
Philippe Hinschberger déplore encore du déchet dans le jeu messin mais constate aussi « des choses intéressantes ». Photo Anthony
Petite conversation technico-tactique avec Philippe Hinschberger. L’entraîneur évoque le jeu du FC Metz, la possibilité d’un schéma à deux attaquants et se projette sur Nîmes. Instructif.
Philippe Hinschberger, comment jugez-vous le jeu de votre équipe après moins de deux mois de travail en commun ? « On voit déjà des choses que j’aime bien. Ce point d’ancrage devant, des latéraux qui s’engagent, du jeu vers l’avant ou combiné à deux ou trois sur les côtés : c’est intéressant. Malheureusement, il y a encore trop de pertes de balle. Quand on ne s’applique pas ou que l’on fait des mauvais choix, on peut vivre des retours difficiles. »
• Vous avez dégagé une ossature mais ce poste, derrière l’attaquant, ne semble pas encore attribué… « C’est vrai. Sergeï (Krivets) a toujours été meilleur en rentrant en cours de match. Depuis le début de saison, c’est comme ça. À chaque fois qu’il démarre, c’est plus difficile pour lui. Je pense aussi que c’est un bon poste pour Janis (Ikaunieks) , mais cela l’empêche d’utiliser sa vitesse. Et si je le place là, il faut trouver quelqu’un, sur les côtés, pour mettre cette vitesse à sa place. C’est compliqué. »
« Ça va être chaud à Nîmes »
• Peut-on parler de chaînon manquant ? « En certaines circonstances, oui. Parfois, je trouve aussi que l’on ne joue pas suffisamment avec les avantages d’un attaquant décroché entre deux lignes, d’un véritable 9 et demi qui viendrait embêter l’adversaire entre les lignes. On a du mal à le trouver sur une grande partie du match. Alors peut-être faudra-t-il trouver autre chose, voire tenter un schéma à deux attaquants. »
• C’est un vieux débat à Metz. Comment vous situez-vous par rapport à cette possibilité d’aligner deux avants-centres ? « Il faut deux attaquants complémentaires pour ça. Les deux principaux, Bekamenga et Kaboré, ne sont pas très complémentaires. Il faut se déplacer l’un par rapport à l’autre, regarder autour quand on est un peu seul devant le but, ce n’est pas toujours facile non plus. Bon, après, on peut se permettre d’avoir deux points d’ancrage, mais il faut faire attention à ne pas tomber dans le jeu long systématiquement. En général, il manque aussi un relais entre le milieu et l’attaquant. Alors on pourrait partir sur un milieu en losange, avec deux attaquants devant et trois vrais baroudeurs derrière… »
• L’absence d’un élément comme Kévin Lejeune, votre capitaine, a semblé peser contre Le Havre, non ? « Oui, parce qu’il a manqué de la justesse dans les centres. Je trouve que Yeni (Ngbakoto) fait aussi des parties un peu plus ternes en ce moment. Et Sergeï a eu du mal à illuminer le match. »
• Nîmes vous attend lundi. Que vous inspire cet adversaire ? « C’est la meilleure équipe des deux ou trois derniers mois. On sait que ça va être chaud là-bas. Il faudra être prêt d’entrée, pas comme à Nancy. Nîmes va nous mettre sous pression tout de suite et nous nous devons de répondre présents dès les premières minutes. »
• Pour finir, Metz n’a battu aucune équipe du top 10. Que vous inspire ce constat ? « Rien. Je pense que si Diallo marque un but au lieu de toucher la barre contre Le Havre et que si l’arbitre respecte mieux les arrêts de jeu, on peut gagner. Après, on ne va pas pleurer. On ne méritait pas un point à Nancy (2-2) et on ne méritait pas de perdre contre Le Havre (0-1). Moi, je vois surtout que l’on n’a pris qu’un point sur six et il faut stopper cette série. Il faut gagner à Nîmes. »
Christian JOUGLEUX.
