
Guido Milan et les Messins se sont rapprochés d’une accession en Ligue 1. Mais rien n’est fait. Photo Pascal BROCARD
Grâce à son précieux succès face au Red Star vendredi (2-0) mais aussi aux contre-performances de ses concurrents directs, le FC Metz est parfaitement lancé vers la Ligue 1. Plus que trois journées à tenir…
Et dire que tout aurait pu s’arrêter à Bourg-en-Bresse il y a une dizaine de jours. Les Grenats étaient alors au plus mal après la déconvenue subie à Auxerre (4-0) lors de la journée précédente et le rêve de monter en Ligue 1 commençait sérieusement à s’évanouir. Deux victoires plus tard, dans l’Ain donc (0-3) puis vendredi face au Red Star (2-0), il a repris forme. Mieux, les coéquipiers de Kévin Lejeune semblent désormais le toucher du doigt.
À trois journées du terme de la saison, ils sont devenus les grands favoris pour accrocher la si précieuse troisième place synonyme de L1, étant entendu que les deux premières sont déjà réservées à Dijon et Nancy. Comment les Messins en sont-ils arrivés-là ? Eux-mêmes doivent certainement se pincer pour y croire tellement tout a tourné en leur faveur ces derniers temps.
Rien que vendredi, la soirée a été idéale, ou presque. Seule l’égalisation tardive du Havre sur la pelouse d’Evian-Thonon-Gaillard (1-1) est venue assombrir un tout petit peu le tableau. Pas suffisamment pour faire oublier les revers de tous les autres concurrents directs des Lorrains : de Lens à Nîmes (4-2), de Clermont contre Tours (0-1) et… du Red Star à Saint-Symphorien (2-0).
Sur ce dernier point, le mérite en revient bien évidemment aux hommes de Philippe Hinschberger qui ont su réagir après une première période bien terne. Avec de la réussite ? Oui et non. Oui car l’ouverture du score (73e ) est venue d’une erreur défensive adverse bienvenue mais non car Christian Bekamenga a su être opportuniste. Le Camerounais s’est ainsi arraché pour passer devant les défenseurs et battre un gardien francilien blessé au tendon d’Achille dans cette affaire.
De plus, ce but est venu récompenser un temps fort grenat initié au retour des vestiaires et qui n’aura que très peu été interrompu par les offensives du Red Star. Les sceptiques pourront toujours rappeler que si Ngamukol n’avait pas envoyé sa tentative de près au-dessus, cela aurait été différent mais quand bien même : le FC Metz est allé chercher les trois points vendredi.
Droit à l’erreur
Il a bien fait : à trois levées de la fin, le voilà nanti de ces fameux trois unités d’avance sur son premier poursuivant, Le Havre, avec, en bonus, une différence de buts favorable (+11 contre +6). Concernant Lens et le Red Star, le pécule s’élève à quatre points, et Clermont, cinq, dans tous les cas avec un goal-average toujours positif aux Lorrains. Suffisant pour envisager la suite sereinement ?
Là encore, oui et non. Il est évident que leur position est enviable si près du but mais elle ne garantit rien. Dès l’issue du match face aux Parisiens, tous les Grenats se montraient ainsi prudents. À commencer par Philippe Hinschberger. « On a déjà connu des résultats favorables par le passé, c’était fin janvier, début février et derrière, on a fait une sale série , se souvient l’entraîneur mosellan. On ne peut pas contempler le classement. On a la chance d’avoir pris un petit peu d’avance qui nous donne, peut-être, un droit à l’erreur. Mais on n’a pas envie de s’en servir. »
Du moins pas déjà à Dijon dimanche prochain face à un leader qui sera certainement euphorique à l’idée de fêter son accession devant son public. Sera-t-il pour autant concerné ? À vérifier. En attendant, toutes les planètes sont alignées en direction de la Ligue 1 pour Metz.
Thibaut GAGNEPAIN.
Mandjeck vous a plu
Christian Bekamenga a beau avoir mis deux buts au Red Star, ce n’est pas lui qui a été élu homme du match par les internautes. Avec 39 % des voix sur le site du Républicain Lorrain , il est devancé par le milieu de terrain Georges Mandjeck (45 %), omniprésent vendredi.
Metz et Algrange bientôt séparés pour la bonne cause

Julie Wojdyla est l’une des huit joueuses de l’effectif actuel qui ont connu la montée en D1 avec l’AS Algrange en 2014. Photo Pascal BROCARD
Bien parti pour retrouver l’élite, le FC Metz ne devrait pas renouveler cet été la convention qui le lie depuis deux ans avec l’AS Algrange. Une séparation inévitable et acceptée, même côté algrangeois.
La séparation n’est pas encore actée. Jusqu’à la fin de la saison sportive, le FC Metz et l’AS Algrange sont liés par une convention signée il y a presque deux ans. Le 28 mai 2014, le club à la Croix de la Lorraine et son homologue de la Fensch s’étaient engagés dans un mariage « gagnant-gagnant » : grâce à la dote du premier, le second pouvait valider sa montée en Division 1. Sous pavillon grenat.
