[Foot365.fr] Deux ans plus tard, Metz a-t-il appris de ses erreurs ?
Publié : 28 juil. 2016, 15:34
Le FC Metz va retrouver la Ligue 1 seulement quelques mois après une saison cauchemardesque dans l’élite. Les dirigeants messins ont pris les devants en réalisant un Mercato très intéressant. Suffisant pour ne pas reproduire les mêmes erreurs ?
Dix-huit. Un nombre qui hante encore les supporters messins. Cinquième après huit journées de championnat lors de la saison 2014-2015, le FC Metz était entré dans une véritable spirale infernale en ne remportant pas la moindre victoire entre la 13eme et la 31eme journées. Un incroyable trou d’air qui avait porté les Mosellans à la dernière place du championnat. Et qui laissait place aux pires doutes lors de son retour en L2 prématuré. La direction messine avait décidé de complètement changer de stratégie suite à cet incident industriel. Exit Albert Cartier, le coach de la remontée entre le National et la L1 et bonjour José Riga, un coach belge, accompagné par Carlos Freitas, un directeur sportif portugais, qui a débarqué avec beaucoup de joueurs au niveau plus que louche. Les performances d’Amido Baldé, qui devait remplacer Modibo Maïga à la pointe de l’attaque, ont ainsi rapidement ressemblé à une petite escroquerie. Tout comme l’objectif de faire du club un nouveau FC Barcelone, avec l’installation d’un jeu de possession de la formation professionnelle aux équipes de de jeunes.
Cohade a laissé place à N’Daw…
Pourtant, cela n’a pas empêché les coéquipiers de Yeni Ngbakoto de grappiller des points sans pour autant bien jouer. Avant de voir leur coach Riga rejoindre le Championship à Noël (il est finalement descendu en D3 anglaise avec Charlton…) et accueillir une ancienne légende du club, Philippe Hinschberger, pour le remplacer. Personne n’a ensuite oublié le final incroyable de la L2 avec Le Havre qui aurait pu doubler sur le fil Metz s’il parvenait à inscrire un sixième but à Bourg-en-Bresse… Miraculés, les Messins se retrouvent, deux mois plus tard, à l’aube de la reprise avec une équipe renforcée par Mevlüt Erding, Renaud Cohade, Yann Jouffre ou encore Franck Signorino. Un recrutement qui n’a rien coûté aux dirigeants messins et qui a été salué par les observateurs. L’occasion de leur demander s’ils ont eu l’impression d’avoir appris de leurs erreurs, quand, il y a deux ans, Guirane N’Daw, Florent Malouda et Modibo Maïga, arrivés à la fin de la préparation, étaient les têtes d’affiches du Mercato.
Le pari du FC Metz
« Les dynamiques des deux dernières saisons ne sont pas du tout les mêmes, nous a répondu Philippe Gaillot, une autre ancien grande figure du club, désormais directeur général adjoint en charge du sportif. Il y a deux ans, on avait peu changé de joueurs. On avait essayé de trouver des joueurs de complément pour l’effectif pour attaquer la Ligue 1. C’est vrai que ça n’a pas fonctionné comme prévu. Cette année, on avait une dynamique moins forte. On est monté avec un effectif différent, ce qui fait qu’on savait qu’on allait devoir transformer un peu plus l’effectif en profondeur. On a défini une façon de recruter différente et on verra si ça va fonctionner. Si on veut savoir si on a appris de nos erreurs, il va falloir avoir des résultats, ce n’est que ça qui valident les choix qu’on fait. » Un discours volontiers prudent après une prise de risques qui s’est avérée payante : « C’était un pari qu’on avait fait d’anticiper les deux situations (ndlr : de monter ou de rester). Cela a fonctionné, même mieux que ce qu’on espérait. Cela nous a permis de recruter très tôt les joueurs qu’on souhaitait. »
Erding, une arrivée calée en trois jours
Cela a commencé avec Erding, le meilleur buteur en activité en Ligue 1 depuis le départ de Zlatan Ibrahimovic du PSG. Pourtant, ce n’était pas une cible de longue date, comme l’a reconnu volontiers l’ancien défenseur du FC Metz : « Autant Jouffre et Cohade, ce sont les premiers avec lesquels on était en contacts, autant Erding, cela s’est fait en trois jours. C’est sûr qu’il y a eu un effet d’enchaînement de certains recrutements par rapport à d’autres. » Jean-Sébastien Gallois, qui suit le club depuis plusieurs saisons pour Le Républicain Lorrain, semble en tout cas enthousiaste par les choix effectués : « C’est un recrutement cohérent par rapport à ce qui a été fait il y a deux ans et surtout l’an passé. L’objectif était la montée en Ligue 1 mais le Mercato était parti dans le tout et le n’importe quoi. Il y avait pas mal de joueurs étrangers qui avaient quelques sélections chez les jeunes, mais ça n’était pas une garantie. Mais, cette saison, des joueurs comme Erding, Cohade, Jouffre, vont pouvoir encadrer pas mal de jeunes dont trois-quatre assez prometteurs qui viennent de signer des contrats pro. » C’est le cas notamment de Vincent Thill, meneur de jeu de seize ans et déjà international luxembourgeois, qui a préféré rester en Moselle plutôt que de rejoindre le Bayern Munich.
