
Après avoir inscrit son premier but en professionnel à Nîmes, Habib Diallo espère récidiver, ce soir, face à Brest. Photo Pascal BROCARD
À onze longueurs de la ligne d’arrivée, les Messins n’ignorent rien de leur feuille de route. Ni de la partition qu’ils doivent réciter, ce vendredi face à Brest, après une série de trois rencontres sans le moindre succès.
Revenu sous la ligne de flottaison après sa défaite à Nîmes (2-1), lundi dernier, le FC Metz doit rectifier le tir, ce vendredi, face au Stade Brestois. Une évidence pour un candidat déclaré à la montée qui, lors de ces deux dernières sorties, a cessé de suivre la ligne droite, son itinéraire vers la Ligue 1.
D’autant que les revers face au Havre (0-1) puis dans le Gard ont à la fois avivé les regrets et ramené à une certaine perplexité autour d’une équipe qui, par deux fois, a perdu le fil des matches dont elle semblait avoir la maîtrise. « Ne prendre qu’un point sur neuf, forcément, ça fait mal , grince Philippe Hinschberger. Pour autant, tout n’est pas à jeter car, paradoxalement, au niveau du contenu, nos deux derniers matches, ce n’était pas si mal que ça… »
« Stopper cette sale série »
Yeni Ngbakoto et ses partenaires sont donc invités à rectifier le tir. À « stopper cette sale série » et à redevenir souverains face à une équipe brestoise qui, de l’aveu même de son entraîneur, Alex Dupont, « n’a jamais réussi, jusqu’ici, à se sublimer pour renverser un adversaire supposé supérieur ». Ce que le FC Metz représente au regard de ses ambitions. Reste à le prouver. Et donc mettre un terme aux zigzags des dernières semaines. « Oui, selon la formule consacrée, il est urgent de renouer avec la victoire , insiste l’entraîneur lorrain. Cette frustration qui est aujourd’hui la nôtre doit être notre moteur. »
Une défaite (même un nul d’ailleurs) est à bannir. Autant pour les effets dévastateurs qu’elle engendrerait dans les têtes et les dégâts qu’elle pourrait occasionner au classement, surtout si la concurrence continue à amasser les points. Reste que les Brestois, branchés sur courant alternatif (5 défaites, 4 victoires, 1 nul sur les 10 derniers matches) ont également besoin de se rassurer.
« Metz est une équipe qui impose un impact athlétique au-dessus de la moyenne , détaille Alex Dupont. Elle joue beaucoup sur l’engagement mais possède également de très bons joueurs de ballon. On a les moyens de les contrarier. Il le faut car on n’oublie pas que notre objectif est de nous rapprocher rapidement du maintien. »
Réponse de son homologue messin : « Au regard de son effectif, Brest n’est clairement pas à sa place , tranche Philippe Hinschberger. Cela dit, on doit d’abord se concentrer sur nous-même et mettre le contenu nécessaire pour nous imposer. Je le répète, j’estime qu’actuellement, on n’est pas mal du tout. À nous d’arrêter de prendre des buts un peu bizarroïdes et, surtout, d’être plus efficaces offensivement. »
Autrement dit, l’attaque messine doit, elle aussi, rectifier le tir. Le duo Bekamenga-Diallo, qui sera reconduit ce vendredi, est prévenu. « J’ai trouvé qu’ils étaient complémentaires, c’était intéressant à Nîmes », souligne le technicien mosellan.
Le FC Metz connaît la musique. Il lui faut désormais retrouver le rythme et les paroles. Le tout sans fausse note. Évidemment.
Jean-Sébastien GALLOIS.
Des changements, pas de révolution

Juan Kaprof sera titulaire, ce soir, face à Brest. Photo Pascal BROCARD Juan Kaprof sera titulaire, ce soir, face à Brest. Photo Pascal BROCARD
Privé de Daniel Candeias, suspendu, Philippe Hinschberger rappelle Juan Kaprof aux affaires. Par contre, Sergeï Krivets quitte un groupe au sein duquel Hamza Sakhi, Jonathan Rivierez et Thomas Didillon refont leur apparition.
Au regard du bilan comptable de nos trois derniers matches, il y a sans doute des choses à changer. » Certes, mais Philippe Hinschberger ne va tout bouleverser pour autant. « On ne va pas mettre l’équipe par terre non plus », reprend l’entraîneur messin.
Du coup, le FC Metz se présentera, ce soir sur sa pelouse de Saint-Symphorien, dans le même schéma tactique que celui décidé à Nîmes en début de semaine : un 4-4-2 avec un duo d’attaque à nouveau constitué de Christian Bekamenga et Habib Diallo.
