
Le Portugais Nuno Reis, poing serré. Les Messins se rapprochent de plus en plus de l’élite. Photo Pascal BROCARD
Après une première période assez terne, les Messins ont su hausser le ton pour finalement s’imposer logiquement face au Red Star (2-0). Une belle opération qui leur permet de prendre leurs distances avec la concurrence.
Plus c’est long, plus c’est bon, paraît-il… Ce vendredi, les Messins ont pris un malin plaisir à faire durer le suspense. Après des préliminaires assez fastidieux, les hommes de Philippe Hinschberger ont, en effet, su accélérer la cadence pour s’offrir un final jouissif. Le tout grâce à deux coups de reins signés Christian Bekamenga.
Résultat, le FC Metz a (enfin) vaincu son syndrome du Top 10 en s’imposant face au Red Star, un concurrent direct à la montée qui pointe, ce matin, à quatre longueurs du seul troisième de la classe messin. Ce succès permet également aux Lorrains de s’offrir une petite – mais ô combien importante – marge d’avance (3 pts) sur Le Havre, tenu en échec à Evian et Lens (4 pts), battu à Nîmes (4-2). Bref, c’était la soirée à ne pas rater et les Grenats ont fait le job.
Pour autant, il aura donc fallu faire preuve de patience. Les Messins ont offert à leur public un nouveau morceau de ce refrain tant récité cette saison : le travail à mi-temps. Visiblement crispés par l’enjeu à l’image d’un Kévin Lejeune méconnaissable, les Mosellans ont longtemps été privés du ballon en première période et à l’exception d’une timide tentative de la tête signée Ngbakoto (12e ), ils ne parvenaient pas à s’approcher du but de Balijon.
Incapable de combiner correctement et très imprécis dans la dernière passe, Metz laissait son adversaire prendre la direction des opérations. Didillon était d’abord attentif sur la frappe de Fournier (21e ) et le coup franc de Sliti (33e ). Bouazza, lui, ne profitait pas d’une énième perte de balle messine et envoyait son missile dans les tribunes (40e ). Au moins, les Grenats n’ont-ils pas flanché défensivement.
Sursaut d’orgueil
Le moment choisi par le staff lorrain pour remplacer prématurément Lejeune par Diallo (41e ) et repasser en 4-4-2. Un choix payant. Même si c’est surtout un sursaut d’orgueil et une envie démultipliée qui aura finalement fait basculer la rencontre. En plus d’une belle soufflante de Philippe Hinschberger à la pause. En plus, aussi, d’une descente présidentielle dans les vestiaires. En plus, enfin, d’une grossière erreur de la défense audonienne et d’une sortie malheureuse de Balijon qui s’est gravement blessé au talon d’Achille sur ce coup-là… Une aubaine, néanmoins, pour Christian Bekamenga qui, en renard des surfaces, faisait glisser lentement le ballon dans les filets (1-0, 72e ).
Une juste récompense pour des Messins qui avaient le bon goût de passer à la vitesse supérieure à l’image de ces tentatives signées Diallo (52e , 62e ), Bekamenga (58e ), Mandjeck (59e ), Ngbakoto (60e ) ou encore Candeias (61e ) qui avait déjà trouvé la barre juste avant la pause (45e ).
Certes, Ngamukol, seul dans la surface, faisait passer quelques frissons dans le dos des 15 374 supporters messins (64e ), mais le FC Metz poussait et Christian Bekamenga délivrait donc une première fois le peuple grenat avant de récidiver cinq minutes avant la fin. Sur un centre de Yeni Ngbakoto, l’international camerounais s’y prenait à deux fois pour tromper Cros (2-0, 85e ).
Metz suit donc son étoile. Celle qui doit désormais le guider vers la Ligue 1. C’est encore long. Mais c’est bon…
Jean-Sébastien GALLOIS.
Bekamenga, une affaire de série

Le diable Christian Bekamenga est encore sorti de sa boîte, hier, en inscrivant un nouveau doublé. Photo Pascal BROCARD
Déjà double buteur à Bourg-en-Bresse la semaine passée, l’attaquant camerounais du FC Metz a remis ça hier. Il en est désormais à huit réalisations depuis son arrivée en janvier.
DIDILLON . Le gardien messin n’a que très peu été sollicité. Les rares frappes (21e et 34e ) ou centre (90e ) qui lui sont parvenus ont terminé dans ses gants. Il a aussi remporté un duel important face à Ngamukol (65e ), qui a tiré au-dessus.
BALLIU. L’arrière droit a plutôt été timide durant les 45 premières minutes avant, comme la plupart de ses coéquipiers, de se montrer plus offensif. A l’aise techniquement, il a aussi été salué par le public pour sa combativité.
MILAN. Tranchant dans ses interventions, sûr aussi bien de la tête que du pied, l’Italo-Argentin a livré un match très solide derrière. Et s’est même permis de porter quelquefois le danger devant.
RIVIEREZ. Rapide, puissant, l’ancien Havrais a gagné les duels qu’il fallait et parfaitement couvert ses coéquipiers quand ceux-ci se découvraient.
UDOL. Pour sa cinquième titularisation de la saison, le pur produit de la formation grenat a beaucoup été sollicité en première période. Il s’en est bien sorti en tenant son couloir avant de se montrer plus offensif dans le second acte.
MANDJECK. Le Camerounais a rayonné sur le milieu de terrain. Bien placé, incisif, inspiré, il a souvent bien orienté le jeu messin par ses accélérations ou ses passes. Sa remise de la tête plein axe aurait pu coûter cher mais Ngamukol n’a pas cadré (78e ). Remplacé par Sassi (89e ).
