
Simone Jatoba plane. Le FC Metz féminin est en D1. Photo Anthony PICORÉ
Les Messines ont d’abord fêté la victoire – leur seizième de la saison – et puis, la belle nouvelle est arrivée. Qui a lancé « On est en D1 » ? Elles ne le savent plus. Elles ne le savent pas. Qu’importe. Alors, elles ont repris en chœur : « On est en D1 ! » Elles n’en reviennent pas. Les murs du stade Mars en tremblent encore. « C’est vrai ? », entend-on. Oui, c’est vrai. Hénin-Beaumont a remboursé toutes les misères causées aux Messines, cette saison, en battant Arras sur son terrain.
Ému, David Fanzel partage un moment de choix et de joie avec Michel Antoine, son adjoint, René Franceschetti, le dirigeant de la section, et Denis Wojdyla, l’intendant. Pour un peu, on en oublierait le match. Elle a pourtant une histoire, cette seizième victoire de la saison.
Janela brise la résistance
D’entrée, Adeline Janela a profité du pressing effectué sur la défense alsacienne par Elodie Martins et Julie Wojdyla pour ouvrir le score. On joue à peine la quatrième minute, et Metz a déjà ouvert la porte d’un nouveau succès. Les filles insistent, cherchent le break, mais Bischheim se souvient de la punition du match aller à Algrange et s’arc-boute sur sa défense. La gardienne alsacienne fait quelques miracles. Et les Messines commettent des maladresses à la finition. Il faudra aller au-delà de la demi-heure pour voir Selen Altunkulak délivrer un corner au premier poteau pour la tête de Jennifer Brocheray et faire respirer toute une équipe et son staff.
Quelques minutes plus tard, Elodie Martins touche la récompense de bien des efforts accomplis pour les autres. Julie Wojdyla réussit un contrôle zidanien et lobe la gardienne du pied gauche, Elod’est là pour finir le travail. À la mi-temps, la messe est dite.
« On a fait l’entame qu’il fallait et un match sérieux contre une équipe vaillante et valeureuse. On a commis des maladresses à la finition et on a manqué de réussite. Mais on a fait le métier », explique David Fanzel, qui marche maintenant sur son petit nuage et boit du petit-lait.
« On est en D1 »
De la deuxième période, on ne retiendra pas grand-chose. Marie Papaix a d’entrée ajouté un quatrième but de la tête, comme d’habitude, au deuxième poteau, sur un nouveau corner d’Altunkulak. Par la suite, David Fanzel gérera la fraîcheur des troupes dans l’optique du match de Val d’Orge, pour le baisser de rideau à Saint-Symphorien, le 8 mai.
Mais de ce déplacement-là, à Bischheim, les Messines se souviendront longtemps. Arras est terrassé. Le premier à appeler est Bernard Serin, le président du FC Metz. Les filles ont ouvert la voie. Elles ont même montré l’exemple. Aux garçons de poursuivre sur leur lancée. Elles auront su rebondir après avoir entrevu le pire à la suite d’un match nul face à Nancy et d’un autre à Hénin-Beaumont. « Jamais elles n’ont lâché. On mérite cette montée », dit René Franceschetti. « On est en D1, on est en D1 », chantent les filles au cœur grenat.
A. Z.
« Qui peut dire qu’on ne le mérite pas ? »
Teintées d’émotion, les réactions d’après-match sont toutes venues rappeler que le travail venait d’être récompensé.
René Franceschetti est le premier à réagir : « Qui peut dire qu’on ne mérite pas cette montée ? Ça a été beaucoup d’émotions toutes ces dernières semaines et je tiens à féliciter les filles et le staff. Il a fallu rebondir et battre Arras. C’est une grande victoire morale à laquelle il faut associer le président Serin qui a toujours été au soutien ».
