avant le derby
« Il ne sera pas forcément très différent qu’avant les autres matches. Je pense que tous, même les étrangers connaissent les enjeux d’une telle rencontre. C’est un match particulier, j’aurai donc un petit mot à dire. Mais quand tu sais que tu vas jouer dans un stade plein, que dans l’entourage du club, tout le monde ne te parle que de ça depuis des jours, franchement, les longs discours ne servent à rien. »
Youssouf Hadji, si nancéien, si mosellan…

Youssouf Hadji, 36 ans et toujours renversant. Photo Pierre MATHIS.
Fidèle à son club formateur, à ses racines marocaines et à la Moselle de son enfance, le capitaine, blessé, passe son tour ce soir. C’est dommage : ses frères et ex-coéquipiers avaient accepté de lui tirer le portrait.
Le temps grignote doucement sa vélocité et accomplit naturellement son œuvre sur ce corps de 36 ans, mais le footballeur n’a pas changé : registre complet, précision chirurgicale, goût de l’effort et altruisme en bandoulière. « En un mot, c’est la générosité , confirme l’ex-coéquipier Gennaro Bracigliano. Dans la vie, Youss ne dit jamais non. Dans le foot, il est un des joueurs qui se bat le plus. C’est facile de jouer avec lui. Il sent le jeu et les attentes des autres. Beaucoup d’attaquants peuvent le remercier pour leurs performances. »
Le FC Metz n’aura pas à surveiller Youssouf Hadji ce soir. Il est blessé et forfait. Pour les Grenats, c’est heureux car l’ancien Lion de l’Atlas mord encore. Il entrait d’ailleurs dans sa période de prédation. L’an passé, il était resté muet jusqu’au 19 janvier. Dix-sept journées plus tard, il avait compilé 14 buts. Et il en pèse déjà cinq cette saison, la chasse a commencé plus tôt.
« Vu son hygiène de vie, on le voit bien jouer encore deux-trois ans mais lui ne sait pas , dit Tahar, le frère aîné. Après, j’imagine qu’il pratiquera des sports qu’il aime, le quad, le jet-ski… » C’est un autre aspect du garçon : il est joueur, « le plus déconneur de la famille » , appuie Farid, le benjamin. « Toujours une vanne au bon endroit au bon moment. » « Un vicelard », tranche Tahar.
Hadji est le capitaine de l’ASNL aujourd’hui. Une icône aussi. Souvent partie, toujours revenue. Car Nancy est un pic de son triangle de vie. Il avait quitté son club formateur en 2003 pour le retrouver en 2007 puis en 2014.
Les autres angles de sa géographie personnelle tracent une ligne du Maroc à la Moselle. Les racines d’un côté, la famille de l’autre. Dès que possible, il file auprès d’elle. « Comme nos parents ont connu la misère, il a renvoyé l’ascenseur, raconte Farid. Il a fait profiter tout le monde de sa réussite parce qu’il n’a jamais oublié d’où il venait. »
Berbère pépère
Fils et arrière-petit-fils de mineurs, le natif d’Ifrane avait suivi le train familial au gré des mutations paternelles. Forez d’abord et Lorraine ensuite, où cette fratrie de sept enfants a grandi à l’ombre d’une star naissante, Mustapha, futur Ballon d’Or africain 1998. « Mouss a montré le chemin , on a suivi , reprend Tahar. Moi, j’aurais plutôt vu Youss acteur, avec son côté "fashion victim". Il allait quand même à l’école en T-shirt en hiver ! Et, petit, il se levait tôt pour me voler des habits de marque et partir avec dans mon dos. Un acteur ! Il a ça dans le sang. »
Hadji a effectivement tourné une pub pour une banque marocaine et déjà fréquenté le carré VIP du Jamel Comedy Club, m ais cet attaquant bling-bling s’est surtout taillé une vraie trajectoire sportive et aurait sans doute brillé davantage sans les blessures. « Mais i l a réussi à se faire un prénom au Maroc , explique Abdes Ouaddou, ancien collègue en sélection. Youss avait contribué à nous qualifier en finale de la CAN 2004. On n’avait pas gagné, c’est notre petit regret… »
Ouaddou voit chez Hadji « un vrai berbère : il ne s’énerve jamais et ne ressent pas la pression. Youss, c’est la joie de vivre, l’insouciance. La vie est tranquille pour lui. » Car le plaisir la guide. C’est la touche Youss Hadji. Derrière le leader technique indiscutable, un vétéran qui court comme un gamin et imite l’accent de Moselle-Est comme aucun autre Nancéien. Le comble : il ne sera pas acteur du derby.
