
Sylvain Wiltord vaut d’ores et déjà au FC Metz un regain de popularité, et d’intérêt médiatique. Mais les effets de son arrivée se font aussi, déjà, sentir sur le terrain. Photo Pascal BROCARD
Il est trop tôt, au bout de quinze jours, pour dire si la venue de Sylvain Wiltord virera au succès. Mais Metz peut déjà mesurer les premières retombées de la présence de l’ancien attaquant des Bleus. Et les apprécier.
On dirait que Metz (le club de football) a recruté un professeur de géographie : depuis que Sylvain Wiltord fréquente Saint-Symphorien, tout le monde semble de nouveau capable de situer Metz (la ville) sur la carte de France du ballon rond. Ce regain d’intérêt est un effet à la fois visible et bruyant de l’arrivée de l’ancien attaquant des Bleus, qui a aussi et surtout été l’artisan de la première victoire messine en 2010, dès son premier match (3-1 face à Nîmes). Où se niche l’effet Wiltord ? Premier inventaire…
GRAND ANGLE
• Il apporte sa compétitivité. S’il est prioritairement demandé à un attaquant de se montrer efficace, Wiltord n’a pas déçu, d’emblée, en inscrivant le premier et le troisième but de la victoire contre Nîmes, laquelle a relancé la machine messine. Sa deuxième sortie, à Tours vendredi, a confirmé la valeur intacte de son aisance technique et de sa vision du jeu. « Sylvain bonifie le jeu de l’équipe », confirme son nouvel entraîneur, Yvon Pouliquen, qui a profité de l’aubaine pour adopter un schéma à la fois plus ambitieux et plus convaincant, en 4-4-2.
• Il tire ses coéquipiers vers le haut. Carlo Molinari avait convoqué ses souvenirs de président, lors de l’arrivée de Sylvain Wiltord : « Quand Philippe Vercruysse est arrivé, à l’automne 1994, la qualité des séances d’entraînement n’était plus la même ! » Un peu plus de quinze ans plus tard, le parallèle semble effectivement pertinent. « Là, on voit le très haut niveau, pas seulement sur le terrain. Observer et côtoyer un tel joueur, c’est énorme, notamment pour les jeunes, relève Frédéric Biancalani, né comme Sylvain Wiltord en l’an de grâce 1974. Et puis, quand vous voyez un compétiteur de trente-cinq ans se donner à fond, vous ne pouvez que chercher à en faire autant. Sa soif de victoire est entraînante. » Jérémy Pied confirme : « Le moindre petit jeu, la moindre partie de tennis-ballon, il est là pour les gagner ! ». Sous-entendu : Wiltord est un très bon exemple à suivre.
• Il provoque un intérêt nouveau pour Metz. La presse nationale et de nombreuses chaînes de télévision ont retrouvé le chemin oublié de Metz, depuis quinze jours, même si Sylvain Wiltord décline poliment la plupart des sollicitations sortant du cadre messin. Sa conférence de presse d’intronisation et celle qui a suivi Metz - Nîmes ont été des modèles d’affabilité et de spontanéité : le charme opère, comme si le FC Metz avait, au passage, lancé une opération séduction. En tout cas, le club soigne sa popularité : s’il est trop tôt pour mesurer l’impact de la venue du champion d’Europe 2000 sur l’affluence à Saint-Symphorien, où un seul match a eu lieu en attendant Metz - Le Havre le lundi 1 er mars, le site Internet officiel du club a relevé « une augmentation sensible du nombre de connexions », selon Hélène Schrub, responsable de la communication.
• Il se comporte en leader. Bernard Serin, le président messin, avait fin janvier exhorté les joueurs à « se révolter » : Sylvain Wiltord semble porter l’étendard de cette révolte. « Quand il nous dit quelque chose, pendant l’échauffement d’avant match par exemple, on a naturellement envie de le suivre », note Jérémy Pied. « Ce qui l’intéresse, ajoute Frédéric Biancalani, c’est le terrain. Sylvain est un leader sportif, qui entreprend plus qu’il ne parle. » Mais qui ne parle pas pour ne rien dire, comme en témoigne cette réaction d’après-match, à Tours : « Nous avons réagi plutôt qu’agi. Nous nous sommes mis en danger en étant menés, nous avons fait preuve de caractère pour revenir mais, pour assurer la montée, il faudra nous montrer encore plus rigoureux. » Perfectionniste et franc : un plus certain dans un vestiaire.
• Il a modifié le regard des autres. Metz n’est plus tout à fait regardé comme un prétendant incertain à la montée, depuis quinze jours. « C’est évident, la seule présence de Sylvain Wiltord améliore le potentiel de cette équipe », affirmait ainsi Daniel Sanchez, l’entraîneur tourangeau, la semaine dernière. « Un tel compétiteur inspire le respect », avait prononcé le Nîmois Jean-Michel Cavalli avant lui. « Nous suscitons certainement plus d’interrogations sur notre façon de jouer, et même sur notre niveau de jeu », suppose Jérémy Pied. Inconsciemment, les arbitres aussi considèrent peut-être les Messins sous un autre angle : deux penaltys (justifiés) viennent de leur être accordés coup sur coup. S’ajoutent à « ce brin de réussite » évoqué par Jérémy Pied les frappes sur les poteaux que déplorent les derniers adversaires de Metz ! « Mais la chance, ajoute Jérémy Pied, ça se provoque. » Ici, le déclencheur porte un nom, en sept lettres, commençant par un W et se terminant par un D.
Sylvain VILLAUME.
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FC METZ EXPRESS
Tableau de bord. Hier : une séance d’entraînement. Aujourd’hui : entraînement à 10 h (lieu à déterminer en fonction de l’état des terrains). Demain : entraînement à 15 h 30.
D’un match à l’autre. Dernier match : Tours - Metz (24e journée de Ligue 2) vendredi 12 février : 1-1. Prochain match : Dijon - Metz (25e journée) vendredi 19 février (20 h 30). A suivre : Metz - Le Havre (26 e journée) lundi 1 er mars (20 h 45) ; Laval - Metz (27 e journée) lundi 8 mars (20 h 45).
A l’infirmerie. Victime d’une déchirure à la cuisse droite, Stéphane Borbiconi est à l’arrêt pour encore environ un mois.
Suspendu. Aucun.
L’info. Après Metz - Le Havre, le 1er mars, Laval - Metz sera également décalé au lundi, le 8 mars, soit deux matches d’affilée diffusés sur Eurosport. Prévu le vendredi 12 mars, Metz - Nantes connaîtra-t-il le même sort ? En tout cas, l’équipe lorraine semble soudain très télégénique…