La voix de David Fanzel tremble encore : « Je réalise à peine. Nous voilà remboursés de beaucoup d’efforts. Je veux féliciter tout mon groupe et associer Michel Antoine, mon adjoint, à ce succès. On a rempli l’objectif. Depuis le 3 août, on a été sur le dos des filles, on a connu des moments délicats. Et puis, on est récompensé. Il nous faut maintenant terminer l’année par le plaisir de deux beaux succès, à Metz, face au Val d’Orge, et à Lille. Après, on pensera à la fête et à la saison prochaine ».
Simone Jatoba, la capitaine, a quitté le terrain prématurément pour préserver sa cheville endolorie. Elle confirme qu’elle sera là, la saison prochaine, brassard au bras : « Le travail finit toujours par payer. On a su supporter la pression qui, à un moment, a été très forte. C’est ensemble, toutes ensembles qu’on a gagné. On doit se souvenir de ça ».
Les Algrangeoises historiques Julie Wojdyla et Elodie Martins sont heureuses de vivre une deuxième accession au plus haut niveau. « Cette montée-là aura été plus difficile que la première parce que le niveau ne cesse de s’élever et que la concurrence devient sévère , explique Elodie Martins, l’accélérateur de particules de l’attaque. On a connu des moments compliqués, mais on a su battre Arras, faire le break avec les Nordistes. Ça a été le tournant de la saison. Après, elles ont craqué ». « Au soir du match à Hénin, nous pensions que tout était fini pour nous , reprend Julie, la buteuse (14 réussites, cette année). Et puis, notre volonté nous a permis de changer la donne. Je tiens à revivre une année en D1 autre que la première ».
A. Z.
Des Messins infortunés (U19)
Plaine de Jeux Saint-Symphorien. Arbitre : M. Mathieu. Buts : Vandenameele (29e ), Meddour (79e csc). Exclusions à Metz : Dufrenne (39e ), Maziz (83e , deuxième avertissement).
Juste avant la demi-heure de jeu, sur leur première occasion, les Rémois ouvraient la marque par Vandenameele (0-1, 29e ). Dix minutes plus tard, le portier messin Dufrenne était exclu pour une faute en dehors de sa surface (39e ). Réduits à dix et menés, les Messins réalisaient une meilleure deuxième période sans toutefois parvenir à trouver la faille. Maziz voyait en effet son coup franc terminer dans les bras de Lemaitre, le gardien rémois (77e ). La réussite avait choisi son camp et le malheureux Meddour l’a appris à ses dépens. Sur un corner, c’est le défenseur messin qui déviait le ballon dans ses propres filets et offrait le deuxième but aux Rémois (0-2, 80e ). Le scénario catastrophe se poursuivait avec l’expulsion de Maziz pour un deuxième avertissement (83e ). Les Grenats finissaient à neuf.
Metz se fait surprendre (U17)
Plaine de Jeux Saint-Symphorien. Arbitre : Thomas Carouge. Buts pour Metz : Knoepffler (5e ), Collet (58e ) ; pour Strasbourg : Valero (12e ), Scherer (15e ), Soumah (36e ), Lebeau (80e sur pén.). Expulsion à Metz : Knoepffler (55e ).
Metz ouvrait la marque par Knoepffler au bout de cinq minutes de jeu (1-0 ; 5e ). La joie mosellane était de courte durée car Strasbourg égalisait suite au renvoi d’un corner sur Valero qui ne se faisait pas prier pour tromper Haidara (1-1 : 12e ). Le second but alsacien était inscrit sur la même action. Un corner repoussé mais qui terminait dans les pieds de Scherer cette fois-ci (1-2 ; 15e ). Strasbourg triplait la mise par Soumah avant la pause (1-3 ; 36e ).
Alors que les grenats étaient à dix suite à l’expulsion de Knoepffler, ils parvenaient à réduire le score grâce à un magnifique coup franc signé Collet (2-3 ; 58e ). Les visiteurs creusaient ensuite à nouveau l’écart avec un penalty transformé par Lebeau (2-4 ; 80e ).