Youssouf Hadji en bref
Naissance : 25 février 1980 à Ifrane (Maroc). Père de trois enfants.
Taille : 1,83 m. Poids : 78 kg. Poste : attaquant.
Carrière professionnelle - 1998-2003 : AS Nancy-Lorraine. 2003-05 : SC Bastia. 2005-07 : Stade Rennais. 2007-11 : AS Nancy-Lorraine. 2011-201 2 : Stade Rennais. 2012-13 : Al-Arabi (Qatar). 2013-14 : Elazigspor (Turquie). 2014-16 : AS Nancy-Lorraine.
Carrière internationale : international marocain de 2003 à 2012 (64 sélections, 16 buts). Finaliste de la Coupe d’Afrique des Nations 2014.
Statistiques – Ligue 1 : 61 buts en 255 matches (209 titularisations). Ligue 2 : 32 buts en 142 matches (122). Coupe de la Ligue : 3 buts en 22 matches (15). Coupe de France : 3 buts en 13 matches (9).
Christian JOUGLEUX.
Zachary, seul Messin chez les Hadji

Zachary Hadji. Photo Karim SIARI
Zachary est le seul Hadji qui défend les couleurs du FC Metz. Ce vendredi, il sera en tribune avec sa famille et supportera les Grenats.
Chez les Hadji, Zachary fait figure d’exception. Contrairement à Mustapha, son père, et à Youssouf, son oncle, le jeune footballeur de 19 ans ne défend pas les couleurs nancéiennes mais celles du voisin messin. Un paradoxe qui amuse l’intéressé. « On sait qu’entre Metz et Nancy, ce n’est pas l’amour fou , sourit le fils du Ballon d’or africain 1998. On me chambre tout le temps. Quand Metz perd un match, on me dit "Vous êtes nuls". Et quand je vais à Marcel-Picot voir jouer mon oncle, dès qu’il y a un chant anti-messin, tout le monde se retourne vers moi (rires). Mais c’est de bonne guerre. »
S’il avoue avec honnêteté avoir supporté Nancy durant son enfance – « comme toute ma famille » –, Zachary Hadji, repéré par le FC Metz lorsqu’il était benjamin, a désormais le cœur grenat. « J’ai été formé par le FC Metz et maintenant, j’ai les valeurs messines. C’est avec ce club que j’aimerais devenir professionnel. »
« Je sais qu’il attendait vraiment ce match »
Le derby de ce vendredi à Marcel-Picot est vraiment particulier pour le natif de Saint-Avold. Il oppose son club formateur et celui de son oncle, pour qui il voue une véritable admiration. « J’ai eu la chance de grandir en le voyant jouer. Pour moi, c’est un joueur de Ligue 1. Il a mis des beaux buts avec Nancy, avec Rennes et même avec l’équipe nationale du Maroc. Si je peux être amené à faire la même carrière que lui, je serais très heureux. »
Déception cependant, puisque le numéro 15 de l’ASNL, blessé, a dû déclarer forfait pour ce derby. « Je suis déçu, surtout pour lui. Je sais qu’il attendait vraiment ce match », raconte Zachary, qui suivra la rencontre en tribune avec sa famille.
Mardi, le jeune joueur pronostiquait un « 3-2 pour Metz avec un doublé de Youssouf Hadji pour l’ASNL ». Pour que tout le monde soit content. « Je supporte un peu les deux équipes mais je souhaite une victoire messine car Nancy est devant au classement et Metz a plus besoin de points. » Avec le forfait de son oncle, annoncé hier soir, la prédiction a changé : « Du coup, je vois un 3-0 pour Metz. »
A. S.
Ils seront au stade Marcel-Bistrot

En 2014, les Messins avaient été portés en triomphe à leur retour. Côté mosellan, on aimerait que le scénario se répète. Photo Gilles WIRTZ
Privés du voyage, les supporters messins vont encourager leurs joueurs comme ils peuvent. En espérant les porter en triomphe à leur retour.