« Metz conserve une petite aura »
Si Metz n’avait pas tenu la distance en Ligue 1, il y a deux ans, c’est en raison d’un Mercato manqué, selon Gallois : « Maïga revenait de nulle part et n’avait quasiment pas joué en Angleterre (à West Ham). Il sortait presque d’une saison blanche. Cela a été assez moyen, il est arrivé tardivement, comme Malouda. Lui était aussi un pari et n’a pas apporté ce qu’il aurait pu apporter. En revanche, les Jouffre, Erding et Cohade sont déjà là pour la préparation et les matchs amicaux. C’est important qu’ils soient là dès le départ. » Mais comment expliquer que le club à la Croix de Lorraine ait pu attirer des joueurs de cette expérience malgré une réputation d’abonné à l’ascenseur ? « En discutant à droite à gauche lors des déplacements de Metz la saison passée, j’ai remarqué que le club garde quand même assez bizarrement une petite aura, même si c’est du passé, affirme le journaliste du « Répu ». Et, cette année, il y a un vrai projet. » Un projet mais qui comporte la même incertitude qu’il y a deux ans : la capacité à Hinschberger de faire mieux que son grand ami, Albert Cartier, qui avait parfois semblé dépassé dans l’élite.
« Il manquait un taulier »
Dépassé notamment dans ses discours d’après-match où ils minimisaient souvent les défaites de ses protégés en expliquant que c’était normal avec le manque d’expérience. « Ce sont vraiment deux vrais amis, souffle Jean-Sébastien Gallois. Ils ont beaucoup de points de commun mais Hinschberger ne prononcera pas de genre de discours. Avec la presse, il est très critique vis-à-vis de ses joueurs. Il peut dire qu’un match est pourri. Lors de la fête à Lens après la montée, il était assez bizarre. Au bout d’un moment, je lui ai demandé s’il était content et il m’a répondu : « Très honnêtement, je suis président de mon club, je ne me garde pas après le match qu’on a fait aujourd’hui. » » Un discours pour le moins honnête pour un entraîneur qui va certainement avoir plus de relais sur le terrain que son ami Albert Cartier : « A un moment, Malouda a essayé de reprendre le vestiaire en main, vers janvier. Sur le terrain, il était beaucoup mieux mais il s’est blessé à Lyon, estime notre spécialiste. Toute la saison, il manquait un taulier. J’ai l’impression que personne n’avait frappé du poing sur la table. »
« Gare à l’excès de confiance »
Un constat que ne partage pas Philippe Gaillot : « Non, il ne manquait pas de taulier. En général, c’est la force du groupe qui fait la différence, et les tauliers se dégagent naturellement par la suite. » Alors que Ngbakoto avait notamment mis à l’écart quelques joueurs pendant l’hiver, le dirigeant du club lorrain le clame : le vestiaire n’avait pas implosé. « Il y a eu des petits soucis dans le vestiaire comme il peut y en avoir régulièrement, mais le problème majeur était de gérer la période moins bien. Là, on a dévissé pratiquement jusqu’à la fin. » C’est avec cette expérience de l’échec que le FC Metz aborde ses retrouvailles avec l’élite. Mais, si tout semble prêt pour ne pas revivre ce cauchemar, ne comptez pas sur Philippe Gaillot pour se voir trop beau : « L’excès de confiance, c’est l’un des dangers qui nous guette. Même si le Mercato est à peu près cohérent par rapport à notre club, ça n’est pas une garantie. Cela donne de la confiance mais cela sera la capacité à gérer les premiers matchs qui nous diront si on a fait les bons choix ou pas. » Même un club vieux de 84 ans peut apprendre à devenir sage avec les années qui passent.