REIS. Plus sobre que Mandjeck, le Portugais s’est souvent contenté de gagner ses duels aériens et de donner proprement le ballon à ses coéquipiers.
CANDEIAS. Buteur à Bourg-en-Bresse lors de la précédente journée, l’ailier portugais a eu moins de réussite. Son centre-tir depuis la droite de la surface a heurté la transversale (45e ) avant que sa frappe ne file au-dessus (61e ). Remplacé par Kaprof (71e ), actif comme à son habitude mais pas vraiment dangereux.
LEJEUNE. Tout juste rétabli de sa blessure à une cheville, le capitaine messin a semblé emprunté pour son retour. Souvent en retard et peu dans le rythme, il a logiquement été remplacé tôt par Diallo (42e ). Dès son entrée, le Sénégalais a pesé sur la défense du Red Star grâce à son gabarit. Il forme un redoutable duo avec Bekamenga.
NGBAKOTO. Une tête sans grand danger (23e ) et pas grand-chose d’autre en première période. L’ailier s’est beaucoup plus montré à son avantage ensuite. Par des accélérations, une belle activité et surtout ce centre à ras-de-terre décisif pour le deuxième but grenat. Ses coups de pied arrêtés ont eu moins de succès.
BEKAMENGA.Un doublé à Bourg-en-Bresse et deux nouvelles réalisations hier soir. Après une longue période d’abstinence (environ deux mois), le Camerounais a montré hier qu’il n’avait rien perdu de ses qualités de buteur. D’abord en profitant à merveille de la mésentente de la défense francilienne (73e ) puis en exploitant, en deux temps, l’offrande de Ngbakoto (85e ). Avec neuf buts (dont un avec Lens), il est le co-meilleur réalisateur de son équipe.
Thibaut GAGNEPAIN.
« Si on ne fait pas d’erreurs jusqu’au bout… »
Philippe Hinschberger, entraîneur du FC Metz : « Sur la première période, à part les deux-trois percées de Mandjeck, je n’ai pas vu grand-chose. On était tendu, stressé, on avait peur de l’enjeu. Franchement, on ne faisait pas le même sport que notre adversaire ! Mais j’ai apprécié la réaction de l’équipe en deuxième période. On a pris les choses en main. Ce soir (hier) , les résultats nous sont favorables et nous permettent de prendre un peu d’avance. C’est bien mais on a déjà connu ça par le passé et on avait enchaîné sur une mauvaise série. A trois matches de la fin, on ne peut donc pas contempler le classement. Ces trois points de plus que nos concurrents nous donnent peut-être un droit à l’erreur, c’est tout. »
Jonathan Rivierez, défenseur du FC Metz : « Nous étions vraiment timides en première période, comme paralysés par l’enjeu. A la mi-temps, le coach et le président ont bien parlé dans le vestiaire et ça nous a redonné des forces. En deuxième période, on n’a pas été inquiétés. Pour moi, le résultat est logique car le Red Star n’a pas eu de grosse occasion dans le premier acte et parce qu’on a dominé le second. Maintenant, on sait que si on ne fait pas d’erreurs jusqu’au bout, on montera. Ce serait idéal de signer un résultat à Dijon et de fêter l’accession à domicile face à Tours. »
Christian Bekamenga, attaquant du FC Metz : « Sur mon premier but, je vois qu’il y a de l’hésitation. J’y ai cru et dès que j’ai vu le gardien s’écrouler, je suis passé devant les défenseurs et voilà. Le deuxième, c’est d’abord un bon travail de Yeni Ngbakoto et j’étais bien placé pour conclure. C’est vrai que j’ai connu une période difficile de deux mois sans but mais ma sélection avec le Cameroun m’a fait du bien. Je suis à 8 buts avec le FC Metz, je m’étais fixé l’objectif de 10. »
Matthieu Udol, défenseur du FC Metz : « Grâce à cette victoire, on a réalisé une excellente opération sur nos concurrents directs. Je ne sais pas si on a désormais un joker. Je pense plutôt qu’il faut continuer à jouer en pensant que nous avons le même nombre de points que nos poursuivants. Essayons de gagner tous les matches qu’il nous reste. »
Rui Almeida, entraîneur du Red Star : « La première période était équilibrée et je pense même que nous avions davantage la volonté d’aller vers le but que Metz. Après, la blessure de Ballijon et le but qui s’en suit sont le tournant du match. Tout s’est mal embarqué à la suite de ça alors qu’on contrôlait globalement. Nous voilà maintenant à quatre points de Metz à trois journées du terme, mais rien n’est fini. Cela reste possible de monter. »
Le Red Star a eu sa chance
Un gardien ( Balijon ) sorti sur blessure (74e ), une défaite 2-0 et un rêve de montée qui s’éloigne : le Red Star a vécu une sale soirée hier à Saint-Symphorien. Celle-ci aurait toutefois pu être toute autre si Ngamukol , parfaitement envoyé au duel face à Didillon, avait trouvé le cadre (65e ). L’attaquant francilien a eu une deuxième opportunité un quart d’heure plus tard (79e ) mais s’est de nouveau envoyé en l’air.
Les Audoniens regretteront sans doute de ne pas avoir su profiter de la crispation des Messins en première période. Certes, ils ont eu le monopole du ballon, mais malgré la bonne activité de garçons comme Sliti et Da Cruz au milieu, les hommes de Rui Almeida n’ont pas été assez précis à l’approche du but de Didillon. La défense, elle, aura tenu plus d’une heure avant de céder à la panique sur l’ouverture du score de Bekamenga. L’hésitation de Jeanvier , plutôt serein jusque-là, allait finalement coûter très cher à son équipe.