Comme le 18 septembre dernier au stade Saint-Symphorien, un arrêté préfectoral prive les supporters visiteurs de leur déplacement le plus court de la saison. Et enlève un peu de charme à ce derby. « On s’y attendait, souffle Xavier Schmitt, porte-parole de Génération Grenat. C’est un grand sujet en France. À trois mois de l’Euro, on n’arrive pas à organiser le déplacement de 1 500 supporters… » « On le regrette, c’est le foot qui est perdant. Ç‘aurait été l’occasion de faire la fête, d’autant qu’on va les battre ! », assure Alain Faber, président de l’association Cœur Grenat.
Le souvenir de 2014
Du coup, les supporters veulent marquer le coup et afficher leur soutien aux joueurs de Philippe Hinschberger : ils se rassembleront cet après-midi pour les encourager avant leur départ, depuis un hôtel de Fey.
C’était déjà le cas en 2014. Il y a deux ans, le déplacement de supporters messins au stade Marcel-Picot avait été autorisé, mais à des conditions telles que les ultras mosellans avaient décidé de boycotter le derby. À leur retour, les hommes d’Albert Cartier avaient été accueillis en héros après leur succès 1-0 en Meurthe-et-Moselle.
« C’était totalement spontané, précise Xavier Schmitt. Là, après le match, on n’a rien prévu de spécial, ça se fera en fonction du résultat. » De ce côté de la Lorraine, tout le monde espère que l’histoire se répète.
« Juste supporter notre équipe »
Ce vendredi soir, le parcage visiteur du stade Marcel-Picot va donc sonner creux. Mais certains supporters messins ont prévu d’aller au stade en restant discrets. D’autres, en revanche, vont bien donner de la voix pour encourager leurs troupes… mais au bistrot.
C’est le cas notamment des "twittos" grenats, ces utilisateurs de Twitter qui ont en commun l’amour du FC Metz. « Avant tous les matches à domicile, on se fait toujours une sorte de rendez-vous "twittos", raconte Julien, 30 ans. Là, on a décidé que pour la première fois, on irait regarder la rencontre ensemble. Nous serons une bonne vingtaine à l’Eurofoot Café à Metz. »
Ce sympathisant de la Horda Frenetik aurait « pris congé » pour ce match si le déplacement avait été autorisé. « Je suis très déçu mais pas étonné vu les arrêtés préfectoraux qui s’enchaînent. On veut juste supporter notre équipe et on a l’impression d’être des voleurs ou des terroristes… »
Le gardien messin Thomas Didillon passe son tour

Face à Nancy, Sergeï Krivets est invité à hausser le ton. Photo Anthony PICORÉ
C’est la tuile de dernière minute : blessé à un orteil, Thomas Didillon doit déclarer forfait. David Oberhauser le remplacera dans les buts messins. Pour le reste, les Messins ne devraient rien changer.
Il l’a annoncé sur son compte Twitter : Thomas Didillon sera bien présent à Marcel-Picot ce soir. Mais il ne gardera pas les buts messins. Victime d’un traumatisme au gros orteil consécutif à un incident domestique, il doit céder sa place à David Oberhauser. Autre conséquence, le jeune Dylann Dufrenne fait sa toute première apparition chez les pros.
Pour le reste, le staff messin a choisi, à nouveau, de jouer la carte de la stabilité. « Je ne vois pas l’utilité de changer quoi que ce soit , tranche Philippe Hinschberger. Je n’ai pas envie de réparer quelque chose qui n’est pas cassé. » Autrement dit, l’entraîneur du FC Metz devrait reconduire le même onze de départ que mardi dernier face à Laval. Le seul changement notoire se situe sur le banc : Samy Kehli cède sa place à Janis Ikaunieks.