http://www.football365.fr/l1-deux-ans-p ... 41075.html
Dix-huit. Un nombre qui hante encore les supporters messins. Cinquième après huit journées de championnat lors de la saison 2014-2015, le FC Metz était entré dans une véritable spirale infernale en ne remportant pas la moindre victoire entre la 13eme et la 31eme journées. Un incroyable trou d’air qui avait porté les Mosellans à la dernière place du championnat. Et qui laissait place aux pires doutes lors de son retour en L2 prématuré. La direction messine avait décidé de complètement changer de stratégie suite à cet incident industriel. Exit Albert Cartier, le coach de la remontée entre le National et la L1 et bonjour José Riga, un coach belge, accompagné par Carlos Freitas, un directeur sportif portugais, qui a débarqué avec beaucoup de joueurs au niveau plus que louche. Les performances d’Amido Baldé, qui devait remplacer Modibo Maïga à la pointe de l’attaque, ont ainsi rapidement ressemblé à une petite escroquerie. Tout comme l’objectif de faire du club un nouveau FC Barcelone, avec l’installation d’un jeu de possession de la formation professionnelle aux équipes de de jeunes.
Cohade a laissé place à N’Daw…
Pourtant, cela n’a pas empêché les coéquipiers de Yeni Ngbakoto de grappiller des points sans pour autant bien jouer. Avant de voir leur coach Riga rejoindre le Championship à Noël (il est finalement descendu en D3 anglaise avec Charlton…) et accueillir une ancienne légende du club, Philippe Hinschberger, pour le remplacer. Personne n’a ensuite oublié le final incroyable de la L2 avec Le Havre qui aurait pu doubler sur le fil Metz s’il parvenait à inscrire un sixième but à Bourg-en-Bresse… Miraculés, les Messins se retrouvent, deux mois plus tard, à l’aube de la reprise avec une équipe renforcée par Mevlüt Erding, Renaud Cohade, Yann Jouffre ou encore Franck Signorino. Un recrutement qui n’a rien coûté aux dirigeants messins et qui a été salué par les observateurs. L’occasion de leur demander s’ils ont eu l’impression d’avoir appris de leurs erreurs, quand, il y a deux ans, Guirane N’Daw, Florent Malouda et Modibo Maïga, arrivés à la fin de la préparation, étaient les têtes d’affiches du Mercato.
Le pari du FC Metz
« Les dynamiques des deux dernières saisons ne sont pas du tout les mêmes, nous a répondu Philippe Gaillot, une autre ancien grande figure du club, désormais directeur général adjoint en charge du sportif. Il y a deux ans, on avait peu changé de joueurs. On avait essayé de trouver des joueurs de complément pour l’effectif pour attaquer la Ligue 1. C’est vrai que ça n’a pas fonctionné comme prévu. Cette année, on avait une dynamique moins forte. On est monté avec un effectif différent, ce qui fait qu’on savait qu’on allait devoir transformer un peu plus l’effectif en profondeur. On a défini une façon de recruter différente et on verra si ça va fonctionner. Si on veut savoir si on a appris de nos erreurs, il va falloir avoir des résultats, ce n’est que ça qui valident les choix qu’on fait. » Un discours volontiers prudent après une prise de risques qui s’est avérée payante : « C’était un pari qu’on avait fait d’anticiper les deux situations (ndlr : de monter ou de rester). Cela a fonctionné, même mieux que ce qu’on espérait. Cela nous a permis de recruter très tôt les joueurs qu’on souhaitait. »
Erding, une arrivée calée en trois jours
Cela a commencé avec Erding, le meilleur buteur en activité en Ligue 1 depuis le départ de Zlatan Ibrahimovic du PSG. Pourtant, ce n’était pas une cible de longue date, comme l’a reconnu volontiers l’ancien défenseur du FC Metz : « Autant Jouffre et Cohade, ce sont les premiers avec lesquels on était en contacts, autant Erding, cela s’est fait en trois jours. C’est sûr qu’il y a eu un effet d’enchaînement de certains recrutements par rapport à d’autres. » Jean-Sébastien Gallois, qui suit le club depuis plusieurs saisons pour Le Républicain Lorrain, semble en tout cas enthousiaste par les choix effectués : « C’est un recrutement cohérent par rapport à ce qui a été fait il y a deux ans et surtout l’an passé. L’objectif était la montée en Ligue 1 mais le Mercato était parti dans le tout et le n’importe quoi. Il y avait pas mal de joueurs étrangers qui avaient quelques sélections chez les jeunes, mais ça n’était pas une garantie. Mais, cette saison, des joueurs comme Erding, Cohade, Jouffre, vont pouvoir encadrer pas mal de jeunes dont trois-quatre assez prometteurs qui viennent de signer des contrats pro. » C’est le cas notamment de Vincent Thill, meneur de jeu de seize ans et déjà international luxembourgeois, qui a préféré rester en Moselle plutôt que de rejoindre le Bayern Munich.