La nouvelle vie de Bryan Nouvier

Bryan Nouvier en 2014. Le jeune milieu de terrain prend son envol loin de Metz mais toujours en grenat. Photo Anthony PICORÉ
Non conservé par le FC Metz à la fin de son contrat stagiaire, la saison dernière, Bryan Nouvier a rebondi en Roumanie. Le joueur de 20 ans s’éclate aujourd’hui au CFR Cluj.
Être recalé par son club formateur à la fin de son contrat stagiaire ne signifie pas forcément la fin des rêves d’une carrière professionnelle. C’est l’expérience vécue par Bryan Nouvier, qui évolue aujourd’hui en D1 roumaine alors qu’il n’avait pas été conservé par le FC Metz en mai dernier.
Au CFR Cluj, le joueur de 20 ans s’éclate. Il n’a d’ailleurs pas totalement dit adieu au maillot grenat, puisque c’est la couleur de son nouveau club. Où il porte le numéro… 57. « Il était disponible, alors ça fait un petit clin d’œil à la Moselle » , sourit-il.
« Je n’ai aucune rancœur par rapport au FC Metz. Il m’a fait progresser mais ne m’a pas fait confiance ensuite, ce n’est pas grave », raconte le garçon, qui a failli s’engager avec Bari (Serie B italienne) l’été dernier, mais sans garantie de temps de jeu. Le directeur sportif du club transalpin, également avocat à Cluj, l’a alors invité à se rendre dans le Nord-Ouest de la Roumanie, dans un club qui jouait la Ligue des Champions, il y a encore quelques saisons. Il y a signé un contrat de trois ans.
« Il y a tout pour progresser ici »
« Au début, ça m’a fait un peu peur, mais, en une semaine, je me suis bien senti. La ville et le club me plaisent beaucoup. Il y a une salle de muscu’ et tout pour progresser ici. » Le joueur bénéficiait d’une chambre d’hôtel mise à sa disposition gratuitement, mais a préféré prendre un appartement pour « être indépendant ».
Arrivé alors que le championnat avait déjà débuté, le milieu de terrain commence, depuis quelques semaines, à se faire une place dans le onze de départ. Seulement 9e du classement en raison d’une pénalité de points, raisons financières obligent, le CFR Cluj vise la victoire en Coupe de Roumanie, où il figure dans le dernier carré.
« C’est un bon niveau. Je pense que techniquement et tactiquement, c’est comme la L1 française. En revanche, physiquement, c’est moins bon qu’en France. Il y a beaucoup de jeunes joueurs », analyse l’ancien Messin, qui ne s’exprime pas encore dans la langue de Gheorghe Hagi. « Je parle un peu anglais. J’arrive à comprendre le roumain mais parler, c’est difficile… Je maîtrise les bases. »
Ce qui n’empêche pas Nouvier de tracer sa route et de vivre son rêve. Sa carrière professionnelle est lancée. « La suite ? Je me sens bien ici. Pour l’instant, j’essaie de faire mes matches. On verra ensuite avec mon agent. »
Angelo SALEMI.
FC Metz express
Tableau de bord. Hier : repos. Aujourd’hui : une séance à 10 h. Demain : une séance à 10 h. Dimanche : une séance à 15 h.
D’un match à l’autre. Dernier match : Metz - Le Havre (26e journée de Ligue 2), samedi 13 février : 0-1. Prochain match : Nîmes - Metz (27e journée de Ligue 2), lundi 22 février à 20h30. À suivre : Metz - Brest (28e journée de Ligue 2), vendredi 26 février à 20 h ; Clermont - Metz (29e journée de Ligue 2), lundi 7 mars à 20h30 ; Metz - Ajaccio (30e journée de Ligue 2), vendredi 11 mars à 20 h.
À l’infirmerie. Cheick Doukouré (genou) et Kévin Lejeune (genou) sont toujours indisponibles.
Suspendu. Averti trois fois en moins de dix rencontres, Daniel Candeias a écopé d’un match de suspension. Il manquera la réception de Brest le 26 février.
Buteurs . En Ligue 2 : Ngbakoto (8 buts) ; Bekamenga (5 dont 1 avec Lens), Lejeune (5) ; Mayuka, Métanire, Palomino (2) ; Balliu, Bussmann, Doukouré, Falcon, Kaboré, Rivierez, Santos (1).