Krivets pour convaincre
Reste à savoir si les Messins auront suffisamment de ressources physiques pour enchaîner un troisième match en une semaine. D’autant que de son côté, Nancy avait fait tourner à Niort en début de semaine. « J’estime que des ingrédients comme la confiance et la réussite qui nous accompagnent actuellement sont aussi importants que l’aspect physique », estime le technicien mosellan.
Ce dernier fera donc confiance à une charnière Reis-Palomino plutôt séduisante et solide face à Laval et à des latéraux (Gomes et Métanire) convaincants. À la récupération le duo Mandjeck-Sassi sera à l’œuvre alors que les couloirs seront occupés par Yeni Ngbakoto (à gauche) et celui qui monte en puissance, Daniel Candeias (à droite). Dans le cœur du jeu, Sergeï Krivets devra convaincre son entraîneur. S’il devine qu’il « ne manque pas grand-chose » à son milieu de terrain pour franchir un palier, Philippe Hinschberger prévient néanmoins qu’il va falloir que « ça arrive assez vite ». Le Biélorusse sait ce qu’il lui reste à faire.
Enfin, devant, pas de surprise : Christian Bekamenga sera chargé de faire trembler les filets de Marcel-Picot.
J.-S. G.
Angelo SALEMI.
Derby actu

Antony Robic. Photo L’EST RÉPUBLICAIN
Hervé Collot
Le coup d’envoi du derby, ce vendredi à Marcel-Picot, sera donné par Hervé Collot qui fut entraîneur de l’AS Nancy-Lorraine entre 1982 et 1984.
Mise au vert
Les supporters messins ne sont pas les seuls à ne pas être autorisés à se rendre à Nancy ce soir. Les joueurs et le staff du FC Metz aussi ! En effet, les autorités n’ont pas permis aux hommes de Philippe Hinschberger de s’y rendre pour la traditionnelle mise au vert d’avant-match. « C’est la première fois que je vois ça , peste l’entraîneur. Ça ne me perturbe pas plus que ça, mais c’est quand même incroyable ! Et même inquiétant… » Du coup, les Grenats prendront leurs quartiers du côté de Fey et se rendront en bus à Marcel-Picot.
Robic
S’il est un joueur nancéien que Philippe Hinschberger connaît bien, c’est Antony Robic. En effet, l’actuel entraîneur de Metz fut à l’origine de la venue du milieu de terrain à Laval en provenance de Vannes (National) en 2013. « C’est un joueur qui va vite et qui a énormément de caractère , prévient le technicien messin. Je suis content de ce qui lui arrive aujourd’hui. »
Reporté
Reporté la semaine dernière, le derby des équipes réserves (14e journée de CFA 2) ne se jouera pas ce dimanche non plus. La pelouse des Hauts-de-Blémont ne le permettait pas et les hommes de José Pinot devront attendre pour prendre leur revanche sur l’aller (3-1). Pour prolonger l’idée de derby, deux autres pistes existent. Les U17 grenats attendent ceux de Nancy ce dimanche. Sinon, pour varier les plaisirs, les Artilleurs de Metz reçoivent les Tigres de Nancy, le même jour, à la Grange aux Bois. Là, c’est du football américain.
Sur Twitter, l’ASNL a proposé à ses "followers" (suiveurs) de pronostiquer le résultat du derby via un sondage. Évidemment, les supporters messins s’en sont mêlés... « On s’est permis de voter », a commenté le compte officiel du FC Metz. Résultat : le club à la Croix de Lorraine, hier soir, partait avec les faveurs des pronostics. « Chers voisins de l’Est, on va mettre tout le monde d’accord avec un petit match nul », a répondu, lui, le club de Dijon.
Nommé
Christian Bekamenga est partout. Arrivé cet hiver à Metz, l’attaquant prêté par Troyes fait déjà partie des trois nommés de l’UNFP pour le titre honorifique de joueur de janvier en Ligue 2 alors qu’il n’a disputé que deux matches durant ce mois (trois buts tout de même). Ses concurrents sont des Nîmois (Anthony Koura, Larry Azouni, Steve Mounié) et Famara Diedhiou, le buteur de Clermont.