« Metz conserve une petite aura »
Si Metz n’avait pas tenu la distance en Ligue 1, il y a deux ans, c’est en raison d’un Mercato manqué, selon Gallois : « Maïga revenait de nulle part et n’avait quasiment pas joué en Angleterre (à West Ham). Il sortait presque d’une saison blanche. Cela a été assez moyen, il est arrivé tardivement, comme Malouda. Lui était aussi un pari et n’a pas apporté ce qu’il aurait pu apporter. En revanche, les Jouffre, Erding et Cohade sont déjà là pour la préparation et les matchs amicaux. C’est important qu’ils soient là dès le départ. » Mais comment expliquer que le club à la Croix de Lorraine ait pu attirer des joueurs de cette expérience malgré une réputation d’abonné à l’ascenseur ? « En discutant à droite à gauche lors des déplacements de Metz la saison passée, j’ai remarqué que le club garde quand même assez bizarrement une petite aura, même si c’est du passé, affirme le journaliste du « Répu ». Et, cette année, il y a un vrai projet. » Un projet mais qui comporte la même incertitude qu’il y a deux ans : la capacité à Hinschberger de faire mieux que son grand ami, Albert Cartier, qui avait parfois semblé dépassé dans l’élite.
« Il manquait un taulier »
Dépassé notamment dans ses discours d’après-match où ils minimisaient souvent les défaites de ses protégés en expliquant que c’était normal avec le manque d’expérience. « Ce sont vraiment deux vrais amis, souffle Jean-Sébastien Gallois. Ils ont beaucoup de points de commun mais Hinschberger ne prononcera pas de genre de discours. Avec la presse, il est très critique vis-à-vis de ses joueurs. Il peut dire qu’un match est pourri. Lors de la fête à Lens après la montée, il était assez bizarre. Au bout d’un moment, je lui ai demandé s’il était content et il m’a répondu : « Très honnêtement, je suis président de mon club, je ne me garde pas après le match qu’on a fait aujourd’hui. » » Un discours pour le moins honnête pour un entraîneur qui va certainement avoir plus de relais sur le terrain que son ami Albert Cartier : « A un moment, Malouda a essayé de reprendre le vestiaire en main, vers janvier. Sur le terrain, il était beaucoup mieux mais il s’est blessé à Lyon, estime notre spécialiste. Toute la saison, il manquait un taulier. J’ai l’impression que personne n’avait frappé du poing sur la table. »
« Gare à l’excès de confiance »
Un constat que ne partage pas Philippe Gaillot : « Non, il ne manquait pas de taulier. En général, c’est la force du groupe qui fait la différence, et les tauliers se dégagent naturellement par la suite. » Alors que Ngbakoto avait notamment mis à l’écart quelques joueurs pendant l’hiver, le dirigeant du club lorrain le clame : le vestiaire n’avait pas implosé. « Il y a eu des petits soucis dans le vestiaire comme il peut y en avoir régulièrement, mais le problème majeur était de gérer la période moins bien. Là, on a dévissé pratiquement jusqu’à la fin. » C’est avec cette expérience de l’échec que le FC Metz aborde ses retrouvailles avec l’élite. Mais, si tout semble prêt pour ne pas revivre ce cauchemar, ne comptez pas sur Philippe Gaillot pour se voir trop beau : « L’excès de confiance, c’est l’un des dangers qui nous guette. Même si le Mercato est à peu près cohérent par rapport à notre club, ça n’est pas une garantie. Cela donne de la confiance mais cela sera la capacité à gérer les premiers matchs qui nous diront si on a fait les bons choix ou pas. » Même un club vieux de 84 ans peut apprendre à devenir sage avec les années qui passent.
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