Par contre, au milieu, la suspension de Daniel Candeias appelle le changement dans le couloir droit. Et l’heureux élu se nomme Juan Kaprof. Un retour aux affaires pour l’Argentin dont la dernière apparition en Ligue 2 remonte au 12 décembre lors de la réception de Dijon (1-2). « C’est son heure , glisse Philippe Hinschberger. Il a le profil qu’il faut pour nous apporter de la vitesse sur les côtés. Parfois un peu trop d’ailleurs, il faut qu’il se canalise (sourire). Il fait partie de ces garçons qui grattent des pieds depuis quelque temps. Il a envie, c’est certain. Comme d’autres d’ailleurs. Je pense notamment à Ivan Balliu qui avait été très bon contre Créteil. Les choix sont difficiles… »
Didillon titulaire
Ceux du technicien mosellan poussent, en tout cas, Sergeï Krivets hors du groupe car, estime-t-il, le Biélorusse est actuellement « en dedans, pas toujours très performant ». Ce dernier est ainsi remplacé numériquement par le jeune Hamza Sakhi, seulement deux apparitions cette saison et qui n’a plus joué avec l’effectif professionnel depuis le 11 septembre dernier à Laval (0-1). « C’est du poste pour poste , détaille son entraîneur. Par ce qu’il a montré ces derniers temps, il mérite de revenir dans les seize. Le faire entrer en cours de match peut, de mon point de vue, être intéressant. »
Enfin, Jonathan Rivierez revient également à la place de Guido Milan même si la défense messine reste la même avec le quatuor Métanire-Reis-Palomino-Gomes. Le tout devant Thomas Didillon, qui, débarrassé de ses soucis avec un orteil, retrouve son poste de titulaire dans les buts messins.
Côté brestois, Alex Dupont a décidé de rappeler l’ex-milieu offensif de Nancy, Alexandre Cuvillier, écarté depuis le match à Lens, le 2 février. « J’attends beaucoup plus de lui », assure l’entraîneur breton qui enregistre, par ailleurs, le retour du défenseur sénégalais Yaya Sané, suspendu vendredi dernier. À l’inverse, l’attaquant Kevin Koubemba et le latéral gauche Ali Keïta sont laissés à la disposition de l’équipe réserve.
J.-S. G.
Les U 19 messins iront à Monaco
COUPE GAMBARDELLA. Le tirage au sort des huitièmes de finale de la Coupe Gambardella a été effectué ce jeudi. Les U 19 du FC Metz, tombeurs de Sedan (4-0) au tour précédant, ont hérité de l’AS Monaco qu’ils défieront le 13 mars en Principauté. Les autres affiches :
Caen - Reims,
AC Ajaccio - Auxerre,
Brest - Lille, Poissy - Lens,
Sochaux (tenant du titre) - Toulouse,
Mérignac - Tours
et GFC Ajaccio - Lyon Duchère ou Olympique Lyonnais.
Robert Pirès laisse « la place aux jeunes »

Formé au FC Metz, Robert Pirès a écrit les plus belles heures du club à la Croix de Lorraine durant les années 90, inscrivant 48 buts en 198 matches. Photo AFP
Révélé au FC Metz, champion du monde et d’Europe avec les Bleus, Robert Pirès, 42 ans, a officialisé hier sa retraite, un peu plus d’un an après une ultime expérience en Inde.
C’était dans l’air depuis quelques années déjà, c’est officiel depuis hier : Robert Pirès est, à 42 ans, le dernier champion du monde 1998 à raccrocher les crampons. Le milieu offensif n’avait déjà plus de club lorsque le dernier vainqueur du Mondial-98 en activité, Thierry Henry, avait annoncé la fin de sa carrière professionnelle après son dernier match avec les Red Bulls de New York en décembre 2014.
Mais Robert Pirès n’avait alors pas encore officiellement annoncé sa retraite. C’est chose faite depuis ce jeudi. « J’ai 42 ans donc, à un moment donné, il faut arrêter, il faut dire stop et puis, surtout, il faut laisser la place aux jeunes. Ma dernière expérience, c’était en Inde », à l’automne 2014 avec le Goa FC, a annoncé le joueur sur la chaîne BeIn Sports, où il est consultant.
Une carrière riche
Robert Pires restera dans les mémoires de la France du foot comme celui qui, à peine sorti du banc, a adressé la passe décisive pour le but en or marqué en reprise de volée par David Trezeguet lors de la finale de l’Euro-2000 (2-1 face à l’Italie). Joueur technique doté d’une bonne patte droite, d’un gabarit frêle – « Muscle ton jeu ! », lui avait demandé le sélectionneur Aimé Jacquet dans une célèbre séquence du documentaire Les Yeux dans les Bleus –, vainqueur également de deux Coupes des Confédérations (2001 et 2003) mais privé sur blessure du Mondial-2002 alors qu’il était au sommet de son art, Pires a aussi connu une carrière riche en club.
Né à Reims, ce fils d’un Portugais et d’une Espagnole a débuté chez les professionnels au FC Metz (1992-1998), où il formait avec Cyrille Pouget le célèbre duo des "PP flingueurs". Durant cette décennie, il a contribué à faire du club lorrain, présidé par Carlo Molinari et entraîné par Joël Muller, une des places fortes du football français en remportant une Coupe de la Ligue en 1996 (face à Lyon 0-0, 5-4 aux tirs au but) avant d’échouer à la deuxième place du championnat de France en 1998, devancé par le RC Lens à la différence de buts.