Invaincu
Mine de rien, Bernard Serin est peut-être le porte-bonheur officiel du FC Metz dans les derbys. Depuis qu’il a accédé à la présidence du club en 2009, le patron n’a jamais connu la défaite, en match officiel, contre l’AS Nancy-Lorraine. Son bilan : deux victoires et un nul. Bon, en même temps, il n’en a vu que trois…

Gambardella
Toujours qualifiée en Coupe Gambardella, l’équipe U19 du FC Metz recevra le Sedan à l’occasion des seizièmes de finale, le dimanche 21 février. Les deux équipes se connaissent bien : elles ont déjà joué deux fois en championnat cette saison, sans jamais réussir à se départager. Aller : 1-1 à Metz. Retour : 0-0 dans les Ardennes.
Correa
Sauf imprévu, Pablo Correa fêtera son 500e match sur le banc de l’ASNL avant la fin de cet exercice 2015-16. En plus de dix saisons à Nancy, l’entraîneur franco-uruguayen totalise en effet 484 rencontres dirigées avec les pros. Pour son homologue Philippe Hinschberger, ce derby sera… son 6e match sur le banc de Metz. Logique : le technicien vient à peine d’arriver. En carrière, il remporte d’ailleurs le duel haut la main. « Hinsch » a joué 452 matches avec les Grenats et Correa 119 sous le maillot au chardon.
Souvenir
Avant le match aller (0-0), le FC Metz et l’ASNL avaient vu leurs attachés de presse se livrer une petite guerre amusante, amicale et concertée sur les réseaux sociaux. Une photo de la place Stanislas aux couleurs du club mosellan avait particulièrement marqué les esprits. C’était bon enfant et plutôt réussi, mais la démarche n’avait pas plu à tout le monde dans les sphères décisionnaires. Et l’image avait dû être enlevée fissa pour ne pas contrarier davantage… Pratiquer le second degré est un sport qui n’est pas réservé à tout le monde.
« La fraîcheur pourra faire la différence »
Maurice Junior Dalé estime que l’état physique des troupes sera un facteur dans ce derby. « La fraîcheur pourra faire la différence, mais ce ne sera pas le seul aspect à prendre en compte , explique l’attaquant nancéien. Il est néanmoins très important de reprendre des forces. Cela passe par une bonne alimentation. Il faut aussi profiter de tout ce qui peut nous permettre de bien récupérer : les massages des kinés , le jacuzzi. » Comme Metz, Nancy a disputé un match mardi, à Niort (0-0), mais les Grenats, au moins, n’ont pas eu de déplacement à négocier. Ils ont accueilli Laval (1-0)...
Match aller : un pétard mouillé
Le match aller entre Metz et Nancy, le 18 septembre dernier, avait accouché d’une souris. Un match fermé et décevant entre des Messins crispés et des Nancéiens maladroits dans la finition. Ce furent en effet les Meurthe-et-Mosellans qui se procuraient les meilleures occasions, notamment par Youssouf Hadji. Par deux coups de tête, le Marocain faisait frissonner le stade Saint-Symphorien. Le FC Metz réagissait en fin de partie, mais la frappe de Sassi était renvoyée par Ndy Assembé et Yeni Ngbakoto, bousculé dans la surface, n’obtenait pas le penalty espéré. Un score nul et vierge qui n’empêchait pas Metz de rester leader avec, à l’époque, quatre points d’avance sur son voisin.
« Je n’en ai perdu aucun »
« Ça fait déjà quelques jours qu’on se chambre avec Antony Robic (son ancien coéquipier à Laval). Il m’a prévenu que ça allait être chaud. Je pense surtout que c’est un très bon match à jouer. J’aime les derbys. J’en ai déjà disputé un certain nombre : Laval - Angers, Troyes - Auxerre, ou Valenciennes - Lens cette saison. De mémoire, je n’en ai perdu aucun. Je crois même les avoir tous gagnés ! » En plus de son efficacité devant le but, Christian Bekamenga sera-il le porte-bonheur du le FC Metz ?