
Ferjani Sassi et les Messins ont parfois tiré la langue mais ils ont empoché leur deuxième victoire de rang hier soir face au Paris FC. Photo MAXPPP
Grâce à deux coups francs, le FC Metz a inversé la tendance à Paris (1-2) et signé un second succès d’affilée. À défaut de convaincre, cette équipe avance. En réaction, comme souvent.
Il faudrait supprimer les premières mi-temps du FC Metz. Elles ne servent pas à grand-chose. Il faudrait surtout songer à flanquer d’emblée un handicap d’un but de retard à ces incorrigibles Grenats car ils ont besoin d’être en difficulté pour montrer les dents. Ce vendredi, au stade Charléty, l’équipe de Philippe Hinschberger est en effet restée fidèle à sa petite routine d’équipe à réaction. Prompte à se révéler dans le dur. Et donc incapable de faire la différence avant l’écueil.
De notre envoyé spécial à Paris
Cette fois, c’est Medhi Jean-Tahrat qui a sonné le réveil. Ou le glas parisien, c’est selon. L’heure de jeu approchait doucement dans un match qui ronronnait gentiment. Un ballon mal dégagé devant la surface messine profitait alors au défenseur parisien qui fit parler sa puissance autant que sa spontanéité en expédiant un missile dans la lucarne de Didillon (1-0, 60e ). Coup de tonnerre. Le candidat à la montée venait d’être refroidi par la lanterne rouge. La Ligue 1, soudain, devenait plus lointaine et l’idée a sans doute effleuré les esprits messins. Car la suite allait être enfin à la hauteur des ambitions lorraines dans la capitale.
Le FC Metz ne s’est pas découvert subitement des inspirations géniales en attaque mais il a témoigné d’une agressivité supérieure, a poussé le Paris FC à la faute et en a récolté les bénéfices sur coups de pied arrêtés. Yeni Ngbakoto a ainsi profité d’une faute provoquée par Diallo pour égaliser d’un superbe coup franc enroulé (1-1, 64e ). Dix minutes plus tard, dans une configuration quasi-identique, le même Ngbakoto a trompé son monde en laissant un nouveau coup franc à Guido Milan, qui trompait Thébaux d’une frappe à ras de terre (1-2, 74e ).
Merci Didillon
Metz aura donc avancé sur ses phases arrêtées, c’est le principal enseignement de cette soirée. Metz a aussi un bon gardien et il l’avait déjà vérifié la semaine précédente, face à Ajaccio (3-2). Didillon a encore sauvé la nation grenat, notamment sur une frappe de Moshni (50e ) ou en devançant Diarra en fin de partie (87e ). Le garçon s’était déjà illustré sur un coup franc de Grange (10e ) et dans un temps fort parisien en première mi-temps (33e , 34e ). Didillon revient bien, c’est intéressant. C’est surtout le bon moment.
De toute façon, il était vraiment temps de cueillir une deuxième victoire à l’extérieur en 2016, car la concurrence havraise s’est également distinguée ce vendredi, en récupérant une place provisoire sur le podium. Faute de victoire, Metz se serait retrouvé dans de beaux draps. Flanqué d’un retard plus qu’inquiétant. D’où l’importance de retenir d’abord son résultat. Pour la manière, il faudra encore repasser. Les coéquipiers de Kevin Lejeune n’ont pas régalé en attaque, malgré quelques têtes de Ngbakoto (6e ) ou Bekamenga (22e ) non cadrées. C’est évidemment trop peu et ce sera un chantier de réflexion pour les deux semaines de trêve internationale qui se profilent.
En attendant, il conviendra de savourer, tout de même, cette deuxième victoire d’affilée. Ce plaisir était devenu si rare.
Christian JOUGLEUX.
Didillon garde la main

Match compliqué pour Christian Bekamenga, qui s’est pourtant beaucoup donné. Photo MAXPPP
Le gardien messin a encore sauvé des situations chaudes à Paris. Les trois points le récompensent aussi.
La compo. Riche en nouveautés. Philippe Hinschberger a revu sa défense de fond en comble avec une charnière Milan-Rivierez inédite, la première titularisation d’Udol à gauche et la présence de Balliu à droite. Le système a changé aussi, avec un passage en 4-3-3 sans doute motivé par les grands retours de Lejeune et Doukouré. Après plusieurs mois d’absence, ce pari-là, aussi, était osé. Enfin, Sassi s’est invité dans les onze. Il était en balance avec Krivets.
Le gardien. Thomas Didillon s’est employé sur un coup franc de Grange (10e ) et deux frappes de Jean-Tahrat (33e ) et Bamba (34e ) en première mi-temps. Dans la seconde, il s’est envolé sur une tentative de Moshni (50e ), a intercepté un tir de Bamba (57e ), avant d’anticiper sur un centre à destination de Diarra (87e ). Son concours a donc été précieux malgré ce but encaissé qu’il n’a pu qu’accompagner du regard (60e ).
La défense. Remaniée dans les grandes largeurs mais solide jusqu’à cette mine de Jean-Tahrat, consécutive à une perte de balle de Krivets à l’entrée de la surface. Les latéraux Udol (26e ) et Balliu (50e ) ont sauvé des situations chaudes sur la ligne et le duo Milan-Rivierez avait fait bonne garde jusqu’alors. L’Argentin a surtout offert la victoire aux siens en propulsant un coup franc libérateur (64e ) et rappelé que son jeu de tête défensif pouvait servir…
Le milieu. Une entame intéressante et rendue enthousiasmante par les retours aux affaires de Lejeune et Doukouré. Plusieurs mouvements initiés en première période auraient mérité d’autres finitions. L’international ivoirien a par ailleurs suivi la seconde période en tribune avec une poche de glace sur le genou. Du reste, Mandjeck a vu une double tentative contrée par la défense (12e ) et Sassi a tenté de jouer vers l’avant sans grande réussite à la clef.
L’attaque. Peu inspirée. Bekamenga a pourtant œuvré comme à son habitude, pour dévier un ballon ici ou placer une tête par-là, mais la finition a laissé à désirer. Sans la patte de Ngbakoto sur coup franc, le score n’aurait peut-être pas évolué. Metz s’est procuré trop peu d’occasions pour permettre à ses avants de briller.
Ch. J.