Vincent Thill sous le maillot des U17 messins en mars dernier. Et bientôt sous celui des pros ? Photo Thierry SANCHIS
L’entourage du jeune Vincent Thill (16 ans) a décidé, contre toute attente, de signer à Metz pour trois saisons. Alors que tout était calé avec le Bayern Munich…
Vincent Thill, 16 ans, a signé un premier contrat professionnel avec le FC Metz, ce lundi. Autant l’avouer, c’est un invraisemblable revirement de situation.
La preuve : samedi encore, l’agent de l’international luxembourgeois était à Berlin pour revoir les dirigeants du Bayern Munich. Il y apprend que Karl-Heinz Rummenigge en personne se déplacera en Lorraine la semaine suivante pour y formuler une dernière offre presque triplée par rapport à la première : 6 millions d’euros plus bonus. Énorme pour un garçon qui n’a joué aucun match pro et que le club bavarois entend former sur trois ans avant de penser à le lancer en Bundesliga.
Pour verrouiller l’affaire, le Bayern avait même anticipé un refus messin : puisqu’il s’est mis d’accord avec le clan Thill, mais que tout est entre les mains du club grenat, il formulera une offre à la famille du petit prodige : 250 000 € pour chaque saison passée à Metz à titre gracieux jusqu’à ce que Vincent rejoigne l’Allemagne au terme de son contrat. Une seule condition, majeure : qu’il ne signe aucun contrat professionnel en Lorraine.
Or c’est exactement ce qu’a fait Vincent Thill, lundi, à l’issue d’une entrevue vendredi soir entre son père et les principaux concernés par le dossier, côté Grenat. Metz a défendu son bifteck le plus normalement du monde, formulant une proposition bien en deçà de celle du Bayern… mais qui remporte l’adhésion du papa. Ce dernier s’occupera notamment de scouting pour le club lorrain. Et le fiston restera à proximité de la famille, très soudée.
Ce contrat est un contre-pied complet. Thill a-t-il reçu, en échange, des promesses de temps de jeu en L1, dès la saison prochaine ? Peu probable : ce n’est pas le genre de la maison que de griller un garçon, d’autant que la saison s’annonce très difficile. S’il s’offre quelques bribes de match en toute fin d’exercice, cela sera déjà le bout du monde. Même à Munich, le contrat était clair : fin 2018, pas avant.
Le Bayern clôt le dossier
Lundi, Serge Thill a pris son monde de court en appelant l’agent de son fils pour lui annoncer qu’il se rendait à Metz pour parapher un contrat de trois ans plus deux avec option, une prime à la signature de 30 000 €, mais… a priori pas de somme fixe pour un éventuel transfert.
De son côté, le Bayern a définitivement clos le sujet en seulement 24 heures, lui qui suivait le garçon depuis plusieurs mois. La piste est abandonnée. Et alors que Chelsea se tenait encore en embuscade, la signature de ce contrat ruine tout de ce côté-là. La famille, de toute façon, avait laissé entendre que l’Angleterre ne l’intéressait pas.
Désormais, Vincent Thill n’aura plus forcément son mot à dire et ne maîtrise plus son avenir. S’il explose, comme tout le monde le prévoit, c’est au plus offrant qu‘il sera vraisemblablement cédé. Et ce Bayern qui le faisait rêver ne sera sans doute plus là pour surenchérir. Le FC Metz, en tout cas, sera en position de force absolue pour négocier auprès des courtisans…
Julien MOLLEREAU (Le Quotidien).