« Me rapprocher un peu plus d’Arsenal »
Devenu champion du monde, il s’est alors engagé à Marseille (1998-2000) avant de signer à Arsenal (2000-2006). Avec les "Gunners", il remporte plusieurs trophées (deux championnats et deux coupes d’Angleterre) et fait partie de l’équipe des "Invincibles", qui a terminé la saison 2003-2004 sans aucune défaite, au sein de la colonie de "Frenchies" comprenant notamment Thierry Henry, Patrick Vieira et Sylvain Wiltord. Robert Pires a ensuite évolué à Villarreal (2006-2010) avant une pige à Aston Villa (2010-2011) et donc au Goa FC en 2014.
Il a été contacté par Villarreal « il y a maintenant deux ans », mais a « refusé », a-t-il assuré avant de faire un appel du pied à Arsenal : « L’objectif avec Jessica (son épouse) et les enfants, c’était de revenir à Londres et me rapprocher un peu plus d’Arsenal qui est quand même un club qui compte et qui a beaucoup compté dans ma carrière. C’est pour ça que l’on verra ce qu’il se passe dans quelques mois encore une fois avec ce club. »
« Robert peut revenir à Metz ! »

Robert Pirès. Photo AFP
Carlo Molinari et Joël Muller lancent un appel du pied à leur ancien joueur, qu’ils verraient bien endosser le costume de dirigeant au FC Metz.
Carlo Molinari (président de Robert Pirès au FC Metz) : « C’est une retraite bien méritée sur le plan sportif. J’espère qu’il trouvera une deuxième vie dans le football comme dirigeant de club. Encore mieux si c’est au FC Metz ! C’est un garçon intelligent qui a une grande expérience à transmettre. Maintenant, comme il est basé en Angleterre, je crois que sa vie est là-bas… On n’en a jamais trop parlé avec Bernard Serin, sauf quand il était sur la fin de sa carrière pour nous donner un coup de pouce comme joueur. Aujourd’hui, il tourne la page, alors, qui sait ? À l’époque, c’était un joueur facile à gérer. Il avait le sens des responsabilités. En 1997, quand je lui avais demandé de rester un an de plus, on avait trouvé un accord. Il était parti l’année suivante parce que c’était impossible pour nous de le garder. Ce n’était pas compliqué avec lui. »
Joël Muller (entraîneur de Robert Pirès au FC Metz) : « Pour durer, il faut savoir préserver son corps et Robert a toujours été sérieux à ce niveau-là. C’est quand même assez rare de jouer jusqu’à 40 ans. Et puis il aimait le jeu : il prenait du plaisir sur le terrain quoi qu’il faisait à l’entraînement. C’est important quand on a gagné de grandes compétitions, beaucoup d’argent, pour garder la motivation. Pour pouvoir continuer à ce niveau-là, il faut aussi aimer le collectif : quand on est dans un groupe d’une vingtaine de joueurs, si on n’a pas des relations humaines de qualité, on en a vite ras-le-bol ! Le besoin de partager l’a toujours caractérisé. Enfin, maintenant, il pourrait peut-être entrer dans le capital du FC Metz… Je trouve dommage que les anciens joueurs ne soient pas plus engagés comme dirigeants de club. Rares sont ceux qui s’installent dans cette fonction, qui sont associés. Maintenant qu’il est libre, il peut revenir à Metz ! »
Sylvain Kastendeuch (capitaine de Robert Pirès au FC Metz ) : « Robert a tardé à faire cette déclaration parce que je crois sincèrement qu’il envisageait de continuer. C’est le dernier de France 98 à raccrocher les crampons : c’est une page qui se tourne pour lui et cette génération-là. Il a déjà entamé sa reconversion : il a trouvé son rôle en étant ambassadeur d’Arsenal et consultant télé ; la transition est déjà faite. Pour moi, c’est un événement : je n’ai pas croisé beaucoup de joueur de son talent pendant ma carrière. Les années où j’ai joué avec lui au FC Metz correspondent à une superbe période sportive, tant au niveau des résultats que de la vie de groupe. Et on avait trouvé une forme de plénitude en 98 (vice-champion de France). Sa retraite ne me laisse pas indifférent. »
Philippe Hinschberger (premier entraîneur de Robert Pirès au FC Metz) : « Je suis allé le chercher, en 1992, à Reims qui venait de déposer le bilan. Tous les matins, je le récupérais en voiture à la base de Frescaty où il terminait son service militaire. Dès ses premiers entraînements, on s’est tous demandé : "Qu’est-ce qui se passe là ?". Il avait déjà une technique et une lecture du jeu bien au-dessus de la moyenne. Au regard de sa carrière, il est sans aucun doute l’un des tout meilleurs joueurs passés par le FC Metz. »