Depuis, l’entente est ainsi enregistrée auprès de la Fédération sous le matricule du FC Metz, en porte le maillot, s’entraîne dans ses structures… D’Algrange, elle ne possède plus grand-chose, à part un nom officieux et 8 des 22 joueuses de l’effectif actuel. Depuis le 22 novembre, elle n’y a même plus mis les pieds. En cause, l’état du terrain du Batzenthal.
De nombreux indices avant la rupture ? « Je ne suis pas dupe, répond le président algrangeois Pierre Labate. J ’a i bien compris que le FC Metz n’envisageait pas de reconduire la convention mais j’aimerais quand même le savoir. Même s’il y a un problème de communication, je ne suis fâché avec personne. Il n’y aura pas de divorce mais une séparation à l’amiable. »
Côté messin, l’heure n’est pas non plus à la discorde. « Algrange redémarrera certainement avec une autre équipe à un niveau inférieur et nous continuerons à travailler en collaboration » , explique René Franceschetti, membre du conseil d’administration du club grenat et principal artisan du rapprochement en 2014.
Un rapprochement qui devrait donc se terminer par une absorption du petit par le grand. « On ne va quand même m’accuser de spolier mon propre village, s’emporte Franceschetti. Le FC Metz a pour vocation de faire du foot élite, pas Algrange. Si nous n’étions pas venus à l’époque, Algrange aurait perdu ses joueuses et serait en difficulté aujourd’hui. »
Priorité à la formation
« Il y a de moins de moins de place pour les petites villes dans le football féminin », appuie Pierre Gillet, président de l’association FC Metz à laquelle les coéquipières de Simone Jatoba sont rattachées. « Le niveau s’élève, les budgets augmentent, tous les clubs professionnels s’y intéressent par souci d’image mais aussi car il y a un véritable engouement. Le foot féminin amène de nouvelles personnes au stade et, peut-être, de nouveaux partenaires. »
Dans la lignée de l’Olympique Lyonnais, de nombreux clubs de Ligue 1 et Ligue 2 possèdent désormais leur section féminine. Beaucoup sont nées, aussi, de mariage avec un club voisin : l’En Avant Guingamp avec Saint-Brieuc, le Lille OSC avec Templemars-Vendeville, bientôt le RC Lens avec Arras… Au sein de cette nouvelle donne, le FC Metz espère tirer son épingle du jeu grâce à la formation.
Depuis deux ans, « une pyramide complète » a été mise en place pour que les meilleures joueuses régionales intègrent à terme l’équipe première. La saison prochaine, Mathilde Dijon ou Léa Khelifi pourraient en être les exemples. « D’ici 3-4 ans, l’idée est de devenir le centre de formation le plus performant de France », lance Angélique Roujas, son architecte en chef.
Le chemin est encore long et passera par une amélioration des structures. Rien que pour la saison prochaine, les joueuses de David Fanzel ne disposent pas encore de pelouse attitrée même si le club grenat est en négociation concernant le stade Dezavelle. Au total, depuis son arrivée dans le foot féminin, le FC Metz a mis « près d’un million d’euros sur la table », dixit Gillet. Des moyens hors de portée de l’AS Algrange.
« Si je devais resigne r cette convention, je le referais, c’était pour la bonne cause du foot féminin lorrain, conclut Pierre Labatte. Et puis nous aurons toujours une équipe à Algrange. Toutes celles qui ne joueront pas à Metz sont les bienvenues ! »
T. G.
Metz-Algange doit faire le métier contre Bischheim
Et les Grenats ont fait le break. Une solide victoire à Rouvroy (4-0) pendant que le Val d’Orge exploitait les insuffisances arrageoises (2-3) pour donner à Metz un matelas de quatre points d’avance. Un gros joker. A trois matches du poteau, les joueuses de David Fanzel savent désormais ce qui leur reste à faire. « Nous savons d’où nous revenons. Notre mérite a été de ne rien lâcher, de toujours y croire » , dit le coach. Ce dimanche, il ne devrait pas y avoir de souci pour battre Bischheim, la lanterne rouge qui ne compte aucune victoire. A l’aller, à Algrange, Meryll Wenger (5 buts) et les Messines s’étaient imposées 13-0. « Je demande que nous les respections, que nous respections le jeu pour l’emporter logiquement » , conclut Fanzel.
Andréa Burtin blessée au doigt et à la cheville, c’est Getter Laar qui revient dans le but avec Amandine Audia pour suppléante. Jennifer Brocheray et Léa Khelifi réintègrent le groupe.
Le groupe : Laar, Audia, Mansuy, Brocheray, Podgorny, Papaix, Jatoba, Morel, Martins, Gathrat, Benabdellak, Wenger, Wojdyla, Khelifi, Janela, Altunkulak.
A. Z.
L’image est rare, autant que les femmes dirigeantes au sein du football professionnel

Photo DR Photo DR
L’image est rare, autant que les femmes dirigeantes au sein du football professionnel. Vendredi soir, les deux seules directrices générales de clubs de Ligue 1 et Ligue 2 étaient réunies à Saint-Symphorien. La Messine Hélène Schrub (à gauche) accueillait ainsi son homologue du Red Star, Pauline Gammere.